Cette séance a débuté par un aperçu de la rentrée littéraire de

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Cette séance a débuté par un aperçu de la rentrée littéraire de
Cette séance a débuté par un aperçu de la rentrée littéraire de septembre avec 654 auteurs dont 435
Français et 219 étrangers, production en baisse par rapport aux années précédentes mais prometteuse
pour les amateurs de littérature.
C'est la rentrée littéraire la plus modeste depuis dix ans, sans doute en raison de la morosité qui règne dans
les librairies depuis quelques mois poussant les éditeurs à un peu plus de prudence.
Le secteur le plus touché concerne surtout les premiers romans, moins nombreux que d’habitude, seuls 74
paraissent cet automne (à noter toutefois : Valérie Péronnet avec « Jeanne et Marguerite », Alexis Jenni avec
« L’art français de la guerre », Fanny Saintenoy avec « Juste avant », Marien Defalvard avec « Du temps
qu’on existait » ou Vincent Almendros avec « ma chère Lise ».)
Une baisse que l’on peut expliquer par la frilosité des éditeurs qui préfèrent tous miser sur les grands noms
Du coté des étrangers avec Jonathan Franzen, Paul Auster, Philip Roth, Douglas Kennedy, Haruki
Murakami ou David Grossman des valeurs fortes pour le public. Côté français, Emmanuel Carrère, Eric
Reinhard, Jean-Paul Dubois, Jean Rolin, Delphine de Vigan... Une offre très éclectique donc.
En réalité, la véritable nouveauté en cette rentrée 2011, c'est qu'il y a moins de titres papier mais que pour
la plupart ils sont tous disponibles en version numérique. Désormais la rentrée littéraire se fait aussi sur
les tablettes.
Si les libraires sont fragilisés, ils risquent de l’être un peu plus par l’arrivée massive de la publication en
ligne.
Même si pour l’instant, les livres numérisés ne représentent qu’1% du marché français, ce secteur atteint
déjà 6% aux Etats-Unis.
Les éditeurs français ont, en 2011, franchi le pas et sorti leur publication à la fois sur papier et sur Internet.
Une révolution, pour Christine Ferrand, rédactrice en chef du magazine spécialisé Livres Hebdo : « c’est la
première rentrée où un très grand nombre de romans sont disponibles en format numérique ».
Toutes les grandes maisons tentent l’expérience même si le monde des lettres reste prudent mais l’enjeu est
de taille.
1
Ci-après les présentations de :
Corinne
Quand la nuit - Cristina COMENCINI - Grasset
Résumé : Ces deux-là ne devaient pas s'aimer. Lui, le guide de montagne brutal
et misogyne qui ne s'est jamais remis de l'abandon de sa mère, du départ de sa
femme ; elle, la petite fille mal grandie, mère mal assumée adorant et haïssant
son enfant. Mais le désir va naître de l'altérité, du besoin de s'affronter au rejet
de l'autre. La romancière, scénariste, cinéaste (et fille de cinéaste) italienne
Cristina Comencini conjugue admirablement voix et images dans ce violent entrelacs de monologues
masculin-féminin. Elle y explore avec une grâce terrible comment l'amour de l'autre traduit aussi la haine
de soi. Fabienne Pascaud- Télérama
Avis : C’est un roman qui vous empoigne et ne vous lâche pas. On est touché par la fragilité de cette mère,
mais aussi de Manfred qui est profondément marqué par l’abandon de la figure féminine dans sa vie.Le
lecteur en otage finit par plonger dans ses propres zones d’ombre.
Il ne s’agit pas d’un thriller mais on est tenu en haleine par les deux voix intimistes qui s’alternent
très habilement...
A noter également, la très belle description de la montagne et de sa rudesse reprise dans le caractère des
trois frères de Manfred, très bien décrit et attachant.
La nonne et le brigand - Frédérique DEGHELT – Actes Sud
Résumé : Deux histoires d’amour en parallèle : l’une raconte la vie d’une
femme d’aujourd’hui, la quarantaine, vivant séparée de son mari, ses
enfants ont quitté le nid, elle est démographe et chercheuse au CNRS. Elle
tombe éperdument amoureuse d’un reporter de guerre.
Les absences longues et répétées de Pierre dues à son métier, poussent
Lysange à accepter l’étrange invitation d’un vieux monsieur, Tomas au
Cap Ferret.
Cette rencontre lui fera découvrir le journal de Sœur Madeleine, en mission humanitaire au Brésil dans les
années 50. C’est là que commence l’autre histoire d’amour entre cette Sœur et Angel son guide dans la
jungle amazonienne, un aventurier un peu mécréant, un peu voyou.
Entre ces deux histoires on sent poindre au fil du récit un secret de famille.
Avis : L’auteure a un réel talent pour évoquer les passions amoureuses, et rend ce récit très sensuel, mais
aussi pour installer un certain suspens quant au lien qui lie les deux femmes, car la lecture du manuscrit de
la nonne fait inexplicablement écho en Lysange...
On attend d’ailleurs avec impatience le moment où elle va reprendre sa lecture, car on est captivé, entraîné
à sa suite, pressentant un parcours hors du commun…
L’évocation des lieux est aussi tout simplement magnifique.
On se fond littéralement dans le paysage : tant au Brésil où le dépaysement est total, qu’au Cap-Ferret, où
on sentirait presque le sable grincer sous ses pieds.
L'auteure, sur son site, a publié plusieurs photos qui l'ont suivie lors de l'écriture de ce livre, et à la fin du
recueil, elle a mis les références de quelques morceaux de musique qui l'ont accompagnée.
On sent énormément de sensibilité sous la plume de l’auteure et c’est ce qui fait tout le charme du livre : un
livre d’atmosphère et de sentiments débridés…
2
Accabadora - Michela Murgia - Seuil
Résumé : L’auteure nous emmène en Sardaigne dans les années 50.
Maria, 6 ans, quatrième enfant d'une veuve pauvre (donc non orpheline)
va être adoptée par Tzia Bonaria, une femme déjà âgée, veuve et stérile.
Elle devient la "fille d'âme" de la vieille femme. Elle va lui permettre de
faire des études et lui transmettre son savoir-faire de couturière ainsi que ses valeurs et un
lien très fort s'installe entre elles.
Mais un mystère plane autour de Bonaria... Elle s'absente souvent la nuit en silence. Finalement Maria va
apprendre son secret.
Selon les vielles coutumes de Sardaigne, Tzia Bonaria abrège les souffrances des personnes qui sont sur le
point de mourir et qui n'ont plus d’espoirs de rétablissement.
En apprenant la nouvelle, Maria complètement bouleversée par ce qu'elle considère comme une trahison,
décide de changer de vie et de partir à Turin …
Quelques années plus tard, appelée d’urgence au chevet de sa mère adoptive mourante, elle est confrontée
à son tour à la souffrance d’autrui et à la mort qui ne vient pas …
Elle finit par comprendre l'utilité du devoir que Tzia accomplissait la nuit.
Avis : Ce livre nous transporte en plein cœur des traditions de la Sardaigne rurale, profonde. Il présente un
contraste entre son écriture et son sujet (euthanasie), grave, comme si l’écriture fluide, simple et poétique
venait adoucir les faits.
Il émane de ce roman un charme très particulier, une atmosphère mystérieuse.
Maïté
Rien ne s’oppose à la nuit – Delphine de Vigan – JC Lattès
Prix Fnac 2011 - Prix France télévisions 2011
Résumé : Il ne s'agit pas d'un roman mais d'un récit où l’auteur nous
raconte sa propre mère, Lucile. Alors que Delphine de Vigan reçoit le Prix des Libraires
pour son livre No et moi, sa mère se suicide.
Ce livre est une manière de lui rendre hommage - et aussi un cheminement pour
comprendre son geste - en la racontant à travers ses souvenirs et ceux de tous les membres de sa famille.
Tout au long du texte, Delphine de Vigan raconte ses doutes, ses angoisses concernant ce projet, et dans
quelle situation difficile cela la met par rapport au reste de la famille, car de douloureux souvenirs (folie,
inceste, traumatismes) parfois tus et bien enfouis, vont être mis à nu.
Avis : C’est un ouvrage dure mais pas triste. Un magnifique hommage à sa mère écrit avec plein de
sensibilité.
Faute d’identité – Michka Assayas – Grasset
Résumé : C’est à la suite de la perte de son passeport en 2009 que Michka
Assayas, français, né de parents d’origines hongroise pour sa mère, et
ottomane pour son père, va vivre un véritable cauchemar administratif, qui
l’amènera à s’interroger sur son identité, remise en cause par l’administration
française.
Avis : Cette mésaventure administrative est l'occasion pour Michka Assayas de revenir sur
ses origines en nous parlant de son enfance, de sa jeunesse, de ses parents dont il trace un très beau portrait
et sur sa génération, désespérément en quête de repères. Emouvant.
3
La vie très privée de Mr Sim – Jonathan Coe - Gallimard
Résumé : 48 ans, Maxwell Sim touche le fond : en arrêt pour dépression
depuis six mois, ce responsable du service après-vente d'un grand magasin
londonien a volé d'échec en échec. Enfant non désiré, il a été quitté par sa
femme, Caroline, après quinze ans de mariage. Elle a emmené avec elle leur
fille, Lucy, qui se moque de lui. Malgré ses soixante-quatorze amis sur
Facebook, il est bien seul ! Il s'accommode pourtant de la situation. Mais voilà qu'une proposition
inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota Prius, dotée d'un GPS à la voix
bouleversante, dont il va tomber amoureux. Son équipée de représentant en brosses à dents
révolutionnaires le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son
père sur lequel il fait d'étranges découvertes : un véritable jeu de piste se met en place, relancé par la
réapparition de lettres, journaux, manuscrits, autant d'éléments à verser au dossier du passé. Et Max pense
toujours à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, qui semblaient si
heureuses d'être ensemble, et qui l'ont fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ? (Le
Monde.fr – Enfin livre !)
Avis : Mêlant allègrement vérité et imposture, l'écrivain retrouve cet humour ravageur et ce regard perçant
sur la société britannique qui firent le succès de Testament à l'anglaise.
Un été sans les hommes – Siri Hustvedt – Actes Sud
Résumé : Incapable de supporter la liaison que son mari Boris entretient
avec une femme plus jeune, Mia, poétesse new-yorkaise, décide de tout
quitter pour se réfugier chez sa mère octogénaire dans le Minnesota. Elle
découvre la résilience jubilatoire dont font preuve quelques veuves
pétillantes qui entourent sa mère dans sa maison de retraite, mais aussi la
confusion des sentiments et les rivalités à l'oeuvre chez les sept adolescentes à qui elle
donne des cours de poésie, le temps d'un été. Elle noue aussi une amitié sincère avec Lola,
jeune mère délaissée par un mari colérique et instable... (Le Monde .fr)
Avis : Ce roman est une large réflexion sur les âges de la vie, sur la rébellion et la résilience, sur l'espoir
impossible de tout recommencer quand les années s'accumulent. Drôle, méchant, tendre, porté par l'amour
et la littérature qui nourrissent l'héroïne et ses amies.(Lire – Christine Ferniot)
Evelyne
Le dîner – Herman Koch – Belfond
Résumé : Dans un des restaurants les plus chics et les plus en vue de
Hollande, Paul, le narrateur, attend son frère Serge un homme politique
pressenti pour devenir premier ministre du gouvernement ; tous deux
sont accompagnés de leurs épouses. Réunis pour un cas de force majeur,
ils doivent parler de leurs fils respectifs. Michel et Rick ont en effet agressé
une sans domicile fixe mais n'ont pas encore été identifiés par la police. Les parents vont-ils
les forcer à se dénoncer ou les protéger ?
Avis : Récit malin inspiré d'une histoire vraie, Le dîner pose sur la table un dilemme majeur : jusqu'où peuton aller pour protéger ses enfants ? Avec une écriture au cordeau, et un humour très noir, Herman Koch
signe le portrait glaçant d'une société en pleine crise morale, où les monstres ne sont définitivement pas
ceux que l'on croit.
4
Dans la nuit brune – Agnès Desarthe – Editions de l’Olivier
Résumé : Un père bouleversé par la mort tragique du fiancé de sa fille
doit trouver la force pour la consoler et celle de se replonger dans ce
qu’était sa vie à lui, jadis, lorsqu’il fut trouvé par un couple âgé dans la
forêt et recueilli ensuite.
Avis : Une balade triste sur la recherche des origines que l’auteur nous livre avec intensité, à travers une
écriture limpide et légère. Une fable sur les relations parents-enfants, mais aussi l’apologie de l’amour et de
l’amitié lorsque le désarroi réunit ceux qui s’étaient aimés et déchirés ensuite . Percutant. (Livrogne.com)
Le jardin des larmes – Arnaud de Lalande – Grasset
Résumé : C'est notre histoire. Celle de ces hommes et femmes, souvent jeunes, qui
partent au bout du monde défier le sort et combattre la souffrance. Ils s'engagent par
idéal, ou pour se chercher eux-mêmes. Ils fuient parfois, pour mieux se trouver. Ils
forment une nation invisible et admirée : les humanitaires.
En 1994, Lise, jeune sage-femme, travaille au Rwanda pour le compte d'une ONG. Elle est témoin des
tensions entre Hutus et Tutsis (génocide Rwanda), puis, très vite, des premiers crimes. Alors que le
génocide commence, Lise est prise en otage et devient un enjeu pour les troupes de l'ONU. Dix ans plus
tard, au Sri Lanka, Sébastien découvre son nouveau métier - chef de mission - et sa nouvelle vie. Mais un
matin, il reçoit l'appel d'un délégué présent sur les côtes. Une vague immense aurait englouti la région
entière. Deux personnages en quête de sens : Lise cherche l'amour et la maternité, et découvre cet
impensable qui la changera à jamais ; Sébastien a quitté sa femme et son pays, pour trouver sa vérité, au
milieu du chaos et de la mort.
Avis : Arnaud Delalande mêle ces deux destins avec une force bouleversante. Traversant les pays, les
époques, les crimes, nous découvrons, sans fard, les grandeurs et les misères de la condition d'humanitaire.
Suzanne
Les enfants d’Alexandrie – Françoise Chandernagor –
Albin Michel
Résumé : En ce temps-là, le monde était jeune, et Alexandrie, la plus belle ville du
monde. Au ras des flots, la « Très-Brillante » éblouissait par sa blancheur.
Blanches, les terrasses de pierre tendre, les colonnes d'albâtre, les avenues pavées de
marbre, et blanc, le grand Phare... Des amours de Marc-Antoine, l'Imperator,
et de la reine d'Égypte, Cléopâtre, sont nés trois enfants : des jumeaux magnifiques, fille et
garçon, Alexandre et Cléopâtre, surnommés Hélios et Séléné (en grec Soleil et Lune), et un bébé fragile,
Ptolémée. Princes éphémères, qui grandissent dans l'or et la pourpre du Quartier-Royal auprès de leur
demi-frère aîné, Césarion, l'enfant-pharaon né de César et Cléopâtre. Tous si jeunes encore, si protégés, si
confiants, quand la tourmente s'abat sur eux. Quatre enfants au destin tragique. Âgée de dix ans lors de la
prise de la ville et du suicide de ses parents, la petite Séléné, unique rescapée de cette illustre famille,
n'oubliera jamais l'anéantissement de son royaume, de sa dynastie, de ses dieux. Prisonnière en terre
étrangère, elle va vivre désormais pour venger ses frères et faire survivre dans le monde des vainqueurs la
lignée des vaincus.
5
Avis : Abordant l'Égypte ancienne, l’auteur évoque la vie méconnue de la dernière des Ptolémées dans une
trilogie, la Reine oubliée. Après Les Enfants d'Alexandrie paraîtront Les Dames de Rome et L'Homme de
Césarée. Fidèle à sa méthode, Françoise Chandernagor s'appuie sur une recherche documentaire
rigoureuse et très minutieuse pour brosser une vaste fresque romanesque, où elle livre aussi une réflexion
sur l'Histoire. Elle vient de recevoir pour ce livre le Grand prix Palatine du Roman historique.
Geneviève
Le palais des miroirs - Amitav Ghotz – Seuil
Résumé : Ce roman, très dense, est une magnifique rencontre, à la fois
avec l'Asie coloniale anglaise, en particulier l'Inde et la Birmanie, mais
aussi avec les problèmes sans solution rencontrés par ces Indiens qui
voulaient à la fois rester loyaux à leur pays, mais en même temps à cette
civilisation européenne que les Anglais leur avaient fait connaître et dont
ils percevaient le potentiel.
Avis : Amitav Ghotz fait preuve ici de son talent de conteur exceptionnel et nous fait partager la vie, les
espoirs et les désillusions des hommes que la colonisation anglaise domine. Saluons la qualité purement
littéraire de ce roman, la précision de ses personnages, la force de son intrigue, l'absence de pathos inutile.
Une oeuvre remarquable.
Boomerang – Tatiana de Rosnay – Héloïse d’Ormesson
Résumé : Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret... et c'est
l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il
attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son
existence: sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et
son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là? Et surtout, quelle
terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire? Rattrapé par le
passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa
recherche de la vérité.
Avis : Tatiana de Rosnay nous plonge encore une fois dans les secrets de famille. Sauf que cette fois-ci, elle
nous raconte aussi une histoire d’amour. Une seule ? Pas si sûr. En fait, plusieurs histoires d’amour
s’entremêlent dans ce roman qui s’enfonce dans un passé fait de non-dits pour mieux revenir vers la vie, la
vraie, avec les coups, les cris, les larmes et les fous rires.
Annie
La délicatesse - David Foenkinos - Gallimard
Résumé : Nathalie est une belle et douce jeune femme, discrète, étudiante
en économie, qui aime lire et rire. Elle est abordée dans la rue par François, et
tombe vite sous le charme de cet homme pudique et attachant, grand amateur
de littérature et de puzzles. Un mariage très gai, une entrée sur le marché du
travail, pour Nathalie, dans une entreprise nordique (le détail a son
importance), quelques années de pur bonheur, et puis le drame : François ne reviendra
pas …
Avis : Voici un roman délicieux, plein d’humour et de fantaisie, qui porte bien son nom. Délicatesse des
personnages, finement ciselés, délicatesse dans l’analyse des sentiments. Délicatesse de l’écriture enfin,
toujours légère et élégante...
6
Liliane
Un refrain sur les murs : Murielle Magellan - Julliard
Résumé : Que ce passe-t-il dans la vie d’Isabelle, prof de science entre
deux âges ? Rien. Il ne se passe rien. Son métier… un labeur. L’amour…
un précipice qu’elle fuit. Les enfants : un fils qui l’aime en secret et une
fille qui part. Mais en quelques journées d’août, son destin change ! Il
suffit d’un musicien vadrouilleur qui joue dans le métro et patatras,
Isabelle bascule dans un autre monde. Il lui fait une proposition simple : Isabelle
l’héberge pendant un mois, et en contrepartie il fera la rénovation de la chambre de sa fille. Isabelle
pressent un danger, comme toujours. Ce type a quelque chose d’enjoué mais de diabolique aussi.
C’est un homme, et très différent d’elle. Elle est secrète, timorée, peureuse. Lui est libre, sans-gêne,
sûr de lui. Après moult hésitations, elle accepte.
Le jeune homme s’installe et prend possession de l’univers d’Isabelle. Il va et vient, impose son emploi
du temps, sa loi, sans gène et sans regard. Il la malmène et va jusqu’à lui dire des mots incongrus.
Alors qu’elle n’espère de lui que sentiments, il devient pervers, semble manipulateur. Pourtant il sait
ce qu’il fait, en bousculant Isabelle pour faire renaître toute sa vie et sa féminité gâchée !
Avis : Au départ, cette histoire a l’air très ordinaire, banale, mais le banal est magnifié par une plume
tour à tour facétieuse et mordante. C’est un roman à la fois léger et grave, drôle et sévère, tendre et
grivois.
Catherine M
Le testament d’Olympe – Chantal Thomas - Seuil
Résumé : Cette histoire nous plonge en plein règne de Louis XV, à travers
le parcours en parallèle de deux sœurs, Apolline et Ursule. Issues d'une
famille pauvre et bigote - les Sandrac - ayant connu plusieurs décès
d'enfants, elles n'étaient pas forcément promises à un grand destin - au
mieux, un mariage ni glorieux ni heureux. Mais à l'adolescence, l'aînée,
Ursule, qui rêve d'une carrière sur les planches, s'arrache à ce milieu. Par
l'intermédiaire du très érudit et libertin duc de Richelieu, gouverneur d'Aquitaine et "rabatteur" en
jolies poupées pour le compte du monarque, la fugueuse finit par se retrouver dans le bataillon des
maîtresses du roi, à qui elle offrit sa virginité. Louis XV en tomba amoureux, et un enfant naquit de
cette union, au grand dam d'autres courtisanes. Qui feront payer très cher à cette maîtresse royale sa
position de "préférée".
Apolline, elle, fut envoyée à Notre-Dame de la Miséricorde, un couvent puis devint préceptrice pour
une bonne famille. Un jour, l'inspecteur Framboisier informe l'employée qu'une certaine demoiselle
Olympe Aubain lui demande de se rendre à son chevet. Apolline est très loin d'imaginer que cette
Olympe n'est autre qu'Ursule...
Avis : A travers le parcours très différent des deux sœurs, Chantal Thomas, historienne de métier,
nous peint ici un XVIIIe siècle sans superflu et la tragédie de la condition féminine dans le siècle des
Lumières.
Roman palpitant, qui tient en haleine et riche en rebondissements. Une intrigue finement menée où
l'on ne s'ennuie pas !
Le ravissement de Britney Spears – Jean Rolin – P.O.L.
Alienor Mauvignier de la librairie Ombres blanches à Toulouse
confie :
Lorsque j’ai pris connaissance de l’histoire du dernier livre de Jean Rolin –
un espion français part à Los Angeles pour déjouer une tentative
d’enlèvement ou d’assassinat de Britney Spears par des terroristes
islamistes –, et, malgré toute l’admiration que je porte à l’auteur, je ne me suis pas
précipitée sur le livre.
7
Qu’est-ce que Jean Rolin, plus habitué à nous parler d’anonymes à l’identité parfois en perdition,
allait faire dans cette galère qu’est le milieu des célébrités américaines ? Or, dès les premières pages,
me voilà rassurée : je retrouve avec bonheur l’humour de Jean Rolin, et je suis certaine d’être
embarquée pour un curieux voyage.
Son personnage principal, qu’on peine à qualifier de héros tant il va se montrer d’un candide à la
lisière de l’idiotie, nous parle depuis sa relégation au fin fond du Tadjikistan, territoire désolé où ses
supérieurs l’ont envoyé suite à l’échec de sa mission américaine. Il va nous raconter le déroulement de
cette opération improbable, qu’on soupçonne d’être un canular, dans la cité des anges.
Jean Rolin excelle à nous dépeindre cette ville, faite pour la voiture, à travers les yeux d’un marcheur
(notre héros, comme l’auteur, ne sachant pas conduire). Les longs trajets en bus et les promenades
erratiques du narrateur nous montrent l’autre facette de Los Angeles : sa population de bonnes
hispaniques, de sans-abris, de vieux routards fatigués en voie de clochardisation.
Et, entre deux voyages, c’est la plongée dans le monde de la célébrité : paparazzi, sites Internet
spécialisés dans le colportage de rumeurs, aventures et mésaventures de starlettes de la télé-réalité.
Avec la tendre ironie qu’on lui connait, Jean Rolin nous montre la démesure et la vacuité de tout cela.
Son narrateur va se laisser griser et fasciner par la vie de ces jeunes filles, trop tôt intronisées icônes
sexuelles par une industrie audiovisuelle dévorante, jamais repue des frasques désespérées de ces
héroïnes du XXIème siècle.
Au côté des paparazzi, population à part dans le milieu du journalisme, notre espion va passer son
temps à traquer et tenter d’apercevoir Britney Spears et Lindsay Lohan, ou plutôt la poitrine de cette
dernière, à laquelle il voue une véritable fascination. Tout cela en pure perte, à commencer par la
sienne.
Auteur à la plume tout à la fois burlesque et élégante, Jean Rolin nous emporte une fois de plus dans
une aventure improbable et très drôle, aux protagonistes qui, à l’instar de Buster Keaton, n’échappent
pas à une profonde mélancolie. Car, derrière la farce, ce livre est aussi le portrait touchant d’une
humanité et d’une société en perdition.
Hhhh ! Laurent Binet - Grasset
Prix Goncourt du premier roman 2010 ce titre énigmatique est
en fait l'acronyme de "Himmlers Hirn heisst Heydrich", ce qui
signifie "le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich", surnom donné
par les SS au nazi Reinhard Heydrich.
Le livre raconte l'histoire de cet homme, réputé le plus dangereux du IIIe Reich : chef
de la Gestapo, chef des services secrets, il est également l'un des planificateurs de la
solution finale. HHhH narre aussi l'histoire de la mission lancée par Londres pour
l'éliminer, l'opération "Anthropoïde".
Son auteur, Laurent Binet, 37 ans, est agrégé de lettres, professeur de français en Seine-Saint-Denis
depuis dix ans et chargé de cours à l'université. Il a effectué son service militaire en Slovaquie, où il a
commencé à s'intéresser au personnage d'Heydrich et surtout à la tentative d'assassinat menée contre
lui depuis Londres par le gouvernement tchécoslovaque en exil. Deux jeunes parachutistes, Gabcik et
Kubis, un Tchèque et un Slovaque, avaient alors été chargés de cette mission à très haut risque.
"HHhH" est aussi une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, Histoire et roman. Habité
pendant des années par l'histoire croisée de ces personnages bien réels et l'énorme documentation
qu'il a recueillie,
Laurent Binet entrecoupe son récit d'interrogations sur les mots qu'il emploie pour restituer ce passé,
sa difficulté à "passer" au roman. Rien n'est inventé et pourtant : pourquoi écrire qu'Heydrich est assis
plutôt que debout, habillé d'un manteau plutôt que d'un imper, que le ciel est noir plutôt que bleu, les
parachutistes crispés ou terrorisés... s'interroge l'auteur.
Il introduit aussi sa vie privée dans le livre, au fil de courts dialogues avec une petite amie ou un
copain curieux, témoignant ainsi de l'intrusion du livre dans sa vie quotidienne. (Le Monde)
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Catherine C
Le vieil homme qui ne voulait pas fêter son anniversaire –
Jonas Jonasson – Presses de la cité
Résumé : Le jour de ses cent ans, alors que tous les notables de la
ville l'attendent pour célébrer l'événement, Allan Karlsson s'échappe
par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le
début de la fête organisée en son honneur. Ses plus belles
charentaises aux pieds, le vieillard se rend à la gare routière, où il
dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le
bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la
police et par une bande de malfrats. Commence alors son incroyable cavale à travers la Suède, mais
aussi, pour le lecteur, un étonnant voyage au coeur du XXe siècle, au fil des événements majeurs
auxquels le centenaire Allan Karlsson, génie des explosifs, a été mêlé par une succession de hasards
souvent indépendants de sa volonté.
Avis : Une histoire déjantée et totalement rocambolesque pour ceux qui aiment les récits loufoques..
Anne-Marie
Le fils – Michel Rostain – Oh ! Editions
Goncourt du premier roman 2011, "Le Fils" est un récit poignant
sur la mort d’un enfant foudroyé par une méningite.
Né en 1942, Michel Rostain est un metteur en scène d'opéras qui vit
aujourd'hui à Arles. Il a dirigé la Scène nationale de Quimper Théâtre de Cornouailles de 1995 à 2008.
La disparition d'un enfant est une douleur insupportable, indicible.
Dans ce roman qu'il consacre à la disparition de son fils, Michel Rostain arrache des
larmes au lecteur mais parvient aussi à le faire rire.
Avec une écriture percutante et lucide, il fait parler son fils Lion, terrassé par une méningite à 20 ans,
pour raconter l'horreur, le deuil si difficile et le sentiment de perte inéluctable.
Par la voix tendre et ironique de son fils, Michel Rostain raconte en particulier les épisodes qui
marquent chaque minute du jour fatidique puis les jours et les semaines qui suivent la mort, du plus
bouleversant au plus absurde : emporter la couette chez le teinturier, faire les courses au
supermarché, le marketing des catalogues de cercueils...
Mais il parle aussi de ses propres secrets, de la musique, du théâtre, de l'éruption du volcan islandais
qui bouleverse la planète quand le père lui-même est anéanti par le chagrin.
Il dit encore le chaos et la solitude qui suivent l'enterrement, quand l'absence commence
véritablement, et la vie qui pourtant force son chemin têtu jour après jour. (Le Point)
Jacqueline
Harry Potter – J.K. Rowling – Gallimard
jeunesse
Jacqueline a lu la saga Harry Potter pour
être en phase avec ses petits enfants et
pouvoir ainsi partager cette lecture
intergénérationnelle.
9
Voici un article paru sur le site Parents .fr
Harry Potter, le livre d’une génération ?
La magie est au cœur des sept tomes de la saga d’Harry Potter, sans que son auteur, J.K. Rowling, y
fasse pour autant l’apologie d’un ailleurs merveilleux. Lus par quatre cents millions de lecteurs, ses
romans ont guidé toute une génération vers la maturité. Si les aventures d’Harry ont cessé en 2007,
elles n’ont pas fini d’être analysées…
Un monde de sorcier pour affronter la réalité
Dans Harry Potter, on jette des sorts, on suit des cours de potions et on envoie son courrier par hibou.
Si la fantaisie est l'un des attraits de ces romans, jamais J.K. Rowling n'invite son lecteur à fuir les
problèmes du monde en s'enfermant dans une bulle magique. Elle l'incite, au contraire, à les
affronter. Le racisme, la désinformation ou encore la trahison sont présents dans la trame de son
roman.
Le monde des sorciers aide à cerner la réalité. C'est ce qu'explique Isabelle Smadja dans Harry
Potter : les raisons d'un succès. “User d'artifices pour dépeindre le monde réel, c'est rappeler que la
vérité du monde n'est pas toujours à chercher dans les visées réalistes ou dans les documentaires.”
L'imaginaire, les fantasmes ou les souvenirs sont parties intégrantes du quotidien. J.K. Rowling sait
leur donner toute la place qui leur revient.
Un héros qui grandit avec ses lecteurs
Chaque tome de la saga suit une année de l'adolescence d'Harry Potter. Dans les livres comme dans
les films, le héros grandit avec ses premiers lecteurs et les entraîne dans sa quête initiatique : le
passage à l'âge adulte.
Selon Isabelle Cani, docteur en littérature comparée et auteur de Harry Potter ou l'anti-Peter Pan, “La
démarche de Rowling consiste à parier que le sens véritable, c'est-à-dire la sortie nécessaire de la
magie et l'acceptation de la réalité, parviendra à se frayer un chemin dans l'esprit du public, mais
elle sait que c'est long, difficile et paradoxal.”
Un livre intergénérationnel
Grégory Bellencontre, fondateur du site Harrypotterforever.fr, constate qu'il n'y a pas d'âge pour être
fan de cette saga. Certains la découvrent dès six ans, d'autres la lisent à cinquante ans. L'œuvre
devient même un sujet de conversation entre les générations, souvent même entre parents et
enfants.
Pourquoi sont-ils fans d’Harry Potter ?
“Harry m’a fait aimer la lecture”
Grégory, 18 ans, fondateur du site Harrypotterforever.fr
“Je tournais le dos à cet univers, jusqu'au jour où j'ai vu le premier film en DVD, à 9 ans. C'était
incroyable ! Je me suis attaché aux personnages, puis j'ai grandi avec Harry, en suivant l'actualité
de la saga, en regardant les films, en lisant et relisant les romans. C'est une œuvre très riche : elle
nous divertit, mais nous aide aussi à nous construire. Harry m'a fait aimer la lecture, j'ai appris à
créer un site…”
“On le voit passer de l’enfance à l’âge adulte”
Zakath Nath, 25 ans, modératrice du forum Alohomora de UniversHarryPotter.com
“En général, les héros des séries restent au même âge, ou prennent plusieurs années d'un coup entre
les épisodes. Avec Harry Potter, c'est différent : on le voit passer de l'enfance à l'âge adulte presque
en temps réel. Au fur et à mesure que l'histoire avance, le monde des sorciers est de moins en
moins manichéen. Certains personnages, comme Rogue, sont difficiles à cerner, d'autres, comme
Dumbledore, se révèlent très différents de ce que l'on aurait pensé. Au-delà de la magie et de
l'aventure, c'est l'intérêt principal de cette saga.”
“Tout le monde peut s’identifier à un personnage”
Rémi, 20 ans, responsable du Poudlard Interactif, forum-RPG d’UniversHarryPotter.com
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“J'aime cette saga car elle est présente un univers à la fois très proche et très éloigné du nôtre. Tout le
monde peut s'identifier à un personnage : les mères comprennent Molly Weasley, les jeunes timides,
Neville, les premières de classe, Hermione… Ils nous ressemblent, mais ont aussi des pouvoirs
dont nous avons tous rêvé un jour, comme lancer des sorts.”
“Il n’y a pas que du blanc et du noir”
Vanessa, 32 ans, rédactrice de news et collaboratrice des mises à jour du site
UniversHarryPotter.com
“Harry Potter est l'enfant que nous avons tous rêvé d'être. Il bascule dans un monde nouveau où
il est un héros connu de tous. Qui n'en a jamais rêvé ? Et surtout, contrairement à d'autres romans
dits ‘pour enfants’, il n'y a pas que du blanc et du noir, il y a beaucoup de gris !”
“Harry Potter” analysé par des spécialistes de la littérature
Des spécialistes de la littérature ont consacré à l'œuvre de J.K. Rowling un grand nombre d'analyses. Petite
liste, non exhaustive :
• Harry Potter ou l'anti-Peter Pan : Pour en finir avec la magie de l'enfance, Isabelle Cani, éd. Fayard,
2007.
• Harry Potter : les raisons d'un succès, Isabelle Smadja, éd. PUF, 2001.
• Harry Potter, ange ou démon ?, Isabelle Smadja, Pierre Bruno, éd. PUF, 2007.
• L'enfant lecteur : De la Comtesse de Ségur à Harry Potter, Sophie de Mijolla-Mellor, éd. Bayard, 2006.
PROCHAIN RENDEZ-VOUS LE
MARDI 15 NOVEMBRE
à 18 h
à la bibliothèque de La Châtre
Apportez vos meilleures lectures, prix littéraires
2011 compris*et votre habituel enthousiasme !
Corinne Bordet
*liste sur le site de la bibliothèque (tapez dans
google : bibliothèques la chatre)
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