Quand le regard du médecin croise les autres regards…
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Quand le regard du médecin croise les autres regards…
Quand le regard du médecin croise les autres regards… Commence par la question du diagnostic… « Qu’est-ce qu’il a ? » Inquiétudes précoces - amélioration de l’information des parents et de la formation des professionnels Questions plus tardives à propos de signes et de difficultés qu’on n’a jamais comprises Diagnostic - Classifications Prise en charge - intervention (question des investigations médicales à visée étiologique) Nécessaire d’évaluer la prévalence pour Assurer la formation des professionnels Adapter l’offre de soins Comprendre les mécanismes en cause Prévalence actuelle autour de 1/500 pour l’autisme 1/100 pour les TSA (5G/1F) Revues et méta-analyses 2009 Autisme 12/10 000 (47 études) TED 60/10 000 (23 études) Corrélation entre taux de prévalence et année de publication La majorité des patients sont dans la catégorie TED Nos Autisme 20-30/10 000 TSA 90-120/10 000 2011 Fombonne E, Prevalence and interpretation of recent trends in rates of pervasive developmental disorders, McGill J Med 2009;12:73 Fombonne E, Epidemiology of pervasive developmental disorders, in D.G. Amaral (Eds), Autism spectrum disorders. Oxford University Press, 2011 Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network CDC - 2012 Augmentation liée à Changement de critères Substitution et ajouts Variabilité de la méthodologie des études Réelle augmentation? La pression génétique ne peut pas tout expliquer Facteurs environnementaux ? Interaction gènes environnement Cette modification de la prévalence pose la question des critères (TED NOS…) Pas de marqueur biologique – défini par un comportement Problème des échelles quantitatives (cut-off) Stabilité du diagnostic au fil du temps ? Rondeau & al. (2011) : Conservation diagnostic Evolution TED-NOS/autisme 76% Perte diagnostic TSA 35% 15% TSA 39% 25% 9% N=322 TED-NOS N=122 Cette question fait débat depuis longtemps Nécessité de quitter les sous-groupes et passer à un diagnostic dimensionnel DSM-5 : augmenter la fiabilité du diagnostic et sa stabilité… 2 domaines perturbés, handicapant la vie quotidienne Communication et interactions sociales Intérêts et comportements répétitifs Échelle de sévérité Trouble de langage n’est plus un critère Mais préciser si trouble de langage, retard mental, maladie génétique… Symptômes présents dans l’enfance mais peuvent ne se manifester que plus tard Un seul label TSA+ évaluation individuelle des besoins pour garantir que chacun reçoive selon ses besoins Spectre Réfère à la nature dimensionnelle des caractéristiques centrales de l’autisme Réfère à la continuité entre la population générale et les TSA Réfère quand même aussi à des sous-groupes car si on se recentre sur des caractéristiques communes, on doit aussi préciser certains paramètres (sévérité, trouble de langage, retard intellectuel, troubles génétique,… ) 2 craintes par rapport à l’arrivée du DSM-5 Augmentation des diagnostics Augmentation des coûts Études montrent une augmentation de la spécificité et une diminution de la sensibilité notamment si grands enfants, avec bonne intelligence de type Asperger ou TED Nos C Elie Wilson. Comparison of ICD-10R, DSM-IV-TR and DSM-5 in an Adult Autism Spectrum Disorder Diagnostic Clinic. J Autism Dev Disord 2013, 43: 2515-2525 Huerta. Application of DSM-5 Criteria for Autism Spectrum Disorder to Three Samples of Children With DSM-IV Diagnoses of Pervasive Developmental Disorders. Am J Psychiatry 2012, 169: 1056-1064 Halfon. What DSM-5 Could Mean to Children With Autism and Their Families. JAMA Pediatr. Published Online May 3, 2013 Vu les questions qui restent posées quant au diagnostic et aux classifications Passer d’un système basé sur les diagnostics à un système basé sur les besoins Un même diagnostic des besoins différents Des diagnostics différents avec mêmes besoins Pour évaluer les besoins, il faut savoir quelles sont les interventions efficaces Efficience : rapport entre les moyens mis en œuvre et l’efficacité Problème du manque d’études de certaines interventions et de la limitation des études « evidence-based » « La croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu’on croit » Consensus pour intérêt des prises en charge précoces, intensives, individuelles, travail avec le milieu (notamment familial) Peu d’études comparatives Que faire de ceux qui ne répondent pas dans les études? Pourquoi? Qui sont-ils? Besoin de repérer des sous-groupes Du côté de l’enfant Sévérité de l’autisme Niveau intellectuel au départ Apparition du langage avant 5 ans Troubles du comportement Étiologie Du côté de la famille Niveau socio-économique (compréhension, moyens,…) Fratrie – entourage et soutien Coping Du côté des services Précocité Intensité Accès Compétence Choix des services par défaut Dans les différents secteurs (y compris médical) Intervention adaptée : Pédagogique Éducatif : autonomie – difficile si famille non-investie Orthophonie: trouble de langage, communication alternative Psychomotricité Si troubles du comportement: ABA ? Thérapeutique : bien-être et santé mentale, souffrance familiale … Approche pluri-disciplinaire Besoin de davantage d’études sur l’efficience (moyens/efficacité) Notion de sous-groupes pour recherche Confrontation des modèles (échecs partagés) Besoin d’individualiser suite au bilan : « chacun selon ses besoins » Dépasser la question des diagnostics pour mettre la question des besoins au centre