Journal N°10 Franc.pub - FVS

Transcription

Journal N°10 Franc.pub - FVS
La Famille pour Vaincre le
SIDA/ Association
Burundaise des Amis de
l’Enfance
FVS/AMADE Burundi
2 Avenue Rutana n°2
B.P. 1797 BujumburaBurundi
Tél: 257- 21 46 21
Fax: 257- 21 75 45
FVS – AMADE
« «Umwana
si
uw’umwe
»
Un enfant appartient à la communauté toute entière »
ÉDITORIAL
Chers lecteurs de notre
bulletin « Umwana si uw’umwe », c’est un réel plaisir de vous retrouver en ce
début de l’année 2009.
Laissez moi donc l’occasion de vous la souhaiter
heureuse, dans vos familles
et dans vos milieux professionnels respectifs.
C’est l’occasion aussi pour
nous de vous présenter nos
perspectives pour l’année
déjà en cours.
Nous allons renforcer les
activités de l’association en
vue de rendre service à plus
d’enfants qui sont dans le
besoin. Si FVS/AMADE
Burundi a pu aider 37.050
enfants au cours de l’année
2008, elle souhaite atteindre tout au moins 38.000 en
2009, tout en sachant que
le nombre d’enfants en situation difficile dépasse de
loin ce chiffre dans les quatre provinces où travaille
l’association.
Une attention particulière
sera
- Suite en page 3
[email protected]
www.fvs-amade.bi
N°10–Février 2009
FVS/AMADE Burundi et Monaco en vrai partenariat
▲ Mr Jérôme Froissart, Directeur Adjoint chargé de la Coopération
internationale à la Principauté de Monaco, en compagnie de Mme
Spès Nihangaza Représentante légale de FVS/AMADE Burundi lors
d’une conférence de presse à Bujumbura
PAGE 7
SOMMAIRE.
⇒
FVS/AMADE BURUNDI
FIERE DE LA COOPERATION MONEGASQUE (PGE 7)
⇒
DON NOÊL, DON DU
PRINCE (PGE 2)
⇒
FAIRE INSCRIRE LES
ENFANTS = LES PROTEGER (PGE 6 )
Nous cherchons ses origines.
- Lire en page 8
«Umwana si uw’umwe» journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
FVS/AMADE BURUNDI œuvre pour la protection des droits fondamentaux des enfants du Burundi
TÉMOIGNAGES
Don Noël. Don du Prince.
Ce matin
cadeau il
du 8
voudrait
décemqu’on lui
offre, le
bre 2008
Prince a
restera
demandé
pour
au gouvertoujours
nement
dans la
monégasmémoire
que, de
collecvoter un
tive de
budget
toute la
pour faire
famille
soigner
de Philiquelques
bert Ruenfants
nangari.
indigents en
Quand le ▲Don Noël dans les bras de sa mère. Toute la faprovenance
bruit des mille est en fête
des pays en
réacteurs
voie de développement. Le service de
de l’avion a rempli les halls de l’aéroport de Bujumbura, les cœurs battaient cardiologie a été identifié comme le
secteur où la principauté compte le
très fort pour la famille, pour les amis
plus de compétences et d’infrastructuvenus l’accompagner mais aussi pour
res. Don Noël et Rashid ont été donc
la Représentante Légale de FVS/
les premiers enfants burundais à bénéAMADE Burundi qui était d’ailleurs
ficier de ce cadeau du Prince. Rashid
arrivée une bonne demi heure avant
eux. A peine une représentante de l’as- est encore en traitement et sa famille
espère le revoir prochainement.
sociation « Rencontre africaine » est
En dehors du gouvernement monégasarrivée avec Don Noël que tout le
que, cette bonne action est l’œuvre de
monde s’est précipité . Qui pour le
toucher, qui pour le regarder, qui pour plusieurs partenaires. L’association
« Aviation sans Frontières » qui relui arracher un sourire. On se l’arragroupe les retraités du secteur de l’achait littéralement pour écouter battre
ce cœur qui leur avait fait tant de peur viation s’occupe du transport de ces
et de peine. Sa mère, Marie Rose n’en enfants. L’association « Rencontre
africaine » se charge de trouver une
revenait pas. Il lui a fallu plusieurs
famille d’accueil. Tout cela est possiminutes pour pouvoir s’exprimer.
ble grâce à Amade mondiale basée à
Don Noël ICIZA est un bébé né le 24
Monaco et dont Amade Burundi est la
décembre 2007, qui était parti en Eufiliale dans notre pays. Pour la Reprérope pour se faire opérer le cœur,
sentante légale de FVS/
grâce à l’appui de la principauté de
AMADE Burundi, Mme
Monaco. En moins de deux mois les
Spès Nihangaza, cela
médecins monégasques ont rendu la
vie à Don Noël, mais aussi de l’espoir devrait donner la leçon
aux associations burunà toute une famille qui attendait imdaises de travailler en
puissante le jour fatal.
Il a suffi qu’un jour le prince Albert de synergie pour unir les
Monaco pense aux enfants des pays du moyens et les compétenTiers Monde qui meurent de maladies
ces en faveur des enfants en difficulté.
alors que l’Occident regorgent de médecins et de techniques capables de les
sauver. En effet, lors de son 50ème anniversaire, alors que son gouvernement
et son peuple lui demandaient quel
«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
FVS/AMADE BURUNDI EN
RETRAITE DE RESSOURCEMENT
Du 18 au 23 Décembre 2008,
les cadres de l’association FVS/
AMADE Burundi, ceux de la coordination nationale comme ceux des
antennes de Bujumbura, Gitega,
Bururi et Makamba, se sont rencontrés au séminaire de Buta en
province de Bururi. Pendant toute
une semaine, ils ont planché sur
essentiellement la planification
pour l’année 2009, après avoir
dressé le bilan de l’année 2008. Ils
ont aussi échangé sur la charte du
personnel et des membres de l’association qui se résume en quelques mots:
- La non discrimination
- Le respect de la dignité des
bénéficiaires
- La compassion
- L’indépendance politique et
religieuse
- L’intérêt supérieur de l’enfant
- L’absence de but lucratif
▼L’équipe de FVS/AMADE à
Buta moins le photographe.
-2-
pêcher, je n’aurai
plus faim ».
Depuis 2002, FVS/AMADE
Burundi déploie des efforts
pour mobiliser les ressources
nécessaires en vue de prendre
en charge la scolarisation des
OEV, leurs soins de santé
etc…Avec le contexte de
crise qui prévalait au Burundi, il était difficile de trouver
des solutions alternatives.
Maintenant que le niveau de
sécurité s’améliore, il est
temps que l’association collabore avec les parents et les
tuteurs des enfants pour que
eux même puissent subvenir
aux besoins de leurs enfants.
En 2009, la mise sur pied
Suite de l’éditorial page 1
accordée au renforcement des activités de
prise en charge des enfants et
autres personnes infectées
par le VIH/SIDA. La création
de sites de traitement aux
ARV au niveau des antennes
de Bujumbura- Mairie et Makamba figure parmi nos priorités.
Nous allons aussi mettre en
marche le processus d’autonomisation des bénéficiaires.
En effet, rappelez-vous de ce
proverbe chinois que j’aime
souvent citer : « Si tu me
donnes du poisson je mangerai ; mais si tu m’apprends à
d’un programme de
micro finance s’inscrit parmi les priorités de notre association.
A coté de ces activités qui
matérialisent la réalisation de
la mission de l’association,
les membres fondateurs s’appliqueront aussi à faire
connaître les valeurs fondamentales qui les ont inspirés
au moment de la création de
l’association et qui devraient
continuer à animer les autres
membres, le personnel et les
relais communautaires qui
collaborent dans la réalisation des activités de soutien
aux enfants en difficulté.
Spès NIHANGAZA
MAKAMBA, TOUR D’HORIZON
Logement
Groupement
AOMA
Parmi les besoins urgents des orphelins
et autres enfants vulnérables, figure en
bonne place le logement. C’est vrai pour
la province de Makamba comme pour le
reste du pays.
A Makamba, l’antenne de FVS/
AMADE Burundi, relayée par les membres des comités pour la défense des
droits des OEV, a entamé une vaste
campagne de sensibilisation de la communauté pour qu’elle construise les logements pour ces enfants. La campagne
a été un succès. Selon le coordinateur de
l’antenne de Makamba, Mr Dieudonné
Manampa, 126 maisons ont été ainsi
construites. Malheureusement FVS/
AMADE Burundi n’a pu couvrir de
tôles que 54 maisons seulement. Parmi
ces maisons il y en a qui ont été construites grâce à des associations de jeunes
comme à Samvura en commune de Mabanda. Ainsi un appel est lancé au gouvernement et à tous les acteurs disponibles dans cette province pour soutenir
cet exemple de solidarité en donnant des
tôles et des perches à ces orphelins.
Sans logement, ces enfants sont incapables de poursuivre les études et leur
santé est fragilisée.
En province de Makamba, les gens ont
déjà compris que l’enfant appartient à la
communauté toute entière. C’est ainsi
que plusieurs groupements ont vu le
jour pour secourir les orphelins et autres
enfants vulnérables. Beaucoup de ces
groupements sont soutenus par FVS/
AMADE Burundi dans la limite de ses
moyens. En commune de Mabanda, le
groupement de Mutwazi « Turwanire
impfuvyi » (Luttons pour les droits des
orphelins) a eu des intrants d’agri élevage. Malheureusement cette activité est
très vulnérable à cause des caprices climatiques. Par contre à Nyanza Lac où
c’est plutôt le commerce qui mobilise
ces groupements, les choses vont mieux.
Ils disent seulement que le capital est
minime et par conséquent les bénéfices
aussi. A Nyanza Lac, ils en arrivent à
demander un capital important pour
mener notamment des activités de transformations des produits dérivés des palmiers, comme de l’huile, du savon, des
tourteaux… Les responsables de ce volet à l’antenne de Makamba sensibilise
pour le moment ces groupements à se
préparer pour les crédits auprès des
micro finances.
Une trentaine d’enfants et de jeunes
regroupés au sein de « l’Association
des orphelins de Mabanda » AOMA en
sigle prépare une pièce de théâtre pour
fustiger le comportement irresponsable
de certaines personnes qui dilapident les
biens laissés par les parents des orphelins leur confiés. Ils sont souvent de la
famille très proche mais n’ont pas le
scrupule de réduire ces enfants en esclavage, le temps de tout prendre ou tout
vendre avant de les lâcher dans la rue.
Ce comportement est heureusement
découragé par FVS/AMADE Burundi
appuyé par les centaines de relais communautaires disséminés dans toutes les
communes de Makamba. Les jeunes
sont encadrés dans cette pièce par le
point focal de FVS/AMADE en commune de Mabanda Mr Jean Baptise Bigingo. L’antenne de FVS/AMADE Burundi met à leur disposition sa grande
salle pour les répétitions. Ils ont l’ambition de jouer la pièce dans d’autres communes de Makamba, et pourquoi pas
dans les autres provinces où FVS/
AMADE Burundi a des antennes, à savoir Gitega, Bururi et Bujumbura Mairie.
«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
-3-
LES ACTIVITÉS DE LA FVS/AMADE BURUNDI
REMISE DE CERTIFICATS AUX LAUREATS DE L’ENSEIGNEMENT DE METIERS A MAKAMBA ET A BUJUMBURA.
▲Les lauréat de Bujumbura reçoivent
des kits après la formation
A la fin de cette année 2008, FVS/
AMADE Burundi a procédé à la remise
de certificats à une centaine de jeunes
orphelins et autres enfants vulnérables
de Makamba et de la Mairie de Bujumbura qui avaient suivi une formation
professionnelle. Les différentes filières
suivies sont notamment, la mécanique
automobile, l’électricité, la soudure, la
couture ainsi que l’art culinaire.
En Mairie de Bujumbura, grâce au proLes lauréats de Makamba sont moins
gramme Nzokira financé par le consorchanceux. Outre qu’ils n’ont pas eu de
tium CARE-CRS, ces jeunes formés ont
kits, beaucoup déclarent qu’ils n’ont pas
pu obtenir des kits de matériel nécesde chance de trouver d’emploi dans
saire pour le début de leur carrière proleurs communes. Et s’ils viennent à Mafessionnelle. Ces kits sont très imporkamba ou Mabanda, ils se trouveraient
tants et pour certains très chers même.
du coup, éloignés de leurs petits frères
Les lauréats de Makamba n’ont pas eu
et petites sœurs dont ils s’occupent quola même chance.
tidiennement.
Lors de la remise de ces certificats, certaines personnalités qui avaient été
invitées, ont eu l’occasion de donner
des conseils à ces jeunes lauréats.
C’est le cas notamment de l’administrateur communal de Rohero et du
Directeur Général au ministère ayant
en charge la solidarité nationale.
L’administrateur de Rohero a demandé à ces jeunes de travailler ensemble, de prendre soins de ce matériel parce que pour lui beaucoup de
personnes aimeraient avoir ces outils
mais ils n’ont pas cette chance. Il a
promis aux jeunes qui se constitueront en associations pour travailler
▲Les lauréats de Makamba autour du
ensemble, de plaider pour eux auprès
coordinateur d’antenne de FVS/AMADE
de la mairie afin qu’ils soient exonérés
posent pour une photo de famille
d’impôts au début de leur travail.
Savoir pour pouvoir
« UMWANA SI
UW’UMWE »
C’EST VOTRE
JOURNAL. .
LISEZLISEZ-LE ET
ECRIVEZ NOUS
PAR LE BIAIS
DES ANTENNES
DE FVS/AMADE
BURUNDI
QUELQUES CHIFRES
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
⇒
Le nombre de bénéficiaires: 37.050
Membres des comités de protection des droits des OEV: 3.080
Intervenants en appui psycho social et enfants traumatisés: 1.063
Intervenants dans les soins à domicile: 564
Animateurs communautaires et pairs éducateurs pour la lutte
contre le VIH: 909
Membres des groupements de prise en charge des OEV: 3.420
Nombres d’OEV ayant obtenu le matériel scolaire: 29.654
Logements des OEV construits par les communautés mobilisées
par FVS/AMADE Burundi: 556
Logements couverts en tôles par FVS/AMADE Burundi: 193
Enfants traumatisés suivis par FVS/AMADE Burundi: 877
Enfants pris en charge médicalement par FVS/AMADE Burundi:
20.983
Les centres de santé liés à FVS/AMADE Burundi par une
convention: 72
Enfants enregistrés à l’état civil grâce à FVS/AMADE Burundi:
16.679
«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
-4-
LE DOSSIER
L’administration de Gitega soutient l’action de FVS/AMADE Burundi
L’administrateur de la commune
Nyarusange Mme Adèle Rusuriye
est une dame dynamique et dégourdie. Quand une équipe de journalistes
est venue s’annoncer à la porte de son
bureau, elle a tout de suite dit :
« Entrez ». Ce n’était pas évident vu
le nombre de personnes qui attendaient à la porte.
Nyarusange est l’une des communes
de Gitega nouvellement créées. En
matière de droits d’enfants, elle a de
nombreuses difficultés à assurer une
éducation adéquate aux enfants batwa
dont les parents sont loin de penser à
leur avenir. Dernièrement la commune a réussi à célébrer civilement
64 mariages des couples batwa qui
vivaient en concubinages. La commune fait également face au flux des
rapatriés qui arrivent par centaines de
familles. Souvent leurs enfants ont
des problèmes pour être casés dans
les écoles de la commune.
La campagne d’enregistrement des
enfants à l’état civil a été bien suivie
en commune Nyarusange. Selon l’administrateur, 17 registres peuvent être
remplis pendant un seul mois, soit
3400 enfants. Et lors de notre passage, il y avait toujours beaucoup de
candidats. Cet engouement a été réveillé par les efforts conjoints de l’administration communale et de FVS/
AMADE Burundi. Seulement, parce
qu’à un certain moment les registres
de la commune ont été brûlés, « nous
recevons des enfants mais aussi des
adultes » a-elle précisé.
A cause de la crise, qu’a connu le
pays en général et la commune en
particulier, Nyarusange compte pas
moins de 5800 OEV et 2700 veuves
dont l’administrateur elle-même.
L’administrateur de la commune
de Makebuko en province de Gitega Mr Gérard Nibigira a accepté
d’accorder une interview au bulletin
« Umwana si uw’umwe » de FVS/
AMADE Burundi en compagnie des
collègues des radio Isanganiro, Radio
Culture et Bonesha. Nous vous donnons l’essentiel de l’entretien.
U: Quelles sont les actions entreprises en collaboration avec FVS/
AMADE Burundi dans votre commune?
G N : Effectivement dans notre commune nous travaillons beaucoup avec
FVS/AMADE Burundi dans le but de
protéger les droits des enfants en général et des enfants en difficulté en
particulier. FVS/AMADE Burundi
nous a aidé au début de l’année scolaire en nous procurant du matériel
scolaire pour les orphelins et autres
enfants vulnérables. Je dis que FVS/
AMADE Burundi nous a aidé parce
que généralement ces enfants indigents doivent être pris en charge par
les communes. Mais les communes
ont très peu de moyens pour s’acquitter de ce travail qui leur revenait.
Umwana si uw’umwe : C'est-à-dire
que vous vous êtes alors complètement retirés de l’assistance à ces enfants ?
Gérard Nibigira: : Non la commune
ne peut pas se désengager complètement, par ailleurs ce sont des enfants
du pays et la commune est redevable
devant le gouvernement et le peuple
burundais. L’aide de FVS/AMADE
Burundi est une contribution importante certes, mais qui ne peut pas
remplacer l’action de la commune.
Ceci dit nous collaborons avec cette
association dans l’identification des
ces OEV et nous continuons à chercher d’autres bienfaiteurs pour ceux
qui ne sont pas pris en charge par
FVS/AMADE Burundi.
U : Quelles sont les catégories d’en-
«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
fants que vous trouvez vulnérables
dans votre commune ?
G N : La commune de Makebuko a
beaucoup souffert de la crise. Nous
avons une grande population qui vit
dans les camps de déplacés, nous
avons beaucoup de personnes d’ethnie twa qui sont aussi dépourvus, et
d’autres personnes dont les biens ont
été détruits pendant la guerre. Ils ont
tous de sérieuses difficultés à assurer
une scolarisation à leurs enfants.
U : Parmi ces orphelins il y en a qui
sont accueillis dans les familles qui
par la suite dilapident les biens laissés
par les parents de ces enfants. Quelle
est la contribution de la commune
pour rétablir ces enfants dans leurs
droits ?
G N : Effectivement nous avons
constaté cela. Beaucoup d’enfants
sont récupérés dans d’autres familles.
Au départ nous croyions que les tuteurs étaient des gens épris de pitié.
Nous avons constaté par la suite qu’il
s’agissait pour certains de spéculations sur l’héritage de ces enfants spécialement les propriétés foncières.
Nous avons beaucoup de litiges dans
ce sens. La commune aide ces enfants
à obtenir les documents nécessaires et
nous assurons leur déplacement
quand l’affaire est portée aux tribunaux du chef lieu de la province de
Gitega. Ce genre de litiges n’est pas
de notre compétence mais nous aidons pour orienter ces enfants jusqu’à
ce que justice leur soit rendue.
▲Gérard Nibigira Administrateur de la
commune de Makebuko
-5-
LES NOUVELLES DES ANTENNES
Prévenir tout ce qui peut rendre un enfant vulnérable
Deux tables rondes, un plaidoyer
Le 10 décembre 2008 en province de
Gitega, FVS/AMADE Burundi avec
l’appui de la délégation de l’Union Européenne, avait organisé une table ronde
de plaidoyer. Il s’agissait de voir ensemble avec les différents partenaires comment mettre fin aux malheurs des enfants naturels.
En effet les enfants nés de pères inconnus ou des pères qui ne veulent pas les
reconnaître pour différentes raisons, ont
des problèmes spécifiques, non seulement en provinces de Gitega ou le phénomène semble quand même important,
mais dans tout le reste du pays.
Outre les relais communautaires de
FVS/AMADE Burundi, la table ronde
avait réuni les représentants de l’administration en tête le conseiller principal
du gouverneur, Mr Emile Mohamed, les
représentants de la justice conduits par
le président du tribunal de grande instance, Madame Florence Nsengiyumva
ainsi que plusieurs délégués des services
partenaires oeuvrant dans les 9 communes de la provinces ou FVS/AMADE
Burundi travaille.
Parmi les recommandations adoptées,
figurent notamment :
⇒
Le réveil de l’esprit de solidarité
envers les enfants en difficultés
⇒
La création des juridictions spéciales pour les enfants
⇒
L’accélération du processus d’adoption de la loi relative à l’héritage des filles
⇒
La conduite d’une étude exhaustive pour savoir quelle est l’ampleur du phénomène
L’atelier a été clôturé par le conseiller
principal du gouverneur de Gitega Mr
Emile Mohamed qui a pris l’engagement de mobiliser l’administration de
son ressort pour qu’elle travaille dans
l’intérêt de l’enfant en général, et de
l’OEV en particulier.
La FVS/AMADE Burundi était représentée par la Secrétaire Générale adjointe Madame Caritas Habonimana.
monge en province de Bururi, FVS/
AMADE Burundi organisait une autre
table ronde. Celle-ci se donnait pour
objectif sensibiliser tout le monde pour
faire inscrire les enfants à la naissance.
La délégation de FVS/AMADE Burundi
était conduite par le président du conseil
d’administration Mr Jean Paul Ciza.
Que ce qui empêche les enfants d’être
inscrits :
On a fait le tour de la question pour
constater que les enfants naturels et
ceux qui sont nés en dehors de mariages
légaux sont rarement enregistrés. A
cette raison il faut ajouter l’éloignement
des services d’état civil. Certains ont
même indiqué que le mouvement des
populations ces dernières années suite à
la guerre est aussi une des grandes raisons de cet état de fait. Certains sont nés
en Tanzanie et reviennent avec leurs
parents mais sans réellement des preuves qu’ils sont même des burundais.
C’est ainsi que parmi les recommandations on notera :
⇒
La disponibilité du service d’état
civil au niveau des zones
⇒
L’informatisation du service
parce qu’il devient un casse tête
quand il faut chercher quelqu’un
dans les registres
⇒
Certains même ont demandé que
ce service travaille déjà au niveau des maternités
⇒
Il faudra que les services diplomatiques fassent un effort pour
tenir un registre des burundais
vivant dans le pays d’affectation.
Ces enfants ont déjà de sérieux problèmes avec les récentes mesures gouvernementales. En effet, Ils ne peuvent pas
bénéficier de la gratuité des soins de
santé avant 5 ans, et ils ne peuvent pas
non plus être exonérés des frais scolaires au primaire.
FVS/AMADE Burundi n’était pas partie
les mains vides à Rumonge. L’association avec l’appui de la délégation de
l’Union Européenne avait acheté pour
toutes les communes de la province de
Bururi en tout 160 registres capables de
contenir 32.000 dossiers d’enfants.
Le surlendemain 12 décembre à Ru«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
Un militant des droits des OEV
▲Muvira s’entretenant avec « Umwana
si Uw’umwe » et Radio Publique Africaine RPA
Il s’appelle Charles Bikorimana, mais
tout le monde à Rumonge le connaît
sous le sobriquet de Muvira. Il est
chargé de la sensibilisation pour l’hygiène dans la commune de Rumonge.
C’est lui qui a été élu par ses collègues
comme point focal communal de FVS/
AMADE Burundi en commune de Rumonge. Pour lui le travail fait par les
relais communautaires de FVS/
AMADE Burundi en faveur des orphelins et autres enfants vulnérables est
satisfaisant. En matière de protection
des droits de ces enfants, les membres
des comités de FVS/AMADE Burundi
s’attaquent à toutes ces personnes qui
n’ont pas le scrupule de voler ou subtiliser les biens des orphelins. Selon Muvira, les biens des orphelins convoités
par ces prédateurs sont essentiellement
des propriétés foncières, des parcelles
et des maisons. La plupart d’orphelins
sont spoliés par les membres de leurs
familles. Mais les comités de FVS/
AMADE Burundi chargés de défendre
ces enfants n’en ont pas peur. Plusieurs
litiges sont ainsi pris en charge par ces
relais communautaires, mais l’association fait souvent appel à un avocat
pour les litiges introduits aux tribunaux de grande instance. Muvira et son
équipe n’ont pas la tache facile à Rumonge. Bon courage !
-6-
MONACO ET NOUS
INTERVIEW ACCORDEE PAR JEROME FROISSART AU
BULLETIN « UMWANA SI UW’UMWE »
La principauté de Monaco a initié
une coopération avec le Burundi directement avec les services gouvernementaux mais aussi à travers les organismes internationaux. Lors de la
visite au Burundi du 4 au 8 Novembre 2008, Mr Jérôme Froissart, Directeur adjoint chargé de la coopération internationale, a rencontré certaines autorités gouvernementales pour
discuter de cette coopération. Ainsi,
il s’est entretenu avec le Ministre de
la jeunesse, des sports et de la
culture, le Directeur Général au ministère de la santé publique ainsi que
le doyen de la Faculté de Médecine à
l’Université du Burundi. Avec
ce dernier, ils ont exploré les
possibilités d’un partenariat
dans le domaine médical, pour
le renforcement des capacités
des médecins, notamment au
niveau de la cardiologie. Monaco dispose d’un centre de
cardiologie de renommée internationale. Et la politique de la
principauté selon Jérôme Froissart, c’est l’accès aux soins de
santé de base, la lutte contre les
pandémies, mais c’est aussi le
partenariat hospitalier et le renforcement des capacités des médecins
dans les pays partenaires.
Mr Froissart était venu aussi
pour FVS/AMADE Burundi. Il
nous en parle en compagnie de
Spès Nihangaza
J F : La coopération de Monaco est
récente. Elle a commencé en 2006
par un premier projet de soutien à
AMADE Burundi, à savoir que
AMADE Burundi est l’ONG sœur de
AMADE Mondiale qui est basée à
Monaco et dont la présidente est la
Princesse Caroline de Monaco. Le
projet concernait l’extension du centre d’accueil d’orphelins et autres
enfants vulnérables à Bujumbura.
Nous avons donc axé au départ notre
coopération avec le Burundi à la lutte
contre le VIH/SIDA. Nous nous sommes par la suite appuyés sur le
PTME, (Programme de Transmission
de la Mère à l’Enfant). Nous avons
▲Jérôme Froissart avec la Représentante Légale de FVS/AMADE Burundi
Mme Spès Nihangaza
un programme de partenariat avec
Amade Burundi sur trois ans (2008Présentation : Monaco 33.000 habi- 2010) sur les provinces de Bururi et
tants, 2 km2, L’aide public au déve- de Bujumbura Mairie. Nous prenons
loppement est en constante augmen- en charge la sensibilisation, le dépistation. C’est la volonté du Prince Al- tage et l’accès aux médicaments des
bert II de faire de Monaco un modèle mamans et des enfants en s’appuyant
sur le réseau communautaires d’Ade solidarité internationale. Nous
made Burundi. Dans ce projet on a
sommes le seul pays à avoir l’augmentation de l’aide publique au déve- réussi à fédérer deux ONG monégasloppement de 25% par an. L’objectif que à savoir Amade Mondiale et
Fight Aids Monaco présidée par la
des Nations Unies étant d’atteindre
Princesse Stéphanie et qui oeuvre
0,7% du PNB avant 2015.
Q : A quand date la coopération en- pour la lutte contre le VIH/Sida. Notre Monaco et FVS/AMADE Burundi tre système de coopération multilaté«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
rale, nous l’avons aussi orienté vers
le Burundi à travers L’UNICEF et
L’ONUSIDA.
Dans les perspectives, nous venons
de terminer une réunion avec Amade
Burundi et une ONG qui s’appelle
Plan Net Finance, une ONG leader
dans le domaine de la micro finance.
Le souhait de Amade Burundi était
de pérenniser les actions qu’elle est
entrain de mette en oeuvre, notamment en augmentant les revenus des
familles tutrices d’OEV. Pour cela il
faut appuyer les activités génératrices
de revenus et l’accès à la micro finance. On va lancer le programme
dès l’année 2009 sur 3 ou 4 ans.
Q : Pour le programme de
micro finance, au Burundi ces
derniers jours on en voit beaucoup qui ferment en cascade.
Est-ce que vous n’avez pas été
effrayés par cette conjoncture ?
Réponse J F : Effectivement
après la mission de notre expert
on a eu plusieurs hypothèses.
Premier hypothèse : s’appuyer
sur ceux qui existent déjà.
Deuxième hypothèse c’était de
renforcer les IMF (Institutions
de Micro Finance) qui existent
déjà et enfin créer un programme de micro finance. C’est vers
cette dernière que nous nous acheminons pour le moment. Nous avons
constaté que le système de micro finance qui existe déjà ne pouvait pas
offrir aux bénéficiaires d’Amade Burundi, des services que l’on souhaite
pour eux.(Complémént de la Représentante légale de FVS/AMADE
Spès Nihangaza : On a constaté un
manque de professionnalisme de la
part de ces institutions qui se lancent
dans le secteur sans un savoir faire
nécessaire. En demandant le soutien
de Monaco, c’est justement pour
qu’on parte sur des bases solides et
qu’on puisse mener des activités durables pour ne pas répéter les mêmes
erreurs que les autres.
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LA FVS-AMADE BURUNDI EN PHOTOS
La famille de FVS/AMADE Burundi s’est agrandie cette année. On en arrive à 104 membres
du personnel. Beaucoup d’entre eux ont marqué des empreintes indélébiles dans le bilan année 2008. Qui
une épouse, qui un époux, qui un bébé. L’année 2008 a été particulièrement féconde. Une quinzaine de bébés FVS/AMADE ont vu le jour. C’est un signe de jeunesse et de bon avenir. Vous comprenez qu’une page
de ce journal est devenue trop petite pour relater les nouveautés de la famille FVS/AMADE Burundi. A
tous et à chacun, le journal « Umwana si uw’umwe » souhaite une bonne et heureuse année 2009. Une année qui promet d’être aussi féconde que la précédente.
C’est devenu une tradition à la FVS/AMADE Burundi. A la
veille de la fête de Noël, l’association organise une cérémonie
de remise de cadeaux aux enfants du centre par Père Noël.
Cette année Monseigneur Evariste Ngoyagoye Archevêque de
Bujumbura est venu s’associer à la fête. Beaucoup parmi le
personnel de l’association au niveau du siège avec leurs familles
ainsi que plusieurs partenaires avaient également répondu à l’invitation. La messe était ponctuée de jeux des enfants du centre
de transit de Rohero, imitant la naissance du Christ. Les enfants
ont dansé et joué, le temps pour chacun d’oublier l’handicap qui
le ronge.
La Représentante légale de l’association Mme Spès Nihangaza a
saisi l’occasion pour remercier le Tout puissant pour tout ce
qu’il a fait pour l’association et les enfants durant l’année 2008.
La fête s’est poursuivie avec le partage de repas et la distribution de cadeaux aux enfants par Père Noël.
FVS/AMADE Burundi en partenariat avec la Radio Isanganiro, et avec le financement de l’Union Européenne, anime une émission tous les dimanche à partir de 9 h du
matin et lundi à 5 h 45 min du matin. Vos idées, vos suggestions sont les bienvenues.
Ntunzwenimana
Nous ne savons pas son âge exact mais il commence à être un jeune
homme.
Ntunzwenimana a été apporté à FVS/AMADE Burundi il y deux ans. C’était un enfant errant aux alentours de Rutovu en province de Bururi. Il souffrait de l’épilepsie avec des crises répétitives. C’est ce qui explique les multiples plaies qu’il avait au visage. Le chargé de l’éducation et de l’appui
psycho social de FVS/AMADE Burundi, Mr Gordien Iradukunda dit avoir
entendu que Ntunzwe était aussi connu aux environs de Condi, toujours en
commune de Rutovu.
Ntunzwenimana vit au centre de
transit de FVS/AMADE
A son arrivée, Ntunzwe ne savait
dire que deux mots : « Mpa Indya », Donne moi à manger. Aujourd’hui il a été soigné, il ne fait
plus qu’une crise par trimestre et
son bagage linguistique s’est nettement enrichi. C’est un enfant attachant qui sait même inventer des
jeux. Nous lançons un appel aux
gens de la région de Rutovu, Buraza, Rutana... de nous aider à retrouver sa famille. Il a changé certes parce qu’il a grandi en peu de
temps et les plaies de visages se
sont cicatrisées.
«Umwana si uw’umwe» Journal trimestriel de FVS/AMADE Burundi
Impressum
• Responsable d’édition:
Spès Nihangaza
• Rédacteur en chef:
Gaspard Karerwa
• Comité de rédaction:
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•
Gordien Iradukunda
Jean-Claude Nkezimana
Relecture:
Luc Tangishaka
Contacts:
Gaspard Karerwa 77793705
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