Declaration USAP pour Commémoration libération 2016 2
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Declaration USAP pour Commémoration libération 2016 2
! Paris, le 25 Août 2016 COMMEMORATION DE LA LIBERATION DE L’AP-HP Nous sommes réunis ce jour pour commémorer la libération de Paris. Le 25 aout 1944, la capitale se libérait de l’oppression nazi, qui pendant 4ans mettait notre ville sous le joug de l’occupant. L’oppression, les restrictions, la répression furent le quotidien des parisiens pendant ces années noires où la ville lumière ne fut que l’ombre d’elle-même, partout les nazis prirent possession de la vie, imposèrent les règles d’un régime ultra violent, raciste, prônant la supériorité raciale d’un soi-disant peuple aryen. Le pouvoir de Berlin fut bien aidé dans son œuvre de destruction par le régime de Vichy, qui participa de manière active à la politique de répression et de ségrégation nazi en mettant au service des nazis la police et la gendarmerie, pire en ordonnant et en accomplissant les rafles des juifs, en pourchassant les résistants, en internant massivement syndicalistes, communistes, socialistes, gaullistes, catholiques, juifs, tsiganes, républicains espagnols ou encore allemands ayant fui leurs pays, tous ceux qui se levèrent dès l’apparition de ce régime infâme. Pendant quatre ans, le peuple de Paris subit le pire, rationnement alimentaire, restrictions en tout genre, couvre – feu. Seulement voilà, un petit nombre se lève contre l’occupant et construit la base de la résistance de ce qui fera cette armée des ombres. Des femmes, des hommes, montent des réseaux, retissent des liens se rassemblent autour de ce désir de se battre pour libérer leur pays du nazisme. Leurs idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, sont le moteur et leur motivation pour que leur combat mène à la victoire finale contre Hitler et ses idées fascistes. La résistance dans sa construction est variée, les réseaux sont aussi différents que la société française est diverse. Les syndicalistes y prennent une part active, tout comme les politiques, on y trouve toutes les origines. Comment oublier, au moment où des peuples fuient la guerre et la misère, frappent aux portes de notre pays et sont rejetés aux frontières de l’Europe face à des murs et des barbelés, ceux de « l’affiche rouge », « étrangers mais nos frères pourtant », comme l’écrivait Aragon. Issus des FTP-MOI, polonais, arméniens, hongrois, italiens, espagnols, furent exécutés au mont Valérien pour que vive la France, après avoir été arrêtés par la police française. Le 21 février 1944, en tombant sous les balles, les Manouchian, Rayman, Eleck, Alfonso, crièrent leur volonté de liberté. USAP-CGT UNION SYNDICALE CGT DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE – HÔPITAUX DE PARIS BOURSE DU TRAVAIL - 3, RUE DU CHATEAU-D’EAU 75010 PARIS Tél : 01 42 08 82 14 - FAX : 01 42 45 79 51- e mail : [email protected] Le combat pour gagner cette liberté fut difficile tant la répression fut acharnée. Ainsi dès 1940 le gouvernement de Vichy fait interner les communistes et les syndicalistes, notamment au camp de Châteaubriant, Voves ou Rouillé. La politique de l’occupant nazi est de réprimer les actes de résistance, tels que l’attaque d’officiers supérieurs, par l’exécution d’otages fournis par les autorités françaises. Ainsi, le ministre Pucheu, désigne ceux de Châteaubriant, les Guy Môquet, Jean Pierre Timbaud, Charles Michels… ils seront 27, choisis parce que communistes, CGTistes, résistants de la première heure, fusillés pour leurs idées et non pour leurs actes, il y a 70 ans ils tombèrent sous les balles des nazis. Ils laissèrent, comme témoignage leurs dernières lettres adressées à leurs familles. Tous y crient leur volonté de vie, leur envie de se battre pour un avenir meilleur, sûr de la victoire de leurs camarades contre le nazisme et le fascisme. Bien sûr, les mots de Guy Môquet, ce jeune homme de 17 ans, résonnent encore aujourd’hui. « Vous qui restez soyez dignes de nous les 27 qui allons mourir… » Dignes de cet héritage que nos anciens, en se battant pour vivre libre, ont construit. Cet héritage né de la volonté du plus jamais ça, construit sur la base du programme du Conseil National de la Résistance. C’est en se basant sur la volonté de justice et de progrès social, que dès la libération de Paris le gouvernement provisoire mit en place ce qui allait servir de base au modèle social Français. Cette volonté, est née il faut bien le dire de l’attitude du patronat français qui dans sa très grande majorité fit le choix de la collaboration, visant ainsi le profit maximum. Le choix fut clair puisque dès 36, le patronat et ses alliés les banquiers criaient « Plutôt Hitler que le Front Populaire ». 36, la naissance de l’espoir et des premières conquêtes sociales, Blum et son gouvernement, poussés par un mouvement de grèves générales sans précédent, créent les congés payés, permettant ainsi à des centaines de milliers d’ouvriers de connaître les joies des vacances au bord de la mer, ce moment historique fut le symbole de ce gouvernement, mais c’est avant tout grâce à la pression du mouvement de grève de mai et juin 36 que furent mises en place de telles conquêtes sociales. Il y eut aussi la semaine de 40 heures, la création des conventions collectives. Dès lors, le patronat choisit son camp et dès 39 entra dans une collaboration active avec l’occupant nazi. Comme l’écrivit François Mauriac : « Seule dans sa masse, la classe ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée ». La résistance composée de mouvements divers et variés, d’origines politiques différentes, ayant un seul but combattre les nazis et libérer la France de l’occupation, se constituèrent donc en Conseil National dans lequel toutes les branches furent représentées. USAP-CGT UNION SYNDICALE CGT DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE – HÔPITAUX DE PARIS BOURSE DU TRAVAIL - 3, RUE DU CHATEAU-D’EAU 75010 PARIS Tél : 01 42 08 82 14 - FAX : 01 42 45 79 51- e mail : [email protected] Ce Conseil National (CNR), créé en mai 1943, se mit immédiatement au travail pour construire son programme qui sera adopté en mars 1944, il s’agit de définir les mesures à prendre à court terme et à long terme. Véritable programme politique, basé sur la nationalisation des banques, de l’énergie, des transports ou encore la création de la sécurité sociale, toutes ces mesures seront mises en place dès la libération du pays. Le programme du CNR, véritable socle de notre modèle social, est aujourd’hui remis en cause par le MEDEF qui une fois de plus ne pense qu’à faire du profit, toujours plus de profit, remettant en cause en permanence notre sécurité sociale, préférant la capitalisation à la répartition, se plaignant de «charges sociales» trop élevées alors qu’il s’agit de cotisations sociales permettant de mettre en œuvre ce qui fonde le système de notre sécurité sociale : « Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins » Le MEDEF et son président Gattaz veulent le beurre, l’argent du beurre et le …, et rien ne les arrêtent dans leur volonté de casse des acquis et conquis sociaux poussant avec l’aide du gouvernement et des technocrates européens, les français à renoncer à tout ! Pour leur bien, naturellement ! Ainsi, après avoir obtenu 40 milliards pour la compétitivité, soi-disant en échange de la création d’un million d’emplois, aujourd’hui ils obtiennent la casse du code du travail. La loi Travail dite El Khomri qui vient d’être promulguée en plein été n’est autre que le rêve du patronat, qui une fois de plus obtient ce qu’il veut de ce gouvernement dit de gauche qui pièce par pièce démonte ce modèle social, héritage de nos anciens qui pour certains y ont laissé la vie. En déstructurant le code du travail, bouclier contre l’injustice sociale et socle de protection des salariés face aux patrons requins de la finance, ils n’ont qu’un objectif : engraisser les actionnaires et emmagasiner les profits. Cette vision de la société est loin de celle de nos anciens qui au contraire ont construit ce qu’ils imaginaient être une société plus juste et plus humaine permettant l’épanouissement de chacun par la prise en compte du plus grand nombre, mettant en avant le bien commun et le collectif au lieu de l’individualisme et le chacun pour soi. Les coups portés contre la sécu, le code du travail, le temps de travail, sont autant de coups portés à l’héritage de ceux du CNR. Non, Messieurs Valls et Gattaz vous n’êtes pas dignes de ceux tombés il y a 75 ans, le 22 octobre 1941, dans la carrière de Châteaubriant. Vous avez fait le choix de ne pas respecter la démocratie en usant du 49.3 pour faire passer une loi dont personne ne veut, vous prônez le dialogue social en passant en force soutenu par une organisation syndicale minoritaire. Aujourd’hui, au moment où, le ventre de la bête est encore fécond, les idées nauséabondes du FN progressent encore. Face au désespoir des français ne voyant pas venir le changement promis, la politique menée par ce gouvernement ne fait que creuser le fossé entre la politique et les citoyens, Le Pen creuse son USAP-CGT UNION SYNDICALE CGT DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE – HÔPITAUX DE PARIS BOURSE DU TRAVAIL - 3, RUE DU CHATEAU-D’EAU 75010 PARIS Tél : 01 42 08 82 14 - FAX : 01 42 45 79 51- e mail : [email protected] sillon et se sert de ce désespoir pour construire son programme populiste basé sur la haine de l’étranger. Le danger de voir arriver au pouvoir le parti raciste, xénophobe est grand, et il est encore temps de redonner de l’espoir aux français en changeant de cap, en mettant au cœur des préoccupations les services publics, en faisant le choix de l’emploi et non de l’austérité, en construisant la relance sur l’augmentation du pouvoir d’achat et non du gel des salaires et des traitements, bref en menant une vraie politique de progrès social. Voilà, comment être dignes de ceux qui sont tombés pour que vive la France, voilà comment construire un avenir en se basant sur le modèle social du C.N.R., modèle oh ! Combien, moderne dans son idée directrice. L’USAP-CGT, ses dirigeants, ses militants et adhérents sont à la fois les héritiers et les passeurs de mémoires de nos camarades tombés pour la France, tels Corentin Celton, secrétaire de la CGT des services publics parisiens dont l’Assistance Publique faisait partie, fusillé par les nazis après avoir été dénoncé par M. GAS, Directeur Général de l’A.P sous l’Occupation. Héritiers car nous mènerons partout la lutte pour défendre les conquis sociaux et nous serons forces de propositions pour les renforcer et en gagner de nouveaux. Passeurs de mémoires pour que chacun connaisse les horreurs de la guerre, pour que plus jamais le fascisme et le nazisme puissent renaître et propager la haine, l’obscurantisme et l’extermination des peuples. Pour que personne n’oublie ce que fut cette période sombre de notre histoire. Des français choisirent le parti nazi et participèrent à sa politique, en adhérant pleinement à ses idées et en les mettant en application telles la rafle du Vel d’hiv, les dénonciations à la gestapo, l’anticipation de la loi sur les juifs par le gouvernement de vichy furent autant de coup de poignards dans le dos du peuple de France. Passeurs de mémoire pour que personne ne dise : on ne savait pas ! Lucie Aubrac disait que « résister se conjugue toujours au présent », ces mots sont aujourd’hui notre leitmotiv, l’USAP-CGT dans le respect des valeurs de ceux qui ont construits le programme du CNR, résiste contre la casse des acquis et conquis sociaux. Au moment où nous élaborons ce texte, nous apprenons le décès de Georges Séguy, qui fut Secrétaire Général de la CGT, mais aussi résistant et déporté à 17 ans, homme de convictions et d’engagement. En 2013, il disait « il ne suffit pas de s’indigner, il faut s’engager ». Aujourd’hui encore ces mots résonnent, criants de réalisme, face aux passages en force de nos dirigeants, seul l’engagement dans la lutte pour défendre les acquis gagnés par nos camarades résistants pourra faire changer les choses, afin qu’ils ne soient pas morts en vain. USAP-CGT UNION SYNDICALE CGT DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE – HÔPITAUX DE PARIS BOURSE DU TRAVAIL - 3, RUE DU CHATEAU-D’EAU 75010 PARIS Tél : 01 42 08 82 14 - FAX : 01 42 45 79 51- e mail : [email protected]