De ce bon temps en la supérette Codec… - beaumont-les

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De ce bon temps en la supérette Codec… - beaumont-les
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De ce temps de proximité en la supérette Codec…
Au regard historique et quelque part distingué
de notre éternelle vieille France, l’année 1981 restera dans nos mémoires comme celle…Au
cours de laquelle Jacques Lang initia la toute première fête de la musique ; Georges Brassens
décéda ; Se chanta la chanson sur les lacs du Connemara ; Vit la Grèce adhérer à la Communauté
Economique Européenne ; Arriver en France le feuilleton Dallas ; Voir François Mitterrand élu
Président de a République Française en effectuant sa visite au Panthéon ; Voir Le pape Jean-Paul
II subir un attentat ; Assister au mariage du Prince Charles avec Lady D ; Voir le tableau de
Picasso « Guernica » revenir en Espagne. Et puis, supérieure importance, prendre acte de
l’abolition de la peine de mort en France. Pourtant au regard de notre village de Beaumont, ce
fut une année voyant s’édifier le lotissement social locatif du « Clos de Moraye ».
Ce fut de ce temps pendant lequel n’existaient
pas encore les grandes enseignes Intermarché à Valence ni même U à Beaumont. Le monde du
petit alimentaire de tous les jours, au plan de notre village était à la supérette de quartier et même
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intra muros. En nos murs, deux petites mais respectables épiceries de quartier donnaient
satisfaction à la clientèle locale. Le « Coop » de la grande rue et le « Minigro » de la place du
Rasset. Alors, le gisement de clientèle situé à proximité du « Hameau des Cros » et du « Clos
de Moraye » représentait au regard de la conception de l’habitat, dessiné par les concepteurs de
ce nouveau lotissement locatif…Comme un potentiel de clientèle de quartier, en soi une richesse
globale à exploiter. Alors fut créée une supérette de quartier nommée « le Codec » devenant par
la suite le point « Coccinelle ». Elle fut installée dans le corps de bâtiments destiné aux services.
Ce même édifice accordant à l’autre extrémité, sa place à la salle Georges Brassens et à d’autres
boutiques ou bien des locaux pour professions libérales.
Cette supérette satisfaisait la bonne clientèle de
quartier. Pour tout le monde, c’était « le petit Codec ». L’on y accédait par la place Hélène
Grail. Cette enceinte douce et agréable était ni plus ni moins qu’une épicerie de grande
proximité et détaillante, avec son rayon boucherie et légumier et aussi traiteur. Se trouvaient
disponibles dans ses étalages, tous les produits épiciers traditionnels, de première nécessité
familiale. Et c’était un plaisir de retrouver au fil des jours, les exploitants avec qui chacun
sympathisait facilement, avec qui l’on échangeait des mots agréables et de bons contacts dans un
rapport humain épicier - client très agréable et satisfaisant. A Beaumont, c’était alors pour les
quelques 2500 habitants de la bourgade, la seule occasion de profiter d’un choix satisfaisant et
des prix presque comparables à ceux pratiqués dans les grandes surfaces de Valence : Une
opportunité commerciale pourtant qui n’était appelée à être pérennisée.
En effet, le contexte de commercialité devait
être favorable à la création du Centre Commercial des Pins avec sa kyrielle de commerces
contigus. C’était l’émergence d’un nouveau certain centre de gravité de la commune. Le Codec
eut alors une part amoindrie de marché, ce qui signifia sa fermeture qui ne tarda pas à intervenir.
Et puis, la municipalité prenait acte de cette disparition. Elle fit en sorte de récupérer auprès de
la société d’HLM, les locaux de cette supérette pour créer une autre salle de quartier. Elle fut
aménagée en partie par les employés communaux et le conseil municipal était amené à décider
de la dénommer « Salle Jacques Brel » : Un clin d’œil à un autre lieu de rencontre «
Salle Georges Brassens ». La suite de cette dénomination fit en sorte aussi qu’une imposante
photographie mettait en évidence le poète chanteur. Elle fut installée sur un mur de la salle, une
belle et inventive photographie très allégorique de son immense talent musicien et poétique.
Jacques Brel dont le profil enrichit désormais cette salle qui servit en son temps et
corollairement de salle de vote.
Il en alla ainsi de cette supérette Codec et
Coccinelle après. En peu d’années seulement, ce créneau commercial prit toute sa pertinence et
puis disparut au détriment des exploitants eux-mêmes. Etant entendu qu’à cette époque apparut à
Valence et dans la direction de Beaumont, la grande surface Intermarché…Ce qui aussi eut une
incidence collatérale sur la disparition de cette supérette. Au demeurant ce fut une épicerie de
quartier fort appréciée et même regrettée. Les exploitants se présentaient comme très chaleureux
et conviviaux. Il était doux et agréable d’aller y effectuer ses courses du jour. Pourtant cette
enseigne de Codec trouvait en ces lieux une exiguïté spatiale ne permettant pas une éventuelle
extension. Le jeune exploitant dont le père gérait aussi une autre épicerie à Valence, avait su
tisser des liens étroits de commercialité dont sa clientèle fidélisée lui en était reconnaissante. Ce
fut une phase évolutive et déterminante de la disparition de toutes les petites épiceries à
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Beaumont en Valentinois à l’inéluctable profit des grandes surfaces généralistes. Certainement
ce fut une petite mort, une concentration de structures commerciales fortes et importantes. Ainsi
en allait la proximité des courses alimentaires de « Madame Tout le Monde » habitant en
l’entour. Une phase laissant la place à des grosses structures forcément au détriment des petites.
Ce fut tout le sens d’une évolution peut-être pertinente à tout le moins réaliste et même par un
certain côté, impitoyable…
De ce temps de proximité en la supérette Codec…
Jean d’Orfeuille

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