declaration de graham smith remise de la petition pour la
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DECLARATION DE GRAHAM SMITH REMISE DE LA PETITION POUR LA RESTAURATION DE LA DEROGATION DE 12 JOURS AU COMMISSAIRE EUROPEEN AUX TRANSPORTS JACQUES BARROT Bonjour M. le Vice-président, mon nom est Graham Smith et, en tant que Président du Conseil Transport de personnes de l’IRU et Vice-président de l’IRU, j’aimerais dire quelques mots au nom du group qui s’est rassemblé aujourd’hui pour vous rencontrer. Tout d’abord, merci de nous recevoir directement avec cette pétition. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir pris le temps, sur votre emploi du temps très chargé, de nous accueillir et reconnaître la gravité de notre cause. Ensuite, permettez-moi d’être assez explicite concernant les raisons qui nous amènent ici et ce que cette pétition représente. Concrètement, cette pétition représente les espoirs et probablement l’avenir même de l’industrie européenne du tourisme par autocar. 20 000 managers et conducteurs travaillant ensemble dans le transport par autocar européen ont signé ce document. Ils pourraient tous expliquer de 20 000 façons différentes pourquoi ils ont signé cette pétition. Et pourtant, tous leurs mots se résumeraient à un seul message : ils demandent simplement que l’Union européenne agisse de toute urgence, sur la base de preuves irréfutables, pour rétablir la dérogation de 12 jours au règlement communautaire des temps de conduite et de repos. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation et la suppression de la dérogation de 12 jours, le coût de tout circuit touristique de plus de 6 jours, ce qui représente plus de 66% des activités de ce secteur, ont augmenté de 25 à 30%. Dans une industrie majoritairement composée de petites et micro entreprises, avec une marge de profit proche de zéro, cette augmentation est impossible à gérer. Si le secteur est obligé de subir de telles pertes, les vacances en autocar pendant plus de six jours, qui sont actuellement populaires et abordables, ne seront bientôt plus qu’un souvenir en Europe. Tout comme pourrait le devenir la vue familière et bienvenue de visiteurs étrangers dans toutes les destinations touristiques d’Europe, surtout celles qui ne sont pas desservies par des liaisons aériennes ou ferroviaires de première ou même de seconde classe. Pour dire les choses simplement, l’autocar dessert des destinations inaccessibles par les autres modes de transports. Il transporte en toute sécurité des groupes de visiteurs fortunés venus d’Asie ou d’Amérique du Nord, mais aussi les personnes socialement ou physiquement désavantagées en leur permettant de voir les régions d’un continent qu’elles n’auraient pu visiter autrement. Paradoxalement, les conséquences négatives de cette nouvelle réglementation affectent précisément les individus que les règles du temps du conduite et de repos étaient censées protéger. Les conducteurs ont signé cette pétition en masse car pour eux, ces nouvelles règles signifient davantage de congés loin de leurs familles, des horaires de travail anarchiques, une perte de satisfaction vis-à-vis de leur travail, une baisse de revenus et une sécurité de l’emploi mise à mal par le risque de banqueroutes ou de réduction des flottes. Venons en enfin au mythe ultime de la fin de la dérogation des 12 jours, selon lequel nos routes sont plus sûres depuis que sa suppression. Rien n’est plus loin de la vérité. Aucune preuve n’a été avancée pour démontrer cet argument. La sécurité est de la plus haute importance pour le secteur du tourisme par autocar, un fait attesté par les normes des véhicules et surtout, par les performances même de sécurité du secteur. Pourtant, pouvant prendre aujourd’hui davantage de repos hebdomadaires, nos conducteurs seront naturellement moins bien reposés et auront donc une conduite moins sûre qu’à l’époque où ils pouvaient profiter de longues périodes de repos chez eux. La nécessité de restaurer la dérogation des 12 jours s’impose chaque jour davantage dans tous les esprits. En novembre 2007, le Parlement européen a appelé la Commission à explorer les moyens de la réintroduire. Nous espérons que l’étude du Parlement consacrée à ce problème et dont la publication est imminente, fournira davantage de preuves et ralliera davantage de soutiens à notre appel. Monsieur le Vice-président, je ne veux pas être alarmiste, mais je suis simplement réaliste quant à l’avenir du tourisme par autocar sans la règle des 12 jours. Comme je l’ai dit un peu plus tôt, je suis ici pour représenter le point de vue de 20 000 citoyens de l’UE dont vous pouvez voir les noms sur cette pétition, et il ne fait aucun doute qu’il y en a beaucoup d’autres qui n’ont pas eu l’occasion de la signer. Nous demandons à la Commission européenne de proposer de toute urgence un amendement au Règlement communautaire relatif aux temps de conduite et de repos et de réintroduire par là la Dérogation de 12 jours, et nous comptons sur votre appui personnel pour que cela se produise. Je vous remercie.