1944 MASSACRE DE VILLENEUVE D`ASCQ A Baisieux, le

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1944 MASSACRE DE VILLENEUVE D`ASCQ A Baisieux, le
1944
MASSACRE DE VILLENEUVE D’ASCQ
A Baisieux, le lieutenant Walter Hauck, décide de mettre en branle son convoi
militaire transportant 60 blindés et 600 hommes de la 12ème SS, à la place du train de
marchandise allemand prévu à ce moment. A quelques kilomètres de là, des résistants ont
fait sauter un rail d’aiguillage, sans spécialement viser le convoi militaire. Trois wagons sont
sortis des rails, aucun blessé n’est à déplorer.
En février 1944, une ordonnance du chef des forces de l’ouest précisait comment
lutter contre les terroristes.
40 minutes après l’arrêt forcé du train, la 12ème division SS – tous volontaires, âgés
de 18 à 20 ans - déclenche une épouvantable tuerie. Les petits groupes se répandent dans
les rues, dix personnes sont tuées. A la recherche de « suspects », alors qu’il n’y a là que
des innocents, des hommes de 15 à 74 ans, sont mitraillés par groupes d’une vingtaine
d’hommes. Alors que le 4ème groupe s’apprête à subir le même sort, le carnage s’arrête
subitement.
Le commando de la Wehrmacht et un employé de la SNCF, ont pu prévenir les
autorités allemandes de Lille qui ont donné l’ordre de cesser le feu et l’arrivée de la
Feldgendarmerie met fin à toutes exactions.
5 jours plus tard et malgré l’ordre des autorités allemandes de limiter le cortège à
5 parents par cercueil – il y en aura 86 - , plus de 20.000 personnes assistent aux funérailles
mais 200 seulement pourront entrer dans la petite église. Le cardinal Liénard prend la
parole pour exprimer son horreur et sa pitié, malgré l’interdit allemand.
Les recherches s’effectuent néanmoins et c’est finalement un agent du contreespionnage allemand, infiltré dans le réseau Voix du Nord, qui fait arrêter 7 résistants
d’Ascq.
Le 7 juin 1944, six d’entre eux sont fusillés au fort de Seclin, le septième étant
condamné à la détention à perpétuité.
La patrouille blindée sera anéantie dans la plaine de Caen le 17 août 1944.
Le lieutenant Hauck, âgé de 24 ans, sera jugé 5 ans plus tard à Lille. Condamné à
mort avec d’autres inculpés, ils seront graciés par René Coty suite à un mouvement de
pardon initié par le cardinal Liénard et quelques veuves de massacrés.
En 1957, Walter Hauck retrouve la liberté et quitte la prison de Loos. Peut-être vitil encore en Allemagne, où il était encore en 2005. Il estimerait n’avoir fait que son devoir de
soldat.
Walter Hauck est aussi responsable du massacre du village de Leskovice
en mai 1945, sur le plateau tchéco-morave : 26 habitants de ce village ont été tués
et 31 maisons incendiées. La plus jeune victime avait 13 ans.
La Voix du Nord
Laurent Watiez