Plongée et mal de mer

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Plongée et mal de mer
Plongée et mal de mer
mai 2013
Lors de safaris plongée notamment, les plongeurs peuvent parfois être victimes d’un mal de mer prononcé. On
nous demande donc régulièrement quel médicament contre le mal de mer est compatible avec la plongée.
Le mal de mer, également appelé cinétose par les médecins, désigne
au sens propre la maladie des transports. Comme son nom l’indique, cette maladie peut également survenir lors de déplacements
en voiture, en avion ou en train. Les symptômes comme la nausée,
les vomissements, les vertiges, les accès de sudation peuvent même
entraîner des syncopes dans de cas rares.
Cela vient du fait que des informations différentes sont transmises
au cerveau. Le sens de l’équilibre dit: le sol oscille sous moi, mais les
pieds disent: le sol sur lequel je suis est ferme. Tôt ou tard, le cerveau capitule et renvoie le message: j’ai la nausée !
Prévention:
Pour que les choses n’en arrivent pas là, voici tout d’abord quelques recommandations destinées à prévenir la cinétose:
1. Ne pas trop manger ou boire avant de monter à bord, un estomac plein favorisant les nausées.
2. La consommation de café et d'alcool peuvent aggraver les nausées.
3. Pendant le trajet en bateau, se tenir autant que possible au milieu du bateau et ne pas séjourner à l’intérieur, contempler l’horizon, ne jamais fixer la paroi de la cabine, lire ou monter son équipement de plongée.
4. N’aller dans l’eau que si vous n’avez pas eu de nausées. L'expérience montre qu’en cas de houle normale,
les nausées ne surviennent plus à partir de 3-5 m de profondeur.
5. Boire suffisamment de liquide (de l’eau autant que possible) avant de plonger et aller ensuite directement
dans l’eau. Boire avant de plonger réduit considérablement le risque de maladie de décompression, même
si le mal de mer devait revenir après la séance de plongée et que vous soyez ensuite pris de nausée et de
vomissements.
Mesures médicamenteuses:
Il n’existe malheureusement pas jusqu’ici de médicament qui soit vraiment compatible avec la plongée. Tous les
médicaments ont des effets secondaires sur le système nerveux central, tels que fatigue, ralentissement des réactions, troubles de la vue et de la coordination ou vertiges.
Les pansements Scopoderm TTS, certes très efficaces, peuvent par exemple affecter la réactivité des pupilles et
entraîner des troubles de la vue, voire une désorientation, et le médicament populaire Vomex A peut générer non
seulement un ralentissement des réactions, mais aussi un état d’hébétude et des vertiges – et donc des symptômes pouvant avoir des conséquences graves sous l’eau.
Il existe en revanche en thérapeutique naturelle des préparations à base de gingembre ou, en homéopathie, des
compositions Cocculus D12 exemptes d’effets secondaires, mais dont l'efficacité est aussi très contestée.
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Tel.: +49 421 222 27-10 • Fax: +49 421 222 27-17 • [email protected] • www.aqua-med.eu
Les bracelets « sea bands » constituent une alternative intéressante.
Il s’agit de bracelets élastiques équipés d’un bouton boule plastique
et conçus de telle manière que ce bouton exerce une pression
légère mais constante sur l’intérieur du poignet. Il y a là, selon les
principes de l’acupressure, un point de pression contre les nausées.
Parmi les équipages de voiliers de compétition de haute mer sur
lesquels nous avons testé ces bracelets, nous avons effectivement
constaté une diminution sensible des indispositions. Mais dans ce
cas aussi, les preuves scientifiques de leur efficacité manquent
néanmoins.
Conclusion:
Mais il y a finalement une consolation : on peut entraîner ses réactions aux stimulations du mouvement. En
d’autres termes, les personnes qui restent suffisamment longtemps en mer s’habituent presque toutes au tangage, certaines plus tôt que d’autres. Les astronautes doivent par exemple évoluer dans l’apesanteur, avec dans
l’estomac le sentiment d’être en permanence en chute libre. Chaque astronaute apprend à gérer cette situation
dans les avions à gravité zéro (« comètes de vomi » comme les appellent en langage familier les spécialistes de la
médecine aéronautique ): les astronautes doivent s’habituer à ce sentiment en effectuant des vols en piqué à
répétition à bord de ces avions depuis des altitudes élevées... et ça marche!