dossier complet 100% polyester

Transcription

dossier complet 100% polyester
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100 % polyester, objet dansant n° (à définir)
christian rizzo / caty olive
(1999)
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100 % polyester, objet dansant n° (à définir)
christian rizzo / caty olive
(1999)
conception et son : christian rizzo
installation lumière: caty olive
durée 15 min.
remerciements Mannux, Pascale Paoli, Catarina Campino, Emmanuelle Huynh, João Fiadero / lab7
et lʼéquipe de la Ménagerie de verre.
lʼassociation fragile est soutenue par la DRAC Nord - Pas de Calais/Ministère de la culture et de la
communication –au titre de lʼaide à la compagnie chorégraphique conventionnée.
Elle est également aidée par Culturesfrance pour ses tournées à lʼétranger.
Depuis 2007, lʼassociation fragile / christian rizzo est en résidence à lʼOpéra de Lille.
Objet n.m. (object, XIVe, lat. scolast. objectum “ce qui est placé devant”)
1- chose solide ayant unité et indépendance et répondant à une certaine destination.
2- ce vers quoi tendent les désirs, la volonté, lʼeffort et lʼaction.
Dansant adj. (XVIIe, de danser)
1- qui danse. Fig : un reflet dansant.
A prép. (Xe, lat. ad.), contraction de “à le”.
1- destination des choses, but. ex : une lettre à poster.
Définir v. tr. (1425, lat. definire, rac. “finir”)
1- déterminer par une formule précise.
2- préciser lʼidée de.
Numéro n.m. (1560; numero “nombre”)
Marque en chiffre, nombre attribué à une chose pour la classer dans une série.
ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. Paul de Tarse
l'origine du projet objet dansant à définir n°… vient de l'envie de pouvoir présenter une danse où le
corps-matière est absent. je voulais rendre visible une idée "dansante" qu'un temps de
contemplation/hypnose amènerait à un cheminement imaginaire et/ou à une réflexion sur l'absence…
la volonté aussi de réunir mes activités principales (mouvement, costume, son) en un seul et même
projet.
l'image du vent dans les rideaux à l'heure de la sieste, l'idée des fantômes de chacun, le livre de paul
virilio esthétique de la disparition, (peut-être certains mobiles de mon enfance), m'ont accompagnés et
m'accompagnent encore aujourd'hui sur cette pièce.
objet dansant à définir n°... est un projet qui tient sur la fragilité et la simplicité de la proposition. Il me
paraît donc important de recontextualiser objet à chaque représentation. ainsi, lʼaccrochage / le temps
/ le déroulement / la matière sont modifiés en fonction du lieu architectural.
extraits de presse
Ronde suspendue et aubade au monde
« …minimal and hypnotic, simple yet fascinating… »
D.B., la Marseillaise 18 juin 2009
« Du quotidien au magique, trois voyages dʼun artiste »
La semaine dernière ont enfin eu lieu deux événements très attendus et trop longtemps repoussés :
les débuts new-yorkais du chorégraphe et plasticien Christian Rizzo et lʼouverture du tout nouveau
Center for Performance Research à Williamsburg – un quartier de Brooklyn. Heureusement pour les
amateurs de danse, non seulement les deux événements coïncidaient, mais ils ont prouvé quʼon
nʼavait pas attendu pour rien.
Trois aspects de lʼœuvre de Christian Rizzo étaient présentés là dans le cadre de « Crossing the
Line », le festival du French Institute-Alliance Française, qui sʼattache à déplacer les frontières entre
les formes. Parfaitement adapté à ce contexte, le projet de Christian Rizzo comprenait un spectacle,
un montage de films et une installation : méthodes et médiums changeaient, mais la même sensibilité
et les mêmes impressions circulaient merveilleusement dʼun espace à lʼautre.
Lʼexpérience débutait avec 100% Polyester, une installation signée Christian Rizzo et Caty Olive,
mettant en jeu deux robes brodées transparentes. Au Williamsburg Center, on ne pouvait les voir que
depuis la rue, à travers la vitrine du petit studio de devant. Plusieurs projecteurs sur pied éclairaient
les tuniques blanches qui, suspendues par un délicat dispositif en fil de fer et réunies par les
manches, sʼanimaient au souffle de quelques ventilateurs, comme en une danse muette.
Leurs ombres jouaient sur les murs blancs et, avec les changements de lumière, atteignaient les
immeubles de lʼautre côté de la rue. Il nʼy avait aucun trucage, tout étant donné à voir. Comme le titre
semble lʼindiquer, tout est manufacturé dans cette installation. Et quʼy a-t-il de plus banal, de plus
artificiel quʼune robe en polyester ?
Et pourtant. Lʼeffet provoqué par ces danseurs fantômes nʼen était que plus magique et curieusement
sensible. Et le brouhaha de la rue laissait la place à une réalité bien plus tangible, offrant aux
spectateurs transformés en voyeurs les bribes dʼun rendez-vous secret.
Claudia La Rocco, The New York Times, 29 septembre 2008 - traduction denise luccioni
« … Des robes siamoises rattachées par les bras sont suspendues au-dessus d'une allée balisée de
ventilateurs. Pendant que la musique électronique décolle, la paire de robes en voile ondule au gré de
l'air. Duo palpitant que cette danse de l'air et du tissu de douze minutes. Durée parfaite pour une
hypnose 100% polyester signée Christian Rizzo… »
Rosita Boisseau , Le Monde - Lundi 21 juin 1999
Les Inaccoutumés se font les dents à la ménagerie de verre
« … éclectiques, ces inaccoutumés ? Divergents sur les « dogmes », les positions à tenir pour
affronter sans mollesse les problèmes de lʼépoque ? Tandis que Philippe Riéra traite dans Building «
des présences et des disparitions du corps», Christian Rizzo se débarrasse de ce corps
problématique, et fait danser deux adorables robes dans 100% polyester sur des dialogues répétitifs,
essentiellement puisés dans la techno de DJ Food (Le Monde daté du 20-21 Juin 1999). Faut-il voir,
comme dans le cinéma ou les arts plastiques, cette volonté du réel pour le réel ? Le réel, sʼil sert de
base à ces inaccoutumés, cʼest de base décollage. « Nous nʼallons pas vers les arts plastiques, les
images, lʼélectronique, nous sommes de fait dedans, explique Christian Rizzo. Cʼest la question de
notre génération dʼinaccoutumés, nous avons été nombreux à servir dʼinterprètes dans des
compagnies qui fournissaient du mouvement pour le mouvement, sans se préoccuper du sens, ni de
ce que pouvaient développer les autres arts. Nous avons effectué une plongée dans le réel pour nous
dégager de tous ces automatismes chorégraphiques. Cette plongée nous a poussé vers un autre
imaginaire, lié à lʼéconomie ambiante. La réalité économique du manque. Pas de studio, de chauffage,
dʼargent. A défaut dʼavoir les moyens, nous produisons de la pensée…»
Dominique Frétard, Le Monde, mardi 25 janvier 2000
Le paysage associatif français voit naître en 1996 l'"association fragile / christian rizzo". Aucun autre
élément vient définir le champ d'action de cette structure ni insinuer que le nom de son instigateur est
bel et bien celui de "Christian Rizzo" - ce dernier étant connu, du moins depuis 1990, des services du
monde de la danse contemporaine et parfois de celui du théâtre. L'association se montre aujourd'hui
moins fragile que ce à quoi son nom la prédestinait. Sa production a ignoré les caisses en tout genre
sujettes à exhiber leur éternelle "fragile" signature pour se développer dans des activités qui regardent
notamment la création de costumes et de bandes-son, la consultation conceptuelle et la vidéoperformance. "Move your body" et le monde de la danse contemporaine fait appel aux services de
"Fragile / Rizzo" si bien qu'en quatre ans, Fragile et Rizzo font conjointement et corollairement un et
plusieurs. Son dernier solo-multiple le démontre. 100% polyester rizzo, nettoyage à sec recommandé.
"Les jambes sont encore des organes, mais les bottes ne déterminent plus qu'une zone d'intensité
comme une empreinte ou une zone sur un corps sans organes.", Gilles Deleuze et Félix Guattari dans
"Mille Plateaux".
Un stromboscope de fortune (une ampoule installée au coeur d'un ventilateur qui tourne) marque
l'accueil du visiteur. Puis vient l'obscurité. Au sol, disposés à un mètre les uns des autres, des
ventilateurs se font face et dessinent, perpendiculairement aux gradins, une allée de cent soixante-dix
centimètres de large environ. Les ventilateurs commencent à tourner. Leur axe restera le même
pendant quinze minutes. Deux robes sont installées sur un cintre lui-même suspendu à un filin qui
passe dans deux anneaux fixés au plafond. Reliées au niveau des poignées, les robes se tiennent à
une soixantaine de centimètres au-dessus du sol. Puis l'effet spécial agit : la circulation de l'air trouve
sa force, fait bouger le linge et les deux robes s'éloignent progressivement, par ondulations d'un
ventilateur à l'autre, jusqu'à prendre congé de "leur" scène dans un écrin de lumière qui stigmatise la
fin du chemin parcouru et en relance le flou tracé.
Nous sommes le 28 janvier 2000 au festival des "Inaccoutumés" organisé à la Ménagerie de verre
(Paris XIe), un ancien garage consacré à la danse contemporaine. Des corps auraient disparu. Ce
solo-duo connaît ici sa quatrième occurrence. Aussi bien activé à l'Alcantara marclub de Lisbonne, sur
un des plots conjointement destinés aux go-go dancers, que dans le virage d'un escalier du Quartz à
Brest, "100% polyester" fonctionne sur le mode de la série. Si son sous-titre ("objet dansant à définir")
laisse entendre que la définition du dit "objet dansant" puisse tenir dans la lecture d'ensemble de la
série, c'est-à-dire dans ses variantes immanentes aux sites d'inscription, il repousse tous ceux qui
voudraient y voir l'"installation-performative" rejouable à l'infini parce qu'expérimentable dans tous les
coins. Mais "100% polyester" est un rendez-vous multiple qui délimite un espace-temps
spécifiquement spectacularisé, un show fantômatique déployé dans un horizon de fonctionnalités "in
situ" (un lieu de danse, un club, un centre d'art), un live lumineux de courants d'air, la première pièce à
conviction de la "danse sans corps". La dramaturgie lumineuse (gérée par Caty Olive) et visuelle ainsi
que le mouvement ready-made de son balancier imprévisible activent l'"objet dansant" sans jamais
l'abandonner à l'essence (?) de la danse. Preuve en est que l'easy-listening a quitté les dance floors
pour s'autoriser, sur scène, un quart d'heure de mix enregistré par l'auteur, unique élément récurrent.
D'abord électro, puis mélodique, le dialogue final ("on pourrait boire un verre et peut-être même aller
au cinéma") insuffle aux corps à jamais absents l'éclat de ceux du "Ballet Mécanique", la rêverie
provoquée par un Calder qui swingue au vent, le poids de l'héritage des "corps sans organes"
pleinement "interprétés" ici par deux tuniques identiques taillées en réalité d'un seul tenant, sans
couture aux poignées. "100% polyester" ne connaîtra donc pas de reproductions photographiques,
n'en déplaise aux amoureux de thés dansants et autres Ginger et Fred en quête de nouveaux
modèles.
Christian Rizzo est né en 1965. On retrouvera son solo à Montpellier (juin), à Dijon au Consortium
(juin) et à Nantes (juillet) ainsi qu'au Printemps de Cahors.
Alexis Vaillant, Kunstbulletin, avril 2000

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