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La débâcle de l’emploi à IBM-France
Les organisations syndicales et les salariés d’IBM n’en finissent pas d’apprendre les projets de
destruction des emplois au sein d’IBM-France. C’est l’hécatombe.
De 2013 à 2015, il y a eu 4 plans de suppressions d’emplois. En 2016, c’est un festival sinistre :
 360 emplois à détruire chez GTS-IS, avec la probabilité d’une majorité de licenciements secs
 102 secrétaires débarquées dans un société fantôme promise à disparition d’ici 2020
 55 salariés d’IGF (finances) transférés dans la filiale IFF (IBM France Financement) qui est une coquille vide
que gardait IBM pour avoir une couverture juridique sur ses activités bancaires,
 Création d’une joint-venture (« JV ») avec le Crédit Mutuel pour y mettre les techniciens de TSS. Là
encore, une centaine (ou plus) de collègues pourraient se retrouver embarqués dans une aventure qui
sent la fin d’une époque pour leurs métiers et compétences.
Cela fait des années que la CGT crie au démantèlement d’IBM-France. Les plus lucides comprenaient ce qui se
tramait, les plus anciens espéraient des plans de préretraite, les plus jeunes oscillaient entre des projets hors
d’IBM ou une confiance aveugle dans la direction. Quant aux tranches d’âge intermédiaires, c’était l’angoisse, et
la tentation de s’enfouir la tête dans le sable en espérant se faire oublier lors de l’établissement des charrettes …
Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là, et il faut que chacun affronte la réalité.
Le constat est double : accélération des suppressions d’emplois et ventes d’activités, et fin des
programmes d’aide au départ où le volontariat pouvait éviter les plus gros problèmes.
La direction montre sa vraie nature : pas de pitié, on démantèle l’entreprise, point barre. Et cela toujours avec le
sourire de Nicolas Sekkaki (c’est son truc revendiqué, à lui qui déclare à la presse « je suis tendre et idéaliste » :
sourire en toutes circonstances). Au fait, vous l’entendez s’exprimer, notre Président, sur ce qui se passe dans
son entreprise, sous son commandement ? Nous, pas vraiment …
Le temps n’est donc plus à attendre des jours meilleurs. Il n’y en aura pas. Chacun-chacune ne peut que
constater que ça se rapproche de lui ou d’elle, et qu’il est illusoire de penser que ne rien faire sauvera son
emploi. La CGT appelle à une prise de conscience collective de la réalité de la stratégie de l’entreprise, pour
qu’après réflexion vous franchissiez le pas pour devenir acteur de votre destin professionnel au sein de notre
communauté de travail IBM.
Le trio infernal
PSE après PSE, à chaque vente d’activités, ce sont toujours les trois mêmes qui manœuvrent pour faire aboutir
toutes les suppressions d’emplois programmées chez IBM-France.
En tête Olivier Laurens, le directeur des relations sociales, président du CCE et animateur patronal des CSP.
Son affidé le plus direct, Laurent Bernard, président du CE Paris, est aussi de tous les coups en bon petit
soldat. Enfin, en arrière-plan, mais stratège et décideur en chef, Bruno Després le DRH national. Lui ne se
montre que dans certaines occasions, il n’affronte que très rarement les représentants du personnel et les
syndicats. Il préfère les « calls » avec les manageurs pour les « convaincre » de faire le sale boulot à la base …
Jusqu’à l’an passé, à chaque PSE, ces trois-là nous la jouaient sur le thème : « je supprime des emplois pour
sauver ceux qui restent ». Ben voyons ! Absurde, mais plutôt efficace. Mais maintenant le ton change, ils se
montrent tels qu’ils sont : de zélés collaborateurs qui n’ont aucun état d’âme pour se séparer plus ou moins
brutalement des salariés, dès lors qu’ils en ont l’ordre. L’humanité reste au seuil de leur bureau de « RH », ce
n’est plus leur problème. IBM serial job killer ? Toujours prêts pour mettre en œuvre la trappe à emplois !
Arrêt des suppressions d’emplois chez IBM ! Les organisations syndicales appellent tous
les salariés d’IBM-France à se mobiliser et à se mettre en grève le jeudi 26 mai 2016
pour une première journée d'action contre le démantèlement d'IBM France.
Nos collègues secrétaires mises à l’encan …
L’annonce de la cession des secrétaires et assistantes de « Global Administration » est le prélude à
une catastrophe humaine délibérément choisie par la Compagnie IBM-France.
Cette vente est d’abord le déni méprisant de l’engagement professionnel des salariées de base concernées et de
leur apport indispensable à la vie d’IBM. Après des années de flatteries et de propos lénifiants et fallacieux sur
l’avenir de leur entité, la DRH d’IBM-France annonce avec brutalité sa décision de se débarrasser des secrétaires
de l’entreprise, les projetant dans une angoisse légitime face à un avenir qui se bouche, alors que la plupart sont
dans des conditions financières et sociales fragiles, et à un âge ne permettant plus d’envisager raisonnablement
des débouchés sur le marché du travail.
La CGT dénonce la violence psychologique faite par IBM à ces salariées, et tient dès maintenant les dirigeants
d’IBM-France pour lourdement responsables de tout ce qui risque d’arriver individuellement aux secrétaires,
sur leurs futures conditions de vie et sur la fragilisation psychologique qu’elles subissent depuis l’annonce.
« Secrétaires vendues », comme elles le constatent elles-mêmes : acte inhumain et
barbare qui n’a même pas une pseudo justification économique, et qui ne répond
pas aux exigences légales d’une entité économique autonome. La stratégie d’IBM
est de se défausser sur un prestataire à sa botte de sa décision d’élimination
progressive de cette catégorie professionnelle. En clair, sous-traiter les futurs plans
de suppressions d’emplois des secrétaires …
Le « Plan prévisionnel triennal 2015-2018 » (qui accompagne la GPEC), mis à jour le 8 avril 2016, indique que la
direction prévoit 91 secrétaires à Global Admin fin 2018 (pour 100 à ce jour). Cela est en contradiction avec
l’annonce de la dégressivité voulue dans le projet Manpower. A l’évidence, IBM cherche à brouiller les cartes,
mais les intéressées ne sont pas dupes : MGS sera à terme un mouroir pour la grande majorité d’entre elles.
Le tract diffusé par la CGT IBM sur le naufrage financier de la SAS ManpowerGroup Solutions a semé la panique à
la DRH (à noter qu’Alain Roumilhac, ancien patron chez IBM, a pris la présidence de cette société le 20 mai
dernier). Du coup, le discours officiel est relooké : les secrétaires d’IBM iront dans une autre filiale Manpower …
qui n’existe pas encore ! Mais alors, que penser des précédents propos aussi lénifiants que péremptoires du DRH
IBM, sur le fait que la société qui devait les accueillir était une super boîte, avec plein d’avantages divers et
variés, et des possibilités mirifiques de carrière ??? Ce n’est plus Bruno Després, c’est Madame Soleil ! Que la
direction d’IBM en soit réduite à cette gesticulation montre bien l’absurdité du projet, mais surtout que les
secrétaires seront enfermées entre elles dans une petite PME de moins de 100 personnes, à la décroissance
programmée avant disparition. En langage clair, une entreprise boat people.
Toutes les conditions sont réunies pour que l’emploi des salariées dont IBM veut se débarrasser
plonge dans la déliquescence, avec des conséquences psychologiques et sociales qui peuvent être
lourdes, voire dramatiques. La CGT est entièrement solidaire des collègues de Global
Administration, et s’oppose avec détermination à une cession illégitime et humainement
destructrice, en appelant les CHSCT et le Comité central d’entreprise à user de toutes leurs
prérogatives pour empêcher le projet d’IBM d’aboutir.
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25 mai 2016
www.cgt-ibm.fr
cgt ibm france
Arrêt des suppressions d’emplois chez IBM ! - Retrait de la loi El Khomri en France !
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