La Chine et les cadrans solaires

Transcription

La Chine et les cadrans solaires
quer la date de l'équinoxe, comme point de repère.
lemme.
Ainsi donc les Anciens, en observant autour de la
date prévue de l'équinoxe le mouvement de la tache lumineuse venant de l'oculus, pouvaient savoir
exactement quand celle-ci surviendrait. C'était une
preuve directe et assez précise, pour permettre le
début des travaux des champs chez les habitants
du Latium...
Au solstice d'hiver, lorsque le Soleil est très bas sur
l'horizon, la tache lumineuse tombe complètement
sur l'intrados (la surface intérieure de l'arc) de la
coupole; mais au solstice d'été à midi, elle se trouve
entièrement sur le sol. Lors des équinoxes, cette
tache se trouve exactement au-dessus du portail et
son bord inférieur coïncide avec le fil supérieur
d'une archidrave ( ) qui n'a aucune fonction statique, mais qui a été disposée uniquement pour indi-
Hadrien, en lat. Publius Aelius Hadrianus vécut de
76-138, et fut empereur de 117-138.
La Chine et les cadrans solaires
par André E. Bouchard
J'ai entendu beaucoup de choses sur la Chine.
Vous comprenez facilement qu'il ne m'est pas possible d'en faire un résumé satisfaisant... Mais aujourd'hui le prétexte en est facilité par le fait que j'ai
reçu des photos des cadrans solaires de la Cité Interdite de Pékin. Alors je me contenterai de réagir à
des affirmations d'un panneau bilingue (voir p. 11)
accompagnant ces cadrans. Et j'aimerais vous en
parler, en remontant dans l'histoire des cadrans solaires en Chine, grâce à l'aide de quelques auteurs…
Les auteurs ne s'entendent pas sur l'apparition et
l'utilisation des cadrans solaires en Chine... Les annales chinoises en font un instrument très ancien;
les auteurs contemporains, un cadran de conception relativement récente…
Comme la plupart des inventions humaines, y compris sans doute les plus importantes, il est impossible pour celle du cadran solaire de définir ni le lieu
d'origine, ni le nom de son inventeur. Ce que l'on
sait pourtant, c'est que l'apparition du gnomon (où
s'étend l'ombre du Soleil) a coïncidé avec les efforts
multiples, faisant suite aux nécessités humaines, de
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Le Gnomoniste
définir l'année, le mois, le jour et l'heure.
Nous trouvons ces préoccupations sous toutes les
latitudes, le long des siècles de la protohistoire, en
Chine comme en MesoAmérique, des civilisations
prédominantes aux populations culturellement plus faibles. Voilà pourquoi je m'intéresse aussi aux cadrans
de la Chine. Or la Cité Interdite est une belle illustration de la civilisation chinoise, fondée sur une
forte organisation sociale, centralisée et bureaucratique, avec une classe prédominante, celle des
mandarins qui assitent leur empereur. Le peuple est
absent!
Les mathématiques et l'astronomie faisaient la joie
des mandarins et de la cour. Des missionnaires et
savants astronomes du XVI-XVIIe siècles (les Matteo Ricci, Adam Schall von Bell et Ferdinand Verbiest ... ) auront été fascinés par la représentation
de la voûte céleste sur une surface plane...
Mais dans la tradition chinoise, en plus de l'astronomie, l'Univers est formé de souffles, où le principe
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Volume VII numéro 3, septembre 2000
suprême de l'ordre cosmique est le
Tao , qui se manifeste sous les aspects Yin et Yang, antagonistes et
contradictoires: la Nuit et le Jour,
l'obscurité et la lumière, le Froid et le
Chaud, la Terre et le Ciel, l'Homme
et la Femme, etc.
Cette Cité Interdite , palais impérial de Pékin, était
le domaine réservé de l'empereur et de sa cour, et
fut construite en 1406, restaurée au XVIIe et au
XIXe s.
drans solaires, une grosse horloge à sonnerie
(1798) et une clepsydre en bronze, exposée dans le
Palais de l'Union (le Hall Jiaotai), de fabrication récente (1746) (photo page ci-contre) mais de
conception ancienne. Cela renvoit à la fameuse
Horloge à eau de Sue Song (1020-1101).
Il s'agissait d'une véritable tour-horloge, construite
en 1090 pour les jardins du palais de K'aifeng, la
capitale de la dynastie Sung. La clepsydre de Song
était une tour d'une douzaine de mètres de haut qui
pesait plusieurs tonnes: sur son sommet se trouvait
C'est aujourd'hui un musée et un parc au coeur de
la ville. Elle expose au moins 4 cadrans...
Par contre, l'analyse sommaire des photos de ces
cadrans me montre une similitude (!) avec les cadrans polaires d'ici que je connais bien. Je n'aurai
donc pas à remonter à la Chine préhistorique, où la
régularisation des eaux du Fleuve Jaune fut un pro-
une sphère armillaire en bronze.
blème crucial pour toutes les dynasties, en même
temps que l'invention du calendrier chinois s'étendit
de 5000 à 2000 ans av. J.-C. Avec ces cadrans, j'ai
un témoignage " récent" de la culture chinoise, sans
doute plus facile à déchiffrer et à commenter.
Il m'a donc fallu lire les commentaires des autres
avant de faire les miens: en voici quelques-uns.
C'est un texte de Matteo Ricci (1552-1610), mathématicien, astronome et missionnaire jésuite en
Chine qui donne une idée de la réalité en Chine, à
cette époque, en parlant des horloges:
" jusqu'à aujourd'hui elles furent à eau et à feu,
avec certaines pépites odoriférantes, toutes faites
de la même grandeur; il en est encore qui sont
pourvues de roues actionnées par du sable; choses
qui en soi présentent force imperfections. Des solaires, ils n'ont que l'équinoxial mais ils ne savent
point le placer conformément aux lieux où ils les
posent".
Voilà un jugement sévère! Continuons plus avant.
Nous savons que la Cité Interdite renferme des caVolume VII numéro 3, septembre 2000
Dans la tour, il y avait un globe qui tournait en indiquant les étoiles visibles sur la voûte céleste... et la
colossale clepsydre était actionnée par une roue à
eau d'un diamètre de 3 mètres environ, assez semblable à celle des moulins... L'horloge a été détruite... et on ne trouva plus de trace de l'oeuvre de
Sue Song, jusqu'à ce que soit réimprimée en Occident, au XVIIIe siècle d'abord puis au cours du XIXe
siècle, une copie du manuscrit illustré contenant le
projet de clepsydre…
La tradition chinoise se perpétue donc avec la clepsydre suivante.
Voici celle du Palais de l'Union, dans la Cité Interdite. Son fonctionnement était simple: on emplissait
un récipient percé à la base avec un liquide qui prenait un certain temps à s'écouler. Le rapport entre la
capacité du récipient, sa forme et le diamètre de
l'orifice déterminait le temps total de vidage, alors
que la baisse progressive du niveau de l'eau indiquait les temps partiaux que l'on pouvait lire grâce à
des marques gravées à l'intérieur ou à l'extérieur du
récipient. Cette clepsydre-ci comprend 5 bassins
consécutifs (voir la photo de la page suivatne).
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Le Gnomoniste
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Que me disent encore les auteurs au
sujet des cadrans
solaires en Chine?
Regardons de plus
près cette dimension de la réalité…
Les écrits classiques ne mentionnent pas grand
chose de l'utilisation du gnomon à
Sumer, en Égypte
et en Chine. Ils
sont plus explicites, par contre, de
sa présence en
Grèce et à Rome.
Clepsydre à 5 bassins
Tous les historiens mentionnent, évidemment,
l'épisode de la Bible concernant le cadran solaire,
construit par Achaz (2e Roi, 20, 8-11), et le fameux
traité de Vitruve (29-23 av. J.-C). Mais une constatation s'impose dans mon survol historique: le gnomon commence à changer de nom et de forme selon les régions et les époques: il sera méridienne
solaire, clepsydre, sablier, horloge , de l'antiquité
au Moyen âge, et les heures deviendront multiples :
moyenne, solaire, synoptique, canonique, babylonienne, italienne, gallicane, britannique, astronomique... Je n'ai jamais encore rencontré l'heure " chinoise"! J'apprends bien que les horloges et les cadrans solaires ont été utilisés en Chine, voire
même insérés dans des décorations traditionnelles,
mais ils ne semblaient pas faire partie des objets
dignes d'attentions particulières dans le domaine
des automates, dont l'art est si hautement apprécié
par les Chinois. En outre, les légendes chinoises du
XIIIe siècle avant notre ère parlent déjà de l'utilisation du gnomon... (Horlogerie Ancienne, Revue de
l'Association française)
René R.J. Rohr, dans son livre "Les cadrans solaires "(1965), pp. 18-19
"De l'Égypte... mène à la Chine du XIe siècle av.
J.-C, ou d'après les vieux textes du pays, le gnomon servait communément d'instrument d'observation astronomique... Les mêmes sources révèlent d'autre part que l'on connaissait en Chine
depuis la plus haute antiquité le gnomon à
trou que les riverains de la Méditerranée ne
connaîtront que beaucoup plus tard et dont ils
ont alors attribué l'invention à l'astronome
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Le Gnomoniste
arabe Ibn Junis, qui vécut vers la fin du Xe
siècle... L'innovation consistait à munir le
sommet du gnomon d'un disque circulaire percé d'un trou rond. De cette façon, l'ombre présentait au sol une petite tache circulaire,
image du Soleil, dont il était facile de déterminer le centre. Enfin, à un moment donné, vers
500 avant J.-C. une ordonnance perscrivait
sous peine de sanctions sévères pour tous les
gnomons chinois une hauteur uniforme".
Selon Gérard Oudenot , à la suite de Rohr,
« les Chinois prétendent qu'ils employaient déjà
des cadrans à l'époque de l'empereur Yao, 24
siècles avant Jésus-Christ. Malheureusement,
l'existence de l'empereur Yao étant incertaine,
celle de l'existence de cadrans qu'il pouvait utiliser
l'est plus encore »
D'après Samuel Guye et Henri Michel, in " Mesure
du temps et de l'espace", Horloges, montres et instruments anciens, (1970) :
"La Chine, qui passe classiquement
pour
archimillénaire, mais dont la civilisation date
somme doute des mêmes siècles que le miracle
grec, la Chine n'avait de préoccupation que pour
l'agriculture, et son astronomie est axée sur la
connaissance du calendrier. De fait elle utilisait
des instruments de jade, fort simples, pour
déterminer la date de l'année et la date du labour.
Les fameux instruments de bronze qui font
l'orgueil des musées de Pékin et de Nankin ont été
construits au XIVe siècle sous la direction de
savants venus de Perse, et reconstruits au XVIIe
siècle par nos missionnaires jésuites." (p. 202).
Enfin, selon Gabriel Mandel , in "l'Horloge ", histoire de la mesure du temps, Celiv, Bergame
(1998), p. 20-21, nous retrouvons le commentaire
suivant:
Nous sommes également surpris de constater que
les Chinois, qui furent vraisemblablement les
premiers à élaborer les instruments pour la
prospection de la voûte céleste, s'intéressaient en
fait bien peu à l'écoulement des heures, ceci étant
probablement dû au fait que la hantise de l'heure
qui passe était loin de la conception des
fonctionnaires d'état, confucianistes ou taoïstes,
austèrement concentrés sur la pensée abstraite et
donc étrangers aux préoccupations contingentes,
tandis que la grande masse des paysans se basait
purement et simplement, comme en tout temps et
en tout lieu, sur le Soleil.
André E. Bouchard
Volume VII numéro 3, septembre 2000
Quelques-uns des cadrans
solaires de la Cité Interdite
décrira, au cours de la journée, un mouvement
régulier autour de lui; quelle que soit la date,
l'ombre du style-axe aura, pour une même heure,
la même direction. On pourra dès lors marquer,
sur une surface quelconque, les directions successives de l'ombre, d'heure en heure; ces lignes horaires resteront valables pendant toute l'année.
Considérons d'abord une surface perpendiculaire
au style-axe; cette surface sera parallèle au plan
de l'Équateur; le cadran en prendra le nom de
cadran équatorial. On l'appelle aussi cadran
équinoxial, parce que le Soleil, au jour de l'équinoxe, se déplace sur le plan de l'Équateur. Sur un
tel cadran, l'ombre progresse à vitesse constante,
et les traits qui marquent les heures sont équidistants... Évidemment, le cadran doit être orienté,
pour que son style-axe soit parallèle à l'axe terrestre. Si l'instrument est déplaçable, il doit être
muni d'une boussole..." .
in Guye et Michel (1970), op.cit. (p. 245).
Des exemples de cadrans
équinoxiaux qui correspondent
à la définition qui suit
Une petite surprise m'attendait: (voici la traduction
du texte anglais accompagnant le texte chinois)
Définition du cadran
équinoxial
Au XIIIe siècle, après la publication du Traité de
Sacrobosco, la notion du mouvement apparent du
Soleil autour de l'axe de la Terre se précisa. Cet
axe, comme on le sait, est dirigé vers le pôle céleste, l'Étoile polaire. Établissons une tige, un
style-axe orienté dans cette direction. Le Soleil
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"Un cadran solaire est un instrument (de mesure )
du temps inventé en Chine dans les temps tardifs.
Cet instrument était déjà populaire au temps des
dynasties de Qin et Han (221 av. J.-C. à 220
après J.-C.). Les cadrans dans le palais impérial
furent ajoutés aux temps des Ming (1368-1644)
et du début des Qing (1644-1911). Le cadran indique le temps sur un cadran gradué au moyen
d'une tige d'acier pointant vers le sud sur le dessus et vers le nord sur les dessous.(sic). Cette ombre bouge en suivant le mouvement du soleil dans
le ciel. Comme instrument de mesure du temps, le
cadran solaire est depuis longtemps tombé en désuétude. Mais il illustre la sagesse et la capacité
du peuple travailleur de l'ancienne Chine.".
Financée par la Fondation American Express
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Le Gnomoniste
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La Chine et les cadrans
solaires : une conclusion
J'aimerais conclure par trois commentaires. Ils vont
en fait discuter les affirmations que l'on retrouve sur
un des panneaux de la Cité Interdite de Pékin.
a) Les cadrans solaires auraient été inventés en
Chine;
Polaire, parfaitement visible au fond de cette sorte
de puits... Que les paysans Chinois aient connu
l'utilisation du gnomon ... c'est une chose; qu'ils
l'aient inventé, rien ne permet de l'affirmer actuellement!
b) Les cadrans de la Cité Interdite seraient des
cadrans équinoxiaux
b) les cadrans de la Cité Interdite seraint des cadrans équinoxiaux;
c) les paysans de l'ancienne Chine utilisaient les
gnomons avec sagesse et adresse.
a) Les cadrans solaires auraient été inventés en Chine
antique
Rien n'est moins sûr! Au
temps de Confucius (v.
551-479 avant J.-C.), la
Chine est une société
agricole. Or c'est la Perse
achéménide, héritière des
grandes civilisations de
Sumer, de Babylone et de
l'Assyrie, qui apparaît comme un creuset où s'amalgament les arts des diverses cultures. Avant les
conquêtes d'Alexandre, l'Empire achéménide est le
plus vaste du monde...
Et la Chine alors? Pas grand chose. C'est l'Asie Mineure et la Grèce qui sont au centre du monde exploré, tel que l'ont connu les géographes de l'Antiquité et tel que l'a décrit le célèbre historien Hérodote (v. 484 - v. 425 av. J.-C.). A Persépolis (la capitale fondée par Darius), les murs de la salle d'audience sont décorés d'une frise représentant le défilé de vingt-trois délégations apportant des offrandes
au roi à l'occasion des fêtes du Nouvel An, et témoigne de l'ampleur des échanges artistiques et du
cosmopolitisme de la Perse.
Pourtant l'archéologie commence à révéler les origines du commerce de la soie (Ve s. av. J.-C.)... Il
faut attendre la dysnatie des Qin (221-207) et celle
des Han (206-24) pour que l'on parle de l'utilisation
du gnomon... alors que la Grande pyramide de
Khéops (v. 2600 av. J.-C.) voit ses faces parfaitement orientées vers les points cardinaux et une galerie d'accès indiquant la direction exacte de l'Étoile
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Le Gnomoniste
Il est clair que dix et quinze siècles plus tard, la
Chine est un pays connu par le monde européen et
musulman. Les routes de la soie ont permis aux
Chinois de rentrer en contact avec tous les peuples
marchands du monde connu. Entre 700 et 1000, le
Japon se développe et emprunte l'écriture aux Chinois. La Chine connaîtra le développement de ses
Horloges à eau sous la dynastie des Song (9601127) en particulier. Mais en 1215, la prise de Pékin
par Gengis Khan
contribue à l'ouverture de la
Chine.
Celle-ci
restera traumatisée par le règne
des Mongols et
se méfiera du
prosélitisme
conquérant des
européens. Mais ce sont les échanges économiques et scientifiques qui permettent de comprendre
les types de cadrans de la Cité Interdite, comme les
décrivait Matteo Ricci (voir les timbres de la Chine
ci-dessus). Il ne suffit plus de se fier au Soleil. L'indicateur d'ombre doit être dirigé vers l'Étoile Polaire
avec un angle correspondant à la latitude du lieu...
les petits cadrans portatifs vont devenir des cadrans
utilisables partout. Dans la Cité Interdite, Le Grand
cadran solaire , du Palais impérial, est du temps
de la dynastie Qing. Mais contrairement à ce qu'affirme la traduction anglaise du panneau bilingue, la
tige qui pointe vers le nord est sur les dessus du
cadran , en non en-dessous ... Et il correspond
bien à la définition du cadran équinoxial.
c) Les paysans de l'ancienne Chine utilisaient les
gnomons avec sagesse et adresse
Grâce à Boorstin "Les découvreurs", (1983; 1986)
nous arrivons un peu mieux à comprendre la non-
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Volume VII numéro 3, septembre 2000
diffusion de l'horloge en Chine. On ne cherche pas
à connaître les heures, mais le calendrier!
Et la science du calendrier - de sa confection
comme de sa signification - était tenue secrète
par la volonté du pouvoir.
Chaque dynastie avait
son calendrier propre
pour la symboliser, la servir, la protéger. Entre le
IIIe siècle av. J.-C. et
1911 (la fin de la dynastie
mandchoue), furent publiés une centaine de calendriers différents identifiant une dynastie ou un
empereur... Et les empereurs réglementaient le
calendrier à la ronde des
saisons.
Et comme l'agriculture chinoise était tributaire de
l'irrigation, il fallait en connaître d'avance les rythmes des moussons et de la fonte des neiges. L'astronomie et l'astrologie deviennent avec
la science du calendrier des secrets
d'état...
Comment les gens du peuple, les
paysans et les travailleurs de l'ancienne Chine pouvaient-ils se sentir impliqués?
Toutefois, il est certainement de bon ton, pour l'Empire du milieu , ayant connu la révolution de 1949,
que l'on rappelle la sagesse et l'adresse du peuple
des travailleurs de l'ancienne Chine. Après tout, les
touristes de la Cité Interdite n'ont pas particulièrement accès à la vie des paysans...
Contrairement aux grandes civilisations aux prouesses technologiques étonnantes pour mesurer et
marquer le temps, nous avons affaire à des cadrans
solaires d'imitation... La Chine devait s'en tenir à
l'eau, au feu et au sable comme méthodes primitives de compter le temps. Elle empruntera ailleurs
les appareils qui donnent les heures égales, gardant son destin pour d'autres inventions…
Ma grande découverte concernant la Chine, je
la dois à Cécile Beurdeley, dans son livre fascinant "Sur les Routes de la Soie", le grand
voyage des objets d'art, le Seuil, Friboug, 1985,
ISBN 2.02.008663-8.
————————————————————–
L’influence chinoise sur la tradition occidentale:
Des cadrans polaires contemporains ( de type
équinoxial) d’inspiration arabe, très certainement; mais d’inspiration chinoise? Rien n’est
La fameuse horloge de Sue Song n'eût
jamais vu le jour si son constructeur
n'avait été un haut personnage du régime, autorisé
à sonder les astres pour le bénéfice de l'empereur.
Cela expliquerait pourquoi, en l'espace de quelques
années seulement, la merveille ainsi élaborée n'est
plus qu'une obscure légende... reste que ces
subtilités de cour étaient
bien loin des préoccupations du paysan. Le
peuple n'était pas censé
aborder aux rivages secrets de l'astrologie
d'État, ni profiter des informations fournies par
les instruments calendaires.
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un cadran de Drummondville (Québec)
moins sûr!
un cadran de l'Université du Colorado
(USA)
Il existe aussi un autre cadran semblable à ces deux-ci, à Medicine Hat,
en Alberta.
Ne paraissent-ils pas comme des jumeaux de
celui de la Cité Interdite de la Capitale chinoise?
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