lettre clara 3oc - Collège Bachelard

Transcription

lettre clara 3oc - Collège Bachelard
SFEIR Clara
3ème C
Professeur : Claire Yème
Collège Gaston Bachelard
2 rue du Tire Pesseau
21000 Dijon
[email protected]
CONCOURS 2015-2016 DE L’AMOPA
PRIX D’EXPRESSION ECRITE DE LA LANGUE FRANCAISE
Clara SFEIR
11 Bis Rue Marcel Paupion
21 000 DIJON
France
A Eric-Emmanuel Schmitt
Dijon, le 31 Janvier 2016
Cher Eric Emmanuel Schmitt,
Oscar et la dame Rose m'a fait repenser à des moments de solitude où même en étant
en bonne santé et entourée de nombreuses personnes, je me sens seule :
Quand par exemple, je suis devant un contrôle et que d'un coup, je me sens comme
dans un vide : je n'entends plus rien, je ne pense plus à rien, le vide est dans ma tête et autour
de moi. Je ne bouge plus, ma main tient mon stylo, j'observe ce qu'il y a autour de moi, les
mains qui écrivent sans s'arrêter comme des robots exerçant leurs tâches quotidiennes.
Quand je suis dans la rue, qu’il n'y a personne, pas une voiture, pas un vélo, pas un
piéton, rien, rien que du vide et du silence. Du silence, cela fait du bien, mais quand il n'y a
plus un bruit, c’est assez oppressant, froid, on se sent encore plus seul. Bien sûr, c’est plus
agréable que les grandes avenues remplies de voitures, de bus, de monde, de bruit. Mais, là, je
me sens petite, toute petite dans ce monde immense. Je me sens petite dans cet univers de
bruit, dans cet infini monde sans fin. Lorsque que je relève la tête, je me rends compte que
c’est merveilleux, j’ai l’impression d’avoir arrêté le temps. Ce qui me plaît le plus dans ces
moments-là, c'est que l'on ne me demande rien, je suis tranquille, je marche seule, dans une
rue vide où le temps s’est arrêté, une rue vidée de son bruit, libre…
J’aime énormément Oscar et la Dame rose car, justement j’aime me mettre à la place
du narrateur et pouvoir sentir tout ce qu’il ressent. Ce livre m'a aussi fait rire: " Si je
m'intéresse à ce que pensent les cons, je n'aurai plus de temps pour ce que pensent les gens
intelligents". Même si ce livre n’est pas très gai à cause de la leucémie d’Oscar, vous avez su
mettre de l’humour dans vos textes en les rendant plus drôles et plus attachants. Ce livre m’a
aussi fait pleurer, surtout quand Oscar meurt à la fin. Je trouve qu’il est mort magnifiquement
car il n’a pas cherché à rester le plus longtemps possible, il savait très bien que c’était son
heure et, comme le dit Mamie-Rose, il a attendu que tout le monde parte pour épargner ses
parents de cette énorme tristesse.
La dernière lettre me touche particulièrement car, malgré toute cette tristesse, j’ai tout
de même beaucoup aimé la fin. En particulier l’idée géniale que ce soit Mamie-Rose qui
écrive la toute dernière lettre.
Cher Dieu,
Le petit garçon est mort.
Je serai toujours dame rose mais je ne serai plus Mamie-Rose. Je ne l’étais que pour Oscar.
Je trouve cet extrait très émouvant : "J’ai le cœur gros, j’ai le cœur lourd, Oscar y
habite et je ne peux pas le chasser", " C’était lui, en fait, qui veillait sur nous", "Merci de
m’avoir fait connaître Oscar"… Je le trouve aussi très triste : "Le petit garçon est mort", et en
même temps assez drôle : "Grâce à lui, j’étais drôle, j’inventais des légendes, je m’y
connaissais même en catch. Grâce à lui j’ai ri, et j’ai connu la joie. Il m’a aidée à croire en
toi.". J’ai trouvé ça très drôle qu’elle n’ait avoué qu’à la fin qu’elle n’y connaissait rien en
catch alors que tout au long de l’histoire, elle lui raconte des matchs qu’elle prétend avoir
faits. De plus, elle avoue qu'elle ne croyait pas en Dieu alors que c’est elle qui lui avait dit de
lui écrire.
Ce que j’ai préféré, c’est la véritable fin, le petit Post-Scriptum, où on apprend qu’il a laissé
une pancarte sur sa table de chevet avec écrit dessus "Seul Dieu a le droit de me réveiller",
j’ai trouvé cela vraiment original.
J’ai été touchée parce que vous avez réussi à faire s’aimer vraiment deux personnes
qui n’avaient rien en commun : un petit garçon de dix ans et une vieille dame infirmière. Je
trouve que cela forme un peu un oxymore, et je trouve ça très beau. J’aime particulièrement
Rose car, grâce à Oscar, elle se réinvente une vie pleine d’action et de catch alors qu’en
réalité elle n'a rien de tout ça.
J’ai aussi trouvé très drôle la légende des douze jours divinatoires de Mamie-Rose où
elle lui explique qu’avec les douze derniers jours du mois de décembre on peut deviner le
temps qu’il fera les douze mois de l’année suivante et, à la fin, elle lui dit qu’un jour de sa vie
vaut dix ans. On le voit alors grandir moralement énormément tous les jours : à
l’adolescence, il parle de ses amis, de l’hôpital et de Peggy Blue dont il est amoureux. A
trente ans, il se marie avec Peggy Blue. Vers ses quatre-vingts ans, il s’interroge sur Dieu, la
vie et la mort. Arrivé à cent-dix ans, Oscar a une conversation avec ses parents. Il leur
explique que selon lui, la vie est un drôle de présent, surestimé au départ puis sous-estimé à la
fin, la trouvant trop courte. Au final, c’est seulement un prêt qu’il faut savourer et apprécier.
Il meurt ensuite dans sa chambre à cent-dix ans.
"Tu as raison Oscar. Et je crois qu'on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions
que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d'être immortels". Je
trouve cette phrase très belle, et tout à fait juste car, les Hommes croient tous qu’ils sont
immortels, mais en réalité la vie ne tient qu’à un tout petit fil et la mort peut arriver plus vite
qu’on ne le croit.
Oscar sait qu’il va mourir mais ce n’est pas pour autant qu’il pleure, ou qu’il veut
absolument guérir par tous les moyens. Au contraire, il sait que son heure est venue et ne
cherche pas à la repousser : " Seul Dieu a le droit de me réveiller". Il est très mature dans ses
paroles surtout à propos de la mort : " J'ai l'impression, Mamie Rose, qu'on a inventé un autre
hôpital que celui qui existe vraiment. On fait comme si on ne venait à l'hôpital que pour
guérir. Alors qu'on y vient aussi pour mourir", "Mamie Rose, j'ai l'impression que personne
ne me dit que je vais mourir ".
J’aimerais que tout le monde puisse lire au moins une fois dans sa vie ce magnifique
roman pour avoir l’occasion de vivre le merveilleux moment que j’ai vécu en lisant ce livre
plein d’humanité et de réalité. J’aimerais que tout le monde se rende compte de ce que
subissent les enfants hospitalisés, lorsqu’ils souffrent énormément : on pense leur épargner la
souffrance en leur disant qu’ils vont guérir. La mort est le début d’une nouvelle vie et
personne ne peut empêcher ce moment de la vie crucial pas même la médecine, pas même
notre famille, nos parents, ni même l’amour que beaucoup de personnes nous portent.
Je vous remercie d’avoir écrit ce livre plein d’émotions qui m’a touchée énormément.
Ce livre m’aura peut-être fait pleurer, mais il m’aura aussi fait rire. C’est surtout un livre plein
d’humanité et de réalité que je n’oublierai jamais.
Merci d’avoir pris le temps de lire ma lettre.
Clara

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