RAPHAëL NISAND, NOUVEAU CONSEILLER GÉNÉRAL DU BAS

Transcription

RAPHAëL NISAND, NOUVEAU CONSEILLER GÉNÉRAL DU BAS
> a ctua lités
é lections
cantonales
R aphaël N isand ,
nouveau c onseiller
général du
B as -R hin
Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, vient d’être élu conseiller
général du Bas-Rhin. Au lendemain du scrutin, il nous livre ses
premières impressions. Interview.
S
chilick Infos : «Monsieur Nisand,
pouvez-vous nous raconter
comment vous avez vécu ces
élections cantonales ?
Raphaël Nisand : C’est toujours un
rendez-vous passionnant qu’une
campagne électorale. C’est un grand
rite républicain et c’est l’occasion
d’avoir un dialogue approfondi
avec des milliers de concitoyens.
C’est aussi une profonde remise en
question pour les élus et bien sûr un
grand stress. A Schilick, l’enjeu est
d’autant plus lourd pour un maire
que nous sommes une ville-canton,
ce qui rend l’enjeu départemental
moins visible et l’enjeu municipal
plus voyant. C’est donc une remise
en question existentielle pour une
municipalité schilikoise quelle qu’elle
soit.
S.I. : Quels enseignements tirez-vous
de la présence du Front National au
second tour à Schiltigheim ?
R.N. : Cette présence est à relativiser.
Je rappelle qu’en 1998, le Front
National avait dépassé les 20% au
premier tour, à la même élection.
En 2004, le Front National et Alsace
d’Abord, avec un candidat non
implanté pour le Front National,
avaient approché ensemble les
21%. Il y a donc au premier tour
d’une élection cantonale une frange
non négligeable des votants qui se
tourne vers le Front National. Dans
cette élection, et dans le sens de ces
chiffres, il n’y a donc pas eu d’effet
Madame Le Pen à Schiltigheim.
Je ne veux pas minimiser cet
événement - que le Front National se
soit retrouvé au second tour et qu’il
ait quand même atteint les 31%.
C’est un événement que
je relie à une certaine
desespérance de la
part de nombre de nos
concitoyens.
6
> S CHI L I CK I NF O S >> a vril 2011
C’est une volonté
de faire passer un message
très fort vis-à-vis de tous
les politiques.
Le Front National n’étant pas vécu
comme politique, c’est un étrange
paradoxe. Il fait la pire des politiques
politiciennes en envoyant des gens
qui n’ont pas d’idées, en tout cas
pour Schiltigheim, qui sont des
parachutés, avec une mentalité quasi
colonialiste. J’ai été blessé par ce
manque de considération pour les
concitoyens.
J’essaye de prendre toute la
mesure de ce vote. Je ne peux pas
prendre en considération ce qui est
illégal : le racisme ou la volonté de
discrimination. Mais je prends en
compte la volonté d’égalité dans
les droits et devoirs de tous, et de
considération pour les problèmes
de logement, les problèmes sociaux
ainsi que le désir de proximité. Je vais
faire de mon mieux pour y répondre
de la façon la plus juste possible.
J’ai obtenu près de 69% des voix et
j’ai bien conscience que ce n’est pas
un chèque en blanc ni une adhésion
à mon programme ou à ma personne.
ça l’est pour les 28% du premier
tour. Et ça aussi je vais le prendre en
considération.
Je suis l’élu de tous les
Schilikois et pas d’un parti
politique, même si je ne
cache pas mon étiquette.
Je tiens à remercier Jean-Marie
Kutner (Gauche Moderne), le
Député André Schneider (UMP),
Denis Maurer, Danielle Dambach et
Andrée Buchmann (Schilick Ecologie
et Europe Ecologie / Les Verts) et
Jean-Luc Muller (Front de gauche)
qui ont tous appelé à voter pour moi
au second tour.
S.I. : Quels sont les projets pour
Schiltigheim, ville-canton, que vous
souhaitez défendre au sein du
Conseil Général du Bas-Rhin ?
R.N. : Je souhaite que les collèges
puissent disposer des meilleurs
moyens possibles. Les deux collèges
se plaignent d’une baisse importante
de la dotation horaire globale
(heures d’enseignement). Je serai à
leurs côtés dans cette bataille.
Les collégiens de Leclerc ne disposent
pas vraiment d’une cantine. Je
m’efforcerai d’y pourvoir. Le
collège Rouget de Lisle va vivre une
reconstruction de grande ampleur, je
vais suivre cela de très près.
De lourdes menaces pèsent sur la
caserne des pompiers de Schiltigheim
que le Conseil Général veut fermer
pour un regroupement à Bischheim.
Il ne saurait en être question.
La VLIO (Voie de liaison intercommunale ouest) est comme le
monstre du Loch Ness. On en parle
depuis des décennies, c’est une
maîtrise d’ouvrage départementale
qui doit desservir entre autres
l’Espace Européen de l’Entreprise. Je
ferai avancer ce dossier.
De façon plus globale, mes priorités
iront au logement social et à l’emploi.
Je me situerai dans une
opposition constructive
à l’égard de l’UMP /
Majorité Alsacienne.»
L es chiffres des élections cantonales 2011 à S chiltigheim
> Second tour, dimanche 27 mars 2011
> Premier tour, dimanche 20 mars 2011
Raphaël Nisand28,74 % 1702 voix
Parti socialiste
Diana Garnier-Lang18,74 % 1110 voix
Front National
Raphaël Nisand
68,69 % 4150 voix
Diana Garnier-Lang
31,31 % 1892 voix
Parti socialiste
Front National
Andrée Munchenbach17,24 % 1021 voix
Ecologiste
indépendante
Inscrits
Jean-Marie Kutner17,11 % 1013 voix
Gauche
moderne
Denis Maurer12,19 % 722 voix
Europe Ecologie/
Les Verts
Jean-Luc Muller
3,12 % 185 voix
Claude Weber
2,11 % 125 voix
Hervé Gourvitch 0,74 % 44 voix
Front de gauche
Union élargie
des séniros
Parti ouvrier
indépendant
C onseil G énéral
Z oom
du
1er tour
16 955
2nd tour
16 955
Abstentions
Votants
Blancs
et nuls
Exprimés
10 940
6 015
93
5 922
(64,52%)
(35,48%)
(0,55%)
(34,93%)
10 453
6 502
460
6 042
(61,65%)
(38,35%)
(2,7%)
(35,63%)
B as -R hin
sur ses compétences
Installé place du Quartier Blanc à Strasbourg, le Conseil Général du
Bas-Rhin gère les affaires du département. Les lois de décentralisation
lui ont attribué des missions de proximité qui concernent la vie
quotidienne de tous les Bas-rhinois. Explications.
D
e l'action sociale à l'enseignement, en passant par les
transports, le patrimoine
ou l'aménagement du territoire, les
compétences du Conseil Général du
Bas-Rhin sont diverses et touchent
chacun d'entre nous. Circuler sur une
route départementale, monter dans
un bus du réseau interurbain, entrer
dans un collège, bénéficier du RSA ou
de l'allocation de perte d'autonomie,
placer un proche dans une maison
de retraite, mener des recherches
aux Archives départementales, etc.
constituent autant de services
rendus possible par l'intervention du
Conseil Général du Bas-Rhin.
4 pôles opérationnels
Cette institution, présidée par GuyDominique Kennel, s'organise en
quatre pôles opérationnels :
> l'aide à la personne, qui prend
en charge les missions d'action
sociale et de solidarité. Le Conseil
général du Bas-Rhin intervient dans
quatre grands domaines : l'enfance
et la famille, l'insertion sociale et
professionnelle et la lutte contre les
exclusions sociales, la santé publique,
les personnes âgées et les personnes
en situation de handicap,
> l'épanouissement de la personne,
qui a pour objectif de donner à
chacun une chance de s'épanouir par
l'éducation, la culture et le sport,
> le développement des territoires, en
partenariat et en accompagnement
des acteurs publics et privés,
> l'aménagement du territoire qui
s'articule autour de trois axes
principaux : élaborer et proposer
des stratégies d'aménagement du
territoire, aménager le territoire dans
les domaines de compétence propre
du Conseil Général, gérer les services
publics de la route, des transports
départementaux et des bâtiments
publics.
44 conseillers généraux
Au total, 44 élus siègent au Conseil
Général du Bas-Rhin. Interlocuteurs
de proximité pour les citoyens, les
collectivités et les associations, ils
défendent les intérêts et préparent
l'avenir de leur canton au sein de
l'assemblée départementale.
L'enfance et la famille font partie des compétences du Conseil Général du Bas-Rhin.
Celle-ci se réunit chaque mois,
en commission permanente pour
mettre en œuvre et suivre les politiques départementales. Par ailleurs,
treize commissions spécialisées
préparent en amont les dossiers.
Trois années de mandat
Habituellement élus pour six ans,
les conseillers généraux élus en
2011 ne le seront que pour trois
ans. En effet, en 2014, dans le cadre
de la réforme des collectivités
territoriales, les conseillers généraux
seront remplacés par des conseillers
territoriaux qui siègeront à la fois
au Conseil Général et au Conseil
Régional.
Toutefois, si la gauche venait à
l’emporter en 2012, la réforme
des conseillers territoriaux serait
abrogée.
bas-Rhin :
chiffres
clés
les
1 079 016 habitants
4755 km2
226,9 hab/km2
7 arrondissements
44 cantons
527 communes
351 100 actifs
6,4% de chômage
14 916 entreprises
artisanales
Source : www.bas-rhin.fr
Chiffres du 10/12/2009
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