Les roms dans la lumière

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Les roms dans la lumière
Revue de presse
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© Dna, Lundi le 19 Octobre 2015
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neudorf Fête et rencontre au foyer protestant
Les roms dans la lumière
Qu'elles vivent à l'Espace Hoche, à l'Espace 16 ou impasse de l'Écluse, les familles roms
installées à Strasbourg sont rarement mises en lumière. Hier, au foyer protestant de Neudorf,
elles sont montées sur scène pour dire ce qu'elles font et ce qu'elles sont.
Ambiance guinguette très réussie au
foyer protestant, lors de la fête des
familles roms organisée hier dans le
cadre de la Journée mondiale de refus
de la misère.
« Aujourd'hui, on ne les cache pas. Elles sortent de
l'ombre et on leur donne une place ! » Bénévole référent
à la Croix-Rouge, Jean-Jacques Muller connaît bien les
36 familles roms - soit quelque 130 personnes - qui
vivent à l'Espace Hoche, ce « lieu d'intégration » ouvert
en 2013 au milieu de nulle part et à dix kilomètres de
tout, près du pont Pflimlin. Hier, un bus de 70 places a
été affrété pour leur permettre de participer à Neudorf à
la « Fête rencontre avec les familles roms » orchestrée
par la Ville et les associations (Horizon amitié, la CroixRouge, Lupovino, l'Association culturelle du foyer
protestant de Neudorf et la compagnie Villathéâtre).
Liza de Turckheim, elle, est chef de service d'Horizon
amitié à l'Espace 16, rue du Rempart, où vivent quelque
80 familles. Mais hier, elle s'était transformée en maquilleuse, pour la plus grande joie des enfants.
« Les familles ont pourtant fait beaucoup de chemin en presque deux ans »
Si l'Espace Hoche est souvent décrié - des tracts dénonçant sa situation et les conditions de vie qui
y règnent étaient d'ailleurs distribués à l'entrée -, « les familles ont pourtant fait beaucoup de
chemin en presque deux ans », explique Jean-Jacques Muller, qui estime à 40 % sur le camp « la
proportion des familles ou au moins un des deux travaille ». Avant, la plupart vivaient dans le
bidonville Saint-Gall, à Koenigshoffen. « Aujourd'hui, tous les enfants sont scolarisés », insiste
Alexis Ruffenach, le coordinateur de l'Espace Hoche, précisant que « cet été, 15 à 20 contrats de
travail, dont des CDI, ont été décrochés » ; reconnaissant toutefois que l'éloignement reste un
problème. Au point que la Croix-Rouge a dû mettre en place une navette... Et embaucher une
personne en contrat aidé comme chauffeur. Darius Circiu est arrivé là en 2014. « Avant, je dormais
dans une camionnette à l'Esplanade », explique celui qui tient désormais le volant. Lui est « très
content » d'avoir trouvé l'Espace Hoche, mais tout aussi heureux à la perspective de le quitter
bientôt. « Je visite un appartement la semaine prochaine à Cronenbourg », se réjouit le jeune
homme. Arrivé il y a un an avec sa femme et sa fille, Markocsan Gigel aussi vit à l'Espace Hoche.
Pour l'instant il ne travaille pas, mais suis une formation avec Lupovino. C'est son épouse, femme
de chambre, qui fait bouillir la marmite. Darius et Markocsan sont tout deux musiciens et ont joué l'un du piano, l'autre de l'accordéon - au cours de la soirée.
D'autres ont fait valoir leurs talents de cuisiniers. À l'image de Daniela, mariée et mère de trois
filles, ou de Ioan (au service), installés impasse de l'Écluse à l'Elsau au milieu d'une dizaine d'autres
caravanes. Eva Tockert, formatrice à Lupovino, les a sollicités pour proposer « sarmale », « chorba
» et autres spécialités - également concoctées par les habitants de l'Espace 16, de l'Espace Hoche et
du restaurant d'insertion Mosaïque.
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Sur les murs, en grand format, ce sont les portraits d'enfants scolarisés à l'école du Hohberg, pris
par Francis Gast, qui s'affichent. Sur scène, devant le consul général de Roumanie Sabin Pop et
l'adjointe à l'action sociale Marie-Dominique Dreyssé (entre autres), se succèdent les témoignages
saisis par le documentariste Edouard Bacher - qui a suivi les familles durant deux ans et dit avoir
été « impressionné par leur force, leur gentillesse et leur humanité » -, les chants en français, en
roumain ou en romani des enfants encadrés par Clara Weil, la restitution du travail théâtral «
Odyssée », mené par Chiara Villa, les musiques tziganes d'Europe de l'Est...
« En organisant cette fête, nous voulions montrer que les choses changent et que même si le chemin
est long, en deux ans, beaucoup de progrès ont été faits », défend le responsable de la Mission rom,
Jean-Claude Bournez. « Je voulais que, pour une fois, on parle des Roms en bien ». Pari réussi.
Valérie Walch
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