FC Mulhouse : la parole est aux actes

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FC Mulhouse : la parole est aux actes
FOOTBALL
FC Mulhouse : la parole
est aux actes
Éliminés de la Coupe de France et malmenés par le président Dreyfus lors d’une
cinglante sortie médiatique, les joueurs du FC Mulhouse et leur coach Franck
Priou ont décidé de faire bloc pour tenter de donner une réponse sur le terrain, ce
soir (18 h) au stade de l’Ill face à Yzeure, la lanterne rouge.
L’entraîneur mulhousien Franck Priou assure conserver « toute sa confiance » en son
équipe, à l’heure de disputer ce soir un rendez-vous de la peur face à la lanterne rouge
Yzeure. Mais il affirme aussi qu’il ne fera plus aucun cadeau à ceux qui n’évoluent pas à leur
meilleur niveau. « Je n’ai plus le temps », dit-il.Photo L’Alsace/
Dire que Franck Priou n’a que très modérément apprécié les propos tenus par son
président Alain Dreyfus dans ces mêmes colonnes (nos éditions de mardi) tient de
l’euphémisme.
S’il assure avoir compris la « déception logique » de son supérieur hiérarchique,
suite à la cuisante élimination subie dimanche dernier face à une formation de DH
réunionnaise, le coach mulhousien explique en revanche avoir eu « un peu plus de
mal » quant à la « méthode employée » et à certaines critiques formulées à son
endroit.
Pour tout dire, le Provençal aurait préféré une explication de texte « entre quatre
murs ».
Ceux d’un vestiaire, par exemple, où le président se ferait très rare depuis le début
de saison.
Mais ce qui est fait est fait, et ce qui devra bien être dit un jour « le sera en temps
voulu » , promet le coach, bien conscient que le moment est malvenu pour se lancer
dans des polémiques vaines et stériles.
Aujourd’hui, l’urgence n’est effectivement pas de savoir qui a recruté qui durant l’été,
et qui devrait démissionner le premier, mais plutôt d’éviter au FCM de se retrouver
lanterne rouge du classement de CFA, ce soir aux alentours de 20 heures.
Malheureusement, la probabilité existe.
Un quatrième revers consécutif en championnat, tout à l’heure devant l’actuel plus
mauvais élève de la classe, Yzeure, enverrait pour de bon l’escadron mulhousien en
queue de peloton.
Avant de finir 2016 par deux déplacements à Andrézieux et Saint-Louis, le climat
n’en serait que plus pesant et tendu.
« Le genre de match où je peux faire des changements
au bout de dix minutes »
Le FCM ne joue certainement pas sa saison dans ce match de la peur.
Mais il risque gros.
Car la position dans laquelle il se trouve, autant au niveau comptable que sur le plan
psychologique, exige un sursaut immédiat.
Face à un adversaire qui n’a remporté qu’une seule rencontre depuis le début de
saison (le 2 septembre à Montceau), une nouvelle contre-performance entérinerait
l’idée d’une crise profonde.
Extra-sportive, mais pas seulement.
« On n’a plus le temps, on doit prendre des points, en convient Franck Priou.
Je ne vais pas cacher le fait que j’attends beaucoup de ce rendez-vous.
Je l’ai dit aux joueurs.
Certains savent qu’ils vont devoir très vite se remuer car c’est le genre de match où
je peux faire des changements au bout de dix minutes.
À partir de maintenant, celui qui ne jouera pas le jeu à fond s’éliminera de lui-même
et ira évoluer avec la réserve.
Les mecs sont face à leurs responsabilités.
Ils se sont enfin dit les choses dans l’intimité du vestiaire, il était temps.
Et je sais qu’ils se feront violence devant Yzeure.
Car, oui, je continue d’avoir confiance en eux.
Et je pense qu’ils ont aussi confiance en moi.
Car si je ressentais le contraire, je m’en irais. »
Reste désormais à passer des paroles aux actes, ce soir.
Et à faire oublier cette dernière terrible noyade au cœur de l’Océan Indien.
Dans l’absolu, faire mieux ne devrait pas être très compliqué, mais à savoir si cela
sera suffisant pour renouer enfin avec la victoire au stade de l’Ill, c’est une tout autre
question.
Pour l’occasion, le FCM comptera sur le retour de suspension de Mohamed
Hamzaoui, un de ces nombreux joueurs qui va devoir bien vite se montrer bien plus
convaincant qu’il ne l’a été jusque-là.
« Mais on doit tous faire mieux, reprend Priou. Et on doit surtout tirer tous ensemble
dans le même sens. Si sur le terrain au moins on pouvait y arriver… »
À bon entendeur.
Le groupe mulhousien : Kouakbi, Sommer (g) - M’Tir, Reichstadt, Moulin, Varsovie,
Karim, Bloch, Hamzaoui, Baur, Bouzenna, Kecha, N’Tame, Ouammou, Mayer,
Shaiek, Camara.
L’Alsace du samedi 10 décembre 2016 par Pierre CHATELUS.
CFA FC Mulhouse - Yzeure, ce soir (18h)
Football Stopper la dégringolade
Éjecté sans gloire de la Coupe de France, le FC Mulhouse a vu sa situation en
championnat devenir précaire suite à la mise à jour du calendrier.
La venue de la lanterne rouge Yzeure doit coïncider impérativement avec un
réveil brutal.
Le jeune Paul Mayer (balle au pied) essaie de se débrouiller tant bien que mal aux avant-postes.
La crise de l'hiver ?
Le FC Mulhouse a été l'une des victimes du week-end. Comme quelques clubs de L2 voire de CFA
qui ont dit adieu à la possibilité de recevoir une L1 ou le cas échéant de prolonger l'aventure en
Coupe de France en janvier.
La réalité du quotidien est terrible avec une régression au classement, tout proche de la dernière
place, sans parler de la colère du président Alain Dreyfus. L'entraîneur Franck Priou en a vu
d'autres.
« À part sur un plan financier, j'ai toujours déclaré que la compétition appartient aux joueurs.
Quand tu ne fais ce qu'il faut... »
Visiblement, le premier acte des Mulhousiens à Saint-Paul dimanche dernier a été soporifique.
La suite était sensiblement meilleure mais sans pour autant que le FCM parvienne à faire plier l'AS
Excelsior.
« On a passé quarante-cinq minutes difficiles avec une forte chaleur. On a été asphyxiés.
Nous avons été pitoyables, assène le coach.
J'ai changé de système mais je répète toujours la même chose, c'est devant que nous pêchons. »
Effectivement, les occasions de se montrer étaient rarissimes et l'absence de Mahamadou Diawara
a prouvé que l'équipe n'a pas en son sein de joueurs susceptibles de le suppléer.
Pas de renoncement
Le Provençal Franck Priou aime parler et ne se dérobe pas quand le bateau chavire.
« Je n'ai jamais voulu démissionner.
J'ai le droit de dire que les joueurs ont eu un manque d'implication aux entraînements.
Je ne me suis pas trompé. Je n'ai pas zappé la séance (d'entraînement du samedi à La Réunion).
C'est mon adjoint Marc Andrieux qui l'a dirigée.
Quand je dis que je suis fatigué et usé, c'était parce que je n'avais pas d'entraîneur-adjoint et de
préparateur physique.
Je ne suis pas parfait sinon je ne serai pas en CFA. Je ne lâcherai pas.
J'ai vécu de belles choses ici à Mulhouse. »
Le FC Mulhouse file un très mauvais coton.
Les occasions de se réjouir se comptent sur les doigts d'une main.
La tristesse s'est encore invitée dans le parcours du FC Mulhouse.
Un effectif extrêmement réduit prouve que les Haut-Rhinois ne sont pas armés pour contourner les
rudes obstacles du CFA. Cette équipe 2016-2017 n'a vraiment rien à avoir avec ses devancières.
Franck Priou en attend pourtant beaucoup. Surtout ce soir.
« Je veux des réponses. Une saison ne se joue pas aux tirs au but.
Les joueurs ont été touchés dans leur amour-propre. On s'est dit les choses.
Ce groupe vit très bien même trop bien. Il faut secouer les gars. »
Un danger imminent
Attention, les Auvergnats, qui sont la combinaison de l'AS Moulins et Yzeure, ferment la marche
mais n'en demeurent pas moins un rival.
Ils restent sur quatre scores de parité de rang dont un probant nul à Grenoble (2-2).
L'équipe de Stéphane Dief n'a plus perdu depuis le 15 octobre.
Elle viendra pour confirmer son renouveau et vendra chèrement sa peau.
Le FC Mulhouse, lui, ne doit plus calculer.
Le calendrier à venir avec les sorties à Andrézieux et Saint-Louis sera crucial.
N.S. pour les DNA du samedi 10 décembre 2016.