2009 - 2012 Trois saisons de restauration à l`Opéra

Transcription

2009 - 2012 Trois saisons de restauration à l`Opéra
2009 - 2012 Trois saisons
de restauration à l’Opéra
patrimoine - septembre 2012
Le Théâtre royal
Place de l'Opéra, 4000 Liège
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
SOMMAIRE
Le théâtre royal de Liège entièrement rénové et restauré
La restauration. Fortissimo
Le théâtre royal de Liège, construit de 1818 à 1820, est un bel édifice de style néo-classique,
niché au centre-ville. 40 ans après son édification, ensuite tous les 20 ans environ, il connaît
d’importantes transformations, extensions, modernisations, rééquipements, remises en état ou au
goût du jour. En 1999, il est classé. Depuis, le Département du patrimoine suit attentivement les
interventions qui y sont faites ou y sont à faire.
Le chantier est ouvert en juin 2010. En jeu, la restauration complète et délicate des parties classées
du bâtiment (voir plus bas). Cependant, ce sera aussi l’occasion de l’adapter aux dernières évolutions
des arts et techniques de la scène, d’intégrer les nouvelles normes de sécurité et d’améliorer le
confort des spectateurs.
La restauration en trois temps
A l’affiche de la restauration
Quelques moments clés
de l’histoire de l’édifice
Financement de la restauration
Making-off de la restauration
Who’s Who
Le projet. Le financement
Adresses et contacts
Le patrimoine en Wallonie
en 2012, ce sont
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
Le projet prend ses premiers contours en 2004. C'est le programme Feder qui le met en piste : la
rénovation et la restauration globale du théâtre sont inscrites dans l'axe prioritaire « Développement
de l'attractivité culturelle de Liège ».
Après acceptation des dossiers par les
principaux pouvoirs subsidiants, l'Europe
et la Wallonie-Patrimoine, les travaux
démarrent en 2010. La part des interventions financières est, respectivement,
de 40 % et 50 %. La Ville, propriétaire du
bien, couvre le solde, 10 % donc du coût
total des travaux. Celui-ci se monte à
25 millions d'euros.
• 3 945 biens classés en Wallonie
• 2 705 monuments
• 1 194 sites
• 11 sites archéologiques
• 35 ensembles architecturaux
• 21 250 000 euros par an pour la
restauration des biens classés
Service public de Wallonie - Direction générale
de l'aménagement du territoire, du logement,
du patrimoine et de l'énergie - Département du
patrimoine - Direction de la restauration du patrimoine Aide au financement, appui scientifique
et suivi technique des chantiers de restauration
La restauration.
Fortissimo
L'image altérée des façades a été clarifiée. Les
très élégantes façades de style néo-classique
avaient perdu beaucoup de leur pureté sous le
coup des aménagements successifs dont elles
avaient fait l'objet. Des extensions avaient été
rapportées. Elles ont été supprimées. Des ouvertures, partiellement bouchées ont été dégagées.
Les châssis, de diverses formes et matières, ont
tous été remplacés par un modèle contemporain
et unique.
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
Pour les façades, retour au style
néo-classique d'origine
état antérieur de la façade. Bien visible,
l'appareil de tuffeau s'est révélé à l'analyse
fragile et marqué par les pollutions urbaines.
Les murs recouverts d'un enduit blanc remettent en évidence
la régularité et la solennité du style néo-classique. Ils font
réapparaître aussi la richesse sobrement apportée par la
colonnade de marbre rouge et bronze qui anime l'étage.
Une intervention contemporaine
marquée
La pureté retrouvée des façades a conduit
la création du nouveau volume, très simple,
déposé sur la toiture. Cette extension, qui
répond aux besoins d'aujourd'hui, affiche sa
contemporanéité sans dénaturer l’esthétique
du bâtiment ancien. Le fin claustra d’acier
laqué qui l'enveloppe est rappelé sur les
baies des fenêtres qui sont habillées d'un
dispositif similaire. Le bâtiment ancien,
classé, reste cependant prépondérant.
Pourquoi peint-on les pierres ?
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
La pierre de parement est revêtue d'un enduit
blanc. Là aussi, il s'agit d'un retour aux origines
car c'est en 1930 que les façades avaient été
dérochées.
Fixation et restauration de la toile.
La restauration en trois temps
GF
Restauration des parties classées
Rénovation des parties non classées
Des études préalables ont été réalisées pour
lever les doutes et obtenir toute garantie avant la
constitution du cahier des charges. Ces études
concernaient la stabilité des bâtiments, l’état des
décors des grandes salles et des différentes
pierres.
La restauration a concerné toutes les parties
classées : les façades, la salle de spectacle, le
grand foyer, le hall et les escaliers d'honneur.
Tout l'espace purement scénique a connu
d'importantes améliorations : doublement de la
cage de scène, reconstruction de la fosse d'orchestre. La machinerie de scène a été modifiée
pour s'adapter à la scénographie et à la mise en
scène contemporaines. Les locaux techniques
et les loges ont été modernisés.
JC
JC
JC
Création de nouveaux espaces
Un nouveau volume est créé en toiture
pour satisfaire les nouvelles nécessités. Une
salle de répétition aux dimensions réelles de la
scène et des salles de réception pour l'accueil
d'événements y trouvent place, en plus de
bureaux et de loges.
GF
Il s’avère que de nombreux bâtiments ont suivi
cette mode, en province de Liège, notamment.
Il a longtemps été difficile de prouver que la
plupart des bâtiments néo-classiques étaient
peints. Les dérochages successifs ayant été très
efficaces, ils ne laissaient plus le moindre indice
de l’état antérieur. Cependant, des recherches
croisées sur des bâtiments de même époque
ont mis en évidence la présence de ces anciens
enduits, sur des pierres de tuffeau comme sur
des pierres calcaires. Le blanc, une des couleurs
de prédilection des architectes néo-classiques, a
été confirmé par les sources d’archives.
La mise en peinture des pierres de taille et de
parement du théâtre est non seulement un moyen
technique de protéger ces matériaux constitutifs,
c’est aussi la restitution d’une image historique et
esthétique cohérente pour le style néo-classique.
Le résultat, comme attendu, est d’une finesse
éclatante. Dans la pure logique des architectures
néo-classiques, il valorise très ostensiblement la
structure et les proportions du bâtiment.
Une première place reconquise
dans l'environnement bâti
dans le champ visuel. La masse des constructions récentes, qui l'avaient progressivement
« asphyxiée », accentuaient les lignes de fuite
de la perspective. à présent, le bâtiment classé
ferme à nouveau la place et retrouve sa prestance.
La salle de spectacle. Le faste et
le luxe d'un lieu d'exception
Rénovée en 1860, la salle aménagée et
décorée à l'italienne montrait d'évidents signes
de fatigue et portait les marques d'interventions
secondaires, hétéroclites et urgentes. Le parti de
la restauration a été de procéder à une remise en
état des éléments existants et à une intégration
des équipements rapportés.
Entre autres interventions, la restauration de la
coupole. Non pas peinte a fresco mais sur une toile
marouflée, l'œuvre a nécessité un travail en profondeur. Des dégâts d'humidité, des décollements de
la toile, des déchirures ont été scrupuleusement
réparées, avant toute autre intervention. Plus de
1 500 heures de travail ont été nécessaires pour
obtenir la stabilisation et la restauration complète
de la peinture de la coupole.
L'impressionnant ensemble de plâtres moulurés
du haut des murs et du plafond a été recréé, à
l'identique. En 1982, les décors qui ornaient le
plafond, délabrés et « tombant par morceaux »
avaient été sacrifiés. Sur la base d'une documentation photographique abondante, ces éléments
de décors ont été reconstitués. Le tout est
complété d'un mobilier contemporain et discret.
Les performances acoustiques et
scéniques. Un des grands enjeux de
la rénovation
La cage de scène a été entièrement modifiée et
doublée de volume pour satisfaire les besoins de
la mise en scène et de la scénographie actuelles.
La machinerie de scène a été remplacée au
profit d'un équipement dernier cri, extrêmement
performant pour un déplacement ultra-rapide de
panneaux et charges importantes en nombre ou
en masse. En faveur de l'acoustique, plusieurs
mesures ont été prises également. Parmi celles-ci,
la fosse d'orchestre a été reconstruite en fonction
des analyses spécifiques faites avant travaux. Les
revêtements ont également été appropriés.
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
La nouvelle silhouette de l'édifice, maintenant
surmonté de sa rehausse, s'impose à nouveau
Le grand foyer. Passé recomposé
et présent
Reconstitution du plafond du grand foyer.
à l’affiche de la restauration
Photos : JC : Photo : J. Croisier - Opéra royal de Wallonie ; GF : G. Focant - SPW - DGO4 - Patrimoine
JC
JC
JC
La restauration du théâtre royal de Liège a requis
l'intervention de nombreux métiers, de spécialités
diverses et de talents multiples. Architectes, ingénieurs
et techniciens de la construction, du son, de la scène
s'y sont succédés. De même des ébénistes, stucateurs,
garnisseurs, restaurateurs de peinture, du marbre, de la
pierre, de la passementerie, de lustres,… y ont exercé
leur spécialité.
JC
La coupole dans son état après restauration. La toile
d'Emile Berchmans, posée en 1903, met en scène aux
côtés d'Apollon Musagète et des muses, de grands
compositeurs d'opéra Lully, Wagner, Verdi, Grétry.
Who’s who
Quelques moments clés
Propriétaire du bien
Ville de Liège
Occupation
Opéra royal de Wallonie
Maître d’ouvrage
Ville de Liège et Opéra royal de Wallonie
Maîtres d’œuvre
A.2R.C
Architectes Associés
TGI
Origin
Greisch
Commins Acoustic
De l’histoire de l’édifice
1820. Le théâtre de style néo-classique de l’architecte Auguste Duckers est inauguré après
deux ans de travaux.
1860. Des transformations importantes sont apportées. Sous la direction de l'architecte JulienEtienne Rémont, la salle adopte alors le style Second Empire qu’on lui connaît encore
aujourd’hui.
1903. Le peintre Emile Berchmans exécute la grande peinture de la coupole de la salle. Le
grand lustre est mis en place.
1930. Le fronton sculpté par Oscar Berchmans est installé en façade avant.
1950. La cage de scène est rehaussée. Des extensions sont réalisées dans les loges.
1982. Le grand foyer est rénové. Les plâtres du plafond qui tombaient en lambeaux disparaissent.
1999. Classement par arrêté du 18 mars 1999.
Gestion de la restauration
et de la subsidiation
Direction de la restauration du patrimoine,
Département du patrimoine, DGO4, SPW
Adresses et contacts
Cabinet du Ministre du Patrimoine
pour la Région wallonne
2, chaussée de Louvain - BE-5000 Namur
00-32-(0)81/310710
diantonio.wallonie.be
Opéra royal de Wallonie
Théâtre royal de Wallonie
Place de l'Opéra
4000 Liège
www.operaliege.be
C’est à la Wallonie qu’il appartient de gérer, avec les propriétaires, le patrimoine wallon, sa protection, son entretien, sa
restauration. C’est ainsi que des interventions financières sont
prévues pour permettre aux propriétaires de se conformer aux
obligations auxquelles ils ont à faire face. Le taux accordé dans
ce cadre par la Wallonie, 60 % minimum, est un des plus élevés
en Europe.
Dans le cas de la restauration du théâtre royal de Wallonie, les
subsides de la Wallonie-Patrimoine et de l'Union européenneFeder représentent 90 % du montant total des travaux.
J. Croisier - Opéra royal de Wallonie
Direction de la restauration du
patrimoine - Département du
patrimoine - DGO4 - SPW
1, rue des Brigades d’Irlande
BE-5100 Jambes - 00-32-(0)81/332174
www.wallonie.be/patrimoine
Architecte de la restauration en province
de Liège - arrondissements de Liège, de
Verviers et dossiers Feder L D
aphné Martinot
[email protected]
Architecte de la restauration en province de
Liège - arrondissement de Liège :
L Géraldine Chaineux
[email protected]
Directrice a.i. de la restauration du patrimoine :
L Martine Marchal
[email protected]
Inspecteur général a.i. du patrimoine :
L Pierre Paquet
[email protected]
Directeur général de la DGO4 :
L Ghislain Geron
[email protected]
Financement des travaux de la restauration
Making-of de la restauration sur
www.wallonie.be/patrimoine
Ceux qui ont fait la restauration de l'opéra. Une série d'articles et de
témoignages
Pour mieux saisir la densité et la portée de leurs gestes, pour apprécier les nécessités
qu'impose la restauration d'un tel bâtiment, le Département du patrimoine donne la parole aux
spécialistes, à ceux qui ont vécu le chantier et y ont collaboré. La Direction de la restauration
du patrimoine publiera chaque mois un article consacré à une technique, une étude, un
élément important de l'architecture de l'opéra.
15 octobre 2012 :
• Une étude historique du bâtiment
• La restauration des grandes salles de spectacle de Liège
Juin 2013. à paraître sur le même sujet : Dans la collection études et Documents,
• La Restauration du théâtre royal de Liège - Du rêve à la métamorphose
Edition du Département du patrimoine de la DGO4, Service public de Wallonie Direction de la collection : Pierre
Paquet, Inspecteur général a.i, Patrimoine - Textes : Anne-Françoise Piérard, Patrimoine, Daphné Martinot,
Direction de la restauration du patrimoine - Editeur responsable : Ghislain Geron - 1-3, rue des Brigades
d’Irlande - 5100 Jambes - Mise sous presse de Le Théâtre royal : septembre 2012
direction générale opérationnelle
de l'aménagement du territoire, du logement, du patrimoine et de l'énergie
Patrimoine

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