Alcañiz et son Parador [brochure]

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Alcañiz et son Parador [brochure]
Alcañiz : les tambours sont
proches
« Le Cid ne mit pas longtemps,
à atteindre les terres noires d’Alcañiz,
il en prit tous les alentours,
Cantar de Mío Cid
LCAÑIZ
A
et son parador
es tambours d’avril ou de mars grondent comme les eaux des
rivières Guadalope, Matarraña et Martín. On entend le sanglier
blessé dans les « Cuevas del Val del Charco del Agua Amarga » (les
Grottes de la Vallée de la Mare de l’Eau Amère). Ça sent l’olivier. On voit
le lac La Estanca. Ça sent « la Concordia » (la Concorde)… On est à
Alcañiz.
L
Là où les hauteurs de Beceite se creusent, où les terres de Teruel
s’inclinent vers le Levant, où l’Aragon descend, où reposent Arabes, Juifs
et Chrétiens. Là où bien avant, vers 1680 av. J.-C., le roi Brigo, quatrième
petit-fils de Noé, arrière arrière-petit-fils de Japhet, arrière-petit-fils de
Touval, petit-fils d’Iberio et fils d’Aubaldo, fonda une ville connue plus
tard sous le nom d’Hercabrica. En phénicien, en scythe, en égyptien et en
chaldéen : la ville d’Hercule. C’est ce qui est écrit sur son acte de
naissance, dit-on.
Les Romains la reconstruisirent sous le nom d’Ercaviga. Région de guerre
entre l’empire et les Carthaginois. Neyo octroya à ses habitants l’immunité
des vieux Latins, des statuts propres, et on y frappa même une monnaie.
Splendeur de la ville, une ville entourée d’inexpugnables murs, où l’on
peut apercevoir le vieux canal et les petites montagnes où fut édifiée avec
le temps « la ermita de San Sebastián y Alcanit » (l’ermitage de Saint
Sébastien et Alcanit).
Mais si Alcañiz a une histoire, et elle en a bien une, c’est celle qu’ont
apportée ses habitants les plus constants. Les musulmans. Le nom de la
ville vient d’un mot arabe : « cañizo » (armature en roseaux) ou « las
cañas » (les roseaux). Puis les juifs. Présents dans la région jusqu’à
l’année de la découverte des Amériques.
Au XIIe siècle, Alcañiz rêvait de liberté. Un désir insatisfait par la «
Encomienda Mayor de Calatrava ». Auparavant, Berenguer IV – une
authentique âme historique de la ville – lui avait octroyé la « Carta de
Población ». Peuple de lutteurs nés, la ville dépasse les limites et, vers le
XVe siècle, elle obtient le privilège de vivre comme une ville fleurissante
en constante croissance. Moments de travaux civils représentatifs, comme
la « Lonja » (la Bourse du commerce) et « l’Ayuntamiento » (la mairie).
Harmonie entre le gothique tardif et la renaissance, toujours élégante.
Art et artistes. Savants et érudits. Un siècle plus tard, Alcañiz voit passer
dans ses rues Juan Sobrarias, Pedro Ruiz de Moros, Bernardino Gómez
Miedes, Juan Lorenzo Palminero, et un long etcetera. Lyriques du XVe.
Influencés par les écoles valencienne et italienne. On parle de droit, de
médecine et de poésie ; de peinture et d’architecture. On construit des
églises et on travaille à l’académie d’Alcañiz, très reconnue.
Ville depuis 1652, et campagne aussi. Des champs d’oliviers qui ne
devraient rien avoir à envier à ceux de Jaén. La meilleure huile d’olive du
monde, disait-on… Même la guerre de Succession, au XVIIIe siècle, ne
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put paralyser la ville et ses habitants. Palais, églises, sanctuaires et
temples. Un début de traditions. A l’aube, les tambours se font entendre.
Ils redoublent lors du vendredi saint. C’est un son constant et continu.
Sérieux et opaque. Un ou mille tambours ? Mille jouant comme un seul.
Hier et aujourd’hui. La semaine
sainte. En mars ou en avril. Des
tambours et des niches, presque
autant des uns que des autres.
Les premiers suspendus aux
épaules des habitants, les
secondes éparpillées sur tous les
murs du centre ville. Une
manière, ou plutôt, la manière de
rendre hommage aux saints les
plus aimés et les plus respectés.
Les Français dans leur assaut à
la ville furent moins aimés et
respectés. Ce furent des années
de saccage et de destruction.
Mais Alcañiz résiste. Mai 1809.
La bataille des Pueyos.
Jovellanos s’en souvient.
la tranquillité pour profiter de leurs loisirs. Genèse de la société « Liceo de
la Unión ». Du drame à la comédie. Des classiques à la farce. Ainsi se
termine le XIXe siècle et commence le XXe.
Le chemin de fer arrive, on imprime des journaux : éphémères comme La
Alianza, bruyants comme El Eco
del Guadalope, doyens comme
Tierra Baja, politiques comme
Democracia, Izquierda et
Amanecer. Tous revendicatifs :
plus de train, plus d’eau, une
meilleure éducation, plus de
culture. Alcañiz ne s’arrête pas,
jamais. Rebelle devant l’injustice.
Fière d’elle. Fière de ses
habitants. Des hommes et des
femmes qui de tout temps
défendent ce qui leur revient de
droit. Sensibles aux arts.
Sensibles à la science. Conciliants
de caractère. Alcañiz n’est pas en
vain le siège de « La Concordia ».
Les carlistes ne trouvèrent pas d’adeptes dans la région. La bourgeoisie de
l’endroit avait d’autres préoccupations. Paysans, commerçants,
fonctionnaires et artisans libéraux trouvaient dans la musique et le théâtre
Sur les hauteurs du château :
le Parador de la Concordia
n 1410, Martin, roi d’Aragon, de Catalogne, de Valence et de
Majorque, meurt. Il ne laisse pas d’héritier direct à la
Couronne, aussi les nobles de ces royaumes accordent-ils de discuter sur
les droits et les prétendants afin d’élire un héritier dans la plus grande
justice. Les parlements des royaumes respectifs nomment des
représentants qui, avec les ambassadeurs de Castille, de France et de
Sicile, se réunissent dans ce château. On dit qu’en 1412 ils signèrent
l’historique « Concordia », devant le délégué du Pape, résolvant ainsi, pour
l’exemple des peuples, une question que l’on avait pour habitude de régler
par la force des armes, dans le sang et l’horreur d’une guerre. La
désignation de l’héritier est retardée jusqu’au vote des représentants (dans
la ville de Caspe), puis la Couronne revient à l’infant de Castille Don
Fernando, conquérant d’Antequera dans la guerre contre les Maures. Il est
proclamé par San
Vicente Ferrer roi
des royaumes de la
couronne d’Aragon,
Ferdinand. »
“E
Ainsi en fut-il, et
ainsi le lit-on sur
une fresque du
château, l’actuel
Parador. Sur les
hauteurs du mont
Pui-Pinos. Là où le
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« Batallador », conquérant et fondateur de l’actuelle ville, conseilla à ses
habitants de se déplacer pour reconstruire Alcanit. Noms de familles
d’alors, noms de familles d’aujourd’hui : les Baquero, Blasco, Castellón,
Castillo, España, Ferrer, Font, Mañes, Monforte, Moragrega, Romero,
Ram, Ripoll, Satapau, Vespines et Vallés. Des familles entières qui
repeuplèrent la région grâce aux privilèges de juin 1126.
Un sommet pour une stratégie. Les premiers maîtres, les frères Fruela et
Pelayo. Dix ans de propriété chrétienne face à l’avancée maure. Ramón
Berenguer IV la gagna, et l’octroya à Alphonse II, qui à son tour l’offrit à
l’ordre de Calatrava, établissant de cette manière le siège de «
l’encomienda » aragonaise.
Entre ses murs se
reposèrent Jacques Ier
(Jaime Iº), avant la
campagne de Valence,
puis ceux que la cour
appela en 1250,
1371, 1436 et 1441.
San Vicente Ferrer y
prêcha et convertit
quelques juifs
d’Alcañiz. La Carta
Magna de 1526 libéra
la ville et son château
précédé d’une grande fenêtre avec les croix de Calatrava et le cerf de
Cervellón. Sur ses arcs et ses murs, des peintures. Des fresques,
d’interprétation difficile. Sur la porte d’entrée, un
personnage royal. Un autre roi dans trois positions
différentes, et sur chacune d’elles, une inscription:
Regnabo, regno et regnavit. Futur, présent et
passé.
des puissants chevaliers de l’ordre de Calatrava. Et Charles Quint luimême, en route pour Monzón, y jura les privilèges et les franchises.
Château pour les uns, résidence pour les autres.
Palais, prison et ruine. Gardien de Pui-Pinos
depuis huit cents ans. Défenseur de la ville
depuis huit siècles.
Des personnes et des animaux. Un troubadour,
un renard, un coq, un lettré, un roi à cheval, un
faucheur, un dauphin… La réponse est chez les
auteurs de la fin du XIVe siècle.
“« Les armes dont Alcañiz pour ses exploits
profite, à la surprise du roi maure,
sont quatre barres sur un champ d’or,
un château rocheux et deux bambous.
Ceux-ci chantent ses campagnes fertiles,
Et celui-là leur grand courage ; tel un cygne
au doux chant
La campagne dorée montre son trésor
Et ces gloires sont espagnoles.
Alcañiz non seulement se vante
D’être une ville ancienne, noble et guerrière ;
Mais aussi juste, sage et forte.
Rome pour les armes, et pour les lettres, la Grèce,
Tu es sans aucun doute comme le raconte la légende.
Puissent jouir mille siècles ton aventure et ta chance !! »
Du premier au deuxième étage. Un escalier en
colimaçon. En haut, une fenêtre à meneaux,
abritée à l’extérieur sous un grand arc en ogive.
Vues sur Alcañiz. Vues sur l’Aragon. On peut
apercevoir la mer. Une mer. La Méditerranée.
Chaleureuse comme les peintures. Tranquille
comme la tour.
En bas, l’église. Son portail est roman, comme celui du cloître. Son
intérieur austère. Une seule nef, sans croisée. Dédiée à Santa María
Magdalena (sainte Marie-Madeleine), ce fut la première paroisse de la
ville. Deux tombes et un panthéon. Le sépulcre du Comendador Don Juan
de Lanuza. Plateresque en albâtre très fin. Son auteur, Damián de
Forment, lequel, vers 1537, gagna vingt mille sous de Jaca pour son
travail. Albâtre italien. Classicisme de la Renaissance. Les deux petites
statues sur les côtés, représentant la Force et la Modération, se trouvent à
l’abri à la mairie de la ville. A l’abri des pirates et des pilleurs. Les mêmes
qui, de tous temps, ont fait disparaître rosettes, moulures et lions.
(Vers de frère Tomás Domingo Simón)
Du château, remarquons la façade. Construite au XVIIIe siècle, selon le
désir de l’infant Don Felipe. Un palais aragonais flanqué de tours. Son
corps intérieur est lisse et son corps central présente quatre balcons de
chaque côté, plus un sur chaque grosse tour. Au centre de la façade, l’arc
en plein cintre sur les pilastres et, sur l’archivolte, le sceau de l’infant.
Le temps passe, les légendes grandissent. Mystérieuses descentes du
château jusqu’aux forts de la ville. Mines profondes pleines de poudre pour
le faire exploser durant les périodes d’angoisse. Mais jusqu’à aujourd’hui,
ce château militaire, caserne, prison, et cimetière a voulu se croire altier,
généreux, aimable et confortable pour le voyageur. Pour le voyageur
visitant Alcañiz. Pour le voyageur ouvert au dialogue. Le voyageur cordial.
Car c’est ici que la paix fut signée. C’est ici que la Concordia fut signée.
Le cloître, ogival de première époque, est formé par huit arcs en ogive,
deux de chaque côté, partant directement du sol. Cimetière pendant des
siècles. Agréable et tranquille. Repos des guerriers. Repos des voyageurs.
Et au fond, une tour. La Tour d’Alcañiz. La Tour du Bas-Aragon
(« Bajo Aragón »). La Tour de l’Hommage. Un premier étage gothique
Une promenade
historique en pente
1. La Lonja (la Bourse du commerce). Bâtiment civil des XVe et
XVIe siècles.
2. La Casa Consistorial (l’hôtel de ville). Façade classiciste.
3. La Colegiata (la collégiale). Baroque,
comparable à la cathédrale de Murcie.
4. Palacio de Justicia (palais de justice)
5. Teatro municipal (théâtre municipal)
6. Iglesia de los Escolapios (église des écoles
Pies). Edifiée en 1770 sur une ancienne
chapelle.
7. Iglesia del Carmen (église du Carmel)
8. Casa Ardid (Maison Ardid). Bas Moyen-Âge.
9. Convento de Franciscanos (couvent de
10. Franciscains). Façade baroque.
11. Plaza de los Almudines (place des
12. Almudines)
13. Portal de Herrerías (porte des Forges)
Calle de la Infanzonía (rue de la
Infanzonía)Passages médiévaux (office de
tourisme)
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Une cuisine généreuse pour
des estomacs reconnaissants
a cuisine de Teruel est approprié au climat de la région : des
entrées très riches, des plats savoureux et des desserts très sucrés.
Des plats à base de viande et de ragoûts. Surtout, la « magra », la partie
maigre, la meilleure du cochon. Même si c’est le jambon séché
naturellement, durant la fraîcheur de l’hiver, ce que l’on connaît et respecte
le plus.
L
Mais aussi tous les dérivés du « matachín », comme on appelle par ici
l’abattage du cochon. Soigneuses manières de sécher la viande et salaisons
particulières : le résultat, une charcuterie aux arômes particuliers et aux
saveurs très nuancées. Dans les échines, les boudins, les saucisses, les
chorizos…
On mange bien à Alcañiz. Au Parador de la
Concordia, tout est exquis. Les plats et les vues,
tout aussi exquises, depuis la colossale salle à
manger. En bas, le Guadalope. Sur les côtés, les
tapis rappelant les Grands de la ville. Sur la
table, une infinité de possibilités : une « sopa de
Teruel al perolico », soupe composée
d’ingrédients aussi simples et bons que le pain,
l’ail, le paprika, l’œuf et le jambon. Ou les «
huevos al salmorejo » (œufs sauce saupiquet),
mélange de saucisses, de filet et d’asperges. Et
les « migas » (mie de pain frite) au jambon et à
la saucisse.
Le choix est très difficile. Viande ou poisson.
Entre le « ternasco asado del Bajo Aragón »
(agneau de lait grillé du Bas-Aragon) et les «
lomos de merluza a la baturra » (filets de
merlan à l’aragonaise). Au milieu, le « pollo al chilindrón » (poulet
basquaise). Et le « cordero a la pastora » (agneau à la bergère), avec des
pommes de terre, des asperges, des artichauts et du thym.
Ou des plats montagnards et sauvages, très fréquents sur ces tables lorsque
la saison le permet. Comme le sanglier, pouvant se transformer en un «
jamón salvaje » (jambon sauvage) ou en une « cecina » (viande séchée),
sombre et dense. Unique. Et aussi des lapins et des lièvres. Des perdrix et
des cailles à l’élaboration très variée.
Des poissons de rivière – toujours des truites – et des terres : la morue et le
congre donnent d’excellents résultats sur la table.
De bons légumes de la « huerta » (la plaine maraîchère). Les « borrajas
guisadas con almejas » (la bourrache cuisinée aux clovisses). Les « habas a
la aragonesa » (les fèves à l’aragonaise) ou la « menestra de la región » (la
ratatouille de la région) elle-même, bien sûr accompagnée par un savoureux
jambon.
Dans la cuisine du Parador sont découverts et inventés des desserts sucrés.
Le « melocotón al vino » (pêche au vin), les « peras al vino tinto de
Cariñena » (les poires au vin rouge de Cariñena), les « tortas del alma »
(crêpes de l’âme) à l’anis, fourrées à la confiture de citrouille, les «
almendrados » (pâte d’amande) – composés d’amandes, comme leur nom
l’indique, et de blancs d’œufs savamment cuits au four – , les « torrijas con
miel » (pain perdu au miel), nécessaires pour reprendre des forces pendant
la semaine sainte, entre roulements et roulements de tambour. Et les «
buñuelos a la crema » (beignets à la crème). Ou quelque chose de plus
sophistiqué, comme les « obleas de naranja al Cointreau » (pain azyme à
l’orange et au Cointreau). Ou plus traditionnel, le «
queso de Tronchón con miel » (fromage de
Tronchón au miel), ou celui de Samper –du pur
fromage de brebis bien sec – et pour être sûr de ne
pas se tromper, le « arroz con leche » (riz au lait). Il
ne ressemble à aucun autre riz au lait. Il est fait
sans secret, simplement avec bon sens…
« Caldos de Cariñena y Somontano » (bouillons de
Cariñena et de Somontano). Doux et colorés.
Ceux qui sont déjà passés par ici, par le Parador de
la Concordia, le savent bien. Avec ses douze
chambres coquettes, ou à sa salle à manger
grandiose. Le premier, l’Aragonais universel. Voisin
du village proche de Calanda. Auteur de Viridiana.
Luis Buñuel. Monde du cinéma, du spectacle, de la
chanson et de la politique. De l’ancien maire de
Madrid, le professeur Tierno Galván, au duc de
Suárez et à l’honorable Pujol. Romantiques endurcis comme Romina et Al
Bano. Figures classiques de la scène comme les chanteuses Piquer et Massiel.
Par ici, par Alcañiz. Au bord de la rivière Guadalope. A l’ombre des
amandiers et des genévriers. Près du « Santuario de Pueyos » (le sanctuaire
de Pueyos). Entre les grottes et les gisements d’autres temps. Et sur les
hauteurs, le château. Notre séjour. Refuge des voyageurs bien intentionnés.
On vient ici se reposer et dialoguer. C’est bien pour ça qu’il s’appelle « de la
concorde ». C’est bien pour ça que nous y reviendrons.
Sur les sentiers du
Bas-Aragon
i Alcañiz nous réserve les surprises les plus variées et les plus riches,
ses alentours ne déçoivent pas non plus. Les alentours les plus
proches comme les plus lointains. Lointains dans le temps et proches dans
l’espace. La « cueva de Val de Charco de Agua Amarga » (la grotte de la
vallée de la mare de l’eau amère). À l’intérieur, une frise de quatre mètres
avec les peintures rupestres des plus intéressantes de tout le Bas-Aragon. Des
peintures de ce que l’on appelle l’art levantin. Des chasseurs et des chassés. La
dure lutte pour la survie. Des archers et des proies. Le grand sanglier
poursuivi par l’homme d’antan. L’habitant primitif de la zone d’Alcañiz. Son
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courage, son legs.
Également proche de la
ville, « La Estanca ».
L’image d’Alcañiz reflétée
dans l’eau. Un site naturel,
entre les arbres et les
collines, idéal pour se perdre
et oublier l’agitation
citadine. Les eaux s’y figent
et les heures s’y écoulent plus lentement. Et sur une rive, unissant la nature et
l’art, le « Monumento al Tambor » (monument au tambour), symbole de la
semaine sainte du Bas-Aragon.
Un instrument enraciné dans la région. L’industrie du tambour a toujours
été présente dans la ville d’Alcañiz. Et la tradition conseille de les louer avec la
tunique correspondante, pour un prix oscillant antan entre cinq et quinze
pesetas, selon le type de la caisse. Il y en a pour tous les goûts, au prix moyen
de « cuatro duros » (c’est-à-dire presque rien)… C’était bien avant toutes les
dévaluations.
« Ermita de la Virgen de los Pueyos »
(ermitage de la Vierge des Pueyos), la
patronne de la ville. Le sanctuaire, au
nord-ouest d’Alcañiz, à deux kilomètres du
Guadalope, s’élève depuis le XVIIe siècle,
construit avec de douces pierres. À
l’intérieur, la sculpture de la Vierge.
Vénérée et respectée depuis qu’un berger
de la région, prénommé Lucio, alors qu’il
gardait son troupeau pendant les premiers
lustres du XIIe siècle, eut une vision de
Marie la Très Sainte entourée d’un cortège
céleste. Celle-ci, voyant le berger abasourdi,
lui indiqua : « Rends-toi en ville et annonce
ma volonté ; je veux que cette image soit
vénérée, en cet endroit, tant que l’eau
coulera dans le Guadalope et que la
campagne donnera des plantes… » (ve a la
villa y haz pública mi voluntad; quiero veneréis esa imagen, en este sitio,
mientras lleve aguas el Guadalope y la campiña sostenga plantas...). La
campagne et la rivière sont toujours fécondes, à l’image de la dévotion.
Route de Molinos, en direction de Teruel. A 35 km. La localité d’Alcorisa,
avec sa place à arcades, la paroisse gothico-baroque du XVIIe siècle et
plusieurs gisements archéologiques aux alentours. Et 10 km plus loin, Molinos.
Dans le bassin du Guadalopillo. Sa grotte, connue comme la grotte de cristal,
montre au voyageur l’ensemble artistique forgé par la nature pendant des
siècles. Stalactites et stalagmites en parfaite harmonie. De plus, la « iglesia de
las Nieves » (l’église des Neiges), gothique du XVe siècle, possède une jolie
façade avec six archivoltes.
Route du Matarraña, dans un rayon de 45 km. D’abord, Valderrobles, avec
sa « colegiata de Santa María la Mayor » (collégiale de Sainte Marie la
Grande) et son château du XIVe siècle. Puis Cretas. Un ensemble urbain d’une
beauté certaine. A peu de distance, Beceite. Réserve de la chèvre hispanique.
Des paysages comme El Parrizal et San Bartolomé. Les jours clairs, la
Méditerranée au fond. Et pour finir, Calaceite. Des maisons à blasons, une
place à arcades et « l’Arco-capilla de San Antonio » (l’arche-chapelle de Saint
Antoine).
Route du Tambour, en direction de
Saragosse. A 31 km, Hijar. Une place à
arcades et arcs formant un passage. En haut,
les vieux restes du « Castillo de los Duques de
Hijar » (château des ducs d’Hijar). En bas, la
« Iglesia de Santa María la Mayor » (l’église
de Sainte-Marie), la « casa de los Duques »
(la maison des ducs), la « casa de los Aras »
(la maison des Aras), une « capilla-portal »
(une chapelle-portail), plusieurs ermitages et
la « iglesia de San Antonio Abad » (l’église de
Saint-Antoine Abbé).
Un peu plus loin, Azaila et son gisement
archéologique de l’époque ibéro-celtoromaine, connu comme « cabezo de Alcalá »
(la colline d’Alcalá). Le « Monasterio de
Rueda » (monastère de Rueda) à Escatrón et
le « castillo palacio » (château-palais),
gothique tardif, à Albalate del Arzobispado.
Et si nous avons plus de temps, en 150 km aller-retour, nous pouvons aller
jusqu’à Maestrazgo. En direction de Castellón. Avec Morella – un ensemble
architectonique fortifié –, Mirambel et Cantavieja. Mais si nous préférons la
ville, le rugissement des moteurs et l’odeur d’essence, nous ne devons pas
manquer de contempler – et de participer, pour les habitués– le « Gran Premio
Automovilístico Circuito Guadalope o Ciudad de Alcañiz » (Grand Prix
automobile circuit Guadalope ou ville d’Alcañiz), qui a lieu tous les ans dans
la ville. Ou les festivals internationaux d’Aragon, en juillet et août.
Parador de Alcañiz
La Concordia
Castillo Calatravos, s/n. 44600 Alcañiz (Teruel)
Tel.: 978 83 04 00 - Fax: 978 83 03 66
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
Requena, 3. 28013 Madrid (España)
Tel.: 902 54 79 79 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
wap.parador.es/wap/
Textos: Miguel García Sánchez Dibujos: Fernando Aznar
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