Utilisation du spinosad Chat

Chat
SYNTHÈSE
Utilisation du spinosad
Efficacité et innocuité
Le contrôle de l’infestation par les puces est une préoccupation quotidienne des propriétaires de chats et chiens.
Cette étude américaine compare l’efficacité et les effets secondaires du spinosad administré par voie orale et de la
sélamectine administrée par voie topique chez le chat.
Le spinosad est un macrolide tétracyclique qui tue rapidement les puces (Ctenocephalides felis) et prévient leur infestation pendant un mois. Cette nouvelle molécule permet une
administration orale, préférée par certains propriétaires à
l’administration topique et offre un autre mode d’action
sur les puces, différent des insecticides utilisés en spot-on.
Les buts de cette étude sont de comparer l’efficacité d’un
traitement mensuel avec du spinosad ou de la sélamectine chez des chats sains « de maison », de s’intéresser à
leurs impacts sur la DAPP et leurs effets secondaires.
Deux cent onze chats en bonne santé (109 femelles, 102
mâles) sont recrutés dans 8 universités vétérinaires américaines au cours de l’année 2010. 139 chats se voient
administrer par leur propriétaire du spinosad par voie orale
(50-100 mg / kg), 72 reçoivent une application topique
de sélamectine (> 6 mg / kg) tous les mois. Les chats
sont examinés à J-1, entre J27 et J33 et entre J85 et J95.
Les puces présentes sur l’animal sont méthodiquement
dénombrées, le score de prurit est déterminé (celui-ci
représente l’intensité de la DAPP), un examen hématobiochimique est réalisé.
Innocuité et facilité d’administration
La procédure d’application de la pipette de sélamectine ou
d’administration du comprimé de spinosad est expliquée à
chaque propriétaire. Concernant le spinosad, on conseille dans
un premier temps de donner le comprimé sur le sol ou dans
la main, puis de le couper et de le mélanger à l’alimentation.
Si le chat refuse ces deux premiers modes d’administration,
le comprimé est introduit dans la gueule de l’animal.
Le vomissement est l’effet secondaire le plus fréquemment
rapporté après la prise du comprimé de spinosad (14,3 %)
et l’application de sélamectine (2,4 %). Les autres effets
secondaires notables sont de la léthargie, une anorexie
transitoire, un amaigrissement et de la diarrhée dans moins
de 2 % des cas quel que soit le traitement reçu. Le spinosad et la sélamectine n’entraînent aucune modification significative des analyses hématobiochimiques.
Parmi les chats traités avec le spinosad, 11 % ont mangé
spontanément le comprimé. Les autres chats l’ont ingéré
dans la nourriture ou dans la gueule. Au total, 98,1 %
des chats ont reçu le traitement sans difficulté notable
par les propriétaires.
Efficacité et intérêts lors de DAPP
Pour juger de l’efficacité du spinosad comparée à celle
de la sélamectine, les auteurs ont retenu 68 chats dans le
groupe spinosad et 34 dans le groupe sélamectine. Le nombre de puces présentes sur chaque chat est évalué à J27/35
et à J85/95. La réduction du nombre de puces dans le
groupe spinosad et le groupe sélamectine est respectivement de 97,5 % et 88,8 % à J27/35 et de 99,3 % et 97,7 %
à J85/95. On compte 70,6 % contre 29,4 % de chat sans
puce, respectivement dans le groupe spinosad et sélamectine à J27/35 et 92,3 % vs 64,7 % à J85/95. D’après
les auteurs, le spinosad est significativement plus efficace que la sélamectine dans la réduction du nombre de
puces présentes sur l’animal et pour prévenir une nouvelle
infestation.
Le prurit est le signe clinique le plus fréquemment rencontré lors d’infestation par les puces : 82,4 % des chats en
présentaient à J0. La proportion de chats présentant un prurit à J27/35 est de 30,9 % pour le groupe spinosad et de
44,1 % pour le groupe sélamectine. Après trois mois de
traitement, 91,8 % des chats du groupe spinosad et 70,6 % des
chats du groupe sélamectine ne présentent pas de prurit.
Les résultats de cette étude indiquent que l’administration
orale de spinosad ou l’application topique de sélamectine, mensuellement pendant trois mois, permet de contrôler l’infestation par les puces et de réduire considérablement les signes cliniques de DAPP, dont le prurit. La
réduction du nombre de puces et du prurit est plus importante parmi les chats du groupe spinosad que parmi les
chats du groupe sélamectine. L’administration orale du
spinosad ne semble pas être difficile puisque 98,1 % des
chats l’ont reçu correctement des mains de leur propriétaire, 11 % l’ingérant spontanément. Les vomissements
sont les effets secondaires les plus rapportés, notamment
pour le spinosad.
Le spinosad est donc un traitement anti-puce efficace et
sûr chez le chat. Sa galénique originale permet d’offrir une
alternative aux clients pour qui l’administration de médicaments topiques ne convient pas. Le spinosad est également
un traitement à considérer dans la gestion de la DAPP. Caroline Siméon
Docteur vétérinaire
Paarlberg et coll. Safety and efficacy of spinosad chewable tablets for treatment of flea infestations of cats. JAVMA, Vol 242, No. 8, April 15, 2013, 1092-1098.
N°292 du 16 au 22 mai 2013
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