A6 – Mur en briques de terre cuite

Transcription

A6 – Mur en briques de terre cuite
Arts de bâtir:
A6 – Mur en briques de terre cuite
Pays:
Tunisie
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Mur en brique de terre cuite
- Modules de briques de terre cuite maçonnés
à la chaux
- Lit de pose sans calage
- Appareil assisé / réglé
- Pose à bain soufflant
Milieu
Dans l’espace MEDA, on constate l’utilisation de briques de terre cuite dans tous les milieux : urbain, rural, en montagne, en plaine et en bord de
mer. Leur présence est généralement courante.
En Tunisie, les briques de terre cuite sont couramment utilisées, en plaine.
Illustrations
Vue générale :
Vue de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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A6 Tunisie – Mur en briques de terre cuite
PRINCIPE CONSTRUCTIF
Fondations
Illustrations
La recherche du “ bon sol ” est un préalable pour le constructeur.
Si la roche affleure, le mur prend directement appui dessus. Sinon, tous les constructeurs
creusent une fouille en rigole peu profonde (~ 50 cm) et pratiquement jamais supérieure à
1 m. Sa largeur peut être égale à l’épaisseur du mur en élévation mais elle peut aussi
atteindre jusqu’à 2 fois (maximum) cette épaisseur. La combinaison de 2 facteurs : largeur de
la fouille et type de matériaux qui la remplissent, sont les deux autres réglages d’adaptation
au terrain. Les matériaux, toujours pierreux, qui garnissent la fouille sont le plus souvent liés
au mortier. Si leur module est petit, la fouille est plus large.
En outre, plusieurs pays signalent la construction à neuf sur des ruines, employées dans ce
cas comme fondation.
En Tunisie, les fondations n’existent généralement pas dans les villes du “Jérid” ou le sol est
en grande partie constitué par la roche affleurante. Mais dans le cas où le sol est sablonneux
(dans les palmeraies et dans les extensions des villes), on creuse une rigole de 70 cm de
largeur qui permet d’asseoir le mur sur le sable compact ; la couche d’assise est
généralement proche.
Si l’endroit présente un sol argileux, on creuse jusqu’a 80 cm de profondeur ; la fouille des
murs extérieurs est alors drainée par une couche de sable (10 cm à peu près) et de pierre
calcaire (dite hjâr samm) sur 50 à 60 cm.
Matériaux c onstructifs
Nature -Dureté
Dans l’espace Meda, pour construire en briques de terre cuite, on emploie les matériaux de
formes modulaires dont les dimensions varient selon leur origine de fabrication. La brique de
terre cuite est en principe semi -dur, en moyenne autour de 5 (en l’absence de norme
commune sur la dureté, on a considéré une échelle de 1 à 10 comme suit : craie = 1,
marbre = 7 à 8, granite = 10).
Les matériaux : terre crue (riche en argile) à la base de la composition, associés
éventuellement à des agrégats, sables, tuileaux, et végétaux (paille), sont malaxés avec l’eau
pour obtenir une pâte homogène. Celle-ci après profilage (découpe ou moulage dans un
cadre en bois) sèche à l’air libre avant la cuisson finale. La qualité des briques de terre cuite
dépend de la qualité de matériaux employés du mélange et de la méthode de cuisson, les
techniques de mise en œuvre sont différentes dans chaque pays. La brique est souvent
utilisée en technique mixte en complément ou en association d’un autre matériau (moellons,
bois…).
Pas de commentaires hors commentaire Méditerranéen (voir illustrations).
Modules
Tous les modules sont rencontrés. Ainsi, sur l’espace régional, les longueurs des modules
varient de 20 à 30 cm, largeur : de 10 à 15 cm, épaisseur : de 3 à 6 cm. L’épaisseur de mur
extérieur au rez -de-chaussée varie selon la dimension des modules et la technique de pose,
de 25 à 80 cm.
Pour les cloisons et les murs peu chargés, les épaisseurs correspondent à une largeur de
module (voire demi -module). La division de module de brique en 1/2, 3/4 est pratiquée dans
la technique de pose pour améliorer le harpage (continuation de joints verticaux dans la
façade), et garder un calepinage rythmé (dans les cas où la façade n’est pas destinée à être
enduite).
En Tunisie, pour les constructions en briques de terre cuite, les modules des briques varient
en longueur, de 18 à 20 cm, largeur de 8 à 10 cm, hauteur de 3 à 5 cm.
Principe constructif : fabrication des briques
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Hourdage
Illustrations
Mise en œuvre
Les murs en briques de terre cuite sont toujours hourdés.
Le mortier de chaux est le plus employé (chaux + sable) On trouve parfois un hourdage à la
terre. Certains ajouts sont parfois utilisés : tuileau, poudre de pierre, cendre, paille.
En Tunisie, les maçonneries en briques de terre cuite sont le plus souvent hourdées au
mortier de terre, de chaux, du sable, de gravier, et déchets de briques.
Liant - Nature
Les liants utilisés pour la mise en œuvre des briques de terre cuite dans l’ensemble des pays
étudiés sont soit la chaux, soit la terre. Le mélange chaux et sable est parfois complété avec
de la paille.
En Tunisie, les maçonneries en briques de terre cuite sont le plus souvent hourdées au
mortier de terre et chaux, du sable, de graviers, et déchets de briques.
Agrégat - Nature
Pour les murs en briques de terre cuite, l’agrégat utilisé pour les mortiers de hourdage est le
sable le plus souvent tamisé, calibré.
Agrégat - Granulométrie
La granulométrie de ces agrégats varie selon leur nature de 0 à 3 mm à 0 à 12 mm, elle
dépend essentiellement des matériaux ressources de proximité, et ne fait pas l’objet d’un
choix particulier.
En Tunisie, la granulométrie varie de 0 <12 mm suivant la nature des agrégats
Dosage
Le dosage liant/agrégat varie dans des proportions significatives, il dépend de la qualité des
matériaux ressources ; chaux (les incuits constituent une charge plus ou moins importante) ;
terre (l’argile en quantité plus ou moins importante peut agir comme liant, ou réagir avec la
chaux), sable (une courbe granulométrique très compacte oblige un dosage important).
L’usage des mortiers gras (40 % à 50 % de liant dans le mélange) est en relation avec
l’agrégat : si un seul type est employé et qu’il est fin, le dosage en liant augmente.
Exceptionnellement, on ajoute un deuxième, voire un troisième type d’agrégat pour amaigrir
les dosages (20 % à 33 %); dans ce cas, la courbe granulométrique est plus savante et elle
assemble des éléments fins (poudre de pierre, cendre), moyens (sable, tuileau) et gros
(graviers, paille hachée). Cette science de la composition de la charge inerte optimise l’emploi
du liant en consommant moins.
La brique de terre cuite est largement humidifiée avant sa mise en œuvre, afin d’éviter le
“pompage” de l’eau de gâchage du mortier.
En Tunisie, pour les murs en briques de terre cuite, le mortier est composé de 1 volume de
liant, pour 1 volume d’agrégats.
Principe constructif : séchage des briques
Principe constructif : détail (Tozeur)
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Epaisseur et dimensions
Cette technique constructive permet de construire des murs de faible épaisseur -15 à 25 cm- jusqu’à des murs épais -45 à 100- voire 120 cm.
Dans le premier cas, les briques sont généralement destinées à être enduites sur chaque face (les murs épais sont les murs extérieurs). Elles
sont le plus fréquemment nues, mais également destinées à recevoir un enduit de protection, la maçonnerie en briques est parfois combinée avec
de la maçonnerie en pierre, soit utilisée comme remplissage (fourrure en moellons brut hourdé pour les murs épais, deux parements), soit en
construisant le parement extérieur en briques apparentes, et les murs côté intérieur en moellons (destinés alors à être enduits.).
Il arrive que le mur se démaigrisse dans l’élévation des étages. Ce type de mur traditionnel permet d’élever des édifices de hauteur significative
(16 m et plus). Dans ce cas, les épaisseurs correspondantes varient de 10 % (60 cm pour 6 m de haut) à 50 % (75 cm pour 15 m de haut).
Jusqu’à 4 niveaux, une épaisseur de 60 cm suffit, au-delà on trouve des épaisseurs de 80 à 120 cm. On ne dépasse pas les 6 niveaux en
construction courante.
Les grandes hauteurs sont réservées à l’habitat des milieux urbains.
En Tunisie, l’épaisseur à la base d’un mur de 12,00 m de hauteur est de 0,60 m. Généralement ces murs sont à double parement non liaisonnés
(technique S’houk) .
Aspect de finition
Dans l’espace méditerranéen, les maçonneries en briques de terre cuite sont le plus fréquemment apparentes, mais également destinées à
recevoir un enduit de protection : enduit de chaux et peinture à la chaux. Dans certains cas, l’enduit est uniquement appliqué à l’intérieur, la
maçonnerie laissée apparente de l’extérieur (Chypre-Grèce).
La décision de l’aspect de finition procède de deux intentions : l’une est d’ordre esthétique. Qu’elle recherche ou non la régularité tout comme
l’homogénéité du parement, elle conduira à laisser brut, à peindre ou à enduire. Ici, la qualité de l’appareil peut convenir et peut tout aussi bien
être considérée comme insuffisante.
L’autre intention est d’ordre fonctionnel. Elle cherche à protéger le parement en y rapportant un enduit. Le dispositif observé aujourd’hui n’est pas
nécessairement original, il a pu varier dans le temps par des campagnes de ravalement liées à l’entretien ou à la mode.
On enduit ce type de mur à la chaux, à la terre ou encore avec terre et chaux mélangées. Les badigeons sont le plus souvent réalisés à la chaux,
parfois colorés. Dans le Maghreb, l'utilisation de plâtre ou d'argile blanche existe.
En Tunisie, l'appareillage étant très régulier, les maçonneries en briques de terre cuite sont généralement laissées apparentes, uniquement
jointoyées. La couleur claire des briques de Tozeur et la manière de les hourder avec façon de « creux et bosses » constitue le décor recherché.
Sinon, les murs extérieurs reçoivent, après avoir été jointoyés, un simple badigeon à la chaux. Les murs intérieurs sont destinés à être enduits
puis badigeonnés à la chaux.
Outils
Outre les outils traditionnels du maçon (truelle, marteau, brosse, plomb, chasse, têtu, broche, taloche,…), aucun outil particulier commun aux
utilisateurs de cette technique n’a été signalé.
En Tunisie, aucun outil spécifique n'a été renseigné en dehors des outils traditionnels du maçon.
Métiers
Dans chaque pays tous les maçons savent construire ce type de mur. Comme la plupart des matériaux de forme régulière (modulés) la bonne
mise en œuvre des briques joue un rôle important sur la solidité des murs, notamment concernant le harpage des joints. Par ailleurs, le choix de
briques de teintes différentes et la pose à des nus différents, permettent de réaliser dès la construction du mur, des motifs décoratifs.
En Tunisie, ce sont les maçons qui construisent les murs en briques de terre cuite.
Performances Thermiques - Acoustiques
Pour la construction en briques de terre cuite, les performances thermiques et acoustiques sont renseignées comme bonnes voire très bonnes
par l’ensemble des pays étudiés. L’ingéniosité des constructeurs, avec mise au point de dispositifs de ventilation et variation de l’épaisseur (en
fonction de la nature du matériau utilisé : donc la masse des murs, donnant ainsi la plus grande inertie possible), converge naturellement vers le
maximum de confort thermique pour les habitations, les écarts de température entre les saisons chaudes et froides, le jour et la nuit (étant
souvent très i mportants en Méditerranée). Cette même masse est favorable à la qualité acoustique.
En Tunisie, le climat du “jérid” est caractérisé par des températures élevées (30° en juin) avec une amplitude thermique allant jusqu’à 16° et une
humidité de l’air autour de 30 à 40%. Les murs extérieurs paraissent présenter la structure optimale pour ces conditions climatiques en ayant un
bon pouvoir d’isolation et une capacité d’amortissement des fluctuations de la température extérieure. Ainsi, les murs extérieurs rencontrés dans
cette région, présentent des valeurs assez basses du coefficient de transmission surfacique (K= 1,05) et des fluctuations de la température
intérieure en été d’une amplitude de 0,25° C.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Pathologie de vieillis s e m e n t
Liée aux matériaux et aux conditions climatiques :
Pour la construction en briques de terre cuite, la pathologie est fortement liée à celle des matériaux utilisés. Plus ou moins poreuse et donc plus
ou moins sensible aux attaques de l'eau et des sels, la brique se dégradera plus ou moins facilement. De manière générale, infiltrations d’eau
pluviale et remontées capillaires semblent être les principales causes des désordres ou des dégradations constatées : altération du mortier de
jointoiement, dislocations ponctuelles de la maçonnerie, alvéolisation dans la zone d'évaporation pour les briques poreuses. Les autres formes
d'humidité qui dégradent les maçonneries sont peu évoquées par le partenariat, notamment les phénomènes de rejaillissement en pied de mur et
de condensation.
De plus, la carence de vérification de l’état des canalisations d’eau, des réseaux d’évacuation des eaux usées, des puits, des citernes sont
signalés comme facteurs aggravants.
Liée à la technique :
Les pathologies de vieillissement liées spécifiquement à la technique de construction en briques de terre cuite sont :
- fendillement avec fracture des briques due au défaut de cuisson ou au pourcentage d’éléments indus dans la matière première.
- fente en diagonale due à l’inégalité de l’épaisseur de mortier de hourdage dans les joints à la pose différenciée dans la fondation.
- compression dans des zones d’ouvertures, et surdimensionnement du linteau.
En Tunisie, ce type de mur craint les eaux pluviales qui, en cas d’infiltration par des terrasses qui n’ont pas entretenu régulièrement, provoque un
gonflement de l’argile contenue dans le remplissage ; ce qui se traduit par un écartement des deux parois.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Exemple Algérien :
-
Entamer la réalisation du mur entièrement maçonné en briques de terre cuite à partir du printemps jusqu'au début de l'automne, avant la
saison des pluies. Un maçon qualifié, aidé d'un à deux manœuvres, qui lui tendent les briques et le mortier de pose, sont chargés de le
construire.
-
Utiliser une brique régulière de forme et d'aspect, fabriquée avec une argile de qualité très souvent variable, d'une couleur rosâtre rarement
jaunâtre. Elle est façonnée à la main, ensuite cuite dans des fours artisanaux.
-
Préparer le bois, pendant l'hiver ou à sa fin. Suite à l'abattage, procéder à l'ébranchage. Les rondins de thuya sont détachés à la hache
double. Ils sont ensuite dépouillés de leur écorce, soit à la main et au couteau, soit au moyen d'une menue hachette. Le bois n'est pas débité,
mais seulement trié à l'abattage suivant la longueur voulue (2.50 à 3.50m), sans recours à l'équarrissage. L'avantage du rondin de thuya
réside dans le fait que toutes les fibres du bois travaillent au lieu d'être coupées par le sciage.
-
Préparer le mortier de terre et de chaux dosé à deux mesures d'agrégats pour une mesure de liant. Trier la terre glaise afin d'ôter les cailloux.
Procéder ensuite au gâchage et trituration de la terre additionnée de chaux tamisée, de sable, de tuileau. L'ensemble est mêlé d'eau et d'huile
végétale, en le piétinant rythmiquement. A la place des pieds, on utilise aujourd'hui la pelle et la pioche. Préparer enfin de grosses boules que
l'on lance au maçon.
-
Exécuter le mur en maçonnerie à trois faces au moyen de briques posées à plat en utilisant une truelle pour étaler le mortier et tasser
convenablement la brique sur ce dernier. Utiliser les instruments tels que le fil à plomb, le tuyau et les règles en bois comme moyens de
contrôle de la verticalité et l'horizontalité du mur. Situé généralement au niveau des étages supérieurs, en continuité de murs mixtes(pierrebrique), ce mur est élevé sans recours aux fondations.
-
Liaisonner les briques avec un mortier de terre et de chaux d'une épaisseur appréciable. Elle égale ou dépasse parfois celle de la brique (2 à
4.5 cm). Une fois le mortier durci, il résiste autant que la brique à la compression grâce à la présence de la chaux. La terre, qui compose le
mortier de pose assure une meilleure élasticité et permet au mur de mieux accuser les sollicitations horizontales.
-
Poser des chaînages horizontaux en rondin de bois de thuya à intervalles réguliers (1.50m) . Leur nombre varie d'un à trois rondins suivant
l'épaisseur du mur. Ils jouent le rôle de tirants ou permettent simplement d'égaliser le niveau des briques posées à plat. Les rondins sont
calés d'une rangée de briques posées sur chant, de part et d'autre du mur.
-
Au niveau des niches réservées dans le mur, les briques sont posées sur chant et hourdées au mortier de chaux uniquement.
-
Trois personnes sont donc occupées au mur : un maçon place les briques; un gâcheur prépare et sert le mortier; un porteur achemine les
briques et les rondins jusqu'au mur. Le travail dure d'une à deux semaines.
-
Temps de séchage du mur : varie d'environ 2 à 10 jours selon le mortier utilisé (avant pose du plancher).
-
Le mortier de hourdage est utilisé comme gobetis (couche d'accrochage). La finition du mur et sa protection sont renforcées par l'application
d'un enduit de chaux mêlé de cendres de bois. Il reçoit en surface un badigeon au lait de chaux.
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OUVRAGES ASSOCIÉS
Angles et piliers
Illustrations
Angles : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux
De manière générale, aucun traitement spécifique des angles n’a été relevé pour les
constructions en briques de terre cuite. On constate le plus souvent que le traitement d’angle
suit la même technique constructive courante des murs, soit angle droit constitué d’un simple
harpage de briques, soit angle brisé dans le mur dont la profondeur est de 7 à 20 cm,
également angle arrondi sur une hauteur 2,50 à 3,00 m, puis reprise de l’angle droit au moyen
de poutre en bois de palmier (Maroc-Tunisie). ll est peut être accompagné d un décor
architectural en arcs aveugles ou mouluration fait dans le mortier. Celui -ci a pour objet de
dégager le champ de vision et de faciliter la circulation des personnes et animaux à travers
les artères principales de la ville.
En Tunisie, les traitements d’angles dans les constructions en briques de terre cuite se
présentent de deux manières, soit l’angle est arrondi sur une hauteur 2,50 à 3,00 m, puis
reprise de l’angle droit au moyen de poutre en bois de palmier, soit l’angle est biaisé à 45° sur
une hauteur 2,50 m.
Piliers : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes
matériaux
La Baie et son encadrement : exemple
Les briques utilisées pour les murs permettent généralement la construction de piliers.
Diverses formes de piliers sont maçonnés à base de briques en terre cuite, à base carrée ou
rectangulaire, cruciforme et dosseret, en forme cylindrique. Les dimensions varient de 0,25 à
0,80 m, (forme carrée rectangulaire). Cette dimension correspond au nombre des modules
utilisés.
En Tunisie, plusieurs types de piliers construits au moyen de la brique de terre cuite
parallélépipédique sont connus: pilier simple, à un dosseret, simple à deux dosserets, et en
forme cylindrique qu’on rencontre dans la mosquée (Bled el Hdhar) à Tozeur, qui n’est plus
utilisé actuellement, est obtenu au moyen de briques spéciales ayant la forme de portion de
cercle.
La Baie et son encadrement
Linteaux et arcs
Le linteau et l'arc sont partout présents dans l’espace MEDA. On rencontre plusieurs types de
linteaux : 1- Simple, pièce de bois brute ou équarrie, branches juxtaposées en longueur,
pierre monolithe plus ou moins bien taillée, parfois sculptée. Il franchit la largeur de la baie et
s’appuie sur les jambages. 2- Fractionné, arc appareillé en pierre ou en brique.
Il peut être surmonté d’un arc de décharge composé de plusieurs éléments en pierres ou en
briques qui reportent les charges supérieures sur les jambages.
Pratiquement chaque pays exploite trois solutions : le linteau d'une seule pièce (pierre ou
bois, avec ou sans arc de décharge), l'arc en éléments fractionnés, courbe comme un arc, ou
plat en plate bandes.
En Tunisie, les linteaux sont en bois, simples, sans arc de décharge. Les portes et fenêtres
sont généralement de forme rectangulaire, les linteaux sont de grosses pièces de bois taillées
dans le stipe du palmier et dont les extrémités sont noyées dans le mur et placées au-dessus
de corbeaux taillés également dans le bois du palmier. Ces poutres supportent les murs de
l’étage ou la charge de plafond étant donnée la structure fibreuse et la faible résistance du
bois de palmier. On a tendance à limiter la portée à 2 m (portée moyenne), mais il est
possible de l’amener à la limite de 3 m.
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OUVRAGES ASSOCIÉS (Suite)
La Baie et son encadrement (suite)
Illustrations
Jambages
Les jambages sont le plus souvent montés dans le courant du mur, avec le même matériau et
la même technique. Les arêtes sont vives, les briques sont harpées. Un chambranle en
surépaisseur peut souligner la baie avec façon de harpage ou non. Cette surépaisseur est
quelquefois moulurée ou sculptée, comme c’est le cas au Portugal. Des changements de
matériaux sont possibles, ils apparaissent plutôt pour une préoccupation d'ordre esthétique
(changement de couleur, de texture).
En Tunisie, pas de commentaire spécifique hors commentaire Méditerranéen.
Appuis
Les appuis non saillants sont les plus communément rencontrés.
Cinq pays ont observé et précisé également l’illustration d’appuis saillants.
En Tunisie, dans les construc tions en briques de terre cuite, les appuis sont généralement
non saillants.
Dimensions
Dans l’espace MEDA, la technique de construction en briques de terre cuite n’impose aucune
contrainte spécifique de dimensionnement pour les baies. Elles se présentent le plus souvent
sous forme d’un rectangle vertical. De multiples ouvertures en arc en plein cintre, outrepassé,
surhaussé, enrichissent la composition des façades extérieures et intérieures (principalement
au Maroc, en Tunisie, en Algérie et dans le s ud de l’Espagne).
Ses dimensions peuvent varier en largeur de 15 cm minimum à 300 cm maximum et en
hauteur, de 15 cm à 2,70 cm maximum.
Du trou de ventilation jusqu'à la porte charretière, le rapport largeur/hauteur est de 1/2 à 1/8
jusqu’à parfois 2.
En Tunisie, les portes et fenêtres présentent une forme rectangulaire, de dimension
moyennes. Les linteaux sont généralement de grosses pièces de bois taillées dans le tronc
du palmier et dont les extrémités sont noyées dans le mur et placées au-dessus de corbeaux
taillés également dans le bois du palmier. Ces poutres supportent les murs de l’étage ou la
charge du plafond. Etant donné la structure fibreuse et la faible résistance du bois de palmier,
on limite la portée à 2 m (portée moyenne), mais il est possible de l’ amener à la limite de 3 m
les dimensions des percements peuvent varier en largeur de 20 cm à 300 cm et en hauteur
de 200 cm à 250 cm.
Liaison mur-toiture
Eléments associés
Dans l’espace MEDA, l’Algérie, l’Egypte et la Turquie décrivent des volumes en
encorbellement accrochés aux façades.
Des balcons, parfois ajouts tardifs, des contreforts, des grillages saillants, des galeries de
circulation au 1er étage des habitations, des dépassements de troncs supports de plancher ou
de toiture, des gargouilles au travers des acrotères sont les principaux éléments associés
cités par les pays partenaires.
En Tunisie, la présence de petites ouvertures de 20 cm de largeur, ressemble à des
« meurtrières », mais qui placées en hauteur dans les pièces d’habitation, jouent un rôle
prépondérant dans l’aération de ces pièces en dégageant l’air chaud ; il en est de même avec
la présence des gargouilles en palmier fixées au travers des acrotères, qui servent pour
l’écoulement des eaux pluviales.
L i a i s o n m u r -t o i t u r e
Dans l’espace MEDA, de manière générale, lorsque la toiture est à versants, les murs
gouttereaux en briques de terre cuite sont protégés par le dépassement de longueur variable
de la toiture (chevrons, planches en bois supportant le matériau de couverture).
Presque partout, on signale des pierres plates ou des briques cuites posées en
encorbellement sur la tête des murs ou en saillie.
Pour les toitures plates, soit le mur se prolonge par un acrotère plus ou moins haut, ajouré ou
non, clôturant ainsi la toiture-terrasse, soit l’enduit de protection de la toiture retombe sur la
partie supérieure des murs extérieurs, soit un système permettant d’éloigner l’eau de pluie
des murs est mis en place.
En Tunisie, aucun élément de liaison mur toiture n’a été renseigné pour les constructions en
briques de terre cuite.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
La technique du mur en briques de terre cuite est utilisée principalement pour les bâtiments d’habitation et leurs annexes, mais aussi pour les
édifices publics et religieux.
En Tunisie, la technique du mur en briques de terre cuite est utilisée pour tous les types de bâtiments (habitation-équipement publique).
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
Cette technique est employée depuis l’Antiquité, voire antérieurement.
A l’exception de la Grèce, le Portugal, la Turquie, elle est pratiquement partout en voie de disparition sinon totalement disparue depuis. Selon les
pays la date varie, 1940, 1950 ou 1960. Elle est cependant encore quelquefois utilisée pour la restauration de certains édifices.
En Tunisie, le monument le plus ancien réalisé en briques de terre cuite est la grande mosquée, elle aurait été fondée entre le IX° et le XI° siècle.
On peut considérer qu‘actuellement elle est partiellement abandonnée sauf dans les chantiers de restauration.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
Les motifs évoqués pour sa disparition sont l’apparition de nouveaux matériaux jugés plus performants au niveau de leur mise en œuvre, un coût
élevé de la main d’œuvre qualifiée, qui peu sollicitée, se raréfie entraînant dans ce processus la disparition du savoir-faire, tant du point de vu de
la technique de construction que de celui de l’entretien.
En Tunisie, la technique de brique cuite a été remplacée par la construction de pierres, soit de briques creuses. L’usage des briques cuites a
toutefois été maintenu sous forme de revêtement extérieur dont la fonction est purement décorative.
Evolution / Transformation
Les matériaux
Les briques de terre cuite restent relativement en usage dans certaines villes méditerranéennes ( Maroc, Tunisie, Grèce, Egypte) son usage est
largement menacé par de nombreux facteurs,
- l’émergence d’un mode constructif moderne qui offre plus de confort et de sécurité.
- la régression des savoir-faire traditionnels, et le manque de formation pour la préservation de ce type d’architecture.
- l’apparition des nouveaux matériaux tels que les parpaings de ciment, les briques creuses, le béton armé.
- Dans certains cas, pour imiter l’aspect de la technique traditionnelle, on fait aussi appel aux placages.
En Tunisie, les briques de terre cuite, malgré son usage qui a été maintenu (sous forme décorative), sont remplacées par la brique creuse ou des
parpings.
Les aspects techniques
Peu d'outillage pour la mise en œuvre. Actuellement, des moyens mécaniques supplémentaires pour la manutention, l'approvisionnement
(transport, levage) et le gâchage du mortier par la bétonnière. La méthode de pose des matériaux modernes est semblable à la différence près
qu'elle se réalise sur un rang et non deux rangs liaisonnés.
En Tunisie, les murs périmétraux ont disparu. La technique à été remplacée par la construction, soit en pierre, soit de briques creuses. L’usage
des briques a toutefois été maintenu sous forme de revêtement extérieur dont la fonction est purement décorative.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
Fiables pour la conservation de structure si les matériaux utilisés sont en mesure de supporter les charges. Les résistances varient selon les
types de matériaux (ciment / terre cuite / béton cellulaire). Il en est de même pour la trans formation de nouvelles techniques de remplissage qui
sont employées presque systématiquement pour la construction neuve.
- Le coût économique est largement inférieur à la maçonnerie en brique de terre cuite.
- Selon les matériaux choisis, on a des différences importantes en ce qui concerne les pouvoirs d'isolation thermique. Pareil avec les largeurs.
Possibilité de mettre en œuvre en même temps l'isolation thermique.
- Au niveau esthétique problème d'épaisseur à respecter : le bâti ancien est supérieur ou égal à 0,60 mm et c'est visible dans les percements
(baies et portes)
Sur le bâti ancien, la technique de remplacement par des blocs modernes ne peut fonctionner que si la maçonnerie est ensuite enduite.
Sur la construction neuve, en particulier l'habitat individuel pavillonnaire, ces techniques de remplacement sont les plus pratiquées.
En Tunisie, pas de commentaire
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
9/9