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RUINES du TEMPS
SYNOPSIS
Elsa, une jeune femme ayant subi un avortement, revient sur les traces de son enfance à
la recherche de son innocence perdue.
Elle se réveille dans un sous-bois, au fin fond d’une vallée.Tenant dans ses mains un fœtus
mort, elle l’enterre sous un tapis de lierre. Alors qu’elle se lave les mains dans la rivière,
des larmes de sang coulent sur ses joues…
NOTE DU RÉALISATEUR
« Pour ce film, j’ai voulu peindre le portrait intérieur d’une femme, en proie au
doute et au désespoir, suite à un événement traumatisant. J’évoque ce sujet grave par des
images de nature poétique et dramatique, sans aller vers l’expressionnisme, mais plutôt
vers le naturalisme fantastique. Des visions macabres entrecoupent de longues plages
contemplatives et mystérieuses.
Un monde à l’ambiance atmosphérique et singulière se crée sous nos yeux. Le
décor naturel, filmé de façon statique, permet de mettre l’accent sur l’action et le texte.
Dans le déroulement, on y voit Elsa traverser peut-être l’après-mort ou seulement le
temps de la survivance après le drame. L’utilisation de la voix off permet d’explorer l’intimité du personnage, de verbaliser ses tourments. Elsa, piégée dans un monde hors du
temps et de l’espace, se transforme peu à peu en spectre, si bien qu’elle tend à disparaître
dans les ruines du temps.
Comment représenter à l’écran ces “ruines du temps” ? Pour figurer le temps
qui passe et qui revient, j’ai fait des prises de vue en timelaps, bouclé de nombreux plans
en postproduction pour obtenir la durée idéale, accéléré tout un bout de montage…
Pour les ruines, j’ai souhaité qu’elles s’expriment par l’image en elle-même. Sale, granuleuse et délavée par moment, l’image devient image-ruine. Dans cette perspective,
il n’est pas nécessaire de montrer des bâtiments en ruines. L’utilisation de la pellicule
16mm apporte une sensibilité organique avec son grain argentique et sa fixité aléatoire.
J’ai notamment utilisé, lors de l’étalonnage, des filtres numériques pour magnifier cette
image dégradée. »
BIOGRAPHIE
Mathieu Péteul.
Né en 1980 à Strasbourg, France. Diplômé de l’ESRA en 2001.
Il produit et réalise avec César Ducasse son 1er long métrage: DARK SOULS (MØRKE
SJELER), un film d’horreur virulent qui critique la dépendance de notre société post-industrielle au pétrole. Le film est sélectionné dans de nombreux festivals internationaux
et auréolés de 7 prix. Le film connaitra une exploitation au cinéma en Norvège ainsi
qu’une distribution vidéo en Europe, Usa et Japon.
Après ce succès, Mathieu décide de produire son nouveau film en France: RUINES DU
TEMPS. Le tournage se déroule dans une vallée bretonne, proche de Quimper.
A PROPOS DE LA MUSIQUE
Composée par les Maninkari, duo français, combinant improvisation et composition originale.
« La musique de Ruins of Time a été produite en arrangeant différents instruments à cordes frottés (violoncelle, violon alto) ou frappés (cymbalum) ainsi que des voix
humaines.
Le violoncelle a été enregistré puis transposé une octave en dessous. Il en résulte un son de contrebasse que nous avons découpé et façonné pour ne garder que l’essentiel. On peut dire qu’à partir de là, le thème du film est né.
Plusieurs altos ont été joués en même temps (notamment pour la première
partie du film). Notre improvisation apporte de l’imprévu et de la légèreté jusqu’à provoquer des dissonances, avec d’infimes variations dans les aigus. Mélangés avec la voix off
de l’actrice, les altos permettent d’appuyer le caractère troublé du personnage féminin
pour, au final, ne constituer qu’une seule et unique voix plaintive.
Nous avons joué du cymbalum sur quelques notes suspendues en l’air. Cette mélodie
primitive, lancinante et obsédante, s’entremêle à la voix off qui évoque de façon élégiaque un paradis perdu. La mélodie monte et descend, comme autant d’espoir et de
déception…
Nous avons également utilisé diverses sources de voix humaines. Celles-ci
ont été transformées en drone ambient par des effets de réverbérations. Certaines fréquences aiguës ont été coupées volontairement afin de prévilégier les basses fréquences
et de donner plus de profondeur aux images. Ainsi les décors du film – la vallée, la forêt,
le lavoir - nous apparaissent encore plus sombres, mystérieux et énigmatiques. »
La musique du film est disponible en vinyl sur le label three :four records
FICHE TECHNIQUE
France – 2015 – 8 min – couleur – support de prise de vue : 16mm – support de projection : DCP
Interprètes : Maïko-Eva Verna, Katrina Brackeen Turunc, Sofia Atman
Scénariste : Mathieu Péteul
Réalisateur : Mathieu Péteul
Monteur : Paul Gordon
Opérateur caméra : Quentin Roddier
Opérateur son : Nicolas Boyer
Musique originale : Maninkari (Olivier & Fréderic Charlot)
Producteur : Mathieu Péteul (Addict Films Paris)
RUINES du TEMPS
Dans mes rêves agités, je traverse les Limbes.
Répondant à tes appels, je suis venue te retrouver.
Seule, je retourne sur mes pas.
Je reviens sur les traces de mon enfance,
Là où l’imaginaire était roi.
À force de répéter sans cesse les mêmes actions, je deviens un spectre.
Un spectre du passé, piégé dans un lieu où le temps et l’espace se
touchent.
Ruines du temps. (x2)
La couleur de mes rêves perce l’Obscurité.
Et je pénètre la nuit intérieure de mon sommeil.
Je t’aperçois devant moi.
Double insaisissable et irrécupérable.
Tu es l’image que je tenais cachée en moi.
À l’abri du feuillage, je longe les berges de la rivière.
Et doucement, je refais le même trajet.
Je vérifie que je ne m’y trouve plus.
Nostalgie d’un lieu qui m’était familier,
Aussi aimé que détesté, à l’heure de mon enfance.
Mais le réel détruit tout.
Et mon rêve devient cauchemar.
Dans un tourbillon d’images-rêves.
Je reviens en arrière.
Sans passé ni avenir, le présent se dérobe sous mes pieds.
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