2014-05-04_le_progres
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LOISIRS SPECTACLES Actualité Rédaction : 04 74 21 66 66 [email protected] ; Publicité : 04 74 32 83 65 [email protected] Des albums qui font le printemps Rockenbloc. Quelques disques rock et pop remarquables, en guettant les temps chauds entre deux giboulées. The Pixies : « Indie Cindy » L’album que l’on n’espé rait plus. Vingt et un ans après la séparation (oublions les refor ma tions plus Picsou que Pixies), les lutins de Boston remettent le cou ver t. Sans Kim Deal la bassiste historique, mais avec l’ambition de rede venir les maîtres du ( t ro mp e l e ) m o n d e d u rock indie (Cindy). Les premiers morceaux don nent l’illusion que c’est repar ti comme en 90 : ces constr uctions pop rock en forme de monta gnes et de poupées russes, les grosses guita res, la r ythmique qui tabasse, les voix en c a n o n et c e s m é l o d i e s stratosphériques. Les Pixies bien sûr. Après, l’intérêt s’émousse. Comme si ces habiles recycleurs dupliquaient la recette à l’infini. Vingt ans après, ça sent un peu le réchauffé. Le 2 juillet aux Nuits de Fourvière (complet). Le 4 juillet aux Eurockéennes de Belfort. Nick Cave. Le baiser du serpent ? Énorme album en tout cas. Le 31 mai aux Nuits sonores. The Jeffrey Lee Pierce Sessions Project : « Axel Sockets » Le dernier album de The Amazing Snakeheads débute dans le chaos pour se terminer dans une douceur vénéneuse. Photo DR Photo DR Pour mémoire, feu Jef frey Lee Pierce fut le leader autodestr ucteur du Gun Club, groupe de country punk séminal du début des 80’s. Ses fans (et quels fans !) lui ren dent un « tribute » flam boyant dans ce troisième et avantdernier volet des « sessions project. Iggy Pop & Nick Cave « feat. » Thurston Moore (!), Nick C a ve & D e b b i e H a r r y, Mark Lanegan & Ber trand Cant at, Lydia Lunch & la voix de Jef f r e y L e e P i e r c e … Un e liste d’invités en forme d e w h o ’ s w h o d u ro c k indé américain, au servi ce de brûlots d’une dan gerosité absolue. AuDen : « Sillon » Photo DR The Amazing Snakeheads : « Amphetamines Ballads » D e G l a s g ow, c e st u p é fiant trio serpente entre blues reptiliens, punk garage aux vapeurs toxi ques ou psychobilly en transe, guitares surf en surchauffe et sax obsé dant. Quant au chant halluciné, il évoque un concours de vocalises entre Tom Waits et Lux Interior, le fantôme des Cramps. « Amphetamine ballads » débute dans le chaos pour se terminer dans une douceur véné neuse, pas loin des « Murders ballads » de AIN Photo DR Adrien (Auden en Gaëli que) Daucé pour l’étatci vil de Dinan (Côtes d ’A r m o r ) p u b l i e u n p r e m i e r a l b u m d’humeurs maritimes. Pas la colère en bonnet rouge. Plutôt le vague à l’âme du promeneur soli taire face à « l’azur éther ». « Circuits en panique, impulsions Dobet électriques et cœurs à contretemps ». L’amoureux entre deux eaux largue les amarres pour un « aller sans retour », ou se noie dans les « Douces vapeurs » de ses nuits d’errance. Sur fond de folk dépouillé et d’électropop poids plume, une poésie aux frontières du réel qui vous attire irrésistible ment, comme les sables émouvants des « Amours mortes ». ses signées Tom Waits, John Lennon, Caet ano Veloso, Henry Purcell ou Leonard Cohen, évidem ment. Folk sans âge, bossas veloutées, berceu ses hypnotiques, rêve d’apesanteur… Tout n’est que g râce et har monie dans ce nid douillet. Emmanuelle Seigner : « Distant lover » Denis Colin & Ornette : « Univers Nino » L’immense Nino Fer rer abordé par le clarinettiste Denis Colin et la clavié riste/chanteuse Ornette, l e s d e u x a c c o mp a g n é s par quelques amis sûrs. Une « Mirza » groovie et des « Cornichons » acidu lés (en Français et en Ita lien) pimentent « l’Uni vers Nino ». Sinon, les visiteurs l’effleurent par la « Désabusion ». Un blues indicible, en équili bre entre jazz et pop, la griffe de ce compositeur trop souvent cantonné à ses tubes « téléfonés ». Rosemary Standley et Dom La Nena : « Birds en the wire » La chanteuse de Moriarty et la violoncelliste brési lienne accordent leur s langueurs sur des repri transfigurent un afro groove qui vous arrache du fauteuil. David Krakauer : « Checkpoint » Le « Checkpoint » c’est le postefrontière. À la recherche de ses racines juives d’Europe de l’Est, Krakauer était terrifié à l’idée de le traverser. Il l’a exorcisé en abolissant les frontières entre musi ques klezmer, jazz, funk et rock. Il crée ainsi un « ancestral groove », comme le nom du groupe à la manœuvre sur ce nouvel album fusionnel et brillantissime. Spain : « Sargent place » Photo DR La belle s’affiche en « Venus in furs » qu’elle reprend d’ailleur s for t joliment. Réalisé et joué p a r A d a m S c h l e s i n ge r (Fountains of Wayne), un album poprock tubesque et pimpant, à savourer à l’apéro avec un rosé bien frais. Une fille à contrejour en minirobe et talons a i g u i l l e , n o i r et b l a n c léché. Tout est dans la photo. Mené par Josh Haden (le fils de Charlie, le contrebassiste de jazz), Spain distille ses ambian ces chics et noctambules sur un nouvel album à deux à l’heure. Pour le songe d’une nuit d’été, pas mieux. Dobet Gnahoré : « Na Drê » Avec ferveur et douceur, l ’ i r r a d i a n te I vo i r i e n n e chante les femmes et l’Afrique unies. La nais sance, la violence, l’humiliation, les amours impossibles, les espoirs… To u s c e s é t a t s m ê l é s Photo DR DIMANCHE 4 MAI 2014 - LE PROGRES 35