2014-05-04_le_progres

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2014-05-04_le_progres
LOISIRS SPECTACLES
Actualité
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Des albums qui font le printemps
Rockenbloc.
Quelques disques rock et pop
remarquables, en guettant les temps chauds entre deux
giboulées.
 The
Pixies :
« Indie Cindy »
L’album que l’on n’espé­
rait plus. Vingt et un ans
après la séparation
(oublions les refor ma­
tions plus Picsou que
Pixies), les lutins de
Boston remettent le cou­
ver t. Sans Kim Deal la
bassiste historique, mais
avec l’ambition de rede­
venir les maîtres du
( t ro mp e ­ l e ) m o n d e d u
rock indie (Cindy). Les
premiers morceaux don­
nent l’illusion que c’est
repar ti comme en 90 :
ces constr uctions pop­
rock en forme de monta­
gnes et de poupées
russes, les grosses guita­
res, la r ythmique qui
tabasse, les voix en
c a n o n et c e s m é l o d i e s
stratosphériques. Les
Pixies bien sûr. Après,
l’intérêt s’émousse.
Comme si ces habiles
recycleurs dupliquaient
la recette à l’infini. Vingt
ans après, ça sent un peu
le réchauffé.
Le 2 juillet aux Nuits
de Fourvière (complet).
Le 4 juillet aux Eurockéennes de Belfort.
Nick Cave. Le baiser du
serpent ? Énorme album
en tout cas.
Le 31 mai aux Nuits sonores.
 The
Jeffrey Lee
Pierce Sessions
Project :
« Axel Sockets »
Le dernier album de The Amazing Snakeheads débute dans le chaos pour se terminer dans une douceur
vénéneuse. Photo DR

Photo DR
Pour mémoire, feu Jef­
frey Lee Pierce fut le
leader autodestr ucteur
du Gun Club, groupe de
country punk séminal du
début des 80’s. Ses fans
(et quels fans !) lui ren­
dent un « tribute » flam­
boyant dans ce troisième
et avant­dernier volet des
« sessions project. Iggy
Pop & Nick Cave « feat. »
Thurston Moore (!), Nick
C a ve & D e b b i e H a r r y,
Mark Lanegan & Ber ­
trand Cant at, Lydia
Lunch & la voix de Jef­
f r e y L e e P i e r c e … Un e
liste d’invités en forme
d e w h o ’ s w h o d u ro c k
indé américain, au servi­
ce de brûlots d’une dan­
gerosité absolue.
 AuDen
: « Sillon »
Photo DR
 The
Amazing
Snakeheads :
« Amphetamines
Ballads »
D e G l a s g ow, c e st u p é ­
fiant trio serpente entre
blues reptiliens, punk
garage aux vapeurs toxi­
ques ou psychobilly en
transe, guitares surf en
surchauffe et sax obsé­
dant. Quant au chant
halluciné, il évoque un
concours de vocalises
entre Tom Waits et Lux
Interior, le fantôme des
Cramps. « Amphetamine
ballads » débute dans le
chaos pour se terminer
dans une douceur véné­
neuse, pas loin des
« Murders ballads » de
AIN
Photo DR
Adrien (Auden en Gaëli­
que) Daucé pour l’état­ci­
vil de Dinan (Côtes­
d ’A r m o r ) p u b l i e u n
p r e m i e r a l b u m
d’humeurs maritimes. Pas
la colère en bonnet
rouge. Plutôt le vague à
l’âme du promeneur soli­
taire face à « l’azur
éther ». « Circuits en
panique, impulsions
Dobet électriques et
cœurs à contretemps ».
L’amoureux entre deux
eaux largue les amarres
pour un « aller sans
retour », ou se noie dans
les « Douces vapeurs » de
ses nuits d’errance. Sur
fond de folk dépouillé et
d’électro­pop poids
plume, une poésie aux
frontières du réel qui
vous attire irrésistible­
ment, comme les sables
émouvants des « Amours
mortes ».
ses signées Tom Waits,
John Lennon, Caet ano
Veloso, Henry Purcell ou
Leonard Cohen, évidem­
ment. Folk sans âge,
bossas veloutées, berceu­
ses hypnotiques, rêve
d’apesanteur… Tout n’est
que g râce et har monie
dans ce nid douillet.
 Emmanuelle
Seigner :
« Distant lover »
 Denis
Colin
& Ornette :
« Univers Nino »
L’immense Nino Fer rer
abordé par le clarinettiste
Denis Colin et la clavié­
riste/chanteuse Ornette,
l e s d e u x a c c o mp a g n é s
par quelques amis sûrs.
Une « Mirza » groovie et
des « Cornichons » acidu­
lés (en Français et en Ita­
lien) pimentent « l’Uni­
vers Nino ». Sinon, les
visiteurs l’effleurent par
la « Désabusion ». Un
blues indicible, en équili­
bre entre jazz et pop, la
griffe de ce compositeur
trop souvent cantonné à
ses tubes « téléfonés ».
 Rosemary
Standley
et Dom La Nena :
« Birds en the
wire »
La chanteuse de Moriarty
et la violoncelliste brési­
lienne accordent leur s
langueurs sur des repri­
transfigurent un afro­
groove qui vous arrache
du fauteuil.
 David
Krakauer :
« Checkpoint »
Le « Checkpoint » c’est le
poste­frontière. À la
recherche de ses racines
juives d’Europe de l’Est,
Krakauer était terrifié à
l’idée de le traverser. Il
l’a exorcisé en abolissant
les frontières entre musi­
ques klezmer, jazz, funk
et rock. Il crée ainsi un
« ancestral groove »,
comme le nom du groupe
à la manœuvre sur ce
nouvel album fusionnel
et brillantissime.
 Spain
:
« Sargent place »
Photo DR
La belle s’affiche en
« Venus in furs » qu’elle
reprend d’ailleur s for t
joliment. Réalisé et joué
p a r A d a m S c h l e s i n ge r
(Fountains of Wayne), un
album pop­rock tubesque
et pimpant, à savourer à
l’apéro avec un rosé bien
frais.
Une fille à contre­jour en
mini­robe et talons
a i g u i l l e , n o i r et b l a n c
léché. Tout est dans la
photo. Mené par Josh
Haden (le fils de Charlie,
le contrebassiste de jazz),
Spain distille ses ambian­
ces chics et noctambules
sur un nouvel album à
deux à l’heure. Pour le
songe d’une nuit d’été,
pas mieux. 
 Dobet
Gnahoré :
« Na Drê »
Avec ferveur et douceur,
l ’ i r r a d i a n te I vo i r i e n n e
chante les femmes et
l’Afrique unies. La nais­
sance, la violence,
l’humiliation, les amours
impossibles, les espoirs…
To u s c e s é t a t s m ê l é s
Photo DR
DIMANCHE 4 MAI 2014 - LE PROGRES
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