voir Biographie complète de Joan Miró

Transcription

voir Biographie complète de Joan Miró
Joan Miró
1
Joan Miró
Joan Miró
Joan Miró photographié par Carl van Vechten le 13 juin 1935, à Barcelone.
Données clés
Nom de naissance
Naissance
Décès
Joan Miró i Ferrà
20 avril 1893
Barcelone, Catalogne, Espagne
25 décembre 1983 (à 90 ans)
Palma de Majorque, Baléares, Espagne
Activités
Peinture, sculpture, céramique, peinture murale, gravure
Maîtres
Modest Urgell, Josep Pascó
Élèves
Arshile Gorky
Mouvement artistique Surréalisme
Influencé par
dadaïsme, cubisme et fauvisme
Récompenses
Prix de l’imprimé à la Biennale de Venise (1954),
Prix de la Fondation Guggenheim (1959)
Chevalier de la Légion d'honneur (1962)
Prix Carnegie (en) de peinture (1966)
Docteur honoris causa à l'université Harvard (1968)
Médaille d'or de la generalitat de Catalogne (1978)
Docteur honoris causa à l'Université de Barcelone
(1979)
Médaille d'or du ministère de la Culture espagnol (1980)
Joan Miró (Joan Miró i Ferrà en catalan, 20 avril 1893, Barcelone—25 décembre 1983, Palma de Majorque —
Espagne) est un peintre, sculpteur, graveur et céramiste. De nationalité espagnole, Joan Miró se définit comme
catalan international[1]. C'est l'un des principaux représentants du mouvement surréaliste.
Son œuvre reflète son attrait pour le subconscient, pour « l'esprit enfantin », et pour son pays. À ses débuts, il montre
de fortes influences fauvistes, cubistes et expressionnistes, avant d'évoluer vers une peinture plane avec un certain
Joan Miró
côté naïf. Le tableau intitulé La Ferme, peint en 1920, est l'une des toiles les plus connues de cette époque.
À partir de son départ pour Paris, son œuvre devient plus onirique, ce qui correspond aux grandes lignes du
mouvement surréaliste auquel il adhère. Dans de nombreux entretiens et écrits des années 1930, Miró manifeste son
désir d'abandonner les méthodes conventionnelles de la peinture, pour — selon ses propres mots — « les tuer, les
assassiner ou les violer », favorisant ainsi une forme d'expression contemporaine. Il ne veut se plier à aucune
exigence, ni à celles de l'esthétique et de ses méthodes, ni à celles du surréalisme.
En son honneur a été fondée à Barcelone la « Fondation Joan-Miró », en 1975. C'est un centre culturel et artistique
dévolu à la présentation des nouvelles tendances de l'art contemporain. Elle est initialement alimentée par un
important fond offert par le maître. D'autres lieux possèdent d'importantes collections d'œuvres de Miró, comme la
Fondation Pilar et Joan Miró de Palma de Majorque, le Musée national d'art moderne de Paris, le musée d'art
moderne de Lille et le Museum of Modern Art de New York.
Biographie
Enfance et études (1893-1918)
Joan Miró, ou Joan Miró Ferrà est né le 20 avril 1893 dans un passage proche de la plaça Reial de Barcelone. Son
père, Miquel Miró i Adzeries, fils d'un forgeron de Cornudella, est orfèvre et possède une bijouterie-horlogerie. Il
fait la rencontre de Dolorès Ferrà i Oromí, la fille d'un ébéniste de Majorque avec laquelle il se marie[2]. Le couple
s'établit dans la rue du crédit à Barcelone, où naissent par la suite leurs deux enfants, Joan et Dolorès[3]. Joan
commence à dessiner dès l'âge de huit ans.
Miró respecte le vœu de son père et commence par étudier le commerce à partir de 1907 pour avoir une bonne
formation et réussir à être « quelqu'un dans la vie ». Cependant, il abandonne ces études pour s'inscrire, la même
année, à l'École des beaux-arts de La Llotja. Joan y suit des cours du soir, notamment ceux de Modest Urgell et de
Josep Pascó. Les dessins de 1907 conservés à la Fondation Joan-Miró sont empreints de l'influence du premier.
D'autres dessins du maître exécutés peu avant sa mort portent la mention « en souvenir de Modest Urgell » et
résument la profonde affection de Miró envers son professeur. Il reste également des dessins de l'époque où Miró
reçoit les cours de Josep Pascó, professeur d'arts décoratifs de l'époque moderniste. On y trouve par exemple les
dessins d'un paon et d'un serpent. Miró apprend de ce professeur la simplicité de l'expression et les tendances
artistiques à la mode,[4].
À dix-sept ans, Miró travaille durant deux ans comme commis dans un magasin de denrées coloniales, jusqu'à ce
qu'en 1911 il contracte le typhus et soit obligé de se retirer dans une ferme de famille, à Mont-roig del Camp, dans
les environs de Tarragone. Il y prend conscience de son attachement à la terre catalane.
Il rentre ensuite, en 1911, à l'École d'Art tenue par l'architecte baroque Francisco Galli, à Barcelone, avec la ferme
résolution d'être peintre. Malgré des réticences, son père appuie sa vocation. Il y demeure trois ans durant puis
fréquente l'Académie libre du Cercle Saint-Luc, y dessinant d'après modèles nus jusqu'en 1918. En 1912, il intègre
donc l'académie d'art dirigée par Francesc d'Assís Galí i Fabra, et y découvre les dernières tendances artistiques
européennes. Il assiste à ses cours jusqu'à la fermeture du centre en 1915. En parallèle, Miró suit les enseignements
du Cercle artistique de Saint-Luc où il apprend le dessin d'après nature. Il y rencontre Josep Francesc Ràfols,
Sebastià Gasch, Enric Cristòfor Ricart et Josep Llorens i Artigas avec qui il constitue le groupe artistique intitulé «
Groupe Courbet »[5], qui se fait connaître le 28 février 1918 en apparaissant dans un encart du journal « la publicité
».
Miró découvre la peinture moderne à la galerie Dalmau de Barcelone, qui expose depuis 1912 des peintures
impressionnistes, fauvistes et cubistes. En 1915, il décide de s'installer dans un atelier, qu'il partage avec son ami
Ricart. Il fait la rencontre de Picabia deux ans plus tard.
2
Joan Miró
3
Premières expositions puis notoriété (1918-1923)
Premières œuvres
Les galeries Dalmau de Barcelone accueillent la première exposition
individuelle de Joan Miró du 16 février au 3 mars 1918. Le peintre
catalan est exposé parmi d'autres artistes d'influences diverses.
L'exposition regroupe soixante-quatorze œuvres, paysages, natures
mortes et portraits. Ses premières peintures dénotent une influence
claire de la tendance postimpressionniste française, du fauvisme et du
cubisme. Les toiles de 1917 Ciurana, le village et Ciurana, l'église
montrent une proximité avec les couleurs de Van Gogh et les paysages
de Cézanne, le tout renforcé par une palette sombre.
L'une des toiles de cette époque qui attire le plus l'attention est
Nord-Sud, du nom d'une revue française de 1917 dans laquelle Pierre
Reverdy écrit à propos du cubisme. Dans cette œuvre, Miró mêle des
traits de Cézanne avec des symboles peints à la façon des cubistes Juan
Gris et Pablo Picasso. La toile Portrait de V. Nubiola annonce la fusion
Grande maternité, bronze (San Francisco)
[6]
du cubisme avec d'agressives couleurs fauves . Durant ce même
printemps 1917, Miró expose au Cercle artistique de Saint-Luc avec les membres du « Groupe Courbet »[7].
Miró continue pendant des années à passer ses étés à Mont-roig, comme il en avait l'habitude. Il abandonne là-bas les
couleurs et les formes dures utilisées jusqu'alors pour les remplacer par d'autres plus subtiles. Il explique cette
démarche dans une lettre du 16 juillet 1918 à son ami Ricart :
« Pas de simplifications ni d’abstractions. En ce moment je ne m’intéresse qu’à la calligraphie d’un arbre ou
d’un toit, feuille par feuille, branche par branche, herbe par herbe, tuile par tuile. Ceci ne veut pas dire que ces
paysages deviendront cubistes ou rageusement synthétiques. Après, on verra. Ce que je me propose de faire est
de travailler longtemps sur les toiles et de les achever autant que possible. À la fin de la saison et après avoir
tant travaillé, peu importe si j'ai peu de toiles. L'hiver prochain, messieurs les critiques continueront à dire que
je persiste dans ma désorientation. »
— Joan Miró,
Dans les paysages peints à cette époque Miró use d'un vocabulaire nouveau fait d'iconographie et de symboles
méticuleusement sélectionnés et organisés. Par exemple, dans les Vignes et oliviers de Mont-roig, les racines qui sont
dessinées sous la terre et qui sont complètement individualisées représentent une connexion physique avec la terre.
Paris puis La Ferme (1921-1922)
Article détaillé : La Ferme (peinture).
Miró entreprend en 1919 son premier voyage à Paris. Ce n'est alors qu'un simple voyage[8] mais le peintre se fixe
durablement dans la capitale française au début des années 1920[9]. Après avoir logé quelque temps à l'hôtel Namur,
rue Delambre, puis dans un meublé de la rue Berthollet, le sculpteur Pablo Gargallo[10] l'aide à trouver un atelier au
45, rue Blomet, où il peut déposer ses tableaux. En 1922, Jean Dubuffet lui laisse son appartement rue
Gay-Lussac[11]. Au 45 rue Blomet, Miró rencontre des peintres et des écrivains qui deviennent ses amis : André
Masson, Max Jacob, Antonin Artaud. L'atelier devient un creuset effervescent où s'élaborent un nouveau langage et
une nouvelle sensibilité. Miró y retrouve Michel Leiris et Armand Salacrou. L'atelier est situé à quelques centaines
de mètres de la rue du Château où habitent Yves Tanguy, Marcel Duhamel et Jacques Prévert. Les deux groupes se
rencontrent souvent et nouent des amitiés chaleureuses. La plupart d'entre eux rejoindront le surréalisme. « La rue
Blomet, c'est un lieu, un moment décisif pour moi. J'y ai découvert tout ce que je suis, tout ce que je deviendrai.
Joan Miró
4
C'était le trait d'union entre le Montmartre des surréalistes, et les « attardés » de la rive gauche. »
Miró ne retourne en Espagne que durant les périodes estivales. Il rencontre des membres du mouvement « Dada » et
retrouve Picasso qu'il avait connu à Barcelone. Il se lie d'amitié avec les poètes Pierre Reverdy, Max Jacob et Tristan
Tzara. En 1921 a lieu sa première exposition parisienne à la galerie La Licorne, préfacée par Maurice Raynal. Avec
cette exposition s'achève sa période dite « réaliste ».
De 1921 à 1922, Miró travaille sur La Ferme qui est l'œuvre principale de cette époque dite « détailliste ».
Commencée à Mont-roig, achevée à Paris, ce tableau contient en germe toutes les possibilités que le peintre reprend
par la suite en les infléchissant vers le fantastique. C'est une œuvre de base, une œuvre clé, synthèse de toute une
période. La relation mythique maintenue par le maître avec la terre est résumée par cette toile qui représente la ferme
de sa famille de Mont-roig. Il sépare le graphisme au caractère ingénu et réaliste des objets, les animaux
domestiques, les plantes avec lesquelles l'être humain travaille, et les objets quotidiens de l'homme. Tout est étudié
dans le moindre détail dans ce qu'on appelle la « calligraphie miróniène » et qui est le point de départ du surréalisme
de Miró dans les années suivantes[12]. Les dernières œuvres de sa période « réaliste » sont terminée dès 1923 : La
Fermière, Fleurs et papillon, La Lampe à Carbure, l'Épi de blé, Grill et lampe à carbure[13]
Une fois La Ferme achevée, l'auteur décide de la vendre pour des motifs économiques. Léonce Rosenberg, qui
s'occupe des toiles de Pablo Picasso, accepte de la prendre en dépôt. Après quelque temps, et devant l'insistance de
Miró, le galeriste propose au peintre de partager l'œuvre en toiles plus petites pour faciliter sa commercialisation.
Miró furieux récupère la peinture à son atelier avant de la confier à Jacques Viot de la galerie Pierre. Celui-ci la vend
à l'écrivain américain Ernest Hemingway pour 5 000 francs[14].
Le Surréalisme (1923-1930)
Rencontres à Paris
Oiseau lunaire Madrid (1966).
À Paris, en 1924, l'artiste rencontre des poètes surréalistes, dont Louis
Aragon, André Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, animateurs de
la revue Littérature, et créateurs, en 1924, du surréalisme[15]. Miró est
cordialement introduit dans le groupe[16]. Breton définit le surréalisme
par rapport à la peinture comme « une vacance totale, une crise absolue
du modèle ». Le modèle ancien, pris dans le monde extérieur n'est plus
et ne peut plus être. Celui qui va lui succéder, pris dans le monde
intérieur, n'est pas encore découvert[17].
À cette époque Miró vit une crise personnelle. La réalité extérieure ne
l'inspire plus. Il doit maintenant lutter contre le réalisme, la tradition, la convention, l'académisme et le cubisme et se
frayer un chemin personnel au-delà de Duchamp et de Picabia pour inventer un langage nouveau. La présence d'amis
sûrs et engagés dans la même aventure que lui hâte la rupture décisive qu'il est en train de provoquer. Miró signe à
leurs côtés le manifeste du surréalisme. André Breton affirme ainsi que Miró est « le plus surréaliste d'entre nous ».
Durant cette période, le maître abandonne son style détailliste. Il travaille à la synthèse des éléments magiques déjà
présents dans ses travaux antérieurs. Pendant l'été 1924, il affine sa schématisation des formes, avec notamment le
Paysage catalan (également titré : le Chasseur) où sa peinture devient de plus en plus géométrique. On y retrouve
des formes simples : le disque, le cône, l'équerre et le triangle[18]. Il réduit l'objet à une ligne qui peut être droite,
courbe ou pointillée. Son « lyrisme spontané de la ligne vivante, avec une progressive intrusion dans le merveilleux
», aboutit ainsi à l'idéogramme dans un espace irréaliste[19] et à ces « tableaux à déchiffrer » à partir desquels Miró
aborde la série « que par commodité nous appellerons les fonds gris[20] », et dont la Pastorale, la Lampe espagnole,
Portrait de Mademoiselle K , la Famille, et la Danseuse espagnole, font partie[21].
Pour André Breton, Miró constitue une recrue de choix pour le mouvement surréaliste.
Joan Miró
5
« L'entrée tumultueuse de Miró en 1924 marque une date importante de l'art surréaliste. Miró (…) franchit d'un
bond les derniers barrages qui pouvaient encore faire obstacle à la totale spontanéité de l'expression. À partir
de là, sa production atteste d'une liberté qui n'a pas été dépassée. On peut avancer que son influence sur
Picasso, qui rallie le surréalisme deux ans plus tard, a été en grande partie déterminante[22]. »
Miró trouve dans l'inconscient et dans l'onirisme — matériaux offerts par les techniques surréalistes — l'inspiration
de ses futures œuvres. Ces tendances apparaissent dans Le Champ de Llaurat notamment. C'est une allusion à La
Ferme dans laquelle sont ajoutés des éléments surréalistes tels qu'un œil et une oreille à côté d'un arbre. À la même
époque, on note le synthétisme de la description du personnage de la toile Tête fumante.
Du 12 au 27 juin 1925 a lieu une exposition à la galerie Pierre où Miró présente 16 peintures et 15 dessins. Tous les
représentants du groupe surréaliste signent une invitation à l'exposition. Benjamin Péret préface son exposition
personnelle, à la galerie Pierre Loeb de Paris. D'autres peintres surréalistes y exposent parmi lesquels Paul Klee, dont
les toiles impressionnent Miró. Fait rare à cette époque, l'inauguration a lieu à minuit, pendant qu'à l'extérieur, un
orchestre invité par Picasso joue une sardane. Des files d'attente se forment à l'entrée. Les ventes et les critiques sont
très favorables à Miró[23].
En 1926, Joan Miró collabore avec Max Ernst pour la pièce Roméo et Juliette de Serge de Diaghilev par les Ballets
russes. La première a lieu le 4 mai 1926 à Monte-Carlo et est jouée le 18 mai au théâtre Sarah Bernhardt de Paris. La
rumeur court que la pièce altère les pensées des surréalistes et des communistes. Un mouvement se développe pour
le boycott du « bourgeois » Diaghilev et des « traîtres » Ernst et Miró. La première représentation se fait sous les
sifflets et sous une pluie de feuilles rouges ; Louis Aragon et André Breton signent un texte de protestation contre la
pièce. Cependant, les faits s'arrêtent là, et peu après la revue La Révolution Surréaliste éditée par Breton continue à
publier les œuvres des artistes[24]. Dès cette année, Miró fait partie des artistes montrés en permanence à la Galerie
Surréaliste.
L'œuvre surréaliste Carnaval d'Arlequin (1925)
Article détaillé : Le Carnaval d'Arlequin.
Une des plus intéressantes peintures de cette période est sans doute le
Carnaval d'Arlequin (1925). C'est une toile totalement surréaliste qui
obtient un grand succès à l'exposition collective « Peinture surréaliste »
de la galerie Pierre (Paris). Elle est exposée à côté d'œuvres de Giorgio
de Chirico, Paul Klee, Man Ray, Pablo Picasso et Max Ernst.
Cette peinture est considérée comme étant l'apogée de la période
surréaliste de Joan Miró. Réalisée de 1924 à 1925, le maître l'exécute à
une époque de sa vie économiquement difficile où il souffre, entre
autres, de pénurie alimentaire et à laquelle le thème de l'œuvre est lié :
Sculpture de Joan Miró au musée en plein air de
Hakone au Japon
« J'ai essayé de traduire les hallucinations que la faim produisait.
Je ne peignais pas ce que je voyais en rêve, comme diraient
aujourd'hui Breton et les siens, mais ce que la faim produisait : une forme de transe ressemblant à ce que
ressentent les orientaux »
— Joan Miró
Les personnages principaux de la composition picturale sont un automate qui joue de la guitare et un arlequin avec
de grandes moustaches. On note également de nombreux détails d'imagination répartis sur toute la toile : un oiseau
aux ailes bleues sorties d'un œuf, un couple de chats jouant avec une pelote de laine, un poisson volant, un insecte
qui sort d'un dé, une échelle avec une grande oreille, et, sur la partie supérieure droite, on voit au travers d'une
fenêtre une forme conique supposée représenter la tour Eiffel.
Joan Miró
En 1938, Miró écrit un petit texte poétique sur cette toile : « Les écheveaux de fils défaits par les chats vêtus en
arlequin s'enroulent et en poignardant mes entrailles… ». La toile se trouve actuellement dans la collection
Albright-Knox Art Gallery à Buffalo (New York, États-Unis)[25].
La série des Intérieurs hollandais (1928)
Article détaillé : Intérieurs hollandais (Miró).
Miró réalise pour la première fois en 1927 une illustration pour le livre Gertrudis, du poète Josep Vicenç Foix. Il
déménage dans un studio plus grand, rue Tourlaque où il retrouve certains de ses amis, tels Max Ernst et Paul Éluard,
et rencontre Pierre Bonnard, René Magritte et Jean Arp. Il s'initie au jeu du « cadavre exquis » surréaliste. En 1928,
Miró se rend en Belgique et aux Pays-Bas où il visite les principaux musées de ces pays. Il est impressionné par
Vermeer et les peintres du XVIIIe siècle. L'artiste achète des cartes postales colorées de ces toiles. Lors de son retour
à Paris, Miró travaille sur une série connue sous le nom d’Intérieurs hollandais. Il réalise de nombreux dessins et
ébauches avant de peindre son Intérieur hollandais I, inspirée du Joueur de luth d'Hendrick Martensz Sorgh, puis
Intérieur hollandais II d'après Jan Havicksz Steen. Dans cette série Miró abandonne la peinture de ses rêves
surréalistes. Il utilise des espaces vides aux graphismes soignés et renoue avec la perspective et les formes
analysées[26].
La série des Portraits imaginaires peinte entre 1928 et 1929 est très similaire aux Intérieurs hollandais. L'artiste
prend également pour point de départ des peintures déjà existantes. Ses toiles Portrait de madame Mills en 1750,
Portrait de femme en 1820, La Fornarina sont clairement inspirées des toiles homonymes de George Engleheart,
John Constable et Raphaël respectivement.
La quatrième toile de la série provient d'une publicité pour un moteur Diesel. Miró réalise une métamorphose de la
réclame qu'il termine en figure féminine nommée La Reine Louise de Prusse. Il se sert dans ce cas de la toile non
pour réinterpréter une œuvre existante, mais comme point de départ d'une analyse des formes pures qui s'achève avec
les personnages miróniens. L'évolution du procédé au fil des peintures peut être développée par une analyse des
ébauches conservées à la Fondation Miró et au Museum of Modern Art[27]. Peu après, en 1929, 1929 Miró présente
le jeune Salvador Dalí au groupe des surréalistes.
Miró épouse Pilar Juncosa (1904-1995) à Palma de Majorque le 12 octobre 1929 et s'installe à Paris dans un local
suffisamment grand pour accueillir l'appartement du couple et l'atelier du peintre. Leur fille naît en 1930. Commence
alors pour lui une période de réflexion et de remise en cause. Il tente de dépasser ce qui a fait le prestige de ses toiles
: la couleur vive et le dessin géométrique.
6
Joan Miró
7
Rupture avec le surréalisme (1930-1937)
Miró en marge
Personnage gothique (Palma de
Majorque).
De 1928 à 1930, les dissensions dans le groupe des surréalistes se font chaque
fois plus évidentes, non seulement du point de vue artistique, mais également du
point de vue politique. Miró prend peu à peu ses distances avec le mouvement.
Bien qu'il en accepte les principes esthétiques, il s'éloigne des manifestations et
événements. À ce titre, une réunion du groupe surréaliste au Bar du château le
11 mars 1929 est particulièrement notable. Alors qu'à cette date Breton est déjà
adhérent au parti communiste, la discussion s'ouvre autour du destin de Léon
Trotsky mais évolue rapidement et oblige chacun des participants à clarifier ses
positions[28]. Certains s'opposent à une action commune fondée sur un
programme de Breton. Parmi eux on compte Miró, Michel Leiris, Georges
Bataille et André Masson. Entre la position de Karl Marx d'un côté, qui propose
de « transformer le monde » par la politique, et d'un autre côté celle de Rimbaud
qui est de « changer de vie » par la poésie, Miró choisit la seconde. Il veut lutter
avec la peinture.
En réponse aux critiques d'André Breton assurant qu'après la Fornarina et Portrait d'une dame en 1820, le peintre
est « ce voyageur tellement pressé qu'il ne sait pas où il va[29]. », Miró déclare vouloir « assassiner la peinture ». La
formule est publiée sous la signature de Tériade qui l'a recueillie au cours d'un entretien avec Miró pour le journal
L'Intransigeant du 7 avril 1930, dans une chronique violemment hostile au surréalisme[30].
Georges Hugnet explique que Miró ne peut se défendre qu'avec sa propre arme, la peinture : « Oui, Miró a voulu
assassiner la peinture, il l'a assassinée avec des moyens plastiques, par un art plastique qui est l'un des plus expressifs
de notre temps. Il l'a assassinée, peut-être, parce qu'il ne voulait pas s'astreindre à ses exigences, à ses esthétiques, à
un programme trop étroit pour donner vie a ses aspirations ».
Après une exposition personnelle aux États-Unis, il dévoile ses premiers collages préfacés par Aragon, à la galerie
Pierre de Paris. Il s'initie aussi à la lithographie.
La période des collages
Dès lors, Miró dessine et travaille intensément sur une nouvelle technique, le collage. Il ne la travaille pas comme
l'ont fait les cubistes en coupant le papier délicatement et en le fixant à un support. Les formes de Miró sont sans
précision, il laisse déborder les morceaux du support et les unit entre eux par des graphismes. Cette recherche n'est
pas inutile et lui ouvre les portes des sculptures sur lesquelles il travaille à partir de 1930.
Cette année-là, il expose à la galerie Pierre des sculptures-objets et réalise bientôt sa première exposition individuelle
à New York, avec des peintures des années 1926-1929. Il travaille à ses premières lithographies pour le livre L'Arbre
des voyageurs de Tristan Tzara. Pendant l'été 1930 il commence une série nommée Constructions, suite logique de
celle des Collages. Les compositions sont faites à partir de formes élémentaires, cercles et carrés de bois posés sur un
support — généralement de bois —, ainsi que de collage de clefs qui renforcent les lignes du cadre[31]. Ces pièces
sont d'abord exposées à Paris.
Joan Miró
8
Après avoir vu cette série, la chorégraphe Leonide Massine
demande à Miró de réaliser la décoration, les vêtements et
divers objets pour son ballet Jeux d'enfants. Le peintre
accepte et part à Monte-Carlo au début de l'année 1932,
peu après la naissance de sa fille unique Dolorès le
17 juillet 1931. Les décors sont faits à partir de volumes et
de divers objets dotés de mouvement. La première a lieu le
14 avril 1932 et rencontre un grand succès. La pièce est
ensuite jouée à Paris, à New York, à Londres et à
Barcelone[32]. Cette année 1931, il dévoile, toujours à la
galerie Pierre, ses premières « Sculptures-objets ».
Mosaïque de Miró sur La Rambla (Barcelone).
En 1932, avec le groupe surréaliste, il participe au Salon
des Surindépendants. Il réalise également une exposition à New York, à la galerie Pierre Matisse, avec laquelle il
reste très lié. À la fin du contrat avec son marchand d'art Pierre Loeb, en janvier 1932, Miró retourne avec sa famille
à Barcelone, tout en continuant de faire des voyages fréquents à Paris et de fréquents séjours à Majorque et à
Mont-roig del Camp. Il prend part à l'Associació d'amics de l'Art Nou (« Association d'amis de l'Art Nouveau ») avec
des personnes telles que Joan Prats, Joaquim Gomis et l'architecte Josep Lluís Sert. L'association a pour objectif de
faire connaître les nouvelles tendances artistiques internationales et de promouvoir l'avant-gardisme catalan. Elle
réalise de nombreuses expositions à Barcelone, Paris, Londres, New York et Berlin, dont profite naturellement le
maître. En 1933, des peintures d'après collages sont l'objet d'une importante exposition à Paris.
Miró continue ses recherches et crée les Dix-huit peintures selon un collage à partir d'images extraites de publicités
de revues. Il en fait plus tard le commentaire suivant :
« J'étais habitué à couper dans des journaux des formes irrégulières et à les coller sur des feuilles de papier.
Jour après jour j'ai accumulé ces formes. Une fois fait, les collages me servent comme point de départ pour des
peintures. Je ne copiais pas les collages. Simplement je les laissais me suggérer des formes »
— Joan Miró
L'artiste crée de nouveaux personnages qui portent une
expression dramatique dans une parfaite symbiose entre les
signes et les visages. Les fonds sont généralement sombres,
peints sur papier épais, comme on peut le voir sur la toile
Homme et femme face à une montagne d'excréments
(1935), Femme et chien face à la lune (1936). Ces toiles
reflètent probablement les sentiments de l'artiste peu avant
la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale.
En 1936, le peintre se trouve à Mont-roig del Camp
Mur de céramique (Madrid).
lorsque éclate la guerre civile. Il se rend à Paris en
novembre pour une exposition. Les événements en Espagne le dissuadent de rentrer pendant toute la période
1936-1940. Sa femme et sa fille le rejoignent ensuite dans la capitale française. Il soutient l'Espagne républicaine
sans aucune réserve.
Joan Miró
9
Bref retour au réalisme : Nature morte au vieux soulier (1936)
Article détaillé : Nature morte au vieux soulier.
Au mois de novembre 1936, Miró se rend à Paris pour une exposition qui y est programmée. Avec le drame de la
guerre d'Espagne, il ressent la nécessité de peindre de nouveau « d'après nature ». Dans sa toile Nature morte au
vieux soulier il y a mise en relation entre la chaussure et le reste d'un repas sur une table, le verre, la fourchette et un
morceau de pain. Le traitement des couleurs participe à un effet de la plus grande agressivité avec des tons acides et
violents. Sur cette toile, la peinture n'est pas plane comme sur des œuvres antérieures, mais en relief. Elle donne une
profondeur aux formes des objets. Cette toile est considérée comme une pièce clef de cette période réaliste[33]. Miró
indique avoir réalisé cette composition en pensant aux Chaussures de paysan de Van Gogh, peintre qu'il admire.
L'évolution de 1937 à 1958
Le Pavillon de Paris (1937)
Après avoir réalisé l'affiche Aidez l'Espagne pour l'édition d'un timbre postal destiné à aider le gouvernement
républicain espagnol, Miró se charge de peindre des œuvres de grandes dimensions pour le pavillon de la Seconde
République espagnole à l'exposition internationale de Paris de 1937 qui est inaugurée au mois de juillet. Le pavillon
accueille également des pièces d'autres artistes : Guernica de Pablo Picasso, la Fontaine de mercure d'Alexander
Calder, la sculpture La Montserrat de Julio González, la sculpture Le peuple espagnol a un chemin qui conduit à une
étoile d'Alberto Sánchez et d'autres encore.
Miró quant à lui sculpte El Segador[34], un paysan catalan représenté avec une faux au poing, symbole d'un peuple
en lutte clairement inspiré du chant national catalan Els segadors[35],. L’œuvre disparaît à la fin de l'exposition
lorsque le pavillon est démonté. Il n'en reste que des photographies en noir et blanc. À cette époque, Balthus peint un
portrait de Miró accompagné de sa fille Dolorès.
De 1939 à 1940, il séjourne à Varengeville où il retrouve Raymond Queneau, Georges Braque et Calder. Miró et
Braque: « (...) entretiennent une relation d'amitié et de confiance, encore qu'on puisse avancer sans risques que le
voisinage d'alors et l'amitié de toujours n'ait pas fait dévier d'un millimètre le chemin de l'un et de l'autre[36]. »
Braque a simplement invité son ami catalan à utiliser le procédé du « papier à report » une technique d'impression
pour la lithographie. Un procédé que Braque utilise lui-même et qui consiste à dessiner au crayon lithographique sur
un papier préparé qui permet le transfert par décalque, sur la pierre ou la feuille de zinc[37].
Lorsque l'Allemagne nazie envahit la France, il rallie l'Espagne, et s'y installe, d'abord à Mont-roig, puis à Palma de
Majorque et enfin à Barcelone de 1942 à 1944. En 1941 sa première exposition rétrospective lui est consacrée à New
York, au musée d'art moderne.
Majorque et l'évolution décisive (1942- 1946)
C'est à Majorque, à partir de 1942, que Miró construit son
style définitif par évolutions successives[38]. Sa nouvelle
prise de contact avec l'Espagne, et particulièrement avec
Majorque est sans doute décisive. Là, il renoue avec une
culture dont il admire les siurells (petites sculptures naïves
de Majorque) et est étonné par les audaces gothiques de
Gaudí qui a restauré la cathédrale fortifiée en 1902. Il vit
avec plaisir dans une profonde solitude, allant souvent se
recueillir à la cathédrale pour écouter de la musique. Il
s'isole, lit beaucoup, médite[39].
La cathédrale de Palma de Majorque.
Joan Miró
10
En 1943, il regagne Barcelone avec sa famille ; sa production abondante se limite alors à des travaux sur papier, à
des recherches sans idées préconçues, utilisant toutes les techniques. C'est un véritable « laboratoire » dans lequel
l'artiste se livre avec frénésie à des recherches autour d'un unique thème : « La Femme Oiseau Étoile » qui est le titre
d'un grand nombre de ses œuvres. À cette époque, il crée des figures, des signes et des associations utilisant pastel,
crayon, encre de Chine et aquarelle pour réaliser des figures humaines ou animales dont il trouve très vite les formes
simplifiées[40].
Fin 1943, le galeriste Joan Prats lui passe commande d'une série de cinquante lithographies réunies sous le titre
Barcelona. « La lithographie en noir et blanc lui apporte l'exutoire dont il avait besoin pour exprimer des émotions
violentes (...). La série Barcelona révèle une rage analogue à celle provoquée par la détérioration de la situation
internationale » explique Penrose. Cette libération l'incite à reprendre la peinture sur toile, après une interruption de
quatre ans[41]. Les toiles sont déroutantes par leur simplicité, leur spontanéité et leur désinvolture. Dans ce même
esprit, Miró peint sur des morceaux de toiles irréguliers « comme si l'absence de chevalet le délivrait d'une contrainte
». Il invente ainsi une langue nouvelle qui débouche en 1945 sur la série des grandes toiles parmi les plus connues et
les plus souvent reproduites, presque toutes sur fond clair (Femme dans la nuit, Au lever du soleil) à l'exception de
deux fonds noirs : Femme écoutant la musique et Danseuse écoutant jouer de l'orgue dans une cathédrale gothique
(1945). L'artiste est alors à la recherche d'un « mouvement immobile » :
« Ces formes sont à la fois immobiles et mobiles (...) ce que je cherche, c'est le mouvement immobile, quelque
chose qui soit l'équivalence de l'éloquence du silence »
— Joan Miró.
Le souci de représentation et de signification logique est étranger à Miró. C'est ainsi qu'il explique La Course de
taureau : la corrida n'y est qu'un prétexte à la peinture, et le tableau est plus illustratif que véritablement révélateur.
Le taureau, très librement interprété, occupe toute la toile, ce que Michel Leiris lui reprochera amicalement. C'est en
1946 que Jean Cassou, conservateur du Musée National d'Art moderne de Paris, lui achète cette toile au moment où
aucun musée français ne possède encore d'œuvre majeure de l'artiste[42].
La gravure, la céramique et la sculpture
Article détaillé : Murs de céramique (Miró).
À partir de 1945, un an après la mort de sa mère, Miró développe trois nouvelles approches de son art : la gravure, la
céramique et le modelage et la sculpture. Il commence cette année-là une collaboration avec son ami d'adolescence
Josep Llorens i Artigas pour la production de céramiques. Il mène des recherches sur la composition des pâtes, des
terres, des émaux et des couleurs. Les formes des céramiques populaires sont pour lui une source d'inspiration. Il y a
peu de différence entre ces premières céramiques et les peintures et lithographies de la même époque.
En 1946, il travaille sur des sculptures destinées à être coulées dans du bronze. Certaines doivent être peintes de
couleurs vives. Dans ce domaine, Miró est intéressé par la recherche des volumes et des espaces. Il cherche
également à incorporer des objets du quotidien, ou simplement des objets trouvés : pierres, racines, couverts,
tricornes, clefs. Il fond sur ces compositions de la cire perdue de telle manière que le sens des objets identifiables se
perde par l'association avec les autres éléments.
En 1947, l'artiste se rend durant huit mois à New York où il travaille un certain temps à l’atelier 17, dirigé par
Hayter. Durant ces quelques mois à New York, travaille les techniques de gravures et de lithographies. Il s'initie
également à la chalcographie et produit les planches pour Le Désespéranto, l'un des trois volumes de l'ouvrage
L'antitête de Tristan Tzara. L'année suivante, il collabore à un nouveau livre du même auteur, Parler seul, et réalise
72 lithographies de couleur[43].
À partir de ces travaux, Miró participe avec certains de ses amis poètes à plusieurs publications. C'est notamment le
cas pour les ouvrages de Breton Anthologie de l'humour noir (1950) et La clé des champs (1953) ; pour René Char
Fête des arbres et du chasseur et À la santé du serpent ; pour Michel Leiris a Bagatelles végétales (1956) ; et pour
Paul Éluard, À toute épreuve qui contient quatre-vingts gravures sur bois de buis. La réalisation de ces gravures dure
Joan Miró
11
de 1947 à 1958.
La série « Constellations » (1942)
Article détaillé : Constellations (Joan Miró).
Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l'ambiance parisienne est tendue. Miró fait un séjour à
Varengeville-sur-Mer sur la côte normande, dans une villa offerte par son ami l'architecte Paul Nelson. Le village
proche de la nature lui rappelle les paysages de Majorque et de Mont-roig. Il décide de s'y installer et y achète une
maison.
De 1939 à 1941[44], Miró demeure à Varengeville-sur-Mer. Le ciel du village l'inspire, et il commence à peindre une
série de 23 petites toiles dont le titre générique est Constellations. Elles sont réalisées sur un support de papier de 38
× 46 cm que l'artiste imbibe d'essence et frotte jusqu'à obtenir une texture rugueuse. Il ajoute alors la couleur en
conservant une certaine transparence pour obtenir l'aspect final désiré. Sur cette couleur de fond, Miró dessine avec
des couleurs très pures pour créer le contraste[45]. L'iconographie des Constellations veut représenter l'ordre
cosmique : les étoiles font référence au monde céleste, les personnages symbolisent la terre et les oiseaux sont
l'union des deux. Ces peintures intègrent parfaitement les motifs et le fond[46].
Le couple rentre à Barcelone en 1942, peu avant le décès de la mère du peintre en 1944[47]. À cette date, le couple
s'installe à Majorque, lieu où, selon Miró, il était « seulement le mari de Pilar ». En 1947 il se rend aux États-Unis
pour la première fois. Il y exécute une première peinture murale, qui sera suivi d'autres tout au long de sa carrière. La
même année la galerie Maeght organise à Paris les expositions importantes de ses œuvres et, en 1954, il reçoit le Prix
de la Gravure à la Biennale de Venise, aux côtés de Max Ernst et de Jean Arp.
Plus tard, en 1958, Miró publie un livre également nommé Constellations. Cette édition tirée à peu d'exemplaires
contient la reproduction de deux poèmes : Vingt-deux eaux de Miró et de Vingt-deux proses parallèles d'André
Breton[48].
À partir de 1960, l'artiste entre dans une nouvelle étape de sa vie artistique qui reflète son aisance dans le graphisme.
Il dessine avec une spontanéité proche du style enfantin. Les traits épais sont faits avec de la couleur noire, et ses
toiles sont pleines de peintures et d'esquisses qui rappellent toujours les mêmes thèmes : la terre, le ciel, les oiseaux
et la femme. Il utilise en général des couleurs primaires[49]. La même année, la Fondation Guggenheim de New York
lui décerne son Grand Prix.
La série des monochromes (1955-1959)
Si de 1955 à 1959 Miró se consacre entièrement à la céramique, en 1960, il recommence à peindre. La série sur fond
blanc et le triptyque Bleu I, puis Bleu II et Bleu III datent de 1961. Ces toiles presque entièrement bleu monochrome
rappellent par certains aspects les peintures d'Yves Klein. Après avoir réalisé un fond bleu, Miró contrôle l'espace de
couleur avec des signes minimalistes : lignes, points et coups de pinceau de couleurs appliqués avec la prudence « du
geste d'un archer japonais » pour reprendre les mots de l'artiste. Ces tableaux ressemblent à ceux de 1925, lorsqu'il
peint la série de monochromes Danseuses I et II. Il résume son attitude par la phrase suivante :
« Il est important pour moi d'arriver à un maximum d'intensité avec un minimum de moyens. D'où
l'importance grandissante du vide dans mes tableaux »
— Joan Miró
Joan Miró
12
Mur de céramiques au Wilhelm-Hack-Museum de Ludwigshafen (1971)
Durant son séjour à New York, il réalise un mur de peinture de 3 × 10 mètres destiné au restaurant de l'hôtel
Cincinnati Terrace Hilton, puis illustre le livre L'Antitête de Tristan Tzara. Plus tard, de retour à Barcelone, il reçoit
l'aide du fils de Josep Llorens, Joan Llorenç. Miró passe ses étés dans le mas-atelier de la famille Llorens à Gallifa.
Les deux compagnons font tous types d'essais de cuisson et de fabrication d'émaux. Le résultat est une collection de
232 œuvres qui sont exposées en juin 1956 à la galerie Maeght de Paris puis à la galerie Pierre Matisse de New
York.
Miró déménage durant l'année 1956 à Mallorca où il dispose d'un grand atelier conçu par son ami Josep Lluís Sert.
C'est à cette époque qu'il reçoit la commande de deux murs de céramiques pour le siège de l'UNESCO à Paris.
Ceux-ci mesurent respectivement 3 × 15 mètres et 3 × 7,5 mètres et sont inaugurés en 1958. Bien que Miró ait déjà
travaillé avec de grands formats, il ne l'avait jamais fait en utilisant des céramiques. Aux côtés du céramiste Josep
Llorens, il développe au maximum les techniques de cuisson pour réaliser un fond dont les couleurs et textures
ressemblent à ses peintures de la même époque[50]. La composition doit avoir pour thème le soleil et la lune. Selon
les paroles de Miró :
« (...) l'idée d'un grand disque rouge intense s'impose pour le mur le plus grand. Sa réplique sur le mur plus
petit serait un quart de croissant bleu, imposé par l'espace plus petit, plus intime, pour lequel il est prévu. Ces
deux formes que je voulais très colorées, il fallait les renforcer par un travail en relief. Certains éléments de la
construction, comme maintenant la forme des fenêtres, m'ont inspiré des compositions en écailles et les formes
des personnages. J'ai cherché une expression brutale sur le grand mur, une suggestion poétique sur le petit »
— Joan Miró[51]
Majorque et le grand atelier (1956-1966)
La jeune peinture américaine
Le toit de la fondation Pilar et Joan
Miró à Palma de Majorque.
Pendant cinq ans l'artiste se consacre essentiellement à la céramique, à la
gravure, et à la lithographie. À l'exception d'une dizaine de petites peintures sur
carton, Miró ne produit aucun tableau. Son travail est perturbé par son
déménagement et son installation à Palma de Majorque[52]. C'est un changement
qu'il appelle de ses vœux et qui est réalisé avec l'aide de l'architecte Josep Lluís
Sert qui conçoit pour lui un vaste atelier au pied de la résidence de Miró. À la
fois satisfait et désorienté par l'ampleur du bâtiment, le peintre s'affaire à animer
et à peupler ce grand espace vide[53]. Il se sent obligé d'orienter sa peinture dans
une nouvelle direction. Il lui faut retrouver le « sursaut de la fureur iconoclaste de
sa jeunesse ».
Joan Miró
Son deuxième séjour aux États-Unis est déterminant. La jeune peinture américaine lui ouvre la voie et le libère en lui
montrant jusqu'où on pouvait aller[54]. L'abondante production de la fin des années 1950 et des années 1960 montre
les affinités de Miró avec la nouvelle génération bien qu'il en soit avant tout un inspirateur : « Miró a toujours été un
initiateur, et ce plus que tout autre. Bon nombre des peintres de la nouvelle génération ont volontiers reconnu leurs
dettes envers lui, notamment Robert Motherwell et Jackson Pollock ».
À l'inverse, le maître catalan n'a pas trouvé indigne d'aller à leur rencontre et même d'emprunter certaines de leurs
techniques comme le dripping ou les projections[55]. De cette période sont issues les huiles sur toiles Femme et
oiseau (1959, en continuité de la série Femme, oiseau, étoile), Femme et oiseau (1960, peintures VIII à X sur toiles
de sac) Le Disque rouge, (huile sur toile exposée au New Orleans Museum of Art États-Unis), Femme assise (1960,
toiles IV et V) exposées au musée de la Reine Sophia à Madrid.
Les Triptyques
Après une période d'abondante production, Miró fait le vide, déclare le vide et se lance dans l'exécution de plusieurs
triptyques dont Bleu I, Bleu II, Bleu III.
1961 marque une étape particulière dans la production du peintre, avec la réalisation de triptyques dont l'un des plus
célèbres est le Bleus conservé dans son intégralité au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou depuis
1993. Bleu I a été acquis à cette date après lancement d'une souscription publique.
D'autres Triptyques suivront à partir de 1963. C'est notamment le cas des Peintures pour un temple en vert, rouge et
orange puis Peinture sur fond blanc pour la cellule d'un condamné (1968), huiles sur toiles aux mêmes dimensions
que les Bleus conservés à la Fondation Miró.
Enfin, en 1974 vient L'Espoir du condamné à mort (Fondation Miró). Ce dernier triptyque a été terminé dans un
contexte politique douloureux, au moment de la mort par garrottage du jeune Salvador Puig i Antich que Miró
qualifie de nationaliste catalan dans un entretien avec Santiago Amón pour El País Semanal, Madrid, 18 juin 1978. «
Épisode angoissant de l'histoire espagnole, l'horreur ressentie par tout un peuple de la mise à mort par le supplice du
garrot d'un jeune anarchiste catalan, à l'heure de l'agonie du franquisme, est à l'origine du dernier triptyque
aujourd'hui à la Fondation Miró de Barcelone[56]. » Le mot Espoir étant conçu comme une forme de dérision. Il est
certain, comme le souligne Jean-Louis Prat, que Miró traverse cette période avec colère : « Quarante ans après ses
premières colères devant la bêtise qui parfois ronge le monde, le catalan est encore capable de crier, à travers sa
peinture, son dégoût. Et de l'exposer à Barcelone ».
La Fondation Maeght
Article détaillé : Fondation Maeght.
Dès le début des années 1960, Miró participe activement au grand projet d’Aimé et de Marguerite Maeght qui ont
établi leur fondation à Saint-Paul-de-Vence. Le couple, inspiré par la visite de l'atelier du peintre à Cala Major, fait
appel au même architecte — Josep Lluís Sert — pour la construction du bâtiment et l'aménagement des jardins. Un
espace particulier est réservé à Miró. Après une longue méditation, celui-ci se consacre à son Labyrinthe. Il collabore
avec Josep et Joan Artigas pour la réalisation des céramiques, et avec Sert pour la conception de l'ensemble. Les
œuvres monumentales du labyrinthe ont été créées spécialement pour la fondation. Dans le parcours tracé par Josep
Lluís Sert, Miró a d'abord conçu des maquettes qui ont été ensuite réalisées en ciment, en marbre, en fer, en bronze et
en céramique. De cet ensemble de sculptures, La Fourche et Le Disque comptent parmi les importantes. La première
est réalisée en 1963 (Bronze, 507 × 455 × 9 cm) et la seconde en 1973 (céramique, 310 cm de diamètre).
Les quatre catalans se « livrent à un conciliabule enthousiaste pour l'installation de treize œuvres du Labyrinthe dont
certaines ne seront en place que plusieurs mois ou même plusieurs années après l'inauguration du lieu le
28 juillet 1964[57] ». Dans les années qui suivent le début du Labyrinthe, Miró livre une quantité impressionnante
d'œuvres peintes ou sculptées pour la fondation Maeght. La plupart des sculptures sont des bronzes. En 1963, il crée
Femme-insecte, Maquette de l'Arc à la Fondation Maeght. En 1967 : Femme, Tête et oiseau, Personnage et oiseau,
13
Joan Miró
14
puis dans les années 1970, Monument, 1970, Constellation et Personnage, 1971, et en 1973 Grand personnage. La
fondation reçoit également des céramiques : Femme et Oiseau 1967, Personnage totem, 1968, Céramique murale
1968 ainsi que des marbres tels que l’Oiseau solaire et l’Oiseau lunaire sculptés en 1968.
La fondation Maeght possède deux cent soixante quinze œuvres de Miró parmi lesquelles huit grandes peintures,
cent soixante sculptures, soixante treize aquarelles, gouaches, et dessins sur papier, une tapisserie monumentale, un
important vitrail intégré à l'architecture, vingt-neuf céramiques, ainsi que des œuvres monumentales créées
spécialement pour le jardin-labyrinthe. Toutes ces créations ont été données à la fondation par Marguerite et Aimé
Maeght, ainsi que par Joan Miró, et par la suite, les descendants des familles Maeght et Miró, ainsi que la Sucessió
Miró. « C'est grâce à leur générosité inégalée que s'est ainsi constitué un fabuleux patrimoine, unique en France, un
lieu privilégié pour mieux partager les rêves de Joan Miró ».
Dernières années (1967-1983)
En 1967, Miró produit La montre du temps, œuvre créée à partir d'une couche de
carton et d'une cuillère, fondus en un bronze et unis dans un ensemble qui
constitue un objet sculpté mesurant l'intensité du vent[58].
À la suite de la première grande exposition du maître à Barcelone en 1968,
plusieurs personnalités de l'art appuient la création dans la ville d'un centre de
référence de l'œuvre de Miró. En accord avec la volonté de l'artiste, la nouvelle
institution devrait promouvoir la diffusion de toutes les facettes de l'art
contemporain. Alors que le régime franquiste ferme le panorama artistique et
culturel de la ville, la Fondation Miró apporte une vision nouvelle. Le bâtiment
est construit selon un concept éloigné des notions de musées généralement
admises à cette époque, il cherche à promouvoir l'art contemporain plutôt qu'à se
dédier à sa conservation. L'ouverture a lieu le 10 juin 1975. Les bâtiments sont
Josep Lluís Sert, disciple de Le Corbusier, complice et ami des grands artistes
contemporains avec lesquels il a déjà collaboré (Léger, Calder, Picasso)[59]. Le
fond initial de la fondation 5 000 pièces vient de Miró et de sa famille.
« Le peintre n'a pas voulu rester à l'écart de la construction de sa fondation, ni se
limiter à des donations (...) Il tenait à participer concrètement, par une œuvre de
peintre, au travail collectif des architectes, des maçons, des jardiniers (...) Il choisit pour ce faire le lieu le plus retiré :
le plafond de l'auditorium, où sa peinture pourrait donner une racine vivante à l'édifice[60] ». Cette grande peinture de
4,70 × 6 m., exécutée sur panneau d'aggloméré, sera terminée et signée le 11 mai 1975.
Femme et oiseau Barcelone (1983)
Du 9 juin au 27 septembre 1969 Miró expose ses gravures à Genève dans « Œuvres gravées et lithographiées » à la
galerie Gérald Cramer. Cette même année a lieu une grande rétrospective de ses œuvres graphiques au Norton Simon
Museum (Californie).
Il construit en collaboration avec Josep Llorens la Déesse de la mer, une grande sculpture de céramique qu'ils
immergent à Juan-les-Pins. En 1972, Miró expose ses sculptures au Walker Art Center de Minneapolis, au Cleveland
Museum of Art et à l’Art Institute of Chicago. À partir de 1965 il produit une grande quantité de sculptures pour la
Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Les œuvres les plus notables sont Oiseau de lune, Lézard, Déesse,
Fourchette et Femme aux cheveux emmêlés[61].
En 1974 les Galeries Nationales du Grand Palais à Paris organisent une grande exposition rétrospective pour son 80e
anniversaire alors que l'année suivante la Fondation Miró est construite par Luis Sert à Montjuïc, sur les hauteurs de
Barcelone. Elle conserve une importante collection de ses œuvres.
Le pianiste Georges Cziffra rachète les ruines de la collégiale Saint-Frambourg de Senlis en 1973 afin accueillir sa
fondation créée l'année suivante. De nouveaux vitraux sont installés en 1977 ; huit d'entre eux sont confiés par le
Joan Miró
15
pianiste à son ami Joan Miró. Le peintre les dessine et leur réalisation est confiée au maître-verrier de Reims Charles
Marcq[62] . Le peintre commente à cette occasion :
« J’ai pensé toute ma vie à faire des vitraux, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. Cela m’a passionné.
Cette discipline que la chapelle m’a dicté ma entraîné à avoir une très grande liberté, m'a poussé à faire
quelque chose de très libre en approchant cette virginité. On trouve très souvent des étoiles dans mon œuvre
parce que je me promène souvent en pleine nuit, je rêve de ciels étoilés et de constellations, cela
m’impressionne et cette échelle de l’évasion qui est très souvent mise en valeur dans mon œuvre représente une
envolée vers l’infini, vers le ciel en quittant la terre »
En avril 1981, Miró inaugure à Chicago une sculpture monumentale de 12 mètres connue sous le nom de Miss
Chicago ; le 6 novembre, deux autres bronzes sont installés dans la ville de Palma de Mallorca. L'année suivante la
ville de Houston dévoile Personnage et oiseau.
En 1983, en collaboration avec Joan Gardy Artigas, l'artiste réalise sa dernière sculpture qui est destinée à la ville de
Barcelone. Elle est faite de béton et couverte de céramique. L'état de santé chancelant de Miró l'empêche de
participer à la cérémonie d'inauguration. Située dans le parc Joan-Miró de Barcelone près d'un étang artificiel,
l'œuvre de 22 mètres de haut représente une forme oblongue surmontée d'un cylindre évidé et d'une demi-lune.
L'extérieur est couvert de céramique dans les tons les plus classiques de l'artiste : le rouge, le jaune, le vert et le bleu.
Les céramiques forment des mosaïques.
Joan Miró meurt à Palma de Majorque le 25 décembre 1983 à l'âge de 90 ans et est enterré au cimetière de Montjuïc
de Barcelone.
La même année, Nuremberg organise la première exposition posthume de Miró puis, en 1990, la Fondation Maeght
de Saint-Paul de Vence dévoile elle aussi une rétrospective intitulée Miró. En 1993 enfin, la Fondation Miró de
Barcelone fait de même, pour le centenaire de sa naissance.
Techniques, influences et périodes
En peinture
Les premières peintures de Miró, de 1915, sont marquées d'influences diverses,
en premier lieu de celles de Van Gogh, Matisse et des fauves, puis de Gauguin et
des expressionnistes. Cézanne lui apporte également la construction des volumes
cubistes. Une première période, nommée « fauvisme catalan » commence en
1918 avec sa première exposition, et se prolonge jusqu'en 1919 avec la toile Nu
au miroir. Cette période est marquée par l'empreinte du cubisme. En 1920
commence la période réaliste dite « détailliste » ou « précisionniste » : le regard
Joan Miró par Carl Van Vechten
naïf du peintre s'attache à représenter les moindres détails, à la manière des
(1935)
primitifs italiens. La toile le Paysage de Montroig (1919) est caractéristique de
cette période. L'influence cubiste est encore vive et on peut la percevoir par
l'usage des angles, de la composition par plans découpés et également par l'emploi de couleurs vives (Autoportrait,
1919, La Table au lapin, 1922).
En 1922, la toile La Ferme marque la fin de cette période et l'avènement d'une technique nouvelle marquée par la
pensée surréaliste. Les œuvres Le Chasseur (1923) et Le Carnaval d'Arlequin (1924-1925) en sont les expressions
les plus significatives. L'espace pictural est plan, il ne représente plus de troisième dimension. Les objets deviennent
autant de signes symboliques et Miró réintègre la couleur vive dans ses peintures (La Naissance du monde, 1925,
Paysages imaginaires, 1926, Chien aboyant à la lune, 1927). Le travail sur l'espace et sur les signes conduit à
constituer un véritable « miromonde » selon Patrick Waldberg.
Joan Miró
16
En 1933, l'artiste crée ses toiles à partir de collages, procédé déjà utilisé par un autre surréaliste, Max Ernst.
Cependant, Miró expérimente une large gamme de techniques pour confectionner ses peintures : pastel, peinture sur
papier de verre, aquarelle, gouache, peinture à l'œuf, peinture sur bois et cuivre, entre autres. La série « Peintures
sauvages » de 1935 et 1936 a pour thème la guerre d'Espagne et fait appel à de multiples techniques picturales. Les
séries Constellations, « peintures lentes » (1939-1941) et « peintures spontanées » (dont Composition avec cordes,
1950), témoignent également de la polyvalence de Miró. D'autres expérimentations, plus abstraites, utilisent le
monochrome, c'est le cas du triptyque l’L'Espoir du condamné à mort (1961-1962) qui est uniquement constitué
d'une arabesque noire sur fond blanc.
L'artiste a enfin réalisé de nombreuses peintures murales, aux États-Unis (pour l'Hôtel Plazza de Cincinnati en 1947,
pour l'université Harvard en 1950) et à Paris (séries Bleus I, II et III de 1961 et Peintures murales I, II et III de
1962).
En sculpture
Miró est sensibilisé à la sculpture par son maître Gali. Dès ses débuts, Miró est également le condisciple du
céramiste Artigas, son ami aux côtés duquel il réalise des œuvres de céramique imposantes. Ses premiers essais, de
l'été 1932, datent de sa période surréaliste et s'intitulent « objets poétiques ». C'est avec Artigas, dès 1944, que Miró
atteint la maîtrise de cet art. Recherchant l'éclat des couleurs, suivant la technique chinoise du « grand feu », il passe
de la céramique à la création de bronzes fondus, entre 1944 et 1950. L'artiste prend l'habitude de recueillir toutes
sortes d'objets divers et de les utiliser pour créer des sculptures hétéroclites.
Sources d'inspiration
La « calligraphie mironienne »
Signature calligraphique de Miró, Ludwigshafen, Allemagne
La première source d'inspiration de Miró sont les deux
infinis, depuis l'infiniment petit des brindilles de la «
calligraphie mironienne » jusqu'à l'infiniment grand des
espaces vide des constellations. Cette calligraphie met en
forme des hiéroglyphes à travers une géométrie
schématique très diverse. Celle-ci est en effet formée de
points courbes, lignes droites, volumes oblongs ou massifs,
cercles, carrés, etc.. Une fois assimilés les principaux
courants artistiques de son époque entre 1916 et 1918,
Miró met en place progressivement les éléments qui
forment ce langage « détailliste » dans lesquels il accorde
la même importance aux petits comme aux grands
éléments. Il explique ainsi qu'« un brin d’herbe est aussi
gracieux qu’un arbre ou une montagne ».
Après avoir détaillé ses toiles jusqu'aux racines des plantes, Miró s'attache à représenter les grands espaces. Si dans
les années 1920 son œuvre fait penser à la mer, ses toiles des années 1970 évoquent le ciel à travers une cartographie
stellaire exacerbée. Dans La Course de taureaux ce détaillisme emploie le dessin en filigrane pour définir de grandes
silhouettes. Cette véritable langue poétique de Miró reflète l'évolution de son rapport au monde :
« Je suis bouleversé quand je vois dans un ciel immense, le croissant de la lune ou le soleil. Il y a d’ailleurs,
dans mes tableaux, de toutes petites formes dans des grands espaces vides. »
— Joan Miró
Joan Miró
17
L'influence de la calligraphie orientale et extrême-orientale est évidente chez Miró, notamment dans son Autoportrait
(1937-1938). Chez lui, la « plastique doit réaliser une poésie » explique Jean-Pierre Mourey. Walter Erben souligne
ainsi le rapport entre les symboles de l'artiste et les idéogrammes chinois ou japonais : « un ami de Miró qui
connaissait bien les caractères japonais, parvient à « lire » dans une série de signes inventés par le peintre, la
signification même qu'il y avait attachée. » La signature de Miró est en soi un idéogramme qui constitue une peinture
dans la peinture. Il arrive que le peintre, projetant de faire une fresque, commence d'abord par apposer sa signature.
Puis il l'étale sur la majeure partie de la toile, avec des lettres rigoureusement espacées, et des espaces ombrés de
couleurs. Miró a souvent utilisé sa signature pour des affiches, des couvertures de livres ou des illustrations.
Thèmes
L'érotisme
La femme, les rapports hommes-femmes ainsi que l'érotisme sont une source majeure d'inspiration du maître. Leurs
représentations sont abondantes dans l'œuvre de Miró, tant dans les peintures que dans les sculptures. Cependant, il
ne s'attache pas à la simple description canonique des corps mais tente de les représenter de l'intérieur. En 1923, La
Fermière succède à La Ferme peinte un an plus tôt. L'année suivante, il suggère la féminité par la grâce des lignes
dans La Baigneuse, alors que dans Le Corps de ma brune la toile elle-même évoque la femme aimée. En 1928, avec
Portrait d'une danseuse, le peintre ironise sur la grâce des danseuses. Le motif de la femme et de l'oiseau est courant
chez Miró. En catalan, oiseau (ocell) est également le surnom du pénis et se retrouve associé à nombre de ses
œuvres. Ce motif apparaît dès 1945, et également dans sa sculpture, dans ses premières terres cuites d'inspiration
mythique.
La terre natale
Après son installation à Paris, et malgré les difficultés qu'il
rencontrait, Miró écrivait à son ami Ricart en juin 1920 : «
Définitivement plus jamais Barcelone! Paris et la
campagne, et cela jusqu'à la mort![...] En Catalogne, aucun
peintre n'est jamais parvenu à la plénitude! Sunyer, s'il ne
se décide pas à faire de longs séjours à Paris, va s'endormir
à tout jamais. On a dit que les caroubiers de notre pays
avaient accompli le miracle de le réveiller, mais ce sont
bien des propos d'intellectuels de la Lliga. Il faut devenir
un catalan international. »
La Catalogne et ses paysages ont influencé l'esthétique
Pourtant c'est à Majorque puis à Barcelone qu'il retrouve
mironienne (Mont-roig del Camp).
l'inspiration et que son style évolue de manière décisive
entre 1942 et 1946, avec un retour aux sources et à la culture espagnole[63].
La Catalogne, et notamment la ferme parentale de Mont-roig del Camp sont très présents dans l'œuvre de Miró
jusqu'en 1923. Il séjourne dans ce village pendant sa jeunesse, et il y retourne la moitié de l'année en 1922 et
1923[64]. Il y puise son inspiration, des sensations et des souvenirs, sa relation à la vie et à la mort. La végétation, le
climat aride, les ciels étoilés ainsi que les personnages des campagnes se retrouvent dans ses créations.
La ferme et Le catalan sont sans doute les toiles les plus importantes de cet aspect de l'œuvre mironienne. La figure
de l'œuvre Le toréador, est à ce titre l'une des plus énigmatiques. La toile prolonge aux confins de l'abstraction la
série sur Le paysan catalan (1925-1927) par une figure éminemment espagnole où le rouge en face de la muleta
évoque plus la barretina du paysan catalan que le sang du taureau.
La Course de taureau, inspirée par son retour à Barcelone en 1943, témoigne de la continuité de la création
spontanée des Femme, Oiseau, Étoile[65]. Dans ses notes, il parle d'un projet de série sur le thème de la course de
Joan Miró
18
taureau pour : « (...) chercher des symboles poétiques, que le banderillero soit comme un insecte, les mouchoirs
blancs des ailes de pigeons, les éventails qui se déploient, des petits soleils ». Pas une fois il ne fait allusion au
taureau, qui est la figure centrale du tableau, et qu'il a démesurément grossi. Walter Eben avance une explication :
Miró n'aime que les sensations colorées de l'arène qui lui fournissent toute une série d'harmonies et de tons fortement
évocateurs. Il assiste à la corrida comme à une fête populaire teintée d'érotisme, mais dont il ne mesure pas l'enjeu. Il
ne se limite pas à l'aspect tragique de la course, il y introduit nombreuses évocations comiques.
Miró et le mouvement surréaliste
Le discret
Dans sa période surréaliste, l'œuvre de Miró la plus représentative est Le Carnaval d'Arlequin (1924-1925), exposée
à la galerie Pierre en même temps que deux autres de ses œuvres[66] : Le Sourire de ma blonde et Le Corps de ma
brune[67]. Toutefois, si des œuvres de l'artiste ont été reproduites dans La Révolution surréaliste, si Breton l'a déclaré
« le plus surréaliste d'entre nous » et si Miró a participé à une exposition collective du groupe, son adhésion au
mouvement ne va pas sans réticences.
« En pleine révolution avant-gardiste, Miró a continué à verser son tribut à des origines (Tête de paysan
catalan) dont il ne s'est jamais coupé, revenant régulièrement en Espagne. »
Bien qu'il soit tout à fait intégré au groupe avec lequel il a d'excellentes relations, son adhésion est assez distraite :
« Même s'il assiste aux réunions du café Cyrano et que Breton le considère comme le plus surréaliste d'entre
nous, il ne suit aucun mot d'ordre du mouvement et préfère s'en référer à Klee que ses amis Arp et Calder lui
ont fait découvrir[68]. »
Au café Cyrano, il reste d'ailleurs silencieux. Ses silences sont réputés, André Masson dira qu'il est resté intact. Miró
est surtout le compagnon de route du mouvement et il mène avec discrétion sa propre expérience poétique et
picturale « ... qui le portera à l'extrême du possible de la peinture et au cœur même de cette surréalité véritable dont
les surréalistes n'ont guère reconnu que les marges. »
Au sein du groupe des surréalistes, Miró est un artiste à part. Son ami Michel Leiris explique qu'il est souvent l'objet
de moqueries pour sa correction un peu bourgeoise, son refus de multiplier les aventures féminines et pour sa mise
en avant du pays natal et rural contre le centre parisien.
Le naïf
Ce que Breton appelle un « certain arrêt de la personnalité au stade enfantin» est en réalité une âpre conquête des
pouvoirs perdus depuis l'enfance. Le refus de Miró d'intellectualiser ses problèmes, sa façon de peindre des tableaux
au lieu de parler peinture, le rendent suspects aux yeux des « gardiens vigilants de la pensée du maître Breton » (José
Pierre entre autres) et de l'orthodoxie surréaliste. On a pour lui les égards qu'on a pour les enfants prodiges, avec un
peu de mépris condescendant pour sa facilité, sa profusion et la richesse naturelle de ses dons[69].
D'abord jeune prodige du mouvement, il est mis à l'écart par Breton en 1928. Ce dernier l'avait déjà éloigné : la
célèbre citation de Breton faisant de Miro le plus surréaliste d'entre nous contient dans sa version complète de la
condescendance, du mépris et non un éloge comme semble l'être la version tronquée. José Pierre, maître de
l'orthodoxie surréaliste reproche à Jacques Dupin d'être un adversaire de Breton parce qu'il a publié la citation
complète de Breton. En 1993, Dupin réédite la citation dans son intégralité :
« Pour mille problèmes qui ne le préoccupent à aucun degré, bien qu'ils soient ceux dont l'esprit humain est
pétri, il n'y a peut-être en Joan Miró qu'un désir : celui de s'abandonner pour peindre, et seulement pour
peindre (ce qui pour lui est se restreindre au seul domaine dans lequel nous sommes sûrs qu'il dispose de
moyens), à ce pur automatisme auquel je n'ai, pour ma part, jamais cessé de faire appel, mais dont je crains
que Miró par lui-même ait très sommairement vérifié la valeur, la raison profonde. C'est peut-être, il est vrai
Joan Miró
19
par là qu'il peut passer pour le plus surréaliste de nous tous. Mais comme nous sommes loin de cette chimie de
l'intelligence dont on a parlé[70]. »
La mise à l'écart de Miró par Breton se radicalise en 1941 lorsque le peintre refuse tout dogme esthétique. Breton
corrige ses propos en 1952, lors de l'exposition des Constellations, mais il récidive peu après la même année en
publiant Lettre à une petite fille d'Amérique où il déclare : « Quelques artistes modernes ont tout fait pour renouer
avec le monde de l'enfance, je pense notamment à Klee, à Miró qui, dans les écoles, ne sauraient être trop en
faveur[71] ».
Le maître libre
Miró a écrit des poèmes surréalistes. Son abondante correspondance, ses entretiens avec des critiques d'art, et ses
déclarations dans les revues d'art, ont été réunis par Margit Rowell en un seul volume sous le titre : Joan Miró,
selected writings and interviews, traduit en français sous le titre Écrits et entretiens dans lequel on retrouve
notamment l'entretien de 1948 avec James Johnson Sweeney et un entretien inédit avec Margit Rowell. Il a
également illustré des recueils de poèmes ou de prose d'autres représentants du mouvement surréaliste, ou des «
compagnons de route » des surréalistes : Jacques Prévert, Raymond Queneau, René Char, Jacques Dupin, Robert
Desnos.
La spontanéité du peintre s'accorde mal avec l'automatisme préconisé par le surréalisme. Ses tableaux, qu'ils aient été
réalisés pendant les années 1920 — lors de sa période dite surréaliste — ou plus tard, relèvent de la spontanéité la
plus absolue et la plus personnelle. C'est l'accomplissement du rêve sur la toile. Miró n'a que très brièvement effleuré
le surréalisme, il n'en est pas un véritable représentant[72].
« Je commence mes tableaux sous l'effet d'un choc que je ressens et qui me fait échapper à la réalité. La cause
de ce choc peut être un petit fil qui se détache de la toile, une goutte d'eau qui tombe, cette empreinte qui laisse
mon doigt sur la surface de la table. De toute façon il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de
poussière ou un éclat de lumière. (...) Je travaille comme un jardinier ou comme un vigneron (...)[73] »
Principales œuvres
Principales peintures
Les sources pour les peintures proviennent des catalogues d'expositions :
•
•
•
•
Werner Spies, La Révolution surréaliste, Éditions du Centre Pompidou, 2002 (ISBN 978-2844261090)
André Breton, Le Surréalisme et la peinture, Paris, Gallimard, 2002 (1re éd. 1965) (ISBN 978-2070418596).
Jean- Louis Prat, Miró, Martigny (Suisse), Fondation Pierre Gianadda, 1997 (ISBN 2-88443-042-3).
Jean- Louis Prat, Joan Miró, rétrospective de l'œuvre peint, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, 1990
(ISBN 9782900923016).
Et des livres de :
• Jacques Dupin, Joan Miró, Paris, Flammarion, coll. « Grandes monographies », 1961 et 1993 (ISBN 2-08-011744-0)
• Camilo José Cela et Pere A. Serra, Miró et Mallorca, Barcelone et Paris, Polígrafa et Cercle d'Art, 1984 et 1985
(ISBN 2-7022-0191-1)
Joan Miró
20
Femme (1981), mairie de Barcelone.
Époque
Nom de l'œuvre
Technique
Institut
Ville
1917
Nord-Sud
huile sur toile
collection Paule et Adrien Maeght
Paris
1919
Autoportrait
huile sur toile
Musée Picasso
Paris
1921
Grand nu debout
huile sur toile
Perls Galleries
New York
1921
La Ferme
huile sur toile
National Gallery of Art
Washington
1921
Portrait d'une
danseuse espagnole
huile sur toile
Musée Picasso
Paris
1923
Camp llaurat
huile sur toile
Fondation Solomon R. Guggenheim
New York
1924
Paysage catalan (Le
Chasseur)
huile sur toile
Museum of Modern Art
New York
1924
La Famille
craie noire et rouge sur papier
émeri
Museum of Modern Art
New York
1924
Maternité
huile sur toile
Scottish National Gallery of Modern Art
Édimbourg
1925
Le Carnaval
d'Arlequin
huile sur toile
Albright-Knox Art Gallery
Buffalo
1927
Le Cheval de cirque
huile sur toile
Hirshhorn Museum and Sculpture Garden,
Smithsonian Institution et Musée communal des
beaux-arts d'Ixelles
Washington et
Bruxelles
1927
Tête
huile sur toile
centre Pompidou
Paris
1928
Intérieur hollandais I
huile sur toile
Museum of Modern Art
New York
1928
Intérieur hollandais II
huile sur toile
Collection Peggy Guggenheim - Fondation Solomon
R. Guggenheim
Venise
1928
Intérieur hollandais III huile sur toile
Metropolitan Museum of Art
New York
1928
Danseuse espagnole
Collage
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou Paris
1930
Peinture, la magie de
la couleur
huile sur toile
Menil Collection
Houston
1930
Peinture
huile et plâtre sur toile
Fondation Beyeler
Bâle
1933
Composition
huile sur toile
Kunsthalle
Berne
1933
Composition,
concentration
plastique
huile sur toile
Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art
contemporain et d'art brut
Villeneuve-d'Ascq
Joan Miró
21
1934
Escargot, femme, fleur huile sur toile
et étoile
Musée du Prado
Madrid
1937
Nature morte au vieux
soulier
huile sur toile
Museum of Modern Art
New York
1938
Une étoile caresse le
sein d'une noire
huile sur toile
Tate Gallery
Londres
1939-1941 Série des
Constellations
tempera, gouache, huile,
pastel, peinture à l'essence sur
papier
Fondation Miró et Museum of Modern Art
Barcelone et New
York
1942-1949 Femme, oiseau, étoile
pastel, crayon, résine,
gouache, fusain, huile sur
toiles
Collection Rosengart et collection Jeannette et Paul
Haim
Lucerne et Paris
1945
La Course de taureau
huile sur toile
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
Paris
1961
Bleu I, Bleu II, Bleu III huiles sur toiles
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
Paris
1968
Personnage devant le
soleil
acrylique
Fondation Miró
Barcelone
19681973
Mai 1968
huile sur toile
Fondation Miró
Barcelone
1972
Femme et oiseau à
l'aube
huile sur toile
N.C
N.C
1974
L'Espoir du condamné
à mort
huile sur toile
Fondation Miró
Barcelone
Principaux murs de céramiques
Sculpture à Baden-Baden.
Joan Miró
22
Époque
lieu
Ville
1950
Université Harvard
Harvard
1958
Siège de l'UNESCO
Paris
1964
Handekshochschule
Saint-Gall
1964
Labyrinthe Fondation Maeght
Saint-Paul-de-Vence
1970
Terminal B, aéroport de Barcelone
El Prat de Llobregat
1970
Pavillon du gaz de l'exposition internationale Osaka
1971
Wilhelm-Hack-Museum
Ludwigshafen
1972
Cinémathèque
Paris
1976
Locaux d'IBM
Barcelone
1980
Nouveau Palais des Congrès
Madrid
1983
Parc del Mar
Palma de Majorque
Principales sculptures
Époque
Nom de l'œuvre
Technique
lieu
Ville
1933
Personnage et
parapluie
bois, parapluie et feuilles Fondation Miró
sèches
Barcelone
1967
Oiseau solaire
(bronze)
bronze
Cinq exemplaires numérotés et deux épreuves d'artiste offertes à Paris et New York
la ville de Paris et au Museum of Modern Art
1968
Oiseau lunaire
(marbre)
marbre de Carrare
Fondation Maeght
Saint-Paul-de-Vence
1961 1981
Labyrinthe
bronze, fer, marbre,
céramique, béton
Fondation Maeght
Saint-Paul-de-Vence
1967
Montre du vent
bronze
Fondation Miró
Barcelone
1967
La Caresse d'un
oiseau
bronze peint
Fondation Miró
Barcelone
1973
Femme verre
bronze
Parc Cultural Viera i Clavijo
Santa Cruz de
Tenerife
1974
Chien
bronze
Fondation Miró
Barcelone
1974
Tête
bronze
Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures
Martigny
1978
Ensemble
monumental
résine de polyester peint
La Défense
Courbevoie
1981
Miss Chicago
béton et bronze
Washington Street
Chicago
1981
Femme
bronze
Hôtel de ville
Barcelone
1983
Femme et oiseau
ciment et céramiques
Parc Joan-Miró
Barcelone
Joan Miró
23
Principales illustrations
Personnage et Oiseau (Duisbourg).
Époque
Auteur
Ouvrage
Technique
1930
Tristan Tzara
L'arbre des Voyageurs
quatre lithographies
1933
Georges Hugnet
Enfances
trois gravures
1944
Joan Miró
Barcelona
[74]
cinquante lithographies en noir et blanc
1948
Henry Miller
Le sourire au pied de l'échelle N.C
1951
Tristan Tzara
Parler seul
gravures et dessins
1954
Joan Miró
Une Hirondelle
textes et dessins
1957
René Crevel
Bague d'Aurore
cinq eaux-fortes
1958
Paul Éluard
À toute épreuve
80 gravures sur bois
1958
André Breton
Constellations
22 textes en écho à 22 gouaches
1959
René Char
Nous avons
cinq eaux-fortes
1961
Raymond Queneau Album 19
19 lithographies
1966
Alfred Jarry
Ubu Roi
13 lithographies
1967
Ivan Goll
Bouquets de rêves pour Neila
19 lithographies
1971
Joan Miró
Ubu aux Baléares
Le lézard aux plumes d'or
textes et dessins
1972
Joan Brossa
Ode à Joan Miró
huit lithographies
1975
Jacques Prévert
Adonides
63 gravures
En 1974, la ré-interprétation de l'oiseau postal, logotype des postes françaises, devient la première œuvre artistique
spécialement créée pour être reproduite sur un timbre de la « série artistique », en France et à Barcelone.
Marché de l'Art
L'œuvre de l'artiste devient très populaire après une série d'article et de critiques. De nombreuses impressions de ses
œuvres sont faites sur des objets de la vie quotidienne : vêtements, plats, verres. Il existe également un parfum «
Miró » où le flacon et l'emballage sont des souvenirs de l'artiste. La banque espagnole La Caixa utilise depuis les
années 1980 une œuvre de Miró comme logo : une étoile bleu marine, un point rouge et un point jaune. Pour le
mondial de football de 1982, la FIFA adopte également un logo de Miró. Après quelques modifications par l'artiste
celui-ci est repris par l'office du tourisme espagnol. C'est un soleil, une étoile et le texte « España » de couleurs
Joan Miró
rouge, noir et jaune. Un quartette à corde basé à Austin (Texas) est fondé en 1995 sous le nom de Quartette Miró.
Google dédie son portail à l'artiste le 20 avril 2006 pour les 113 ans de la naissance de Miró.
Les peintures de l'artiste Joan Miró ont un grand succès sur le marché de l'art et se vendent à des prix très élevés.
L'huile sur toile La Caresse des étoiles s'est vendue à 17 065 000 $ le 6 mai 2008 chez Christie's à New York, soient
11 039 348 euros[75]. Les peintures de Miró sont également parmi les plus falsifiées au monde. La grande popularité
des toiles et la côte importante des œuvres favorisent le développement de contrefaçons. Parmi les dernières toiles
confisquées par la police lors de l'« Opération artiste » on trouve principalement des pièces de Miró, Picasso, Tàpies
et Chillida,.
Notes et références
Traductions et notes
• (ca)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en catalan « Joan Miró i Ferrà [76] » (
[77]
[78]
voir la liste des auteurs
) et en allemand « Joan Miró
» ( voir la liste des auteurs [79])
[1] 73
[2] La date du mariage de ses parents demeure inconnue.
[3] 10-12
[4] 10
[5] 92
[6] 48-54
[7] 484
[8] 77
[9] En 1920 selon le Bénézit, en mars 1921 selon Jacques Dupin
[10] 84
[11] 454
[12] 6-9
[13] 89
[14] 29-32
[15] 95
[16] 35
[17] 85
[18] 97
[19] 98
[20] 99
[21] 103
[22] 94
[23] 11-15
[24] 46-48
[25] 36-37
[26] 88
[27] 236-253
[28] 28
[29] 60
[30] 448
[31] 94
[32] 56-60
[33] 69-70
[34] El Segador signifie en espagnol « Le Faucheur » ; la toile mesure .
[35] 71-72
[36] 242
[37] 410
[38] 257
[39] 210
[40] 262
[41] 264
24
Joan Miró
[42]
[43]
[44]
[45]
[46]
[47]
[48]
[49]
[50]
[51]
[52]
[53]
[54]
[55]
[56]
[57]
[58]
[59]
[60]
[61]
[62]
[63]
275
100-105
255
76-78
30
76-79
38-42
39-56
65
107-112
303
161-162
58
305
320
321
130
343
344
134
http:/ / www. senlis-tourisme. fr/ pdf/ histoire-patrimoine-chapelle-st-frambourg. pdf
258-259
[64] 457
[65] 268
[66] 116
[67] Anne Bertrand, Libération du mercredi , 35. Article répertoriant toutes les rétrospectives Miró dans le monde pour le centenaire de la
naissance du peintre
[68] Bernard Heitz, Miró, le tagueur d'étoiles, Télérama n°2268 du , 14. Article publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Miró et pour
soutenir la souscription ouverte par le Centre Pompidou pour acquérir le Bleu I, le seul des trois bleus qui manquait à la collection du musée
[69] 117
[70] 36-37
[71] André Breton, La Clé des champs, éditions Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1967, 333 (réédition 1977, )
[72] 120
[73] Yvon Taillandier, entretien publié en 1959 dans , vol I, cité par Bernard Heitz, Télérama n°2288, 15
[74] sous le même titre, Miró produit en 1973 treize eaux-fortes et aquatintes en couleur, et une lithographie
[75] Résultats de ventes aux enchères (http:/ / www. artvalue. com/ default. aspx?ID=23& ARTISTE=MIRÓ& ARTISTE_ID=52485& x=14&
y=11& maisons_pays=-1& C_C_18=O& DEVISE=EURO& NB_COL=2& PRICEDEV=1& ORDRE=3& cp_checked=0& C_C_18=O)
[76] http:/ / ca. wikipedia. org/ wiki/ Joan_Mir%C3%B3_i_Ferr%C3%A0?oldid=5635834
[77] http:/ / ca. wikipedia. org/ wiki/ Joan_Mir%C3%B3_i_Ferr%C3%A0?action=history
[78] http:/ / de. wikipedia. org/ wiki/ Joan_Mir%C3%B3?oldid=78631759
[79] http:/ / de. wikipedia. org/ wiki/ Joan_Mir%C3%B3?action=history
Principaux ouvrages cités
Notes se référant à Joan Miró
(es) Rosa Maria Malet, Joan Miró, Barcelona, Edicions 62, 1992 (ISBN 84-297-3568-2)
Notes se référant à Ceci est la couleur de mes rêves — entretiens avec Miró
Raillard Georges et Joan Miró, Ceci est la couleur de mes rêves : entretiens avec Miró, Paris, Seuil, 2004
(ISBN 84-7444-605-8)
Notes se référant à Joan Miró 1893-1993 : Catàleg.
(ca) Carmen Escudero et Teresa Montaner, Joan Miró 1893-1993 : Catàleg, Fundació Joan Miró - Leonardo Arte,
1993
Notes se référant à Joan Miró
(ca) Melania Rebull Trudell, Joan Miró, Barcelona, Globus y Ediciones Polígrafa, 1994 (ISBN 84-88424-96-5)
25
Joan Miró
Notes se référant à Joan Miró: 1893-1983
Janis Mink, Joan Miró: 1893-1983, Taschen, 2000 (ISBN 9783822859759)
Notes se référant à Joan Miró
Jacques Dupin, Joan Miró, Paris, Flammarion, coll. « Grandes monographies », 1961 et 1993 (ISBN 2-08-011744-0)
Notes se référant à Joan Miró-correspondance et entretiens
(en) Margit Rowell, Joan Miró, selected writings and interviews, J.K.Hall et Da Capo press, 1986 (ISBN 0306804859)
Notes se référant à Joan Miró-surréalisme
André Breton, Le Surréalisme et la peinture, genèse et perspective artistique du surréalisme, New York et Gallimard,
1941 et 2002 (ISBN 2070418596)
Autres ouvrages cités
Annexes
Bibliographie
• Jacques Dupin et Ariane Lelong-Mainaud, Joan Miró, Catalogue Raisonné, Drawings, 1901-1937 Distributed Art
Pub Inc, vol. 7, t. I, Paris, Daniel Lelong, 2008 (ISBN 978-2-868-82084-6)
• Jacques Dupin, Catalogue raisonné Miró engraver, vol. 1 à 6, Galerie Lelong, 1984 à 2001
• Emilio Fernandez, Miró sculptures catalogue raisonné 1928-1982, édition Galerie Lelong, 2006
• Jacques Dupin, Catalogue raisonné Miró paintings, vol. 1 à 6, Galerie Lelong, 1999 à 2004
• (en) Clement Greenberg, Joan Miró, New York, Quadrangle press, 1948 et 1949
• (en) Yves Bonnefoy, Joan Miró, Paris, Bibliothèque des Arts, 1964
• (en) Roland Penrose, Joan Miró, Paris, Londres, New York, Thames & Hudson, 1990, 156 p. (ISBN 2-878-11017-X)
traduction de Fabienne Polini, réédition Gallimard -Découvertes, 2004, (ISBN 2070315444)
• Gaëtan Picon et Joan Miró, Carnets catalans, dessins, et entretiens inédits, vol. 2, t. I, Genève, Albert Skira, 1976,
142 p.
• Joan Miró, Carnets catalans, dessins, et textes inédits, vol. 2, Genève, Albert Skira, 1976, 146 p.
• (en) William Rubin, Miró in the collection of the Museum of modern art, New York, Museum of modern art,
1973 (ISBN 0-870-70463-X)
• Patrick Cramer, Joan Miró : Les Livres illustrés, catalogue raisonné, Genève, Paris, Zurich, Patrick Cramer, 1989
(ISBN 0-870-70463-X)préface de Rosa Maria Malet.
• (en) Joan Miró et Jacques Dupin, Joan Miró, souvenirs de la rue Blomet : selected writings and interviews, New
York, Da Capo Press, 1961 et 1986, réédition Folio Gallimard, 2002, 356 p. (ISBN 0306804859) Cet entretien n'a
jamais été publié en français. Il fait désormais partie d'un recueil réunissant les écrits et entretiens de Joan Miró
• Joan Miró et Georges Raillard, Ceci est la couleur de mes rêves, Paris, Éditions du Seuil, 1977, 217 p.
(ISBN 2-020-04613-X) réédition 2004, (ISBN 2-02-06-3938-6)
• André Breton, Le Surréalisme et la peinture, genèse et perspective artistique du surréalisme, New York, 1941 et
1943, réédition Folio Gallimard, 2002, 559 p. (ISBN 2070418596)
• Walter Erben, Miró, Monte-Carlo et Munich, André Sauret et Prestel Verlag, 1960 (réimpr. 1980), réédition
Taschen, 1998, (ISBN 3822873497)
• Jacques Dupin, Joan Miró, Paris, Flammarion, coll. « Grandes monographies », 1993 (1re éd. 1961)
(ISBN 2-08-011744-0)
• Miró sculpteur, Poligrafa, coll. « Fotoscop », 1973
• Joan Miró, Écrits et entretiens, Paris, Daniel Lelong, 1995
• Jean-Pierre Mourey, Poétique du déplacement: littérature et arts d'Espagne et d'Amérique latine. De la terre au
soleil. Dans la soupe du cosmos. Joan Miró et Miguel Barceló, vol. 4, Université de Saint-Etienne, coll. « Cahiers
26
Joan Miró
du Groupe de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines », 1996 (ISBN 978-2-862-72101-9)
• (en) (fr) Michel Leiris, Autour de Joan Miró, the Prints of Joan Miró, New York et Paris, Curt Valentin et Folio
Gallimard, 1947 (réimpr. 1992), 200e éd. (ISBN 2070327124)
Le texte de Michel Leiris a d'abord été publié en bilingue anglais-français en 1947, sous le titre Autour de Joan Miró,
(Around Joan Miró), puis repris sous le titre Zébrage, Folio essai n°200, en 1992.
• Jacques Lassaigne, Miró, Lausanne, Albert Skira, février 1963
• (en) James Johnson Sweeney, Joan Miró, Comments and interviews, New York, Partisan Review n°2,
février 1948
Voir les références à ces entretiens dans le livre de James Thrall Soby.
• (en) James Thrall Soby, Joan Miró, New York, Museum of Modern Art, 1959 et 1980 ( lire en ligne (http://books.
google.fr/books?id=MnW9FxHK0m8C&printsec=frontcover&dq=Joan+Miró+Par+James+Thrall+Soby&
source=bl&ots=EU0Li7krsF&sig=kZxlBDVC83F7iOyA_AplyVE-UyE&hl=fr&
ei=7JaUTNiPLZWI4AahmbXkBA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&
ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false))
• (en) Margit Rowell, Joan Miró, selected writings and interviews, Boston, J.K.Hall et Da Capo press, 1986, 356 p.
(ISBN 0-306-80485-9)
L'ouvrage regroupe les lettres de Miró avec ses amis et les écrits des amis de Miró sur le peintre, ainsi que leur
correspondance.
• Michel Leiris et André Masson , Miroir de la tauromachie, Saint-Clément-de-Rivière et Montpellier, Éditions
Fata Morgana, 1981 (ISBN 2-851-94268-9)
• José Bergamín et Florence Delay, La Solitude sonore du torero, Lagrasse et Paris, éditions Verdier, éditions du
Seuil, 1981 (réimpr. 1989) (ISBN 978-2-864-32545-1)
• Jean-Louis Prat, Miró, Martigny (Suisse), Fondation Gianadda, 1997 (ISBN 2-884-43042-3).
• Jean- Louis Prat , Joan Miró, rétrospective de l'œuvre peint, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, 1990
(ISBN 978-2-900-92301-6)
• Jean-Louis Prat, Joan Miró, métamorphose des formes, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, 2001
er
(ISBN 2-900-92324-7)Sculptures et peintures de la Fondation Maeght, exposition du 1 avril au 25 juin 2001
• Camilo José Cela et Pere A. Serra, Miró et Mallorca, Barcelone et Paris, Polígrafa et Cercle d'Art, 1984 et 1985
(ISBN 2-702-20191-1)
• José Pierre, André Breton et la peinture, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, 1987 ( lire en ligne (http://books.
google.fr/books?id=CTwK6S-U7DcC&pg=PP1&lpg=PP1&dq=André+Breton+et+la+peinture,+l'âge+
d'homme+1987&source=bl&ots=HceztxWhfr&sig=cEmj9LTVmq-W2RKOi0uPhwY5dco&hl=fr&
ei=dymjTIFkwavgBv-DwcwD&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&
ved=0CBUQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false))
• Alain Jouffroy et Joan Teixidor, Miró sculptures, Paris, Maeght éditeur, 1980, 250 p.Grand format.
27
Joan Miró
28
Articles connexes
• Réalisme magique
• Surréalisme
• Fondation Miró
Liens externes
• (es) Site officiel de la Fondation Miró (http://www.fundaciomiro-bcn.org/)
• (fr) Galerie présentant des estampes originales de Joan Miro (http://www.michelfillion.com/oeuvres.
php?artiste=MIRO)
• (fr) Dossier : Joan Miró, La naissance du monde, exposition au Centre Pompidou, 2004 (http://www.
centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-miro/ENS-miro.html)
• (en) Joan Miró online : toutes les œuvres (http://www.artcyclopedia.com/artists/miro_joan.html)
• (fr) (en) Galerie Lelong, Paris (http://www.galerie-lelong.com/)
•
•
•
•
•
Portail de l’art contemporain
Portail de la peinture
Portail de la céramique
Portail de la sculpture
Portail de la Catalogne
Sources et contributeurs de l’article
Sources et contributeurs de l’article
Joan Miró Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=104099337 Contributeurs: .melusin, Adrille, Aka, Alain Mignien, AlexisMonville, Amire80, Andesaa, Ange Gabriel, Arcane17,
Arnaud.Serander, Arria Belli, Ascaron, Baladar, Baltabia, Belchman, Ben Siesta, Berdea, Bertrouf, Bibi Saint-Pol, Bob08, Bobodu63, Bouchecl, Bouette, Broadside Perceptor, Cantons-de-l'Est,
Cham, Chaouistes, Chaps the idol, Chichiman-a, Chouchoupette, Clement33510, Colibrix, Colindla, CommonsDelinker, Coyau, Cpalp, Daehan, Davidpar, Dd, Deelight, Dhatier, DiamondDave,
Djidane39, DocteurCosmos, E-s-B, El Caro, Elfix, Enrevseluj, Epsilon0, Etoec, EyOne, FDo64, FabienGomez, Fabienamnet, Fafnir, Fagairolles 34, Fanantique, Fatamorgana, Felixggenest,
Frakir, Francesca65, Frank Renda, Gaelle187, Gede, Gemini1980, Gilbertus, Gloumouth1, Gonioul, Grimlock, Guilhem, Guillom, Gzen92, Hack, HaricotBleu, Hercule, Hexasoft, Hiob, Howard
Drake, Hunsu, Huster, Hégésippe Cormier, Infierno, Inisheer, Isaac Sanolnacov, JLM, Jacques Ballieu, Jarfe, Jborme, Jerome misc, Juliedeffrenne, Juraastro, Jérome Bru, Jérônymous, Kelson,
Kilith, Koyuki, Kropotkine 113, LPLT, Laddo, Langladure, Leag, Lepetitlord, Les-cracc, Letartean, Lgd, Lifebehindtheglass, Like tears in rain, Lmaltier, Loudon dodd, Louis-garden, Léna,
M0tty, M@rco, Malost, Manijime, MathsPoetry, Mattho69, Maurilbert, Medium69, Mica, Michel421, Mirgolth, Moimoi23, Mouiller, Moyg, Muijz, Naevus, NaidNdeso, Nataraja, Ned Kelly,
Neptune, Nguyenld, Nicourse, Nojhan, Noritaka666, Numbo3, Od1n, Onoma1956, Ormolu Niblick, Orthogaffe, Oxo, PA, Patineuse, Pautard, Perky, Petrusbarbygere, Phe, Playtime, Polmars,
Pommier05, Poulos, Poulpy, Professeur.dartsplastiques, Prosopee, Père Igor, Raguenau, Rome2, Rondaies, Rosier, Rrose, Rémih, Sabsab1, Sam Hocevar, Sardur, Sasab1234, Sebcaen, Sebjarod,
Sebleouf, Semnoz, Silanoc, Skull33, Sniff, SoCreate, SofiaNadezda, Spiessens, Stéphane33, Thekillersalex, Thierry Caro, Tobovs, Tonymainaki, Toto Azéro, Trex, Udufruduhu, Ukilda, Utopies,
Vatekor, Vincent.vaquin, VincentRobert, Viveleami31, Vlaam, VonTasha, WikiPatrol, X-chocolate, Xic667, Yug, Yuzuru, Zetud, Zeugma, Znog, 291 modifications anonymes
Source des images, licences et contributeurs
Fichier:Portrait of Joan Miro, Barcelona 1935 June 13.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Portrait_of_Joan_Miro,_Barcelona_1935_June_13.jpg Licence: Public
Domain Contributeurs: Bohème, Dcoetzee, Friviere, G.dallorto, Hajotthu, Iainf, Infrogmation, Kam Solusar, Léna, Patricia.fidi, Petrusbarbygere, Schekinov Alexey Victorovich, Shizhao,
Sparkit, 2 modifications anonymes
Fichier:Grande Maternite.JPG Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Grande_Maternite.JPG Licence: Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported
Contributeurs: Pictured by soonsoon
Fichier:Miro's sculpture, MADRID.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Miro's_sculpture,_MADRID.jpg Licence: Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0
Unported Contributeurs: Joan Miró (sculpture) / soonsoon (photo)
Fichier:Hakone open air museum (10).jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Hakone_open_air_museum_(10).jpg Licence: Creative Commons Attribution 2.0
Contributeurs: Dan
Fichier:Skulpturenpark-Miro BMK.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Skulpturenpark-Miro_BMK.jpg Licence: Creative Commons Attribution-Sharealike 3.0
Contributeurs: BMK
Fichier:JuanMiroMosaic.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:JuanMiroMosaic.jpg Licence: Creative Commons Attribution-Sharealike 3.0 Contributeurs: Edal Anton
Lefterov
Fichier:Palacio de Congresos y Exposiciones (Madrid) 01.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Palacio_de_Congresos_y_Exposiciones_(Madrid)_01.jpg Licence:
Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported Contributeurs: Luis García (Zaqarbal)
Fichier:Cathedral palma mallorca spain 2007 08 15.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Cathedral_palma_mallorca_spain_2007_08_15.jpg Licence: Creative
Commons Attribution-Sharealike 3.0,2.5,2.0,1.0 Contributeurs: Commons:Sir James or german WP:Sir James
Fichier:Miro-Wand in Ludwigshafen 06.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Miro-Wand_in_Ludwigshafen_06.jpg Licence: Public Domain Contributeurs:
User:Immanuel Giel
Fichier:Stiftungsgebaeude-Miro_BMK.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Stiftungsgebaeude-Miro_BMK.jpg Licence: Creative Commons Attribution-Sharealike
3.0 Contributeurs: BMK
Fichier:Dona i Ocell.JPG Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Dona_i_Ocell.JPG Licence: GNU Free Documentation License Contributeurs: user:Dibuap
Fichier:Joan Miro.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Joan_Miro.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Bohème, Léna, Mu, TheDJ, 1 modifications anonymes
Fichier:Miro-Wand (Signaturen).jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Miro-Wand_(Signaturen).jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Immanuel Giel
Fichier:Església de Sant Miquel Mont roig.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Església_de_Sant_Miquel_Mont_roig.jpg Licence: Public Domain Contributeurs:
Tabalot
Fichier:Mujer - Joan Miró - 1983.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Mujer_-_Joan_Miró_-_1983.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Mutari
Fichier:Baden-Baden, Miro.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Baden-Baden,_Miro.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Mg far
Fichier:Duisburg Miro 01.JPG Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Duisburg_Miro_01.JPG Licence: Public Domain Contributeurs: Gerardus
Fichier:Mondrianlike.png Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Mondrianlike.png Licence: GNU Free Documentation License Contributeurs: Hendrike 05:56, 24 July
2007 (UTC)
Fichier:Mona Lisa detail eyes.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Mona_Lisa_detail_eyes.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Cantus, Czarnoglowa,
Dcoetzee, Eusebius, Man vyi, Oxxo, Rlevse, Rory096, Str4nd, SunOfErat, Theo10011, Thuresson, Wst, 2 modifications anonymes
Fichier:Kangxi transitional porcelain Bowl.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Kangxi_transitional_porcelain_Bowl.jpg Licence: Public Domain Contributeurs:
Original uploader was Iwanafish at en.wikipedia
Fichier:Venus of Brassempouy.png Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Venus_of_Brassempouy.png Licence: inconnu Contributeurs: user:-StrogoffFichier:Flag of Catalonia.svg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Flag_of_Catalonia.svg Licence: Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported
Contributeurs: User:Martorell
Licence
Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
//creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/
29