Suite des notes... - Auguste le Breton

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Suite des notes... - Auguste le Breton
Notes de voyage Auguste le Breton
1980 - Périple en Amazonie
Sur la route qui mène aux Indiens
Santa Marta (Nord Colombie). Aéroport Simon Bolivar. Arrivée.
Folle. Pas de taxis. La nuit. 10h30 du soir. Flic affable. Les yeux sont
des radars sur l'argent exhibé. Noir. Taxi tank. Rapide. Rapidos. Pas
le temps à perdre. Il fonce, fonce, double les rares voitures dans la
route pas éclairée. Arrêt poste police jailli de la nuit. 2, 3 hommes,
chemises ouvertes. Un flic lance regard, achève sa bouteille coca,
puis abaisse le cordage qui sert de barrière. On passe. Hôtel La
Sierra. Paton. Pas de chambre. Puis il faut arroser alors OK. Partout
ailleurs dans l'endroit. Fric, fric, fric. Sors pour manger un bout. Palmiers courbés par le vent violent. Chaleur. Humide : les tropiques…
dans une sorte d'auberge ouverte. Sur la terrasse, un carabinero,
mitraillette entre les cuisses, nu-tête, canon vers lui, veille. Son chef
à l'intérieur casse la croûte avec un civil. Partout des flics calibres
battant la cuisse. Kaki, tenue, bottes de saut. Adossés aux arbres,
ou dans l'ombre, ils veillent. Attentats, coups de flingues etc. lot coutumier. Aussi, c'est les vacances et les hôtels sont pleins. Celui de
moustache, face à la mer. Pagodes, piscine, quelques chambres. Il
a été le précurseur. A la longue ça s'est développé. Hôtels se sont
construits sur le fond de mer.
Taganga : village de pêcheurs. Crique profonde et peu large, bien
protégée. Quelques maisons couleur ocre, bleu, vert passée. Rue
principale vers la mer. Les palmiers. Le tout veillé par les Andes.
Echouées ou alignées sur le sable, 25 barques creusées plein bois,
rouges et vertes. Canots à moteur puissant. Gens méfiants ou sympas. Indiens Tarengas. Vierge à l'enfant sur un socle de coquillages,
protégée par des vitres : naïf et touchant. Face à la mer, arbres,
bancs. Impression de calme. Mais...
Rio Hacha : capitale de la marimba. Far-west. Nombreuses voitures.
Luxe… jeep, Dodge, Ford, Chevrolet, Bronco. Solides, hautes sur
roues, pneus énormes. Maisons sans étage ou 1. Couleurs passées
de Santa Marta. On s'y rend par la route. Bonne, étant goudronnée. Trous parfois dangereux. Roulant à gauche. Océan. La mer,
entre trous de verdure. . Haciendas, troupeaux de zèbres, parfois
des hollandaises noires et blanches. A droite la Sierra Nevada et
ses milliers hectares ou poussent le cannabis et les neiges éternelles. Décor lointain de l'Europe. Beau. Fascinant. Les rues : peu
larges, en quadrilatère comme à New-York. Pas de feu rouge. Poteaux électriques sont métalliques et bois carré, peint en noir pour
insectes. Compte 18 fils électriques. Certains pendent presque sur
nous. Enchevêtrement: le yéti fait ville des marimberos. Femme: tunique djellaba genre Proche-Orient. Sur la tête foulard bariolé. Type
gitanos. Les vents sont aériens. Peu nombreux. Prison : la mer non
loin au-delà d'une route qui finit en cul de sac. Elle a remplacée celle
ou était Papillon, rasée. 600m2 au bout de compte. Mur de3m5O.
Béton naturel. Sous auvent, grille, indications, garde pistolet à la
cuisse. 2 fois elle a été attaquée et 2 flics tués pour délivrer des
importants. Marché coloré, dangereux, etc. toutes les races.
Maïcao : à 50 km de Rio Hacha. Autre far-west. Pas de tout à l'égout.
Aussi l'odeur parfois. Rue à angle droit. Toutes les marchandises du
monde venant de l’Asie et d’ailleurs. Port franc. Hors douane. Endroit très dangereux. Presque tous les magasins ont des gardes,
casquette plate, pantalon marron, chemisette bleue et fusils ou carabines, riot-gun. A 5 heures tout ferme. Après ça devient trop dur la
nuit venue. Le soir c'est très dangereux. On ne sort pas. Les boîtes
sont anonymes, pas d'enseignes, mais existent. Toutes races, vêtements, gueules, sont là. Rues parfois envahies par une boue innommable, papiers gras, et ça pue ! Epidémies, diphtérie, typhoïde.
Mais la vie pour eux? Comme si, les indiffère. Beaucoup de libanais,
syriens, anglais moins. Egalement marchent des Indiens Guajiros.
Alors là ! Ça rappelle les souks, en pire. Entassement marchandises
: fruits, sel, sucre, viandes, bouteilles, épices, conserves, cigares
non enveloppés, sacs cigarettes, allumettes. Ça grouille, parle, crie,
s'appelle et musique par le dessus.
Maisons : antennes télé partout. Tous ont la couleur. C'est la ville du
troc, du business ou roulent des millions de dollars. Il y a ici un dollar
officiel : le dollar marimba.
La route qui mène aux Indiens est peu longue. D'abord goudronnée
puis empierrée, surplombant de larges creux ou stagne de l'eau.
Puis ensuite après des trous, des déviations, on débouche sur le
désert. Alors là pour s'y retrouver. Savane plutôt. Il y pousse des
arbres peu hauts 1, 50 2 mètres courbés par le vent, empêchant de
pousser plus. Ils sont verts pales en forme de parapluie élargi. Cactus, hauts ou bas, fournissent l'eau. Les bêtes en arrivent à arracher
les épines pour les croquer et ensuite boire. Si on se perd, tant pis.
Le sol sableux, les arbustes, tout est pareil. Des milliers de pistes
se mêlent et on ne s'y reconnait plus. Ciel clair, parfois nuageux. Air
limpide. Luminosité sans pareil.
Notes de voyage : sur la route, périple en amazonie (1980)
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