Actualités scientifiques au Royaume-Uni

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Actualités scientifiques au Royaume-Uni
Ambassade de France au Royaume-Uni
Service Science et Technologie
Septembre 2005
Actualités scientifiques
au Royaume-Uni
Credit:Science Museum/Science & Society Picture Library
Diffusion de la culture scientifique
au Royaume-Uni
Spécial
Septembre 2005
Diffusion de la culture scientifique au Royaume-Uni
Le citoyen britannique, mieux instruit et moins naïf, demande davantage de communication de la part des experts scientifiques et se revendique de plus en plus comme
« citoyen engagé » dans le processus décisionnel de la politique scientifique. Cette
évolution a conduit à une période de changements importants dans les méthodes de
diffusion de la culture scientifique. Ce dossier spécial fait un état des lieux de la politique scientifique britannique, des principaux acteurs de la communication et établit
une liste non exhaustive de leurs programmes d’activités actuels.
1. Introduction
La volonté politique de placer la science et l’innovation au cœur de l’agenda politique et économique peut
être illustrée, d’une part par l’augmentation constante
depuis 1997 du budget britannique destiné à la
Recherche et au Développement (R&D) pour atteindre
3,4 milliards de livres (environ 5,1 milliards d’euros) d’ici
à 2007-2008, et, d’autre part, par le rapport intitulé
« Science and Innovation Investment Framework 20042014 », qui indique clairement que la prospérité du secteur scientifique et technique est essentielle pour la
bonne santé de l’économie britannique.
Les gouvernements successifs se sont cependant rendus à l’évidence que la société a changé : la science n’occupe plus une position privilégiée ; les scientifiques
n’inspirent plus forcément le respect du reste de la population ; l’approbation du public n’est plus un fait acquis
d’avance. Au cours des dernières décennies, le public
s’est mis à questionner davantage les avancées scientifiques, en partie en raison de plusieurs scandales révélant
que la science pouvait soulever des problèmes éthiques
majeurs, autant pour l’homme que pour son environnement. En raison de l’influence du public sur les décisions
politiques (notons par exemple la fin du nucléaire en
Allemagne, l’interdiction de la culture des organismes
génétiquement modifiés en France ou au Royaume-Uni,
ou l’expérimentation animale pour la recherche biomédicale), le gouvernement britannique a souhaité renforcer
les initiatives permettant de susciter l’intérêt pour la
science et faciliter la compréhension des sujets scientifiques. Les budgets consacrés à la communication scientifique et à la vulgarisation de la recherche ont été augmentés pour développer et améliorer des programmes
de dialogue avec le public.
Ce dossier spécial concernant la diffusion de la culture scientifique au Royaume-Uni vise à dessiner un
tableau de la politique scientifique britannique et des
principaux acteurs de la communication scientifique en
établissant une liste non exhaustive de leurs programmes d’activités.
1.1 La politique de diffusion de la culture scientifique
La diffusion de la culture scientifique auprès du
public a démarré il y a plusieurs siècles au RoyaumeUni, grâce à la création de la « Royal Society » (RS) en
1660, suivie de celle de la « Royal Institution » (Ri) en
1799 et enfin de la « British Association for the
Advancement of Science » (The BA) en 1831. Ce n’est
cependant qu’en 1985 que la politique de promotion de
la science s’inscrit dans le projet gouvernemental suite
au rapport Bodmer, « Public Understanding of Science »
(PUS). Selon cette stratégie politique, le savoir scientifique est transmis au public selon un modèle « topdown », c’est à dire depuis les experts vers un public néophyte, par l’intermédiaire des médias. Suite à ce rapport,
un certain nombre d’initiatives ont vu le jour, telles que
la création d’un « Comittee on the Public Understanding
of Science » (CoPUS) ou l’accroissement du nombre
d’évènements de communication scientifique. En Europe
et dans l’ensemble des pays industrialisés, la notion de
PUS a été institutionnalisée et utilisée dans tous les programmes politiques visant à informer le grand public
des avancées scientifiques et techniques.
En février 2000, suite à plusieurs crises d’opinion liées
en particulier à l’affaire de l’Encéphalopathie
Spongiforme Bovine (ESB), le « Select Committee on
Science and Technology » de la Chambre des Lords
publie un nouveau rapport intitulé « Science and
Society » qui propose une nouvelle stratégie nommée
« Public Engagement with Science and Technology »
(PEST). Il s’agit là d’un virage important dans les méthodes d’engagement des scientifiques avec le public qui
passe d’un modèle « top-down » à un modèle d’échanges basés sur une communication bilatérale. Le PEST
favorise les débats et implique davantage les citoyens
dans les processus décisionnels concernant l’évolution
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des sciences et techniques et leurs applications. Les
scientifiques et les instances politiques sont appelés à
répondre de façon pro-active aux priorités et besoins du
public afin non seulement de renforcer la confiance du
public quant aux bénéfices apportés par la recherche,
mais également de promouvoir l’attractivité des carrières
scientifiques. Cette nouvelle stratégie s’est traduite
concrètement par l’établissement de réunions publiques,
entre autres pour les comités de la « Food Standard
Agency » (FSA) et les comités consultatifs du gouvernement, par le lancement de grandes consultations publiques et par l’ouverture de débats publics sur des sujets
sociétaux (par exemple sur les OGM).
1.2 Les budgets publics consacrés à la communication scientifique
En juillet 2004, l’importance accordée à la relation
avec le public et à l’amélioration de la confiance de celuici pour les sciences et techniques est rappelée dans le
rapport « Science and Innovation Investment
Framework 2004-2014 ». Le gouvernement britannique
s’engage notamment à soutenir davantage de bourses et
de projets d’attribution de prix pour aider la communauté scientifique à établir un dialogue avec les citoyens
et les décideurs politiques. L’« Office of Science and
Technology » (OST) a annoncé le doublement de son
budget « Sciences et Société » qui passera de 4,25 millions de livres (environ 6,4 millions d’euros) en 2005-06
à 9 millions de livres (environ 13,5 millions d’euros) en
2006-07.
2. Les principaux acteurs de la diffusion de
la culture scientifique
La quasi-majorité des organismes publics et privés
participent à la diffusion de la culture scientifique, qu’il
s’agisse de leur mission principale comme « The BA »
ou d’une part importante de leur mission comme la RS
ou les « Research Councils » (RC, conseils de recherche). L’OST actualise régulièrement un annuaire,
« Science Connections », répertoriant les différents organismes impliqués dans la communication scientifique au
Royaume-Uni et leurs activités d’engagement avec le
public. En 2003, la 5ème édition répertoriait environ 60
organismes, allant des RC aux associations caritatives et
fondations (« charities »), en passant par les musées ou
encore les sociétés savantes.
2.1 L’Office for Science and Technology (OST,
www.ost.gov.uk)
Depuis 1995 sous la tutelle du ministère du commerce
et de l’industrie (« Department for Trade and Industry »,
DTI), l’OST est en charge d’établir les politiques gouver-
nementales pour la science et la technologie et d’en assurer l’application.
Depuis 1994, une petite équipe s’occupe du programme « Public Understanding of Science,
Engineering and Technology » (PUSET). Avec un budget
de 1,25 million de livres (environ 2 millions d’euros), le
PUSET cherche, par l’accroissement du niveau général
des connaissances scientifiques, à développer la compréhension mutuelle entre le secteur scientifique et le public
et vise notamment à faire prendre conscience au public
de l’importance des « Science, Engineering and
Technology ». Parmi les activités de l’équipe PUSET, on
peut noter :
• l’attribution de subventions à diverses opérations de
promotion de la science ;
• la publication de guides de bonnes pratiques et de
rapports sur la communication scientifique destinés
aux chercheurs et aux organismes chargés de la promotion de la science ;
• l’organisation de conférences, débats et consultations
avec le public. Le « ScienceWise Grant Scheme » est
destiné à récompenser les projets favorisant les débats
entre scientifiques et public concernant les impacts de
la recherche sur notre quotidien (www.sciencewise.org.uk);
• le financement des programmes de bourses de « The
BA » et du « CoPUS ».
2.2 Les Research Councils
Les RC, au nombre de huit, financent et coordonnent
la recherche publique britannique dans leur domaine de
compétence propre. Tous sont impliqués dans le programme « PUS » avec des actions telles que
« Researchers in Residence » ou les « Nuffield Sciences
Bursaries » et subventionnent un certain nombre de
manifestations auxquelles ils participent organisées par «
The BA » et la RS (notamment la semaine nationale de la
science). Enfin, chacun met à disposition du public (et en
particulier du public scolaire, élèves et professeurs) des
éléments de vulgarisation scientifique, par l’intermédiaire de brochures ou de leurs sites Internet.
Parmi les actions communes des RC, notons en particulier :
• « Nuffield Science Bursaries » : programme de
bourses, initié par la « Nuffield Foundation » et facilitant les stages en laboratoires d’une durée de 4 à 5
semaines pour de jeunes lycéens ;
• « Researchers in Residence » : financé depuis 1997
conjointement par les RC et le « Wellcome Trust »
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(principale fondation pour la recherche biomédicale),
ce programme propose à des étudiants en doctorat de
rencontrer élèves et enseignants directement dans les
écoles et collèges ;
• Semaine de la science et Festival de la science de « The
BA ».
` L’« Engineering and Physical Sciences Research
Council » (EPSRC, www.epsrc.ac.uk)
Spécialisé dans la recherche fondamentale et appliquée de l’ingénierie, de la chimie, de la physique et des mathématiques,
l’EPSRC a mis en place un programme de deux ans («
Public Engagement Programme Business Plan », 20042006) visant à améliorer la compréhension du public sur
les avancées et les objectifs de l’ingénierie et de la recherche en sciences physiques, à souligner les bénéfices pour
la société des résultats de recherche en matière de formation, de connaissance et d’expertise, à présenter la créativité de la recherche au public et à récompenser l’excellence de l’enseignement de la science.
Parmi les initiatives proposées par l’EPSRC, on peut
noter :
• « Partnerships for Public Engagement Awards » :
ils récompensent des projets de communication et
encouragent les chercheurs à transmettre au public à la
fois les enjeux de leurs travaux et leur passion.
• « Senior Media Fellowships » : destinés aux chercheurs qui consacrent du temps pour intervenir dans
les médias et engager un dialogue avec le public ;
• cours de communication ;
• « Meet the scientist » : programme en plusieurs étapes, démarrant par un stage de deux jours destiné à former les chercheurs à la communication, suivi par des
conférences publiques sur différents thèmes scientifiques visant, d’une part à faire connaître les activités de
recherche de l’EPSRC, et, d’autre part, à promouvoir
localement les Centres de Sciences ;
• « New Outlooks in Science and Engineering » :
programme destiné à stimuler l’intérêt des jeunes pour
la science, les mathématiques et les sciences de l’ingénieur en rendant ces sujets accessibles. Une des clés de
cette initiative provient du recrutement de jeunes servant de modèles pour leurs cadets ;
• « Holmes Hines Memorial Fund » : fond caritatif
finançant la recherche et aidant en particulier des individus à développer leur potentiel scientifique.
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` Le Medical Research Council (MRC, www.mrc.ac.uk)
Équivalent de l’Inserm, le MRC
finance la recherche biomédicale.
Depuis 2000, « The Advisory Group on
Public Involvement » (AGPI) est chargé de conseiller le
MRC sur la meilleure stratégie à mettre en place pour
améliorer l’implication des citoyens dans ses activités.
Les initiatives établies par le MRC pour accroître la
diffusion de la culture scientifique incluent l’organisation de conférences ouvertes au public, le soutien de projets destinés à favoriser les échanges entre scientifiques et
écoliers et lycéens et à développer des ressources pédagogiques. Parmi les initiatives, on peut noter :
• les dossiers d’information destinés aux lycéens du
« A-Level » (équivalent du baccalauréat) ou aux enseignants et disponibles en ligne (www.schoolscience.co.uk);
• « Pupil Researcher Initiatives Ideas and Evidence
CD-rom » : subventions pour la création d’un CDRom visant à enseigner aux élèves la nature des sciences plutôt que leur contenu ;
• « Research in Focus » : échantillons de publications
à la disposition du public allant des actualités de
recherche à des informations plus synthétiques.
` Le Natural Environment Research Council (NERC,
www.nerc.ac.uk)
Le NERC, dédié à l’étude de la
terre et de l’environnement, coordonne un programme interne,
« Science Insight », qui propose diverses activités allant
de l’organisation d’évènements au travail auprès des écoles, en passant par l’interaction avec les centres de
médias. Seul ou en collaboration avec d’autres organismes, le NERC propose :
• des expositions interactives itinérantes ;
• des débats en ligne ;
• « LOI Project » : actions spécifiquement éducatives,
en collaboration avec les enseignants, qui peuvent se
dérouler sous forme de visites par des scientifiques ou
par des actions interactives en ligne sur Internet ;
• « CREST Environment Research Challenge » :
concours invitant les étudiants à s’intéresser aux problèmes environnementaux à travers des projets
concrets de développement durable.
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` Le Biotechnology and Biological Science Research
Council (BBSRC, www.bbsrc.ac.uk)
Le BBSRC, qui finance la recherche dans
le domaine des sciences biologiques, a
annoncé le doublement de son budget alloué
à la communication de la science et à l’engagement avec le public d’ici 2008. Les initiatives du
BBSRC sont d’autant plus importantes qu’il s’agit souvent de sujets sensibles comme l’usage des technologies
de modification génétique ou le contrôle de la sécurité
alimentaire. À travers son programme « Science in
Society », le BBSRC encourage le débat public autour
des implications et applications potentielles de la recherche dans les biosciences et les biotechnologies par les
moyens suivants :
• des expositions interactives et/ou itinérantes ;
• des publications à disposition sur leur site Internet ;
• des séminaires et conférences publics ;
• des rencontres entre les scientifiques et le public ;
• des visites dans les écoles (facilitées par la présence de
25 coordinateurs locaux répartis sur le territoire, des
compétitions entre écoles) ;
• des émissions rediffusées par les médias « Naked
Scientists »;
• « Work experience » : programme permettant à des
lycéens de passer cinq jours dans un laboratoire de
recherche.
À cela s’ajoute un débat thématique annuel, consacré
en 2005 à « Alimentation et Santé – Biodiversité et
Nanotechnologies » et réalisé en collaboration avec
l’Institut de Recherche Alimentaire. Pour la première fois
en 2005 s’est tenu un « Open meeting » réunissant des
responsables politiques, des chercheurs, des organisations non gouvernementales et des membres du public
concernés par les activités du BBSRC. Cette rencontre
vise à ouvrir le débat et à améliorer la stratégie de
consultation et d’engagement auprès du public.
` Particle Physics and Astronomy Research Council
(PPARC, www.pparc.ac.uk)
Le PPARC est l’agence d’investissement stratégique en sciences de l’espace, physique des particules, astronomie et cosmologie.
Le PPARC permet aux chercheurs du monde entier
d’accéder à ses installations, et participe au financement
de grands équipements européens ou internationaux tels
que l’ASE (Agence Spatiale Européenne), le CERN
(Centre Européen de la Recherche Nucléaire) et l’OSE
(Observatoire d’Europe du Sud).
Spécial
Le Programme « Science and Society », comme
pour les autres RC, vise à promouvoir la compréhension,
l’appréciation et l’attention du public et des jeunes pour
les sciences de l’espace et de l’astronomie. Les 11-16 ans
sont particulièrement ciblés. Le PPARC travaille en
étroite relation avec les scientifiques, les médias, les
enseignants et les élèves et également avec les musées et
centres d’exposition. Parmi les initiatives mises en place
par le PPARC pour mener à bien sa mission de diffusion
de la culture scientifique, citons entre autres :
• « Small Award Scheme », « Large Award Scheme »,
« Schools Grant Scheme », « Science Centre » :
financements consacrés à des projets de taille différentes et visant des publics variés ;
• les scientifiques sélectionnés pour les « Petits Prix
Nationaux » sont encouragés à investir 1 % du financement accordé dans la diffusion de leur travail auprès du
public ;
• atelier de formation à la rédaction et la communication scientifique face aux médias ;
• publications de vulgarisation scientifique, des communiqués sur l’actualité en sciences de l’Espace, organisation de campagnes de promotion pour les grands
programmes d’activités ;
• « Pupil Researcher Initiative » : programme destiné
aux 14-16 ans offrant une large gamme de publications
pédagogiques et le prêt exclusif de météorites et minéraux lunaires ;
• « Building the Universe » : exposition itinérante
pour la promotion du CERN et du programme de physique des particules du Royaume-Uni.
` Le Council for the Central Laboratory of the Research
Councils (CCLRC, www.cclrc.ac.uk)
Le CCLRC représente l’organisme de recherche multidisciplinaire le plus grand d’Europe. Il
dirige plusieurs projets internationaux avec notamment
le CERN et l’ASE et coordonne trois grands laboratoires
de recherche d’envergure internationale, le « Rutherford
Appleton Laboratory », le « Daresbury Laboratory » et
le « Chilbolton Facility ». Il bénéficie également de ses
propres installations et équipements de pointe, accessibles aux chercheurs académiques, aux industriels britanniques et internationaux, permettant de générer une
large expertise scientifique et technique. Le CCLRC
dirige un programme d’engagement public comprenant
de nombreuses activités telles que conférences, expositions, visites de classes, parmi lesquelles on peut noter en
particulier :
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• « Talking Science » : conférence mensuelle ;
• « Daresbury Laboratory Science Week » : semaine
de jeux et de compétitions inter-classes sur la science ;
• « Particle Physics Masterclasses » : trois jours de
« masterclasses » mélangent conférences, ateliers d’expérimentations et visites dans les unités de recherche
du CCLRC pour des lycéens et leurs enseignants ;
• « School Science Prize » : prix récompensant les élèves ayant montré le plus d’intérêt pour les sciences
durant l’année ;
• CD-Rom : disponible pour les enseignants, il propose
des cours de sciences pour élèves de 11 à 14 ans, soutenu par un site internet (www.seeingscience.cclrc.ac.uk).
` L’Economic and Social Research Council (ESRC,
www.esrc.ac.uk/)
L’ESRC finance les sciences économiques et sociales.
Le programme « Science in Society »
vise à la fois à rendre compte et à améliorer
les relations entre la science et la société, à promouvoir la
diffusion de la culture scientifique et à encourager les
débats publics sur les développements scientifiques et
techniques. Plusieurs types d’action sont mis en oeuvre :
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2005, d’établir une stratégie de communication scientifique et de diffusion de la culture scientifique dans les
domaines qui lui sont propres.
2.3 La British Association for the Advancement of
Science (The BA, www.the-ba.net/the-ba)
Fondée en 1831, l’association a pour
mission de présenter au public les avancées de la recherche et de susciter les
débats concernant l’impact des découvertes sur la vie
quotidienne. Avec un budget annuel de 2,7 millions de
livres (environ 4,1 millions d’euros), « The BA » est la
principale organisation de communication scientifique
au Royaume-Uni. Plusieurs types d’initiatives existent,
parmi elles :
• « First Investigators and Young Investigators
Awards » et « Creativity in Science and Technology
(CREST) Awards ». Le « BA-CREST » est un programme de financement destiné aux étudiants du
secondaire (11-19 ans) pour les aider à développer leur
curiosité pour les sciences. Les prix décernés sont de
bronze (11 à 14 ans), d’argent (14 à 16 ans) ou d’or (16
ans et plus) ;
• « Perspectives » : prix remis à des scientifiques pour
une approche éthique et sociale de leur sujet de recherche ;
• réalisation de publications et organisation d’événements (déjeuners-débats, débats annuels, « Social
Science Week ») ;
• « Science Discovery Days » : journées d’activités
manuelles et d’expérimentations destinées aux enfants
de 6 à 13 ans ;
• « kit de communication » : formation des chercheurs
à la communication scientifique, conférences, ateliers
de travail ;
• « Science & Public Affairs Forums » : forums de
discussion pour adultes ;
• lancement de campagnes de publicité auprès du
grand public et des politiques ;
• « The Edge » : magazine traitant différents sujets de
sociologie, édité trois fois par an et accessible à un large
public ;
• réalisation d’une campagne médiatique mensuelle ;
• « Connect club » : forum de rencontre.
` L’« Arts and Humanities Research Council » (AHRC,
www.ahrc.ac.uk )
L’AHRC est le dernier-né des RC, il
finance la recherche en
histoire, philosophie,
littérature anglaise, religion, archéologie, linguistique,
médias, arts plastiques et visuels, danse, musique.
L’AHRC s’occupe, depuis son entrée parmi les RC en mai
• « SciBars » : café scientifiques ;
• Réseau Sciencelive.net : guide Internet en ligne, destiné aux professeurs et encadrants de groupes de jeunes. Il s’agit d’une base de contacts pour trouver un orateur scientifique disponible pour animer un atelier sur
un sujet de sciences et techniques. Ce guide est le fruit
d’une collaboration The BA – Planet Science –
Parlement Écossais ;
• « Science Public Affairs » : revue bimestrielle
regroupant des articles signés par des scientifiques
reconnus sur des sujets de politique scientifique d’intérêt général.
2.4 La Royal Society (RS, www.royalsoc.ac.uk)
Fondée en 1660, la Royal
Society, comptant plus de 1100
membres, est l’Académie des Sciences au Royaume-Uni
et la plus ancienne Académie scientifique existante au
monde. Elle est dédiée au soutien de la recherche scienActualités Scientifiques au Royaume-Uni
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tifique d’excellence et joue un rôle de conseil en matière
de politique et d’éducation scientifique en GrandeBretagne. La RS est engagée dans la communication des
sciences auprès du grand public grâce à l’organisation de
multiples évènements et à diverses publications. Son
programme « Science and Society » a pour but de restaurer la confiance du public envers la science, trouver et
développer de nouvelles méthodes de communication
avec le public, s’assurer que les opinions du public soient
écoutées au moment des discussions sur la politique
scientifique. Plusieurs types d’actions sont proposés :
• « Royal Society Dialogue » : ateliers de travail
régionaux et forum national de discussion pour débattre des derniers développements scientifiques et techniques ;
• dossiers thématiques ;
• « Royal Society Kohn Award for Excellence in
Engaging the Public with Science » : prix annuel, créé
en 2005, pour récompenser un chercheur ou un communicateur scientifique pour son engagement avec le
public concernant les dimensions sociétales d’un sujet
donné ;
• « MP-Scientist Public Scheme » : plan de collaboration permettant de créer des ponts entre les scientifiques du Royaume-Uni et les membres du Parlement.
• conférences ou groupes de discussion, forum de discussion en ligne ;
• « Copus Grant Scheme » : prix récompensant des
projets éducatifs au niveau régional ou national qui
participent à la communication des sciences ;
• « Royal Society Michael Faraday Prize » : prix
remis à un chercheur pour son excellence en communication scientifique ;
• « Aventis Prize for Science Books » : prix remis à
un auteur pour la publication de son livre de vulgarisation scientifique.
• « Partnership Grants Scheme » : aide financière
pour travailler sur des projets scientifiques créatifs en
partenariat avec des chercheurs ou des ingénieurs ;
• supports éducatifs : destinés aux 16-19 ans et à leurs
enseignants ;
• « Summer Science Exhibition » : organisée chaque
année en juillet, elle permet à des équipes de chercheurs
de tout le Royaume-Uni de venir présenter leur travail
au grand public et aux écoles.
2.5 La Royal Intitution of Great Britain (Ri,
www.rigb.org)
La Royal Institution, créée il y
a plus de 200 ans, est à la fois un
organisme de recherche, et un
organisme de promotion de la science auprès du grand
public visant à une plus grande compréhension et une
meilleure appréciation de celle-ci. Financée par des dons
et des souscriptions, elle fonctionne sur la base du volontariat. Elle organise chaque année plus d’une centaine
d’événements publics (conférences, débats, etc…) couvrant tous les champs scientifiques. Elle propose également des programmes d’actions scolaires visant à compléter l’éducation scientifique des jeunes, notamment le
programme « Science Inside Out ».
Mais son événement le plus célèbre est sans aucun
doute celui des « Christmas lectures », inaugurées dès
1826 et diffusées depuis 25 ans à la télévision. Chaque
année, un sujet scientifique y est vulgarisé auprès d’un
public de jeunes au cours de trois soirées consécutives.
Enfin, la Ri a fondé le « Science Media Centre », un
centre d’informations scientifiques dédié aux journalistes pour les assister dans la recherche d’informations et
les aider à rencontrer leurs interlocuteurs, lorsque des
sujets scientifiques sont sous le feu de l’actualité.
2.6 La Royal Academy of Engineering (RAEng,
www.raeng.org.uk)
La
« Royal
Academy
of
Engineering », seule organisation
d’ingénierie financée de manière
publique, a été fondée en 1976 à l’initiative du Duc
d’Édimbourg, et a pour objectif d’encourager et maintenir l’excellence dans le domaine de l’ingénierie afin de
promouvoir la science, l’art et la pratique de l’ingénierie
auprès du grand public. L’interdisciplinarité des membres de l’Académie (au nombre de 1 200) permet de
représenter l’ensemble des activités d’ingénierie existant
au Royaume-Uni.
L’Académie propose un large programme d’évènements généralement ouverts au grand public sous forme
de séminaires, de conférences ou de cours (dans le cadre
de l’Université d’été) et publie la revue « Ingenia »,
contenant des articles d’actualités destinés aussi bien à
des experts que des non-experts. Parmi la multitude de
prix distribués aux chercheurs en récompense de leur
travail, citons ici :
• « Public Promotion of Engineering Medal » : distinction attribuée chaque année à un individu, une
petite équipe ou une organisation pour son initiative
dans la promotion de l’ingénierie auprès du public ;
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• « Better Engineering Students Today-Building
Enterprise Success Tomorrow » : seul programme au
Royaume-Uni destiné à mobiliser et retenir les meilleures recrues de 7 à 34 ans dans les domaines de l’ingénierie, à travers des projets, des stages et des visites d’ instituts de recherche. Ce programme est principalement
financé par la Fondation Gatsby.
• « Young Engineers Clubs » : réseau de jeunes ingénieurs, rassemblant environ 1 600 clubs de science, d’ingénierie et d’électronique créés dans les écoles et collèges ;
• « Smallpiece Engineering Experience » : récompense des projets menées en équipe pour des élèves de
la 6ème à la terminale ;
• aide à la mobilisation : programme spécifique destiné aux étudiants préparant la licence pour obtenir une
aide financière afin de s’installer à l’étranger pour un
stage en entreprise ou des cours supplémentaires
(www.engineeringleadershipawards.org.uk);
• « Visiting Professors » : programme visant à rapprocher l’industrie et les universités dans le but de
développer l’enseignement de l’ingénierie avec une
approche très pratique, basée sur des cas réels ;
• « Biotechnology Engineering Initiative » : propose
deux projets de promotion des biosciences :
« Biotechnology Young Entrepreneurs Scheme »
(BYES) est une compétition pour encourager la culture
entrepreneuriale et faire émerger de nouvelles idées
parmi les étudiants de 2ème et 3ème cycle et les post-doctorants dans le domaine des biotechnologies ;
• « Sainsbury Management Fellowship Scheme »
finance les meilleurs ingénieurs titulaires d’un Ph.D. en
biosciences pour des projets de développement personnel (www.biotechnologyyes.co.uk).
2.7 La Royal Society d’Édimbourg (RSE, www.royalsoced.org.uk)
Originellement fondée en 1783 par
Adam Smith, la RSE est l’Académie
des Sciences et Lettres d’Écosse, un
organisme indépendant voué, comme
sa sœur la « Royal Society », à la diffusion du savoir
scientifique et au rôle de conseil auprès du gouvernement et du parlement écossais. La RSE organise des
conférences et des séminaires destinés à la fois à des spécialistes et au grand public. Elle est également active
auprès des jeunes, notamment dans les écoles écossaises
où elle propose un large programme de conférences et
d’ateliers d’expérimentations manuelles pour les élèves
du primaire et du secondaire. Elle soutient aussi un pro-
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gramme de bourses destiné aux chercheurs émérites et
aux entrepreneurs pour promouvoir la science, les inventions et leur commercialisation.
La RSE possède plusieurs publications dont
« Transactions – Earth Sciences », un bisannuel sur les
sciences de la vie, « Proceedings in Mathematics et
Proceedings in Biological Sciences », des bimestriels sur
l’univers des mathématiques et leurs applications et sur
les sciences biologiques.
2.8 La Foundation for Science and Technology (FST,
www.foundation.org.uk)
La Fondation pour la
Science et la Technologie a été
créee à la fin des années 1970
pour promouvoir et développer les sciences et techniques et apporter une meilleure efficacité dans l’industrie
au Royaume-Uni. À travers une vingtaine de dîners-discussions et d’ateliers de travail organisés chaque année,
elle représente une plateforme de discussion neutre
concernant les sujets politiques et les opinions embrassant la science. La FST offre également des services d’information à plus de 750 organisations et sociétés, les
sujets abordés étant généralement calqués sur les grands
débats menés en parallèle au Parlement.
2.9 Le Wellcome Trust (WT, www.wellcome.ac.uk)
Le Wellcome Trust (WT) est
la plus importante fondation
mondiale finançant la recherche biomédicale. Une
grande partie de sa mission de fondation comporte également la promotion de la connaissance des sciences biomédicales auprès du grand public afin de stimuler le dialogue entre la science et la société. Il finance un large programme d’engagement avec le public et utilise divers
supports pour délivrer l’information. Le WT estime qu’il
touche plus de 5 millions d’individus chaque année, à
travers les « ressources bibliothèque et médiathèque »,
les publications variées, le site Internet, et les conférences-débats organisées. Suite à la volonté du fondateur M.
Wellcome, le WT a également un budget consacré à l’histoire des sciences. Parmi les actions menées par le WT, on
peut noter :
• « engaging science » : programme de financement
de projets concernant les sciences biomédicales et leur
contexte social. Ce programme s’élève à 3 millions de
livres (4,4 millions d’euros) ;
• prix attribués pour des projets en Histoire de la médecine, en éthique biomédicale et en communication avec
le public ;
• concours annuel récompensant, en collaboration avec
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la revue « New Scientist » un essai scientifique, ouvert
aux étudiants doctorants pour faire connaître leur
champ de recherche ;
• financements à de jeunes artistes qui travaillent sur les
liens entre l’art et le domaine biomédical. Les œuvres
sont alors présentées au WT ou lors d’expositions au
« Science Museum », « British Museum » ou « TwoTen
gallery ».
Par ailleurs, le WT subventionne plusieurs centres ou
musées régionaux sur les sciences, tels Londres,
Manchester, Dundee, Bristol, Glasgow, Birmingham ou
encore Newcastle. La fondation a également subventionné la reconstruction d’un certain nombre de musées
ou de salles d’expositions à travers le Royaume-Uni :
« Hunterian museum » du « Royal College » de
Londres; « Roundhouse » de Londres; « Wellcome
Wolfson Building » à Londres qui abrite la « British
Association », le « Dana Centre» et une partie du Musée
des Sciences.
À travers l’ensemble des activités proposées, seul ou
en collaboration avec d’autres organismes, le Wellcome
Trust estime atteindre annuellement près de 19 millions
de personnes au Royaume-Uni.
2.10 L’Association for Science Education (ASE,
www.ase.org.uk)
L’« Association for Science
Education » est l’association professionnelle non gouvernementale des enseignements en sciences. Elle a pour rôle la
promotion, l’aide et le développement de l’enseignement
des sciences, depuis l’école primaire jusqu’à l’enseignement supérieur. Elle représente une plateforme de ressources pédagogiques pour les enseignants (matériels,
idées de projets pédagogiques) et organise des séries de
conférences sur l’éducation des sciences à l’école. Elle est
impliquée dans de nombreux projets dont on peut citer
quelques exemples :
• « Global Solar Partners » : échanges d’idées et d’information entre professeurs et étudiants du monde
entier sur les problèmes d’énergie pour un développement durable ;
• « KS3 Science Database » : aide offerte aux enseignants et élèves de 11 à 14 ans pour trouver des informations sur Internet sur différents sujets scientifiques
relatifs aux objectifs de cours ;
• « Science One Stop » : base interactive de données
pour les enseignants du primaire et du secondaire ;
• « Inclusive Science and Special Educational
Needs » (ISSEN) : partage des bonnes pratiques pour
l’enseignement des sciences aux élèves ayant des
besoins éducatifs particuliers ;
• « The Science Challenge » : concours ouvert aux
classes d’élèves de 9 à 13 ans.
2.11 Le National Endowment for Science,
Technology and Arts (NESTA, www.nesta.org.uk)
Le NESTA est une fondation créée
en 1998 par « The Act of Parliament »,
et financée par la Loterie Nationale à
hauteur de 200 millions de livres (environ 300 millions d’euros) donnés en
1998 et 250 millions supplémentaires en 2003. Son but est
d’encourager les jeunes talents dans le domaine des
sciences, des technologies et de l’art. Elle a également un
rôle de promotion de la science auprès du grand public
et participe, à ce titre, à diverses manifestations. Elle a eu
notamment la charge d’organiser l’« Année de la
Science », un projet initié par le « Department for
Education and Skills » (DfES) en 2002. Le projet a continué sous la forme d’un site Internet baptisé «
PlanetScience », pour l’éducation et l’information des
enfants, de leurs parents et des enseignants (www.planetscience.com).
Le « NESTA Futurelab » est également un lieu dédié
à l’éducation et à l’apprentissage par l’intermédiaire des
nouvelles technologies de l’innovation.
2.12 Le Dana Centre (www.danacentre.org.uk)
Le Dana Centre est né fin 2003 de la collaboration de
« The BA », du Musée des Sciences de Londres et de la
« European Dana Centre for the Brain ». Il s’agit d’un
centre innovant destiné au public pour débattre du vaste
univers des sciences contemporaines, des technologies et
de la culture scientifique et de leur impact sur la société.
Le Dana Centre emploie des méthodes créatives et
audacieuses pour inspirer le dialogue, mêlant le meilleur
de la science avec l’art, le spectacle et le multimédia pour
provoquer l’échange entre les scientifiques invités au
débat et le public. La majorité des débats sont retransmis
en ligne pour permettre aux internautes de réagir.
2.13 Les Universités britanniques
Toutes participent plus ou moins aux activités organisées par « The BA » et aux programmes de communication avec le public mis en place par les conseils de recherche.
2.14 Les Centres de Sciences Britanniques
Les Centres de Sciences britanniques sont des centres
locaux qui proposent des expositions ou des conférences
Actualités Scientifiques au Royaume-Uni
Ambassade de France au Royaume-Uni
9
Spécial
à destination du grand public et des jeunes. Il en existe
une quarantaine, répartis dans tout le Royaume-Uni. La
liste complète de ces centres et de leurs activités sont disponibles sur le site de Science Worlds (http://www.scienceworlds.co.uk/home.asp), financé par le NESTA, la commission du Millenium, le WT et « The BA ».
3. Principaux événements et programmes
La communication de la science à destination du
grand public est de plus en plus intense, en accord avec
le programme du gouvernement visant à permettre au
public d’interagir davantage avec les scientifiques.
Quatre évènements annuels sont particulièrement
remarquables : le Festival International de la Science
d’Édimbourg, l’exposition de la RS, le Festival de la
Science de « The BA » et la semaine nationale de la
science. Mais depuis 2000, de nombreux autres festivals
de la science organisés localement prennent de l’ampleur
: Cheltenham, Cambridge ou Wrexham. L’OST est chargé
de surveiller et d’évaluer l’ensemble des festivals de
sciences ayant lieu sur le territoire britannique.
3.1 Les Festivals de Science
Les Festivals de Science représentent un moyen efficace de communication scientifique auprès du grand
public. Par définition, il s’agit d’évènements éphémères
organisés dans des lieux neutres comme des parcs, des
musées ou des salles d’exposition communales qui
offrent au public des plateformes d’échange. Les objectifs
affichés sont de promouvoir les sciences et techniques,
susciter la curiosité chez les enfants et faire évoluer les
sujets scientifiques dans un environnement stimulant,
accessible et amusant. Les Festivals de sciences ont une
influence grandissante sur l’économie locale et permettent d’apporter un second souffle à certaines régions.
Historiquement, les festivals de sciences britanniques
remontent à l’époque Victorienne, où des lectures publiques sur des sujets scientifiques étaient données. A partir
de 1831, « The BA » a organisé un rendez-vous annuel
où les meilleurs scientifiques de chaque discipline
venaient présenter les dernières découvertes au public. À
cette occasion, des présentations historiques ont eu lieu
telle que la première transmission radio par Oliver
Lodge en 1896 !
La majorité des autres festivals des sciences, actuellement au nombre d’une quinzaine, sont nés au cours des
vingt dernières années, confirmant ainsi l’importance du
mouvement de « Public Understanding of Science »
proposé dans le rapport de Bodmer en 1986. Parmi les
plus importants, notons en particulier Cambridge,
Cheltenham, Oxford, Newcastle, York, Londonderry,
Aberdeen, Caithness, Édimbourg, Moray, Shetland,
Septembre 2005
Wrexham. Ils ont tous des tailles et des notoriétés différentes et sont le plus souvent coordonnés par plusieurs
acteurs à la fois (par exemple institutions académiques,
entreprises locales, municipalités, équipes universitaires
ou professionnels de la communication scientifique). Les
organisateurs souhaitent généralement engager des évènements très variés pour fédérer une large audience :
séminaires, discussions, débats, ateliers expérimentaux,
visites guidées dans des laboratoires et journées portes
ouvertes de centres de sciences, projections de films
scientifiques, ateliers informatiques, déjeuners de travail
pour les professionnels.
• La semaine nationale de la science (National Science
Week, www.the-ba.net/the-ba/Events/NationalScienceWeek/)
Organisée par « The BA » depuis
1994, cet événement national célèbre la
science et ses applications dans notre
quotidien, et favorise la promotion des
sciences et techniques auprès du public. La semaine de la
science est financée par le gouvernement, via le DTI et
l’OST, et de nombreux partenaires localement. Elle touche environ 300 000 visiteurs par an à travers plus de 1
500 manifestations d’importance variable organisées sur
tout le territoire.
• Le Festival de la Science (www.the-ba.net/festivalofscience)
Organisé début septembre par « The BA », au sein
d’une université britannique. Cette manifestation
payante, destinée en premier lieu à un public averti, est
toutefois ouverte au grand public. Près de 400 chercheurs britanniques et étrangers ont ainsi l’occasion de
présenter leurs dernières recherches à travers conférences de haut niveau, débats et autres activités manuelles et
interactives. La ville d’accueil du festival organise durant
toute la semaine différents évènements sur le thème des
sciences et techniques.
• Le Festival International de la Science d’Édimbourg
(www.sciencefestival.co.uk)
D’une durée de 10 jours, universités, organismes
publics, industriels, associations organisent plus de 170
événements. Très interactif, il attire chaque année environ 70 000 visiteurs.
• Le Festival de Cheltenham
(www.cheltenhamfestivals.co.uk)
D’une durée de 5 jours, associé au Festival des Arts de
la ville, une centaine d’activités différentes sont organisées et attirent plus de 27 000 visiteurs chaque année. Le
Festival est à la fois une célébration des sciences et techniques et une exploration critique des grands enjeux
actuels de recherche.
Actualités Scientifiques au Royaume-Uni
10
Ambassade de France au Royaume-Uni
Spécial
Septembre 2005
• L’exposition estivale des science (www.royalsoc.ac.uk/
event.asp?id=2914)
La « Royal Society » organise annuellement une
exposition sur l’actualité de la recherche en Sciences et
Techniques au Royaume-Uni. Trois jours durant, l’exposition présente une vingtaine de projets en cours de
recherche, au travers des posters rédigés par les chercheurs et des expériences pratiques et interactives.
Chaque stand est tenu par des membres de l’équipe de
recherche, permettant au public de discuter directement
des projets avec les scientifiques du terrain. Les thématiques abordées sont très variées. L’exposition ouverte à
tous, s’adresse principalement aux lycéens et adultes.
3.4 Le programme Ecsite-UK (www.ecsite-uk.net/
index.php)
« European
Collaborative
for
Science, Industry and Technology
Exhibitions » (Ecsite) est un projet
européen de collaboration entre les différents musées et
centres scientifiques d’europe. Son objectif est de promouvoir l’attention du public pour les sciences et techniques et de faciliter la coopération entre les différents centres et institutions européennes. Ce réseau permet à ses
membres d’échanger des idées grâce à des réunions de
partage des connaissances et permet de développer des
projets communs de promotion de la science. C’est le cas
par exemple de ses sites Internet d’information, développés et rédigés en neuf langues à propos des sciences de
la vie (www.bionetonline.org), de la chimie dans notre quotidien (www.chemforlife.org/), ou de différents sujets d’actualité en sciences discutés entre communautés de jeunes
(www.zap.eun.org/eun.org2/eun/main_zap.cfm?lang=fr).
86 % des personnes interrogées pensent que la science est
bénéfique à la société et 82 % pensent qu’elle simplifie
notre mode de vie. Une image positive de la science
transparaît à travers l’association des mots « sciences et
progrès » et grâce à la reconnaissance du scientifique ,
expert d’un domaine donné. De même, les ingénieurs
(souvent associés à la construction, la conception et la
machinerie) sont perçus comme des personnes très compétentes.
D’après MORI, le public est généralement bien
informé des grands sujets scientifiques qui font la Une
des médias et/ou qui ont pu susciter une forte demande
d’informations comme la polémique sur le vaccin
Rougeole-Oreillons-Rubéole, le sujet du clonage ou des
« bébés médicaments », ou encore les risques des organismes génétiquement modifiés. Alors que certains
sujets tels que les applications reliées à la santé humaine
(médicaments, transplantations, chirurgie…) et à l’informatique sont perçus comme généralement bénéfiques
pour la société, d’autres comme le clonage, les déchets
radioactifs, les ‘bébés médicaments’ et l’alimentation
génétiquement modifiée conservent une connotation
négative, comme le montrent la figure 1 :
« Ecsite-UK », réseau britannique des centres et
musées scientifiques du Royaume-Uni, représente environ 80 institutions aussi variées que des centres scientifiques, et permet le dialogue entre le public et les spécialistes scientifiques. Par ailleurs, « Ecsite-UK » vise à
soutenir le développement des musées et centres de
sciences et découverte.
4. Science et société au Royaume-Uni
Pour faire le point sur l’attitude du public par rapport
aux sciences, l’OST commissionne régulièrement un rapport d’enquête auprès de la société britannique de sondage « Market and Opinion Research International »
(MORI).
4.1 Opinions générales du publicsur la science
Du dernier rapport intitulé « Science in Society »
publié en Mars 2005, il ressort que l’opinion publique
générale face aux sciences est généralement positive :
Figure 1
Actualités Scientifiques au Royaume-Uni
Ambassade de France au Royaume-Uni
11
Spécial
Concernant le rapport entre risques et bénéfices de
certains développements scientifiques, l’opinion publique reste fortement perplexe, confirmant une tendance
observée depuis cinq ans. C’est le cas notamment pour
les OGM, le changement climatique, les déchets radioactifs, les ondes émises par les téléphones mobiles ou
encore le clonage.
Enfin, l’enquête révèle que la majorité des personnes
interrogées estiment recevoir trop peu d’informations
dans les domaines des sciences et techniques, et ce malgré une couverture médiatique grandissante. De plus, le
public (81 % des personnes interrogées) souhaiterait être
informé et consulté plus en amont des avancées scientifiques pour pouvoir éventuellement intervenir dans les
processus de décisions politiques concernant ces sujets
scientifiques.
4.2 Sources d’information sur les sciences
La télévision représente la principale source d’information scientifique, suivie de la presse nationale, les
magazines, la radio nationale et Internet. Les centres de
sciences et les conférences sont les sources d’informations les moins fréquemment cités par les personnes
interrogées. Ces centres et conférences semblent plus
populaires auprès d’une audience de spécialistes, mêmes
s’ils sont connus du public au niveau local. Cette disparité locale/nationale est directement visible dans les activités de « The BA » où 8 % seulement des citoyens britanniques disent avoir entendu parler du Festival des
Sciences mais plus de la moitié ont entendu parler de la
Semaine nationale de la Science qui propose des activités
sur tout le territoire mais organisées de façon locale sur
tout le territoire britannique.
Toujours selon cette enquête, les scientifiques, en tant
que source d’information ou de conseil, sont cités seulement en troisième position derrière la télévision et le
médecin de famille (respectivement 42 %, 28 % et 25 %),
même si le public se méfie toutefois du sensationnalisme
qui semble être souvent utilisé pour le traitement médiatique des informations scientifiques. Ceci n’est peut-être
pas très surprenant si l’on considère que, selon une autre
enquête réalisée en mai 2005, 78 % des personnes interrogées sont incapables de nommer un ingénieur ou un
scientifique contemporain. Les personnes interrogées
font toutefois une distinction entre les scientifiques académiques et ceux travaillant pour le secteur privé ou le
gouvernement, pour qui la confiance est moindre.
Pour pallier à ce problème, 79 % des répondants ont
estimé que les scientifiques devraient consacrer davantage de temps à débattre des bénéfices et enjeux de leur
recherche directement avec le grand public. De son côté,
« The BA » estime qu’il est temps d’offrir au grand
public un meilleur accès à la connaissance scientifique et
Septembre 2005
une plus grande implication dans la politique des sciences. Il semblerait que les discussions et débats directs
avec les scientifiques soient la meilleure méthode pour
engager efficacement le public dans les sciences, grâce à
une collaboration avec les médias, en particulier la télévision et Internet. D’autre part, « The BA » suggère un
engagement du public plus en amont des projets scientifiques, « à un stade précoce du développement des projets et avant qu’ils ne soient engagés dans un processus
irréversible », ce qui pourrait éviter de nouvelles erreurs
comme celles apparues récemment avec l’ESB ou les
OGM.
4.3 La science dans les médias britanniques
` Presse généraliste et vulgarisation scientifique
Dans la presse écrite généraliste, le sensationnel, en
particulier dans les tabloïds lus par plusieurs millions de
britanniques chaque jour, remplace souvent la vérité
scientifique au grand désespoir des scientifiques et des
politiques. La situation est légèrement meilleure dans les
quotidiens plus sérieux (Guardian, Independant, Times)
mais n’atteint pas les standards attendus pas les pouvoirs
publics et les scientifiques eux-mêmes.
Depuis avril 2002, les pouvoirs publics ont mis en
place le « Science Media Centre » avec l’objectif affiché
d’améliorer la confiance du public dans la science, à travers la promotion d’une couverture équilibrée, juste et
rationnelle des sujets scientifiques controversés. Ce centre s’adresse principalement aux journalistes non-spécialistes et aux rédactions qui ne disposent pas d’un correspondant spécialiste pour les problèmes scientifiques. Il
fonctionne comme une salle de rédaction, réagissant à
l’actualité scientifique et récoltant différentes opinions
scientifiques. Le centre propose aux rédactions une liste
d’ experts scientifiques prêts à réagir sur un sujet d’actualité. Outre cette initiative destinée aux médias, le centre
s’adresse également à la communauté scientifique en
proposant, entre autres, des formations afin d’améliorer
la manière dont les scientifiques communiquent avec les
médias. Bien qu’indépendant, le centre travaille cependant en partenariat avec la Ri dont il occupe une partie
des locaux (www.sciencemediacentre.org).
` Presse spécialisée
Certaines revues hebdomadaires proposent un bon
niveau de vulgarisation scientifique et technique. « The
New Scientist », par exemple, est une revue de très
grande qualité qui reprend et explique les progrès de la
science. « The Engineer » ou « The Economist » font,
quant à eux, autorité dans leurs domaines de compétences respectifs.
Actualités Scientifiques au Royaume-Uni
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Ambassade de France au Royaume-Uni
Spécial
Septembre 2005
Les universités ont mis en place au cours de ces dernières années des bureaux de presse qui diffusent les
derniers résultats marquants de la recherche effectuée
« intra muros » sous forme de « press release ». Les différentes organisations caritatives qui financent la recherche (Wellcome Trust, Cancer Research UK …), de même
que les conseils de recherche ont également adopté cette
politique. Leurs sites Internet proposent souvent une
section grand public offrant des informations scientifiques.
Enfin, la base d’informations européenne alphagalileo.org sert de centre de presse Internet pour l’actualité
des sciences, de la médecine et des technologies. Son
objectif est de mettre en valeur les progrès de la recherche européenne tant en Europe qu’au delà de ses frontières. Des informations spécifiques sur le RU sont mises à
jour régulièrement.
` L’actualité des sciences à Londres
A l’initiative de l’ASE, la « Nuffield Fundation » et le
NESTA, le site Internet www.citiesofscience.co.uk propose un
panorama des sciences à Londres ainsi que dans plusieurs grandes villes ou régions d’Angleterre : le Grand
Manchester, Liverpool, le Nord-Est, le Sud-Ouest et les
Midlands. Pour chacun de ces lieux, le site donne la liste
des évènements scientifiques de la ville ouverts au public
(colloques, conférences, fêtes), les lieux scientifiquement
remarquables dans chaque ville et une présentation des
pôles de recherche d’excellence.
4.4 Les Sciences dans le système éducatif
britannique
Les Universités et les étudiants britanniques sont au
cœur de la vision du Gouvernement. D’après le rapport
du DTI « Science Innovation Investment Framework
2004-2014 », un nombre suffisant de diplomés en «
Science, Technology, Engineering and Mathematics »
(STEM) est essentiel pour la bonne santé de l’économie et
pour répondre à l’ambition du pays d’augmenter le
rayonnement de la R&D britannique. Ainsi, il est nécessaire de mettre l’accent sur les STEM pour augmenter le
nombre d’étudiants dans ces disciplines et renforcer :
• ces domaines de R&D, de manière à ce que le
Royaume-Uni reste compétitif en termes d’innovation
technique pour les produits et services et afin d’assurer
une base solide à la R&D britannique pour attirer une
activité économique et des capitaux étrangers ;
• la recherche académique qui, à travers les différentes
universités, joue un rôle essentiel pour dynamiser l’économie locale ;
• l’enseignement, pour créer et inspirer de nouvelles
générations de scientifiques et de citoyens informés et
intéressés par les sciences ;
• La participation du Royaume-Uni à des réseaux de
recherche internationaux.
5. Conclusion
Les gouvernements britanniques successifs estiment
que l’économie britannique sera renforcée par une
société basée sur la connaissance et par la prospérité du
secteur des sciences et techniques. Ce dossier spécial
aura permis de constater la forte volonté politique des
pouvoirs publics britanniques de rendre la science et la
technique accessibles et compréhensibles au plus grand
nombre.
La mise en application de cette volonté politique a
ainsi menée les scientifiques et politiques à répondre de
façon pro-active aux priorités et besoins du public afin
non seulement de renforcer la confiance de celui-ci quant
aux bénéfices apportés par la recherche, mais également
de promouvoir l’attractivité des carrières scientifiques.
L’augmentation régulière des budgets des organismes
publics et une révision des méthodes de communication
de la culture scientifique, aujourd’hui basées sur des
échanges bilatéraux entre les scientifiques et le public,
ont ainsi changé le comportement d’une grande majorité
de la population qui souhaiterait être informée et consultée plus en amont des avancées scientifiques, afin éventuellement d’intervenir dans les processus de décisions
politiques concernant ces sujets scientifiques.
Il semble donc que les changements stratégiques proposés et mis en place il y a près de vingt ans à la suite du
rapport Bodmer sur la diffusion de la culture scientifique
aient amorcé un « révolution de velours » en matière de
relation et de communication entre les scientifiques, les
politiques et le public. Ce phénomène ne pourra que
s'amplifier si l'on considère que les avancées scientifiques et techniques s'accompagnent aujourd'hui le plus
souvent de questions éthiques majeures tant pour l'être
humain que son environnement.
Ce dossier spécial est dérivé du rapportdu même titre
rédigé par Caroline Bourganel (Université Paris VII)
dans le cadre de son stage de son stage de DESS de
Communication Scientifique au sein du Service Science
et Technologie.
Sources : Bodmer, W. The public Understanding of Science. Royal
Society, 1985 ; Research Council UK, www.rcuk.ac.uk ; MORI,
Science in Society: Findings from qualitative and quantitative
research, www.mori.com/polls/2004/pdflost.pdf ; Office of Science and
Technology, OST, UK Science festivals: PEST or not?, www.theba.net/NR/rdonlyres/1B7E3D24-6178-4747-AD3FED4324D9BA5E/0/OSTreport.pdf
Actualités Scientifiques au Royaume-Uni
Ambassade de France au Royaume-Uni
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Photo de couverture: Illustration satyrique de Thomas
Rowlandson représentant Friedrich Christian Accum
(1769-1838), donnant une conférence sur la chimie à
la «Surrey Institution» de Londres en 1803. Bien
qu’elle n’ait existé que de 1808 à 1823, l’institution surnommée la
«Surry» a été un haut lieu de la dissémination du savoir scientifique
aux débuts de la Révolution Industrielle.
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