Brèves Aquitaine n°4. juillet 2007

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Brèves Aquitaine n°4. juillet 2007
Numéro 4
Juillet 2007
BrEVES d’Aquitaine
Editorial
Le Brèves a pour objectif de valoriser des données épidémiologiques régionales, de partager des
informations sur des évènements passés mais également de présenter et d’expliciter la mise en place
de nouveaux systèmes de surveillance régionaux. Pour ce faire, il évolue continuellement. Ainsi, pour
ce quatrième numéro, nous vous présentons des retours d’expérience sur des travaux réalisés par la
Cire Aquitaine dont deux investigations. La première concerne une épidémie de coqueluche survenue
dans une maison de retraite de Gironde avec les différentes étapes d’une enquête épidémiologique,
qu’il s’agisse de la réception du signal ou des recommandations de santé publique. La seconde
rapporte l’apparition de plusieurs foyers de toxi-infections alimentaires liées à la consommation de
moules contaminées.
La surveillance épidémiologique régionale est également abordée avec le suivi de l’activité de
l’association SOS-Médecins Bordeaux qui nous a permis d’étudier l’évolution du nombre de cas de
varicelle diagnostiqués sur l’agglomération bordelaise entre 2000 et 2006, puis avec l’activation annuelle
du système d’alerte canicule et santé depuis le 1er juin. Enfin, le déroulement de matchs de la coupe
du monde de rugby à Bordeaux durant le mois de septembre 2007 et la perspective d’un accroissement
de population nous ont conduit à mettre en place, en collaboration avec la Ddass de la Gironde, un
système de surveillance spécifique visant à détecter rapidement des évènements sanitaires inhabituels
(toxi-infections alimentaires, épidémies, pathologies tropicales importées….).
Nous espérons que ce numéro répondra à vos attentes et restons à votre écoute pour toute
suggestion ou proposition.
Laurent Filleul, Coordonnateur scientifique de la Cire Aquitaine
Investigation et surveillance épidémiologique en Aquitaine
BREVES d’Aquitaine
Directeur de la publication : Pr. Gilles Brücker, Directeur Général de l’Institut de Veille Sanitaire
Rédacteur en chef : Laurent Filleul, coordonnateur scientifique de la Cire Aquitaine
Edition-PAO : Marianne Adolphe
Comité de rédaction : Marianne Adolphe, Isabelle Bernadou, Christine Castor, Martine Charron, Sandrine
Coquet, Laurent Filleul, Claude Flamand, Gaëlle Gault, Antoine Jaquet, Sophie Larrieu, Véronique Servas.
Cellule Interrégionale d’Epidémiologie Aquitaine
Brèves d’Aquitaine
Investigation d’une épidémie de coqueluche
dans une maison de retraite de Gironde
Réception du signal
Le 30 juin 2006, le directeur d’une maison de retraite
publique de Gironde informait la Direction départementale
des affaires sanitaires et sociales (Ddass) de Gironde,
de la survenue de plusieurs cas de coqueluche avérés
touchant le personnel et les résidents de l’établissement.
La Ddass avait pris les premières mesures de prévention
et le 10 juillet 2006, elle avisait la Cellule interrégionale
d’épidémiologie (Cire) Aquitaine de la persistance du
phénomène en sollicitant un appui méthodologique
concernant l’investigation à mener.
Validation du signal et investigation
Une enquête épidémiologique a été réalisée sur le terrain
auprès de l’ensemble des résidents et du personnel de la
maison de retraite afin d’identifier et de dénombrer tous les cas
suspects présentant une toux évocatrice de coqueluche. Une
quinte évocatrice de coqueluche était définie comme toute toux
quinteuse inhabituelle de plus de 8 jours, en l’absence d’une
autre étiologie et la confirmation des cas a pu être réalisée selon
3 définitions conformément aux recommandations du Conseil
supérieur d’hygiène public de France (CSHPF).
Cas de coqueluche confirmé cliniquement :
Rappel sur la coqueluche
La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne,
d’évolution longue et hautement contagieuse pouvant
être grave chez les nourrissons et les personnes à risque
présentant des troubles respiratoires. La transmission
de la maladie est aérienne et se fait au contact d’un sujet
malade atteint de toux. Elle est surtout intra-familiale ou intracollectivités (crèches, écoles…). En l’absence d’un traitement
adapté celle-ci peut se prolonger pendant 3 semaines après
le début des signes.
La forme classique typique de la coqueluche commence
d’abord par des signes non spécifiques d’infection des
voies aériennes supérieures. Progressivement, la toux
devient spasmodique, à prédominance nocturne, rebelle
aux antitussifs, puis quinteuse. Les quintes sont des accès
répétitifs et violents de secousses expiratoires de toux sans
inspiration efficace. La forme de l’adulte et du vieillard,
généralement atypique est plutôt méconnue. L’incubation de
la maladie est de 10 jours en moyenne et peut s’étendre de
7 à 21 jours.
Le risque de contamination de la maladie est d’autant plus
important que l’exposition aux gouttelettes émises lors de la
toux est prolongée, répétée, dans une enceinte fermée de
petite dimension et que le contaminateur se trouve dans une
phase précoce de la maladie.
Bactérie responsable de la coqueluche : Bordetella pertussis
Source : correio.fc.ul.pt/~mcg/vacinacao/pnv/index3.htm.
•
cas suspect présentant une toux quinteuse
évocatrice d’au moins 14 jours.
Cas de coqueluche confirmé au laboratoire par :
•
isolement
de
Bordetella
nasopharyngée ;
sur
l’aspiration
•
ou ascension des anticorps anti PT sur 2 sérums
prélevés à 1 mois d’intervalle en l’absence de
vaccination récente ;
•
ou PCR positive.
Cas de coqueluche confirmé épidémiologiquement :
•
cas suspect ayant été en contact avec un cas
confirmé au laboratoire dans les 3 semaines
précédant le début de la toux.
Résultats de l’investigation
Au total, 13 cas confirmés ont été recensés entre le 15 mai et le
11 juillet, dont 5 résidents et 8 membres du personnel, avec des
taux d’attaque respectifs de 7% et 17%.
La courbe épidémique (Figure 1) mettait en évidence un
cas index parmi les résidents et était compatible avec une
transmission interhumaine de la maladie à l’intérieur de la
maison de retraite.
Les cinq résidents malades étaient âgés de 84 à 94 ans et trois
parmi eux présentaient une dépendance élevée.
Parmi les huit membres du personnel malades, quatre étaient
directement en contact avec les résidents malades lors de
la pratique de leur activité (personnels soignants ou agents
de services hospitaliers réalisant des tâches de personnel
soignant).
Chez les résidents, la maladie se caractérisait par une toux
quinteuse et persistante, parfois productive dans un contexte
de toux chronique rendant le diagnostic de coqueluche difficile.
1
Brèves d’Aquitaine
Figure 1 : Distribution des cas de coqueluche en fonction de la date de début de la toux .
Epidémie de coqueluche en maison de retraite , Gironde, juillet 2006
Membres du personnel
Résidents
4
N
b
3
d
e
2
c
a
s
1
0
Semaines
Semaines
18
1/5-7/5
19
8/5-14/5
20
21
15/5-21/5 22/5-28/5
Mai
22
39/5-4/6
23
05/6-11/6
I
La durée entre le début de la toux et la date de diagnostic
s’échelonnait entre 10 et 45 jours. Chez les membres du personnel,
la symptomatologie, très variable en fonction des cas, allait de la
toux quinteuse inhabituelle à une toux nocturne et insomniante
pouvant entraîner d’importantes difficultés respiratoires ou
s’accompagner d’asthénie.
Un traitement adapté a été administré à l’ensemble des résidents
et du personnel malade et aucune hospitalisation n’a été induite
par la maladie.
24
25
12/6-18/6
19/6-25/6
26
26/6-2/7
Juin
I
27
28
29
3/7-9/7
10/7-16/7
17/7-23/7
Juillet
Conclusion
Il s’agit de la première épidémie de coqueluche en
collectivité pour personnes âgées signalée en France.
La difficulté de détection de la coqueluche chez les
personnes âgées souvent polypathologiques et le manque
de précautions de type « gouttelettes » au niveau du
personnel ont manifestement favorisé la propagation de la
maladie au sein de l’établissement. Cet épisode confirme
que malgré des niveaux de couverture vaccinale infantile
élevés en France, la bactérie circule toujours et peut être
à l’origine d’épidémies dans des collectivités d’adultes.
Mesures de contrôle
L’investigation a permis de mettre en œuvre des mesures de
contrôle afin de limiter la propagation de la maladie :
- isolement des résidents malades durant les 5 premiers
jours de traitement ;
- limitation des déplacements et des contacts avec les
autres résidents ;
- traitement curatif présomptif par azythromycine pendant 5
jours administré à certains résidents asymptomatiques ;
- recommandations au personnel de l’établissement
préconisant une consultation médicale en cas de signes
évocateurs de coqueluche ainsi que le renforcement des
précautions de type « gouttelettes » par le port du masque ;
- envoi d’un courrier aux médecins libéraux des environs
informant du contexte épidémique existant à l’intérieur de la
maison de retraite et rappelant les caractéristiques des cas et
les mesures de contrôle à mettre en œuvre autour de ceux-ci ;
- affichage à l’attention des visiteurs informant de la
présence de cas de coqueluche dans la maison de retraite
avec un message plus spécifique pour les personnes fragiles
(enfants incomplètement vaccinés ou non vaccinés).
Suite à l’investigation de cette épidémie il apparaît utile
de rappeler l’importance de la recherche de coqueluche
devant toute toux persistante sans cause évidente chez
l’adulte, de l’application rapide des mesures de contrôle
autour d’un cas et plus généralement de la mise en
place de mesures de contrôle devant les cas groupés
de pathologies respiratoires infectieuses survenant
dans une collectivité, que ce soit chez les résidents ou
le personnel, avant même les résultats de l’investigation
épidémiologique.
2
Brèves d’Aquitaine
Intoxication aux moules en Aquitaine,
Juin 2007
Réception et validation du signal
Le 16 juin 2007, la Ddass de Gironde a été informée par
un médecin généraliste de la survenue de plusieurs foyers
familiaux de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac)
dans le secteur de Gauriac (Blayais). Tous les cas avaient
consommé des moules achetées au même vendeur et
provenant de la baie de Vilaine (56).
Eléments biologiques : grâce à une intervention
immédiate de la DDSV suite au signalement des premiers
cas, des analyses microbiologiques ont pu être effectuées
sur des prélèvements de moules ayant été consommées
par des personnes malades ; les résultats ont révélé
la présence de phycotoxines diarrhéiques en quantité
largement supérieure au seuil de toxicité.
Conclusion
Une investigation a été menée conjointement par la
Direction départementale des services vétérinaires (DDSV)
et la Cire Aquitaine pour décrire ces foyers d’infection et
identifier les distributeurs des lots de moules suspectés.
Au total, 8 Tiac familiales ont pu être documentées sur le
secteur de Gauriac, soit un total de 18 cas. Un foyer a
également été identifié dans un restaurant à Lacanau (2
cas) ainsi que dans un collège à Lormont (10 cas). Treize
autres foyers similaires ont pu être identifiés dans les
départements du 49, 56, 22 et 44.
Résultats des investigations
Eléments épidémiologiques : les signes cliniques
étaient ceux fréquemment retrouvés dans des épisodes
de Tiac (diarrhées, vomissements, nausées, douleurs
abdominales) et survenaient quelques heures après la
consommation de moules. Aucun autre symptôme n’a été
rapporté, mais deux personnes ont été hospitalisées suite à
la persistance de troubles digestifs pendant plusieurs jours.
Les investigations menées dans les autres départements
ont permis de rapporter des symptômes et des délais
d’incubation identiques aux cas identifiés en Gironde.
La cohérence des éléments épidémiologiques (délais
d’incubation et signes cliniques orientant vers une
intoxication par phycotoxine ; absence d’autre source
de contamination commune entre les cas), chimiques
(contamination par dinophysis dans la baie de provenance
des moules), toxicologiques (tests souris positifs) et
microbiologiques (présence de phycotoxines dans les
échantillons prélevés), ainsi que l’absence de nouveaux
foyers depuis l’interdiction de vente des moules,
ont pu permettre d’établir clairement un lien entre la
consommation de moules et les symptômes observés.
Grâce aux interrogatoires menés, deux distributeurs de
moules contaminées ont pu être identifiés et la DDSV a
immédiatement procédé au retrait du marché les lots
suspectés. Cet épisode de Tiac a pu être investigué dans
les meilleurs délais grâce à un médecin généraliste ayant
vu plusieurs cas similaires qui a immédiatement prévenu
la Ddass, ce qui montre bien l’intérêt du signalement
précoce de toute maladie à déclaration obligatoire (dont
les Tiac font partie) ou tout autre événement inhabituel aux
autorités sanitaires.
Eléments environnementaux : la semaine précédent
l’apparition des cas, l’Ifremer (Institut français de
recherche pour l’exploitation de la mer) avait constaté
une contamination par dinophysis dans la baie de Vilaine.
De plus, suite à des tests souris positifs, le ramassage
et la vente de moules ont été interdits dans cette zone à
compter du 12 juin au soir.
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Brèves d’Aquitaine
d’aquitaine
Surveillance épidémiologique de la
varicelle à travers l’activité de SOSMédecins Bordeaux, 2000-2006
La varicelle est la primo-infection due au virus
varicelle-zona de la famille des Herpesviridae. Il existe
actuellement peu de données épidémiologiques sur
cette pathologie tant au niveau national que régional. Or,
dans le cadre du développement des plans régionaux de
santé publique, le besoin de données épidémiologiques
locales utiles à la décision apparaît comme une priorité
de santé publique. Sur l’agglomération bordelaise, une
collaboration avec l’association SOS-Médecins a permis
d’effectuer une étude descriptive de l’épidémiologie de la
varicelle de 2000 à 2006 basée sur les visites réalisées
par l’association.
SOS-Médecins Bordeaux pratique une médecine
d’urgence à domicile 24 heures sur 24, 7 jours sur 7
dans 74 communes de Gironde couvrant prés de 60 %
de la population du département. Suite à chaque visite,
les données quantitatives et qualitatives relatives à la
consultation sont enregistrées : la date, le motif de l’appel,
le sexe et l’âge du patient, sa commune de résidence,
mais aussi le diagnostic établi en fin de consultation. Une
application Internet sécurisée permet à la Cire Aquitaine
de récupérer et d’analyser quotidiennement les données
individuelles. Un descriptif des caractéristiques des
patients a été réalisé pour les visites effectuées entre le
1er janvier 2000 et le 31 décembre 2006.
Virus varicelle-zona responsable de la varicelle
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/VZV
La varicelle touchait toutes les tranches d’âge, mais
concernait essentiellement les enfants avec un âge médian
de 3 ans. Sur la période d’étude, 69 % de cas de varicelle
avaient moins de 5 ans et 85 % moins de 10 ans, et 10%
des cas étaient âgés de 20 ans et plus (Figure 2).
Figure 2 : Répartition par tranche d’âge des cas de varicelle diagnostiqués
par SOS Médecins Bordeaux du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2006.
Pourcentage (%)
69,1
70
60
50
Au total, 1 017 848 visites ont été effectuées au cours
de cette période dont 4990 soit 0,49 % correspondant
à des cas de varicelle. Chaque année, un épisode
épidémique a été observé débutant au printemps et
s’intensifiant jusqu’au début de l’été, avec une activité
minimale en septembre. L’intensité et la durée des
épidémies étaient cependant variables d’une année sur
l’autre (Figure 1).
40
30
20
16,3
10,2
10
2,9
1,5
0
0-4 ans
Figure 1 : Evolution du nombre de visites hebdomadaires pour varicelle
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
20 ans et +
Tranches d’âge
réalisées par SOS Médecins Bordeaux entre le 1er janvier 2000 et le 31
décembre 2006.
La distribution des cas par tranche d’âge était stable
dans le temps. Aucune différence selon le sexe n’a été
observée. Une comparaison avec les données du réseau
Sentinelles de l’Inserm, a permis de montrer la cohérence
des données de SOS-Médecins.
Nb de visites
hebdomadaires
70
60
Ce système de recueil de données démontre son
intérêt pour le suivi des tendances des cas de varicelle
au niveau local et plus largement pour l’ensemble des
pathologies infectieuses. A terme, un tel système de
surveillance pourrait s’avérer utile pour évaluer les
politiques vaccinales.
50
40
30
20
10
0
01/00
07/00
01/01
07/01 01/02 07/02 01/03
07/03 01/04 07/04
01/05 07/05
01/06 07/06
4
Brèves d’Aquitaine
Surveillance sanitaire dans le cadre
du Plan National Canicule 2007
Comme chaque année depuis 2004, le Système
d’alerte canicule et santé (Sacs) est activé du 1er juin
au 31 août. Ce système s’inscrit dans le cadre du Plan
National Canicule (PNC) qui se décline selon 3 niveaux :
- le niveau de veille saisonnière activé du 1er juin au
31 août.
- le niveau de mise en garde et actions (Miga),
déclenché en cas de prévision de dépassement des
seuils météorologiques le jour même ou avec un à trois
jours d’anticipation.
- le niveau de mobilisation maximale déclenché en
cas de canicule avec un impact sanitaire important et
d’éventuels effets collatéraux.
Le Sacs est fondé sur la surveillance d’indicateurs
biométéorologiques (IBM) qui correspondent à la moyenne
sur trois jours des températures minimales et maximales.
Pour chaque département, des seuils d’IBM (minimum et
maximum) ont été identifiés au-delà desquels le niveau
MIGA peut être déclenché par le préfet de département
suite à la proposition du Ministère de la santé (voir Tableau
1). La surveillance de ces indicateurs peut être complétée
si besoin par l’analyse de critères qualitatifs tels que la
qualité de l’air ou des critères conjoncturels (départ en
vacances, rassemblements de population).
En Aquitaine, ces indicateurs sont recueillis auprès :
- de l’ensemble des services d’urgence et Samu de la
région à partir de la plateforme informatique de l’Agence
Régionale d’Hospitalisation (ARH) Aquitaine,
- des associations SOS Médecins Bordeaux, Bayonne, et
tout récemment de Pau.
- des services d’état civil des communes informatisées
de la région à partir du site de l’Insee, en interface avec le
serveur de l’Institut de veille sanitaire (InVS).
De plus, cette année, l’InVS a mis en place une procédure
de signalement des décès liés à la chaleur dans l’objectif
de surveiller en temps réel le nombre quotidien de décès
directement liés à la chaleur ainsi que les caractéristiques
des personnes décédées.
Tableau 1. Seuils IBM par département
Département
Seuils
Ville
(station météorologique)
IBM min
IBM Max
Dordogne
Périgueux (Bergerac)
20
36
Gironde
Bordeaux (Mérignac)
21
35
Landes
Mont-de-Marsan
20
34
Lot-et-Garonne
Agen (Estillac)
20
36
Pyrénées Atlantiques
Pau (Uzerche)
20
34
Les données météorologiques de Météo France (IBM,
prévisions des températures, courbes de températures)
sont disponibles chaque jour sur le site internet météo dédié
ainsi qu’une information sur le risque de dépassement des
seuils dès 11h15.
L’ensemble des médecins de la région ont ainsi été
sollicités afin de signaler à la Cire le plus rapidement
possible les décès pouvant répondre aux définitions de
cas retenues, c’est-à-dire les décès par coup de chaleur
ou déshydratation.
Parallèlement au système de surveillance des IBM
conditionnant l’activation des alertes, un système de
surveillance d’indicateurs de morbidité et de mortalité,
coordonné par la Cire Aquitaine, permet d’assurer la
surveillance sanitaire au quotidien et d’apprécier l’impact
sanitaire éventuel d’une vague de chaleur.
5
Brèves d’Aquitaine
Ce système de surveillance est donc complémentaire à
la surveillance des indicateurs de mortalité globale et de
morbidité analysés dans le cadre du Sacs.
L’ensemble des indicateurs recueillis et analysés
quotidiennement est présenté dans le Tableau 2.
De plus, un lien étroit avec les établissements
hospitaliers de la région et l’association SOS médecins
permet de recueillir si besoin le ressenti des praticiens sur
la situation en cas de suspicion d’impact sanitaire.
Une remontée d’information quotidienne vers l’InVS est
réalisée par la Cire pendant toute la durée d’activation du
Sacs grâce à l’extraction automatique à partir des serveurs
de l’ARH et de l’Insee.
L’analyse des indicateurs sanitaires recueillis fait
l’objet d’une rétro-information diffusée aux différents
partenaires du système et aux institutions concernées
(Préfecture, Ddass, Drass, ARH, InVS) au moyen d’un
bulletin hebdomadaire en période de veille saisonnière et
quotidien en cas d’alerte MIGA.
La complémentarité des systèmes de surveillance
mis en place devrait a priori permettre de détecter
immédiatement l’impact sanitaire éventuel d’une vague
de chaleur. En 2006, un léger dépassement de plusieurs
indicateurs avait en effet été observé lors de la vague
de chaleur du mois de Juillet, mettant en évidence un
impact sanitaire même si celui-ci n’avait pas perturbé le
fonctionnement des structures de soins.
Tableau 2. Indicateurs sanitaires surveillés dans le cadre du Sacs
Sources de données
Urgences et Samu
Indicateurs
Nombre de passages aux urgences (total, moins de 1 an,
personnes âgées de 75 ans et plus)
Nombre d’hospitalisations et transferts
établissement après passage aux urgences
vers
un
autre
Nombre d’affaires médicales traitées par le Samu
Nombre d’interventions du Sdis à la demande du Samu
SOS-Médecins
Nombre de visites à domicile (total, moins de 2 ans, personnes
âgées de 75 ans et plus)
Nombre de visites pour :
- syndromes liés à la chaleur (coup de chaleur,
déshydratation et insolation)
- malaises
- décès, etc.
Services d’états civils - Insee
Nombre de décès
départementales)
par
date
de
décès
Ensemble des médecins certificateurs de décès
Nombre de signalements de décès liés à la chaleur
(données
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Brèves d’Aquitaine
Dispositif de veille sanitaire mis en place
par la Cire lors de la Coupe du monde de
rugby 2007
La coupe du monde de rugby aura lieu du 7 septembre
au 20 octobre 2007. Parmi les 48 matchs prévus, 42 se
dérouleront en France métropolitaine, dont 4 à Bordeaux
au stade Chaban-Delmas (voir calendrier des matchs
Tableau 1).
Tableau 1. Calendrier des matchs à Bordeaux lors de la Coupe du monde
de rugby 2007
Date
Match
Dimanche 09/09 à 20h
Irlande - Namibie
Samedi 15/09 à 21h
Irlande - Géorgie
Mardi 25/09 à 18h
Canada - Japon
Samedi 29/09 à 15h
Australie - Canada
Dans le cadre de cet événement, un dispositif de veille
sanitaire coordonné par la Cire et la Ddass de la Gironde
va être mis en place en partenariat avec les différents
acteurs de santé locaux.
L’objectif de ce dispositif est de détecter précocement
tout
phénomène
épidémique
ou
de
pollution
environnementale, notamment des cas de maladies
impliquant des mesures de prophylaxie urgentes telles
que des infections invasives à méningocoque (IIM),
ou des regroupements de cas évoquant une source
commune d’infection et justifiant d’une investigation
pour identification et contrôle de cette source (ex : toxiinfections alimentaires collectives).
Pendant toute la durée de cette manifestation, la
surveillance des indicateurs sanitaires reposera sur les
systèmes de veille existants qui ont déjà été présentés
dans des numéros précédents du Brèves : l’activité
des urgences hospitalières et Samu, l’activité de SOS
Médecins, les données de mortalité et la surveillance
des maladies à déclaration obligatoire. Cependant, elle
sera complétée par d’autres systèmes mis en place
spécifiquement à l’occasion de cet événement : un réseau
de laboratoires d’analyse de biologie médicale (LABM)
en Gironde et le signalement de maladies infectieuses
d’importation.
Le système de surveillance par les laboratoires
d’analyse de biologie médicale
L’objectif de ce réseau est de mettre en place une
surveillance simplifiée de l’activité des laboratoires afin
de la prendre en compte dans la veille sanitaire régionale
pour identifier des situations sanitaires inhabituelles.
En effet, lors des rassemblements de population, les
pathologies les plus fréquemment rencontrées sont les
pathologies infectieuses à symptomatologie digestive.
Or les personnes présentant ce type de symptômes
sont rarement hospitalisées, et les toxi-infections
alimentaires collectives ne sont pas toujours déclarées
par les médecins généralistes. Ainsi, un système basé
sur l’activité des laboratoires, à partir du nombre journalier
de coprocultures réalisées, sera complémentaire du
système de veille existant.
Chaque laboratoire du département de la Gironde
a été informé de la création de ce réseau basé sur le
volontariat.
Procédure de signalement
infectieuses d’importation
des
maladies
Un certain nombre de maladies infectieuses
transmissibles sévissent dans les pays participant
à la coupe du monde de rugby, ce qui constitue un
risque d’importation et d’implantation de maladies
jusqu’à présent peu fréquentes ou absentes en France
métropolitaine.
Les principales pathologies infectieuses importables
en France et présentant un risque pour la population
au vu des équipes qui vont participer aux matchs et
qui vont résider à Bordeaux sont présentées dans le
tableau 2.
Une procédure de signalement de ces pathologies va
donc être mise en place lors des matchs de la Coupe
du monde au niveau des postes médicaux de secours.
De plus, une collaboration avec le Pr Denis Malvy,
responsable de la plate-forme de médecine tropicale
du CHU de Bordeaux, va être initiée pour que les cas
identifiés dans ce service puissent être déclarés et pris
en compte.
A partir de l’ensemble des informations recueillies et
transmises à la Cire, un bilan régulier faisant état de
la situation sanitaire à partir des principales données
recueillies en routine et des éventuels signalements
sera réalisé et transmis aux institutions partenaires de
la surveillance (Ddass, Préfecture, Drass, ARH, InVS).
7
Brèves d’Aquitaine
Tableau 2. Principales maladies infectieuses importables en France lors de la coupe du monde de rugby 2007 et présentant un
risque sanitaire pour la population.
Types de maladies
Maladies infectieuses
Australie
Canada
Géorgie
Irlande
Japon
Namibie
infectieuses
Infections
bactériennes
Choléra
1
1
Tuberculose
1
1
1
Paludisme *
Dengue
1
1
1
Encéphalites à tiques
1
Fièvre à phlébotome
Grippe saisonnière
1
1
West Nile
1
1
1
1
1
1
1
1
Crimée-Congo
1
1
1
Rift Valley
Ross River
1
1
Encéphalites de Saint Louis
Fièvres
Hémorragiques
Virales
1
1
Encéphalite japonaise
Viroses
1
1
Leishmaniose viscérale
Parasitoses
1
1
1
zone à risque
Importante épidémie en cours
8
DRASS D’Aquitaine
Sites de nos partenaires
Invs : http://www.invs.sante.fr
ARH : http://www.parhtage.sante.fr/re7/aqu/site.nsf
Drire : http://www.aquitaine.drire.gouv.fr
DRTEFP : http://www.aquitaine.travail.gouv.fr
Site internet Météo-France accessible pour les Ddass : http://www.meteo.fr/meteonet/ddass/
Site InVS : http://www.invs.sante.fr/surveillance/canicule/default.htm
Site du ministère chargé de la santé : http://www.sante.gouv.fr/canicule/accueil/accueil.htm
Isped : http://www.isped.u-bordeaux2.fr
Site du ministère de l’agriculture et de la pêche : http://www.agriculture.gouv.fr
Pour tous renseignements
Cellule Interrégionale d’Epidémiologie Aquitaine
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