Madagascar.... Inona no voavoa ? Quelles nouvelles ?

Newsletter Madagascar
Mars 2015
Madagascar.... Inona no voavoa ? Quelles nouvelles ?
Madagascar aujourd’hui
L’actualité est tristement dense en raison des instabilités climatiques et économiques.
Les fortes précipitations sur Antananarivo ont fait sortir les rivières de leurs lits et ont p r o voqué d’importantes inondations, semblables à celles de 1959. Les eaux ruisselantes ont
éboulé des collines, détruit des maisons et tué leurs habitants. Les sinistrés sont nombreux et
la saison des pluies n’est pas encore terminée... Dans le Sud, la sècheresse fait souffrir plus de
40000 âmes. La famine ou « kéré » frappe le pays Androy où la grêle a anéanti les cultures et
où les semences n’ont pas germé. Actuellement les Malgaches voient les prix des denrées de
première nécessité doubler.
Aujourd’hui plus que jamais, votre solidarité pour Madagascar a du sens...
Notre nouvelle responsable pays pour Madagascar
Marie-Claire, retraitée de l’Education Nationale rejoint notre équipe de bénévoles.
L’adresse dédiée : [email protected] pour la contacter demeure.
Notre Hommage à Jonchson...
Un triste événement a bousculé la programmation des missions à Madagascar.
Jonchson, notre fidèle technicien-vétérinaire responsable de nos projets zébus dans la zone d’Andramasina a été emporté par la maladie en décembre dernier. Nous saluons ici sa mémoire et son action
efficace au sein des associations FIVOY et FANOITRA pendant ces dix dernières années.
Andry, jeune zootechnicien vétérinaire, prend la relève. Nous lui assurons notre soutien et tous nos
encouragements. C’est désormais lui qui suit les paysans à qui vous financez un zébu et qui pourra
vous recevoir si vous souhaitez aller visiter votre projet.
Bénéficiaire sur le projet agroforesterie
Newsletter Madagascar – Mars 2015
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Mars 2015
Des nouvelles de nos partenaires
Lou, notre coordinatrice, et Marie Claire ont rencontré nos
partenaires lors de la dernière mission en janvier 2015.
Nos projets suivent leur cours et sont dans les mêmes zones:
- ANTSIRABE – commune d’Ambatofinandrahana pour des zébus avec l’association RALIMAMINA, composée de Romuald,
Reine et Samuel.
- AMBATOLAMPY – Andriambilany pour des poules et des
zébus avec l’association LALONA, composée de Claudine et
Hortense.
- ANDRIAMASINA – Sabotsy pour des zébus et l’agroforesterie avec l’association FANOITRA et Andry comme responsable
des projets.
Ramilaminamina
Près d’Antsirabe, dans la zone d’Ambatofinandrahana, nous avions lancé en 2012 le projet Ambato avec
notre partenaire RAMILA. Ce projet comptant 51 zébus devait s’achever en automne 2014.
Fin janvier 2015, nous avons rencontré Romuald, Reine et Samuel pour les bilans technique et financier.
Tous les paysans n’ont pas terminé leur remboursement : inondations et attaques acridiennes récurrentes ont détruit les récoltes et diminué les ressources des familles. De plus Samuel, le technicien, plus
qu’isolé dans son activité de récupération de fonds, a manqué de rigueur dans le suivi financier et s’est
laissé tenter au détournement. Une partie des sommes manquantes a déjà été rendue et un échéancier
a été signé pour que ce dossier se ferme sainement d’ici juin 2015.
Notre collaboration avec RAMILA ne sera pas prorogée en raison de la trop grande dispersion des fermes.
Lalona
Lors de la dernière mission de janvier nous
avons pu rencontrer notre partenaire LALONA dans la commune d’ Andriambilany où se
déroulent les projets Poulets Gasy. Dans un
premier temps nous avons été présentées et
accueillies par Madame Yvette Marie RAKOTOMALALA, maire de ce joli village, en bord de
la RN7. Notre premier jour de visite est tombé
le jour de la réunion mensuelle, ainsi tous les
Réunion mensuelle de tous les bénéficiaires de nos projets avec
bénéficiaires de projets Poulets gasy et Zébus
Lalona, commune d’Andriambilany.
étaient présents. Cela nous a permis d’échanger
avec des bénéficiaires des différents projets, en
cours ou terminés, sur les difficultés, la motivation et le savoir-faire
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de chacun et chacune.
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Monsieur le Maire-Adjoint est venu rappeler à tous les administré(e)s les codes de la solidarité et de
responsabilité, puis leur a exposé les grands projets d’aménagement des terres de la commune.
Après de nombreuses expressions de gratitude des bénéficiaires envers Zebunet, nos deux correspondantes chez Lalona, Claudine et Hortense, nous ont proposé de rencontrer des bénéficiaires des plans
Poulet Gasy et Zébu. Ainsi dans le village-même, nous avons visité une première basse-cour.
Une femme âgée nous a acceuillies et fait admirer sa propriété. Elle a été aidée par ses enfants pour
monter son poulailler, et son cheptel compte maintenant une petite trentaine de poules. Ses animaux
ont été protégés du froid (nous sommes à plus de 1600 m d’altitude !) et le suivi vétérinaire prodigué
par la technicienne a été efficace.
Ensuite nous avons visité une autre ferme
au fond d’une vallée. Les techniciennes
s’y rendent à vélo. Nous, après une bonne
demi-heure sur une piste de latérite plus ou
moins défoncée et inondée en raison des
dernières intempéries, nous y sommes rendus à pied, notre 4X4 ne pouvant y accéder.
Poulailler traditionnel d’une bénéficiaire du projet Poulet Gasy
2013
Grâce à vous, je vis mieux. Lorsque je suis souffrante, je peux déguster une poule au
gingembre. Je peux même proposer un poulet au repas de mes invités ! Notre vie
s’améliore et nous sommes heureux.
De manière générale les familles bénéficiaires sur les projets Lalona sont très satisfaits des projets et
disent mieux vivre. Lors de la mission de janvier nous avons rencontré 3 familles ayant des difficultés,
mais hormis cela les remboursements sont réguliers grâce à la vente des œufs et des volailles. En
revanche nombre de familles subissent des pertes de volailles lors des déplacements pour la vente
vers les marchés voisins, ou en raison du froid et des abris nocturnes mal adaptés. C’est pourquoi nous
allons développer un projet d’appui qui viendra prendre la suite des prêts, qui consistera à financer
l’aménagement de poulaillers pour chaque famille ayant fini ses remboursements.
De plus, le Ministère de l’Elevage met en œuvre la relance de la filière Poulet Gasy à Madagascar car
l’offre ne suit pas la demande. Madame la maire d’Andriambilany et ses administrés ont ainsi le projet de labelliser leur commune « Akoho Gasy d’Andriambilany », autrement dit «poulets malgaches
d’Andriambilany».
”Hiadanana sy ho finaritra, sambatra tokoa izahay”
Que notre île connaisse Joie et Bonheur et nous serons comblés
Paroles de l’hymne national malgache
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Nous n’avons pu rencontrer qu’une famille
bénéficiaire du dernier projet zébu (projet
Lalona 2013) dans cette zone en raison
des conditions météo. Malgré les risques
actuels liés aux zébus, nous n’avons pas
eu à déplorer de vols sur ce projet. Cependant 20% des vaches financées sont
mortes, notamment en raison d’une mauvaise alimentation, et malgré les formations dispensées. C’est pour ces raisons,
sécuritaires et santé animale, que pour
Zébu du projet Lalona 2013
le moment nous ne renouvèlerons pas de projet zébu dans cette zone. Les remboursements du projet zébu Lalona 2013 sont presque terminés, seules quelques
familles ont 3 à 4 mois de retard, et les réinvestissements seront faits dans les prochains mois.
Notre partenariat avec Lalona est fiable et nous souhaitons poursuivre dans le temps avec eux. Les projets sont bien suivis, le Maire-Adjoint est très attentif au bon déroulement des remboursements et sait
écouter ses administrés pour les remotiver lors des difficultés. Le non-respect des mensualités engendre
parfois la confiscation de l’animal, voire sa mise aux enchères publiques !
La dernière réunion administrative nous a permis de constater la rigueur et la sincérité des calculs comptables. Nous tenons encore à exprimer toute notre gratitude à Claudine, Hortense, Madame la Maire et
tous les administrés pour leur accueil.
Leur sourire et leur reconnaissance vont à chacun d’entre vous.
Fanoitra
Malgré le décès récent de Jonchson, qui a été
notre responsable de projet Fivoy puis Fanoitra pendant une dizaine d’année, les projets
connaissent toujours autant de succès autour
de la commune de Sabotsy (zone d’Andramasina).
Andry a été installé dans ses nouvelles fonctions lors de la dernière mission, et après une
petite formation en comptabilité il a pris en
main tous les projets, avec succès !
Andry récupère des remboursements lors du marché hebdomadaire
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Les 3 projets se déroulent bien : Fanoitra 1 touche à sa fin malgré 2 mois de
retard, Fanoitra 2 est en phase de croisière et les remboursements de Fanoitra 3 qui a débuté il y a 6 mois, ont déjà commencé.
Sur le marché de Sabotsy, toutes les semaines, Andry rencontre les paysans
relais qui lui apportent une partie des remboursements. Cette journée est
aussi l’occasion de s’entretenir avec des paysans individuellement et de proposer des traitements pour les zébus. C’est aussi lors des réunions hebdomadaires que les paysans, qui ont terminé leur remboursement, obtiennent
leur certificat de propriétaire pour leur zébu, non sans fierté.
Lorsque nous les avons rencontrés, en aparté ils nous ont remercié, tout sourire. Beaucoup souhaitent augmenter leur cheptel et demandent la possibilité de bénéficier d’un deuxième plan. Ce n’est pas encore au programme,
mais nous n’excluons pas cette idée pour le futur.
Bénéficiaire avec son certificat de propriété pour son zébu
Projet d’Agroforesterie
Il nous a fallu 10h de moto sur une piste boueuse inondée et défoncée pour aller rencontrer les bénéficiaires du projet agroforesterie, qui
a débuté en août 2013 avec Fanoitra. Ce projet soutenait 15 familles
pour la première année, et depuis août dernier 30 familles supplémentaires ont recu formations, plants et semences pour développer
elles-aussi leurs cultures avec des pratiques agroforestières. Ce projet se déroule parfaitement bien, les résultats de la première année
sont réellement visibles dans les cultures. La motivation et l’enthou- Parcelle aménagée sur le projet agroforesterie
siasme des paysans pour un enrichissement et une meilleure exploitation des terres sont des plus encourageants.
Les parcelles ont toutes été aménagées en courbe de niveau et les engrais naturels à base de fumier de
zébu sont maintenant utilisés à la place de substances chimiques. L’accueil a été très chaleureux, chaque
famille souhaitant poursuivre ce projet. Notre aide aux 45 familles qui ont bénéficié de ce projet prendra
fin en août 2015, mais nous évaluons la possibilité de renouveler ce type de projet das la zone avec de
nouvelles familles vivant loin de tout.
Groupes de bénéficiares
du projet agroforesterie
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Pour terminer, un petit conte Vezo sur l’origine des boeufs à Madagascar...
« Il était une fois le zébu »
« Jadis, à une époque tout à fait reculée, il y avait un pauvre homme appelé Tsiomby, qui habitait dans le
pays Menabé, région de Morondava (Tsiomby signifie : qui n’a point de place). Il se nomme ainsi car tout
le monde le détestait. Quand il mendiait au seuil de la porte ou qu’il suppliait d’entrer, on le questionnait
: « Comment t’appelles-tu ? — Tsiomby ». Tout en riant, toute la chambrée disait : « Va t’en, chien de peau
noire, puisque ton nom t’empêche de pénétrer ».
Confus, ne trouvant rien à manger dans les villages, Tsiomby vient s’établir au bord de la mer, sur une
plage bien choisie. Là, il construit une haie dans laquelle il cultiva beaucoup de plantes sauvages. Pour
avoir de quoi manger, il faisait de nombreuses excursions dans la forêt voisine fournissant des fruits
nourrissants.
Les plantes de Tsiomby fleurissaient. Un grand nombre d’animaux marins et forestiers en étaient alléchés. Pendant l’absence de l’isolé, ses trésors étaient abîmés. Tsiomby, très en colère, prépara un piège.
Un monstre de la mer fut pris. Cette victime gigantesque, armée de deux cornes pointues, d’une couleur
rouge pourprée, lui inspira une frayeur si intense qu’il s’éloigna pour réfléchir. Il se décida de la laisser
tranquille durant deux jours de façon qu’elle fût affaiblie par la faim. La malheureuse bête tomba dans
l’inanition. L’exilé en profita et, avec un cordage, l’attacha fortement.
Tsiomby l’élevait avec soin. A la longue, l’animal devenait domestique. Il s’appelait Menabé (rouge vif )
et découvrit qu’elle était enceinte lorsqu’elle fût capturée. Après quatre mois, voilà qu’elle mit au monde
un petit du sexe mâle.
Les bestiaux de Tsiomby se multipliaient. Les couleurs étaient variées. Au préalable, les hommes des villages voisins les dénommaient Tsiomby ; du nom de leur propriétaire qu’ils commencaient à chérir. Plus
tard, ils le déclarèrent leur roi.
Le roi est toujours respectable. Personne n’ose l’appeler par un mauvais nom. C’est ainsi que Tsiomby
se change en Omby. Les animaux sont aussi donc renommés omby. L’influence du roi Omby est stricte.
Pouvoir et réputation se trouvent dans une extrême exagération. Ses sujets le traitent comme un Dieu.
En cas de maladie, ils consultent Omby, soit pour délivrer des médicaments efficaces, soit pour faire des
paroles magiques capables de guérir. Aujourd’hui même, ceux qui savent employer des remèdes s’appellent ombiasa (ombi=omby ou Dieu ; àsa= œuvres ; ombiasa=qui sait pratiquer les œuvres de l’Omby
ou de Dieu, ou tout court, le guérisseur). C’est encore pour la même raison que les Malgaches ont tendance, à chaque misère, à sacrifier un bœuf (omby) à leur Dieu Omby, de manière qu’ils en obtiennent
secours et bonheur sain.
Telle est, d’après une légende, l’origine du bœuf et du nom malgache omby. Jusqu’à présent, certaines
régions de Morondava ont le nom de Menabé, pays natal des bœufs. Voilà pourquoi, dit-on, les Sakalava
du Menabé possèdent d’immenses troupeaux de bœufs.»
Au nom de tous les Malgaches :
MISOATRA BETASKA ary VELOMA
Merci pour votre soutien, sans lequel ces beaux projets ne seraient pas possibles.
Nous restons disponibles pour tout échange et poursuivons l’aventure ensemble !
Marie Claire & toute l’équipe de Zebunet.