des pixels et des hommes

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des pixels et des hommes
N°47 - LUNDI 17 JANVIER 2011
DES PIXELS ET DES HOMMES
« Avec le Windows Phone, nous essayons
d’avoir un modèle plus vertueux qu’Apple »
Avec le système d'exploitation Windows Phone 7, porté sur 1,5 million d'appareils vendus depuis sa
sortie mondiale en octobre, Microsoft veut se faire une place sur le marché des smartphones,
en encourageant notamment le développement d'applications et en se démarquant d'Apple.
Entretien avec Julien Codorniou, directeur du développement et des partenariats de Microsoft France.
N’est-il pas trop tard pour se faire une
place sur le marché des smartphones ?
Non : 80 % de la population mondiale n’est
pas équipée en smartphone. Nous arrivons
avec des appareils de très bonne qualité, et
une large gamme de prix, de 1 à 149 euros.
Concrètement, on est capable de mettre un
vrai smartphone dans la main de tous les
Français.
Combien d’applications proposez-vous
aujourd’hui ?
Nous recensons plus de 5 000 applications
(500 « made in France ») et plus de 15 000
développeurs enregistrés dans le monde. Et le
fait que 80 000 développeurs dans le monde
ont téléchargé les outils de développement
que nous avons mis à leur disposition
gratuitement est un bon signal pour nous.
Nous espérons qu’ils vont rapidement devenir
des développeurs mobiles et proposer des
applications dans notre Marketplace. On
estime qu’il y a 6 millions de développeurs
« .net » (le language de programmation
de Microsoft) dans le monde, 180 000
en France, et ce sont tous potentiellement
des développeurs pour Windows Phone.
Contrairement à nos concurrents comme
Apple, qui ont dû construire de zéro
un écosystème de développeurs, nous
n’avons qu’à accompagner sur le mobile
des développeurs qui connaissent notre
technologie, notre plate-forme et nos outils.
Du jour au lendemain, ils peuvent devenir
développeurs mobiles, c’est le même
langage. Ce sont les arguments que l’on
défend auprès des entreprises, notamment :
la rapidité de développement, la qualité et
la transparence de notre Marketplace et la
possibilité de mettre en avant chaque jour
une application sur nos sites, qui représentent
28 millions de VU mensuels (MSN +
Windows Live, Mediametrie, septembre
2010). Enfin, nous sommes présents auprès
de la communauté. La plupart des gens qui
codent pour Android ou Apple n’ont jamais
rencontré un de leurs représentants. Nous
avons 50 développeurs en France et 5
personnes prêtes à intervenir chez n’importe
quel développeur pour l’aider. Cela fait
30 ans que nous sommes dans ce business,
JULIEN CODORNIOU – BIO EXPRESS
1978 : Naissance à Paris.
2001 : Diplômé de l’ESC Lille.
2004 : Auditeur chez Ernst&Young.
2005 : Entre chez Microsoft France
pour lancer le programme de
soutien aux start-ups IDEES.
2008 : Chargé au sein de
Microsoft Corp. du développement
à l’international d’IDEES, donnant
naissance à BizSpark.
2010 : Nommé directeur du
développement et des partenariats
de la division Plate-forme et
Écosystème Microsoft France.
ce travail avec des développeurs, et
personne d’autre n’a cette capacité-là.
C’est une carte à jouer pour nous.
Quels types d’applications mettezvous en avant ?
Les jeux sont sont les applications les plus
téléchargées sur Windows Phone. Cela
s’explique par le choix technologique que
l’on a fait de permettre aux développpeurs
pour xBox de porter très facilement
leurs jeux sur le mobile. 50 millions de
personnes ont une xBox connectée à un
compte bancaire dans le monde, qui
leur permet d’acheter des jeux. Nous
voulons offrir également cette possibilité
sur le mobile de manière « seamless »,
c’est-à-dire que le joueur peut commencer
une partie sur sa console et la finir sur
son mobile. Nous nous battons sur deux
fronts : la quantité des applications et
leur qualité, qui donne de la crédibilité
au téléphone. Nous travaillons avec les
marques – VentesPrivées, PagesJaunes,
AlloCiné... – et les médias pour qu’ils
proposent de belles applications. Nous
essayons aussi d’offrir des applications
exclusives, comme c’est le cas pour Meetic,
car il y a encore beaucoup de marques qui
ne sont pas sur mobile. Mais il nous faut
aussi l’application basique pour convertir
les euros en dollars australiens.
Quel est l’écosystème de la
Marketplace Windows Mobile ?
Comme sur les autres plates-formes, les
développeurs récupèrent 70 % du prix
de vente. Mais à la différence de nos
concurrents, nous reversons une partie de
nos 30 % à l’opérateur, qui était jusqu’à
présent exclu de la chaîne de valeur des
applications. C’est une manière pour nous
de financer « les tuyaux » et de les associer
à notre réussite. Nous essayons d’avoir un
modèle plus vertueux qu’Apple, un modèle
qui intéresse tout le monde et qui offre des
délais de validation très réduits : 24 heures
pour passer sur la Marketplace. Tout ce qui
peut aider nos partenaires à développer et
à vendre nous intéresse. Nos concurrents
n’ont pas cette logique-là. Mais nous
n’avons pas encore leurs parts de marché,
nous devons donc être exemplaires
et créatifs dans la relation avec les
développeurs. C’est aussi important pour
nous de créer un écosystème d’agences
qui travaillaient exclusivement sur l’iPhone
et qui développent désormais sur Windows
Phone, comme c’est le cas pour Backelite,
Visuamobile, Tequila Rapido...
Comment sont monétisées les
applications ?
Le développeur fixe librement le prix de ses
applications, et peut notamment proposer
d’essayer l’application gratuitement avant
de la télécharger. Sur le jeu, le micropaiement est très efficace. Nous sortirons
dans quelques semaines une plate-forme de
publicité, sur le modèle de ce que font nos
concurrents, qui permettra de monétiser les
applications gratuites à travers notre régie.
Notre force est d'être multi-supports. En
plus d'apporter des solutions techniques de
monétisation, nous apportons des marchés
additionnels : quelqu’un qui développe un
jeu sur PC pourra aussi le monétiser sur la
xBox et sur le mobile. ■
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