L`heure H…. - RC Dour-Quiévrain-Haut-Pays
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L`heure H…. - RC Dour-Quiévrain-Haut-Pays
L’heure H…. Comme vous le savez tous l’heure H désigne une heure précise connue en principe des initiés en fonction de laquelle se règlent des actions antérieures ou postérieures? Cette expression fut utilisée pour la première fois durant la première guerre mondiale pour coordonner les assauts meurtriers de la guerre de tranchées. Un horloger1[1] eut le bon goût d’utiliser cette fonction comme argument de vente et en voici le résultat. Si cette affiche était bien dans l'esprit de l’époque ce soldat son habillement sa position font actuellement sourire et je vous laisse deviner ce qu’il tient dans sa main droite est ce un projectile ou une montre ou tout simplement un flacon ayant contenu du gros rouge? Au risque de me faire taxer d’irrévérence je ne puis m’empêcher de vous montrer cette autre image. Mais que faisait le soldat auparavant me demanderez vous? En 1481 LOUIS XI avait une horloge sonnante pour l’accompagner par tous les lieux ou il allait. Mais les lansquenets helvétiques n’avaient à Marignan en 1415 que des coqs qui faisaient office de réveil matin. Les officiers eurent des montres dès le 18eme siècle. Souvenez-vous que dans les Misérables Thenardier déleste le Cuirassé Pontmercy bléssé à Waterloo de sa montre et de sa bourse et que dans le Waterloo d’Erckman-Chatrian le père Goulden horloger à Phalsbourg accepte en gage d’un colonel de la garde en demi-solde la montre que ce dernier avait reçu du prince Eugène. Cette montre était en or à double bassin et sonnerie elle marquait les secondes et se remontait tous les huit jours. Elle valait plus de mille francs. C’était sûrement une Bréguet. 2[2] Pour l’amiral Clowdisley Shovel en cette nuit sombre du 22 octobre 1707 l’heure H approchait mais il ne le savait pas.. Son but était de rentrer au pays à la tête du corps expéditionnaire qu’il avait conduit à la victoire dans la bataille de Gibraltar et qui allait maintenir ce rocher encore quelques années sous la bannière britannique. Se sachant proche des côtes il réunit ses pilotes qui unanimement localisèrent la flotte loin à l’ouest d’Ouessant tous sauf un subalterne qui plaçait la flotte à proximité des îles Scilly près des cotes anglaises cette outrecuidance lui coûtât la vie car il fut pendu sur-le-champ. Hélas cet homme avait raison et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire l’ASSOCIATION navire amiral, l’ EAGLE et le ROMEY s’éventrèrent sur les rochers et coulèrent à pic avec 2.000 marins et hommes de troupe. C’était le 22 octobre 1707. L'amiral par chance fut recueilli par une insulaire qui tomba immédiatement amoureuse…….. de la splendide émeraude qu’il portait à la main et elle le tua tout net pour s’en emparer. 30 ans plus tard elle avoua cependant son crime à un pasteur et lui remit la bague. Le manque de méthode fiable pour trouver sa position avait fait de nouvelles victimes. D’ailleurs tout le monde était résigné à cela car découvrir la longitude était synonyme d’impossible et Jonathan Swift 3[3] fait dire à son héros le capitaine Lemuel Gulliver rêvant de devenir un immortel Struldbrugg : «je me réjouirais de pouvoir observer éternellement les mouvements des comètes et la découverte de la longitude du mouvement perpétuel et de la panacée ce médicament universel». Parlons un peu technique. Vous savez que sur les cartes la position d’un point est donné par ses coordonnées longitude et latitude. Longitude et latitude nous ramènent l an 151 avant JC à Alexandrie lorsque le géographe Claude Ptolemée utilisa ces notions dans son ouvrage «Géographie» Rappelons-les : La latitude est le distance d’un point à l’équateur qui est donc le premier parallèle placé là à juste titre par Ptolemée. La longitude est à distance d'un point par rapport à un méridien de référence. Selon les époques ce dernier fut placé aux Acores 4[4] aux Canaries 5[5]à Rome Jérusalem Paris pour être fixé pour toujours à Greenwich en 1884 La France utilisant celui de Paris jusqu’en 1911. Ptlolemée avait donné les coordonnées de chaque site important de son époque mais donner des coordonnées ne voulait pas dire que cela était précis loin s’en fallait et surtout sur la mer. Nous n’étions pas encore à l’époque où la connaissance de sa position se résumait à ces quelques données. Il s’agit en fait de la seule leçon de navigation reçue par Alain Bombard pour traverser l’Atlantique dans les années 50. Aussi les navigateurs aidés bien souvent de pilote devaient soutenir une attention de tout moment car ils ne connaissaient pas leur position avec précision. Leur survie impliquait : Soit une navigation en vue des côtes au moyen de portulans 6[6] donnant les détails des côtes les points remarquables. Soit pour la navigation en pleine mer l‘usage de carnets de pilotes résumés de notes prises par les pilotes ayant réussi de longs voyages. Au point de vue technique bâton de Jacob l’astrolable et autres engins étaient utilisés mais sans garantie d’exactitude. Vers 1700 il y avait deux écoles : La première fixait la position par l'observation des étoiles cela impliquait : Une connaissance parfaite des positons des étoiles ce qui demandait l’établissement de tables de position des étoiles. Ce fut pour cela que furent crées les observatoires de Greenwich et Paris dont le but premier était de trouver dans le ciel une aide pour la navigation. Disons que la rectification des cartes terrestres sur ces nouvelles bases ne furent pas du tout du goût de Louis XIV qui déclarait que les astronomes lui avaient enlevé plus de terres qu’une bataille perdue. Disons tout de suite qu’actuellement le système GPS (mis en route en 1986 par le ministère de la guerre américain et prêté gratuitement à tous les utilisateurs) utilise ce principe en se basant sur des étoiles fixes qui sont en fait une trentaine de satellites artificiels. Notons qu’une confiance absolue doit être accordée au pays qui contrôle ces points de référence et ce n’est peut être pas à tort que l'Europe envisage de créer le réseau Galilée. Par contre la seconde méthode plus logique était de comparer la différence de temps entre le midi de l'endroit ou se trouvait le navire avec celui du méridien de référence. Comme la terre tourne de 360° sur 24h ou 1440 minutes ou 86400 secondes! Sur l’équateur donc : 1 heure équivaut à 15° ou 1666 km 1 minute à 0.25° ou 27766 mètres Cette méthode pouvait-elle s’appliquer avec des montres errant dans les meilleurs cas d’une minute par jour non car il fallait une montre précise et fidèle car un degré sur l’équateur donne une distance énorme de 110 km dans la Manche une erreur de 70 kilomètres et plusieurs peuvent amener à une catastrophe. L'usage du temps était donc parfait mais pourquoi en rêver alors que les meilleures montres de l'époque ne donnaient aucune satisfaction. Notons que diverses solutions farfelues furent proposées telles que l’ancrage en pleine mer de navire balise se signalant par des fusées ou des tirs de canon mais la meilleure est celle de l horloge vivante préconisée par sir Kenelm Digby et permettez-moi de vous la décrire en quelques mots contrairement à Umberto Eco qui lui consacre un livre entier7[7]. Sir Kenelm Digby prétendait avoir trouvé une poudre curative qui n’avait pas besoin de s’appliquer sur les blessures mais bien sur leur cause (couteau épée) ou pansements. Mais comme cette poudre était des plus actives une application excessive causait des douleurs indicibles. Vous aurez donc compris la méthode : Emportez un chien blessé dans un navire et chaque jour à midi pile plongez son pansement resté au port dans la fameuse poudre. Le chien gémira sur le navire qui aura ainsi l’heure exacte. Cela fait sourire mais le top horaire est du même principe. L’auteur s’excusant de la cruauté de cette méthode en disant que ce n’était pas mieux que d’aveugler les pilotes en les faisant viser le soleil sans protection. Quoiqu’il en soit les marins même les plus célèbres devaient avoir beaucoup d’expérience et de chance et les autres périssaient. Auss dès 1598 Philippe II d’Espagne promettait une récompense de 100.000écus, en Hollande une promesse similaire fut faite en 1606 Mais suite à ce désastre, la reine Anne signa le 8 juillet 1714 le «LONGITUDE ACT» promettant : 20.000 LIVRES pour déterminer la longitude avec une précision d’un demidegrés 15.000 livres si la précision atteignait 3/ 4 de degrés et 1000 livres pour une précision d'un degré (soit 110 km sur l'équateur) Bref un pactole Notez bien que le conseil ne demandait pas une précision extrême mais se contentait de toute et disons bien toute méthode pratique et utile retenons bien ces mots. Tant était grand le besoin de la marine de pouvoir trouver sa position en mer. Le conseil de la longitude se composait de scientifiques d'officiers de marine et membres du gouvernement de l'astronome royal le président de la société royale le premier lord de l'amirauté le président de la chambre des communes le premier commissaire de la marine et des professeurs de mathématiques des universités d'Oxford et de Cambridge. Immédiatement le conseil fut assailli de propositions mais jamais de solutions. Jusqu’au jour où John Harrison s’adressa au conseil. Né en 1693, fils aîné de 5 enfants il aide son père qui était menuisier et en 1713 il construit sa première horloge Pourquoi est-il passe de la menuiserie à l horlogerie reste un mystère. En 1720 il construisit une horloge de tour dans le château de BROCKLESBY PARK ou elle fonctionne toujours et puis avec le concours de son frère deux horloges de parquets utilisant deux innovations : Le balancier avec compensation de dilatation, et l’échappement dit «sauterelle» composé de deux grands balanciers montés sur des roues antifriction. Et comme ces horloges testées contre les mouvements des astres n’erraient que d’une seconde sur un mois alors que les autres horloges erraient d’une minute par jour il pensa pourvoir concourir pour le prix de la longitude. Comment John Harrison apprit-il l'existence de ce prix nul ne le sait? Peut être parce qu'il habitait près de la mer ou simplement par la rumeur tout comme de nos jours tout le monde sait que l'on recherche un remède contre le cancer et le sida. Toujours est-il qu'il se rend à Londres en 1730 pour y rencontrer le conseil. Mais ce dernier bien qu'en activité depuis 15 ans n'avait ni siège ni lieu de réunion. Car les propositions qu’on lui faisait étaient si médiocres qu 'un seul secrétaire se bornait à envoyer des lettres de refus aux candidats aucune réunion de plus de 5 membres ne se tenait. Par chance Harrison connaissait le nom d’un des membres Edmond Halley, l’homme de la comète et il se rendit à l’observatoire. Halley qui travaillait sur une méthode des longitudes basée sur la lune eut assez d’ouverture d’esprit pour diriger Harrison vers un horloger très connu George Graham au lieu de le présenter au conseil composé de mathématiciens, astronomes et marins obnubilés par une solution astrologique du problème et qui en aurait fait une bouchée. Ainsi donc John Harrison arriva à 10 heures au domicile de George Graham et à 8 heures du soir ils parlaient encore boutique. De plus Graham meilleur fabricant d’instruments scientifiques de l époque et membre de la société Royale invita ce charpentier de village à souper. Après le repas John Harrison rentra chez lui avec de chaleureux encouragements à construire son horloge et ….un prêt généreux à faible intérêt à rembourser à loisir.George Graham avait gagné son surnom d’honnète pour toujours. Durant les 5 années suivantes John Harrison bâtit sa première horloge connue sous le nom de H l. Faite en cuivre brillant avec des axes et leviers se croisant à angles aigus elle était impressionnante et totalement différente des horloges habituelles mais elle avait des cadrans un pour les heures l'autre pour les minutes le troisième pour les secondes et le dernier pour les mois Son poids était de 33 Kilos sans compter la cage de protection en bois montée à cardans. En 1735 elle fut confiée à Graham qui la présenta à la société Royale (et non au conseil de la longitude) qui lui fit un accueil enthousiaste. Cependant l'Amirauté poireauta encore un an avant de la tester sur un voyage vers Lisbonne et retour. Si l horloge se comporta bien il n'en fut pas de même de John Harrison qui fut continuellement malade. Près des cotes anglaises le pilote se croyait près de Dartmouth mais Harrison grâce à son horloge avait calculé que la terre en vue était le Lézard ( soixante miles d’écart ) et il avait raison. La H1 fut enfin présenté au conseil qui était prêt à lui accorder le prix mais Harrison au lieu de se rallier à l'optimisme général mit en relief les points faibles de l'horloge et se proposa de construire une seconde horloge améliorée. Pour ce faire il sollicitait 500 livres dont 250 lui furent versées immédiatement le solde payable à la livraison. En 1741 Harrison présenta la H2 au conseil Mais de nouveau il ne se déclara pas satisfait. Et mis la H3 en chantier et ce durant 19 ans Entre-temps de par ses contacts avec divers artisans de Londres il se fit faire par John Jefferys une montre de poche selon ses spécifications propres à savoir l'emploi de deux métaux pour vaincre les dilations due aux différences de température et un remontoir spécial sans influence sur la marche du mécanisme (alors que les montres de l’époque s’arrêtaient ou même reculaient lors du remontage.) Une fois en possession de cette montre Harrison changea encore une fois sa vison d une montre de mer et se mit à construire son chef d’œuvre la H 4. Disons que ce fut une réussite utilisant des rubis pour les paliers et des diamants taillés en forme de cycloïde pour l’échappement H4 fut présenté bureau de la longitude en 1760 et son fils William s’embarqua enfin sur le Depford avec objectif la Jamaïque. Dès le début du voyage l'eau conservée dans les tonneaux surit et devient réellement impropre à la consommation mais comme toute la bière avait déjà à été bue l‘équipage s’agitait fortement car selon le pilote on était encore loin de la prochaine escale Cependant William Harrison informa le capitaine que selon ses calculs on était seulement à un jour de Madère. Comme cela se vérifia le capitaine Digges fit part publiquement de sa promesse d’acheter le premier chronomètre qu’Harrison mettrait sur le marché? Au retour l’H 4 retardait de 4 secondes sur 81 jours de mer. En principe le prix des 20.000 livres aurait du être versé à John Harrison mais … En effet il y avait un mais et de grande taille en la personne de Nevil Maskelyne partisan farouche de la méthode des distances lunaires. Cette méthode demandait : Un moyen d'observer les distances lunaires Une montre tenant bien le temps durant 18 petites heures Une table des distances lunaires Une méthode de corriger les effets de réfraction et de parallaxe. Cependant chaque opération nécessitait au moins 4 observateurs pour éviter les erreurs aléatoires par l’établissement de résultats moyens puis les extrapoler pour une observation au centre de la terre. Seul mathématicien averti aidé des logarithmes pouvait arriver au résultat après 4 heures de calculs. Les choses se compliquèrent encore lorsque Maskelyne devient président du conseil de la longitude. Vous comprenez bien qu’il considérait Harrison comme un trouble fête. Quoi ce menuisier de village qui contrait ses méthodes scientifiques des distances lunaires avec de simples boites mécaniques. Dès lors de nouvelles épreuves furent demandées à Harrison : Nouvel essai en 1764 vers la Barbade résultat 15 secondes de retards sur 5 mois de navigation Obligation pour Harrison de démonter sa H4 devant une assemblée de spécialistes. Ce qu'il fit durant 6 jours Publication des notes ce qui fut fait au profit d’autres horlogers anglais et étrangers Remise de toutes ses horloges au bureau des longitudes et construction des deux montres supplémentaires Notons que le transport des horloges vers l'observatoire se fit sur réquisition d’huissier et par des mains inexpertes qui laissèrent tomber la H1 sur le sol par accident bien sur. Harrison commença la construction de la H5 ce qui lui pris 3 ans plus deux pour le réglage. Cette dernière fut testée par le roi George III qui tout comme Louis XVI était horloger amateur. A l'initiative du roi George III le cas Harrison fut porte devant le Parlement qui lui paya 8750livres. Le conseil de la longitude ne paya rien. L'astronome Maskelyne avait sauvé sa face. Harrison passa le 24 mars 1776 âgé de 83 ans. Il n’y aura donc jamais de H6. Le conseil de la longitude fondé en 1714 fut dissout en 1828 après avoir dispensé plus de 100.000 livres. Ainsi donc après cette réussite de nombreux horlogers suivirent le mouvement. En France Pierre Le Roy et Ferninand Berthoud produisirent des montres marines certes perfectionnées mais n’approchant pas la qualité de celle d’Harrison. Mais ces dernières ne pouvaient être reproduites rapidement à prix décent. Lorsque Kendall copia la H4 pour faire la K1 il reçut 500 livres pour 2 ans et demi de travail puis il produisit la K2 pour 200 livres et la K3 pour 100livres mais il déclina la proposition d’en produire d’autres dans ces conditions de rémunération. Et les tables lunaires et le sextant coûtaient 20 livres. En Angleterre un horloger Thomas Mudge apprenti chez Graham construisit une montre en 1774 avec les principes d’Harrison puis deux autres en 1777 (la bleue et la verte). Lors des essais à Greenwich Nevil Masskely toujours lui arrêtât par un mauvais maniement la marche d'une horloge et le même mois cassa par hasard le ressort de l'autre. Bien qu’Harrison ne construisit que 5 chronomètres Kendall 3 et Mudge 3 la demande ne pouvait être satisfaire dans de telles conditions. Mais l'horloger John Arnold en produisit plusieurs centaines de grande qualité car il sous-traitait les pièces courantes se réservant le réglage fin. Le concurrent d’Arnold ne fut pas le fils de Mudge qui construisit 30 pales imitations du chronomètre conçu par son père mais bien Thomas Earnshaw. Earnshaw eut le mérite de faire du chronomètre non plus une fabrication spéciale mais un bien de grande consommation produit en série. Il avait surtout simplifié les solutions proposées par Harrison. En deux mois il produisait une montre correcte commercialisable rapidement. De plus il conçut un échappement à détente ressort qui supprimait toute cause de friction et le porta à un tel degrés de perfection que celui actuellement employé est en grandes lignes semblables au sien. Résultat en 1780 un chronos d‘Arnold coûtait 82 livres Un chronos d‘Earshaw 65 Et l'usage des chronos en mer se développa pour atteindre 5000 instruments en 1815 Que sont devenues les horloges de M. John Harrison? Après leur brusque déménagement le 23 mai 1766 elles furent stockées inactives dans une pièce humide jusqu’en 1836 ou un associé de la maison Arnold J Dent s’offrit à les nettoyer gratuitement et il les replaça bien propres dans leur boîtier ou elles recommencèrent à s ‘oxyder. En 1920 le lieutenant commandant RUPERT T GOULD de la Royal Navy s’intéressa à ces horloges. Cet homme était si apitoyé par l'aspect misérable des mécanismes qu’il s offrit à les nettoyer et c’est ce qu’il fit durant 12 ans et gratuitement sans avoir aucune connaissance horlogère. Contrairement à Dent qui amputa les pièces brisées pour les rendre plus nettes Gould remit tout en état remplaçant les pièces manquantes. Pour ce faire il remplit plus de 18 cahiers de dessins et de texte plus logique et plus détaillé que ne l‘avait jamais fait Harrison. Par exemple le remplacement de l'échappement de la H3 durait 8 heures et il dut le faire plus de quarante fois. Quant à la H 4 il passa 4 jours a découvrir la méthode pour ôter les aiguilles. Il croyait même qu’elles étaient soudées à l‘axe. Bref le premier février 1933 à 4 heures de l’après midi après avoir ajusté les petits contrepoids sur le balancier, opération qui équivalait à enfiler une aiguille fichée à l’arrière du camion que vous poursuivait en vélo la n°1 fonctionnait après un repos de 165 ans. Chaque matin avant l’arrivée des visiteurs le curateur du musée maritime de Greenwich remonte les horloges car les H1 H2 ET H 3 fonctionnent toujours 8[8] Mais la H 4 entourée de la K1 et de l K2 sont arrêtées pour toujours car pour fonctionner elles devraient être huilées donc nettoyées chaque 3 ans et les risques de casse potentiels sont trop grands pour ces pièces uniques. Et maintenant tout comme lorsque vous utilisez un diesel vous pensez à Rudolf Diesel ou que vous vous inquietez du voltage d’un appareil ou mangez des cuisses de grenouilles vous pensez à Volta j’espère que lorsque que vous utiliserez le mot heure avec un grand H vous aurez une pensée pour John Harrison qu’il l me plait de croire membre du club très fermé des indispensables inconnus qui ont rendu notre vie plus aisée Et se rencontre dans ce club notamment Charles Nicolas Appert Né à Chalons sur Marne où son père était aubergiste. Il y apprend le métier de cuisinierconfiseur. En 1774 il quitte sa ville natale et s’installe à Paris et y commence ses recherches sur la conservation des aliments Politiquement engagé il est emprisonné sous la Terreur. En 1795 son procédé et au point et il approvisionne la marine dont les équipages apprécient ces vivres qui leur évitent le scorbut. En 1810 le gouvernement de l’époque lui propose 12.000 francs s’il divulgue son secret. C’est ce qu’il fait en publiant « le livre de tous les ménages » Il investit son prix dans son usine mais il est ruiné par la guerre de 1815. Cependant il continue ses recherches et invente également le bouillon en tablettes. Il meurt à 92 ans pauvre et solitaire. Précisons qu’il avait pressenti l’existence des bactéries et autres germes qui attaquaient les aliments et introduit la notion de stérilisation par la chaleur bien avant les découvertes révolutionnaires de Louis PASTEUR EN 1850 infirmant la soi disant théorie de la génération spontanée. Quelle aide pour la médecine si les chirurgiens barbiers de l'époque avaient compris qu‘ils devaient nettoyer leurs instruments avec la même méthode au lieu des les replacer à peine lavé dans leurs merveilleux étuis capitonnes de velours rouge tels que nous voyons maintenant dans les musées. Précisons également que NICOLAS Appert emballait ses aliments dans des bocaux recouverts de liège. La boîte de conserve métallique fût crée par Bryan Donkin et John Hall en 1812 Citons aussi l’allemand Justus von LIEBIG 1803-12873 chimiste de génie qui a établi la théorie des cycles du carbone et de l’azote dans la nature et découvert le chloroforme. Il fabriqua les premiers extraits de viande et donna son nom à la première entreprise de concentrés du monde la LIEBIG S EXTRACT OF MEAT COMPANY crée en 1865. Barthelemy Thimonier qui en 1830 inventa la première machine à coudre fonctionnant de manière Régulière et pratique Evidemment il rencontra l'opposition violent des travailleurs. Heureusement en 1845 associé à M. Mangin il déposant un brevet pour une nouvelle machine exécutant 200 points à la minute. Disons tout de suite qu’il mourut ruiné en 1857. Ce fut Singer qui en 1851 construisit la première machine à usage domestique. Eli Whitney un professeur qui inventa en 1793 la machine à égrener le coton. John Bardeen Walter Brattain William Shockley qui en 1947 inventèrent le transistor. Maintenant si ce sujet vous a plut n’hésitez pas à vous arrêter lorsque vous passerez en voiture près de Greenwich de préférence à 13 lorsque la boule rouge descend du mat pour visiter le musée de la marine puis visiter aussi a Guidhall le petit musée de l’association des horlogers ou vous pourrez voir de vos yeux les horloges de l’homme qui a découvert la longitude. Maintenant passons aux aveux. Les données et illustrations de cette causerie sont extraites principalement de : L'heure qu’il est de Davis S Landes. It’s about time de Paul Chamberlain L’invention du temps de la cité des sciences de la Vilette. L’île du jour d’avant d’U Eco. The worlds great clocks and watches de Cedric Jarger . L’horlogerie une tradition hélvetique. Et le roman LONGITUDE de Dava Sobel et surtout le film de la BBC du même nom. M Meyskens 11.02.2002 9[1] C’est la société Lip chez qui l’on a eut en premier l’idée d’appliquer les propriétés du quartz aux montres sans l’exploiter. 10[2] Abraham –Louis Bréguet 1747-1823 Ses principales réalisations sont : l’échappement tourbillon, la pendule sympathique etc … Il reste un horloger humain et courageux ingénieux et plein de ressources, artiste et artisan qui ne connaissait la médiocrité Il brille toujours pareil à une étoile de première amplitude pour inspirer les amoureux du beau et du bon dixit Paul Chamberlain. 11[3] Jonathan Swift parle à plusieurs reprise du problème de la latitude dans ses ouevres citons les mémoires de Martin SCRIBLERUS «c’est de lui qu’étaient les projets de mouvements perpétuels, de machines volantes …ainsi que les procédés pour mesure la longitude à l’aide de vaisseaux explosifs …» Journal maniuscrit à stella : «un faiseur de projet est venu me trouver pur que je le recomande au ministère parce qu’il prétend avgoit trouvé la longitude …. J’entendrais avec beaucoup de gravité ce qu’il me dira et découvrirai en lui un fripon ou un sot.» Voyage à Luggnag «Et j’assisterais aux grandes découvertes : la longitude, le mouvement perpétuels, la médecine universelle et aux peerfectionnements de tant d’autres nobles inventions.» 12[4] Açores îles dans l’Océan Atlantique découvertes par Gozalo Vello Cabvral (1430-1457) et nommées ainsi car on y rencontre de nombreux éperviers (Açores) le premier méridien passe au pic des Açores. 13[5] Canaries ou îles fortunées conquise en partie par Jean de Bétencourt (1404.)