Inauguration de la Maison de Justice de Bruxelles Intervention du

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Inauguration de la Maison de Justice de Bruxelles Intervention du
Inauguration de la Maison de Justice de Bruxelles
Intervention du Ministre des Maisons de Justice,
Rachid Madrane
Vendredi 15 avril 2016
Madame la Bourgmestre,
Madame l’Administratrice Générale des Maisons de Justice,
Madame la Directrice de la Maison de Justice de Bruxelles,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d’être à vos côtés ce matin pour inaugurer les
nouveaux locaux de la Maison de Justice de Bruxelles.
Ce déménagement s’inscrit dans une volonté globale d’offrir à nos
assistants de justice, qui font un boulot essentiel et difficile, des
conditions de travail optimales ainsi qu’aux justiciables un accueil de
qualité dans des bâtiments adaptés.
Plusieurs Maisons de Justice ont trouvé de nouvelles implantations ces
derniers mois; nous avons inauguré la nouvelle maison de Justice de Mons
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en décembre dernier, celle de Nivelles récemment, aujourd’hui, c’est au
tour de Bruxelles de déménager vers de nouveaux locaux.
Il m’était revenu que l’ancien bâtiment rue de la Régence, en plus de
souffrir de problème de chauffage ne disposait pas d’infrastructure
adéquate en termes de sécurité.
Je me réjouis donc que vous puissiez dorénavant travailler dans un lieu
qui, outre un meilleur confort, offre une sécurité optimalisée et vous
permette d’exercer vos missions dans de meilleures conditions.
Mais la nouvelle localisation de la Maison de Justice de Bruxelles est
également très symbolique dans le contexte actuel. En installant au cœur
de Molenbeek cette institution qui vise à rapprocher la Justice et le
citoyen, nous montrons que cette commune qui a été sous le feu des
projecteurs du monde entier ces derniers mois continue à vivre, et que
des nouveaux projets s’y développent.
Je ne peux d’ailleurs faire l’impasse sur ces terribles drames qui ont
marqué notre actualité étant donné que les Maisons de justice sont de par
leurs missions particulièrement concernées par les dossiers liés au
terrorisme et au radicalisme violent.
La Maison de justice de Bruxelles est d’ailleurs particulièrement exposée.
La tragique actualité du 22 mars dernier a mis en avant que deux des
auteurs des attentats de Bruxelles étaient suivis par la Maison de Justice
de Bruxelles dans le cadre de leur libération conditionnelle.
Comme je l’ai dit à la presse, ce suivi a bien été exécuté comme il devait
l’être et je vous en remercie.
Les défis qui se posent aujourd’hui à nous sont des défis majeurs. Le
phénomène du terrorisme et du radicalisme violent met en danger notre
cohésion sociale, notre vivre-ensemble, et bien entendu notre sécurité.
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Nous devons pouvoir travailler de la manière la plus efficiente possible
dans le suivi de ces dossiers et être encore plus vigilants pour éviter que
la personne ne devienne un danger pour elle-même, et pour la société.
Les professionnels des Maisons de Justice sont en première ligne et
doivent pouvoir disposer de toutes les clés et tous les instruments afin de
pouvoir assurer un suivi optimal de ces personnes.
C’est pourquoi, de nouvelles formations vont être mise en place pour
les travailleurs des Maisons de Justice ainsi que pour les travailleurs
psycho-sociaux des services d’aide aux détenus et des services d’aide aux
justiciables, en complément de celles que les travailleurs des maisons de
Justice avaient déjà reçues.
Par ailleurs, comme vous le savez, un directeur adjoint a été engagé au
sein de la Maison de Justice de Bruxelles comme référent pour faire le
suivi des dossiers liés au radicalisme.
Mais les Maisons de Justice et leurs associations partenaires ont aussi un
rôle très important à jouer auprès des victimes et de leurs proches, au
travers des services d’accueil des victimes, qui interviennent auprès
d’eux afin qu’ils reçoivent l’attention nécessaire durant toute la procédure
judiciaire et qu’ils puissent faire valoir leurs droits, ou au travers des
services d’aide aux victimes, qui leur garantissent l’accès à une aide
spécifique,
qui
peut-être
un
accompagnement
psychologique,
une
première information juridique, ou un accompagnement pour les aider à
faire face aux conséquences des faits.
Je voudrais également vous remercier pour le travail essentiel qui a été
effectué à ce niveau.
Votre charge de travail est conséquente, j’en suis bien conscient.
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La maison de Justice de Bruxelles est la plus importante Maison de Justice
de la Fédération Wallonie-Bruxelles de par le nombre de dossiers traités
chaque année et le nombre de personnel.
En 2015, elle a reçu plus de 7000 nouveaux dossiers à traiter pour
118 membres de personnel.
Cette charge sera encore augmentée avec le suivi des dossiers liés au
radicalisme ainsi qu’avec les nouvelles missions qui nous sont confiées par
le Fédéral.
Je pense ici aux réformes déjà annoncées comme la surveillance
électronique comme peine autonome ou le suivi des peines de "probation
comme peine autonome" mais également à la modification de la loi sur la
médiation pénale ou encore sur l’internement.
Pour faire face à ces nouvelles missions, vous le savez, 41 emplois
ont été créés en 2015
et 41 nouveaux engagements sont
également prévus pour 2016, à l’Administration générale et dans les
différentes Maisons de Justice.
Dans le cadre de ces recrutements, la maison de justice de Bruxelles
a d’ailleurs accueilli 25 nouvelles personnes.
Ces arrivées font plus que compenser plusieurs départs (15 départs).
Au vu de l’augmentation constante de la quantité de travail et de la
sensibilité de certains dossiers qui nécessiteraient parfois une attention
plus accrue, ce n’est pas encore assez, il nous faudrait plus de moyens.
Je le dis à chacune de mes visites, je me bats pour dégager plus de
moyens mais la situation budgétaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles
est ce qu’elle est.
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Je profite d’ailleurs de cette occasion pour remercier les assistants de
justice pour le travail effectué. Cette triste actualité a mis en exergue
combien votre travail est délicat et sensible.
On parle beaucoup de deux personnes qui étaient suivies par les Maisons
de justice dans le cadre de leur libération conditionnelle mais on ne parle
jamais des centaines de dossiers qui aboutissent à des réinsertions et à
des réussites.
C’est la dure loi de notre travail !
Je suis soumis au même régime en tant que Ministre de l’Aide à la
Jeunesse, on parle toujours plus du délinquant pour qui le système
pédagogique n’a pas fonctionné que pour tous les autres pour qui il a
fonctionné. C’est comme cela !
Mesdames, Messieurs,
Le secteur des Maisons de Justice travaille en étroite collaboration avec le
pouvoir judiciaire. Je voudrais saluer ses représentants et souligner la
grande qualité de notre collaboration qui est fondamentale dans l’exercice
de nos missions.
Je veux également saluer le secteur associatif, qui est aussi présent ce
matin et qui fait un travail remarquable sur le terrain avec les justiciables.
Et je ne serais pas complet si je ne saluais pas aussi les services de
police. Encore une fois, je ne peux que me féliciter du travail que nous
menons en commun.
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Voilà, je ne serai pas plus long, mais avant de conclure, permettez-moi de
remercier le personnel de la Maison de Justice de Bruxelles et sa
directrice, Madame Marie-Nathalie D’Hoop, pour l’excellent travail
qu’ils accomplissent au quotidien.
Nous savons combien c’est un travail sensible mais essentiel pour nos
concitoyens.
Mesdames, Messieurs, chers collègues et amis,
Je vous souhaite une bonne installation dans ces lieux.
Merci de votre attention.
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