Samedi 22 et dimanche 23 janvier Festival de Jérusalem F e stiv a l

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Samedi 22 et dimanche 23 janvier Festival de Jérusalem F e stiv a l
Samedi 22 et dimanche 23 janvier
Festival de Jérusalem
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Festival de Jérusalem | Samedi 22 et dimanche 23 janvier
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Le Festival de Musique de chambre de Jérusalem a été créé en septembre 1998. L’histoire de Jérusalem,
la spiritualité qui émane de cette ville et son statut de berceau de la culture en ont fait un choix évident
pour accueillir des artistes venant du monde entier. Depuis ses débuts, le festival a suscité l’enthousiasme
tant en Israël qu’à l’étranger. Le dévouement des musiciens a contribué a créer un véritable climat de
complicité artistique, chacun d’entre eux se produisant a titre gracieux – ce qui permet au festival de
proposer des billets à prix réduit et d’accueillir un public vaste et varié.
Chaque année, nous choisissons un thème qui sert de fil conducteur à une série de dix ou douze
concerts. La première édition du festival était encore expérimentale : elle a permis d’entendre différents
programmes dont chacun représentait un pays différent. Cependant, à mesure que nous prenions
conscience de la sophistication et de la curiosité de notre public, la programmation s’est faite plus osée.
Nous avons ainsi travaillé autour des thèmes suivants : les fins de siècles (1999), les moments charnières
de l’histoire de la musique (2000), « Transcriptions et transformations » (2001), « Familles et amis » (2002),
« Vienne » (2003), l’Europe de l’Est (2004), la musique de chambre de Franz Schubert et les relations
entre les mots et la musique (2005), la musique de chambre de Mozart, Schumann et Chostakovitch
(2006), « Dernières œuvres de grands compositeurs » (2007), « L’Esprit national » (2008) – un DVD
a été réalisé autour de cette édition – et « Outsiders » (2009). En 2010, le programme se concentre
sur Brahms et les années 1900.
Chaque année, le festival commande une œuvre dont la création a lieu à Jérusalem. Certaines de
ces partitions sont devenues des pièces centrales de notre répertoire en tournée. Originaires de
différents pays et issus de différents horizons culturels et religieux, nous nous retrouvons chaque année
à Jérusalem pour entretenir la tradition des interprétations enivrantes et des retrouvailles chaleureuses
avec notre public.
Les quatre dernières saisons ont donné lieu à des concerts et des résidences à Berlin (Konzerthaus),
Paris (Cité de la musique), Lisbonne (Fondation Gulbenkian) et Vienne (Musikverein), ainsi qu’à des
concerts dans des festivals renommés comme le Festival du Schleswig-Holstein, le Festival Beethoven
de Bonn et le Festival de Lucerne. Les musiciens se sont également produits en Amérique du Sud,
aux États-Unis et lors de deux tournées à travers l’Europe. Cette saison, le Festival de Musique de
Chambre, de nouveau en résidence à la Cité de la musique, se produira également pour la première
fois à la Philharmonie de Luxembourg.
Le succès du festival et la fidélité que lui témoignent les artistes reposent en grande partie sur la qualité
de notre public, sur sa curiosité, son enthousiasme, son amour et sa connaissance de la musique.
Nous sommes heureux de pouvoir vous proposer un aperçu de notre festival de Musique de chambre.
Nous espérons vous faire partager la joie que nous éprouvons à jouer à Jérusalem.
Elena Bashkirova
Directrice artistique du Festival de Musique de Chambre de Jérusalem
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SAMEDI 22 JANVIER – 20H
Salle des concerts
Anton Webern
Langsamer Satz pour quatuor à cordes
Johannes Brahms
Trio pour piano et cordes n° 3
Johannes Brahms
Vier ernste Gesänge op. 121
N° 1. Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh
N° 2. Ich wandte mich und sahe an alle
N° 3. O Tod, wie bitter bist du
N° 4. Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen redete
entracte
Alban Berg
Adagio du Concerto de chambre, pour violon, clarinette et piano
Hugo Wolf Drei Gedichte von Michelangelo
N° 1. Wohl denk’ ich oft an mein vergangenes Leben
N° 2. Alles endet, was entsteht
N° 3. Fühlt meine Seele das ersehnte Licht
Johannes Brahms
Quintette avec clarinette op. 115
Elena Bashkirova, piano
Guy Braunstein, violon
Michael Barenboim, violon
Gérard Caussé, alto
Gary Hoffman, violoncelle
Paul Meyer, clarinette
Roman Trekel, baryton
Enregistré par France Musique, ce concert sera diffusé le mardi 15 février 2011 à 9h.
Fin du concert vers 22h15.
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Anton Webern (1883-1945)
Langsamer Satz pour quatuor à cordes
Composition : 1905.
Création : le 27 mai 1962 à Seattle.
Durée : environ 8 minutes.
Le Webern du Langsamer Satz [Mouvement lent] n’a rien encore de l’élève talonnant, si ce n’est
devançant, son maître sur la route du dodécaphonisme. L’idiome en serait plutôt mahlérien ;
et si l’on peut tout de même penser à Schönberg, c’est au Schönberg de La Nuit transfigurée,
composée en 1899, elle aussi pour petit ensemble de cordes. La description faite par Webern
de la composition de cette œuvre évoque d’ailleurs Richard Dehmel, le poète de cette Verklärte
Nacht : « Marcher pour toujours ainsi parmi les fleurs, avec ma bien-aimée auprès de moi, se sentir si
puissamment ne faire qu’un avec l’Univers, sans inquiétude aucune, aussi libre que l’alouette dans le
ciel – oh, quelle splendeur… lorsque la nuit tomba (après la pluie) le ciel versa des larmes amères, mais
je marchais avec elle le long d’une route. Un manteau nous abritait. Notre amour s’éleva à des hauteurs
infinies et emplit tout l’Univers. Deux âmes étaient ravies. » Le compositeur a alors une vingtaine
d’années seulement ; il vient de commencer ses études auprès de Schönberg. Usant encore
d’un langage relativement traditionnel (axe tonal d’ut mineur, forme sonate), ce Langsamer Satz,
l’une des œuvres les plus longues du compositeur, donne déjà la preuve du profond lyrisme
et du sens de l’équilibre weberniens.
Johannes Brahms (1833-1897)
Trio pour piano et cordes n° 3 en ut mineur op. 101
Allegro energico
Presto non assai
Andante gracioso
Allegro molto
Composition : été 1886.
Création : décembre 1886, à Budapest, par Jenö Hubay au violon, David Popper au violoncelle et le compositeur
au piano.
Publication : avril 1887, à Berlin, chez Simrock.
Durée : environ 20 minutes.
Le Trio pour piano et cordes op. 101 naît sous des cieux fertiles, alors que Brahms passe la saison
chaude au bord du lac de Thun, en Suisse. Trois étés successifs, entre 1886 et 1888, verront
le musicien composer avec enthousiasme, amassant une riche moisson d’œuvres majeures ;
le premier séjour est ainsi rythmé par la composition de plusieurs recueils de lieder ainsi que
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de la Sonate pour piano et violoncelle op. 99, de la Sonate pour violon et piano op. 100 et du Trio
avec piano op. 101, qui clôt le triptyque en signant la réunion des trois instruments. La grâce
de l’Opus 100 semble céder la place dans l’Opus 101 à une atmosphère plus passionnée, plus
septentrionale, qui rappelle certaines pages de piano (les Ballades op. 10 de jeunesse et les moins
anciens Klavierstücke op. 76) ou la Symphonie n° 3, composée quelque trois ans auparavant.
Le Trio op. 101, chef-d’œuvre de la production brahmsienne pour cet effectif, poursuit l’évolution
entamée dans les précédentes œuvres de chambre vers toujours plus de concision et donne la
preuve d’une tendance à l’épure que perpétueront notamment les Klavierstücke op. 116 à 119
composés au début des années quatre-vingt-dix. Une vingtaine de minutes – c’est plus de deux
fois moins que le Trio op. 8, encore non révisé à l’époque – qui vont droit à l’essentiel, canalisant
en peu de notes une énergie créatrice au faîte de son inspiration.
L’Allegro energico liminaire n’est pas sans violence : fier et presque sévère, il fait grand usage des
accords pleins chers au pianisme brahmsien, des rythmes pointés et des tessitures compactes
(comme pour le deuxième thème, présenté à l’octave par violon et violoncelle) dans une forme
sonate qui ne se préoccupe en rien de parallélismes factices, mais en tout d’équilibre. Le mot
d’ordre du Presto non assai suivant est bien légèreté : point de scherzo ici (nous sommes d’ailleurs
dans un mètre binaire), mais bien plutôt un intermezzo. De même, le mouvement lent est tout
en subtilité, tant dans son écriture instrumentale, qui joue en un tendre dialogue de l’opposition
entre le piano et les cordes, que dans son écriture rythmique, qui alterne les mesures à trois temps
et à deux temps, en binaire comme en ternaire. Un élan puissant emporte le finale d’un climat
à l’autre, du plus affirmatif au plus mystérieux, d’une texture à l’autre (particulièrement au piano,
tour à tour d’une grande densité ou d’une légèreté elfique) et d’un motif à l’autre jusqu’à une
coda d’amples proportions qui sonne comme un magistral résumé.
Alban Berg (1885-1935)
Adagio pour violon, clarinette et piano
Transcription du deuxième mouvement du Kammerkonzert [Concerto de chambre] pour violon, clarinette et
treize instruments à vent
Composition du Kammerkonzert : 1923-1925. Transcription de l’Adagio pour piano, violon et clarinette : 1935.
Édition : Universal Edition, Vienne.
Durée : environ 12 minutes.
Le Kammerkonzert [Concerto de chambre] de Berg est un hommage rendu au maître Arnold
Schönberg pour ses cinquante ans ; l’œuvre adopte ainsi pour la première fois chez Berg la
technique dodécaphonique (qui pose en principe l’égalité parfaite des douze notes de la gamme
chromatique) mise au point par Schönberg peu de temps auparavant. Le choix de la série (c’està-dire la succession des douze sons) originelle se fait d’ailleurs en référence à Schönberg, selon
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l’idée de correspondance – que Bach utilisait déjà – entre les lettres de l’alphabet et celles qui
représentent les notes dans le système germanique : Arnold Schönberg donne ainsi la suite
la-ré-mi bémol-do-si-si bémol-mi-sol. Celle-ci est précédée des quatre notes chromatiques
restantes : mi dièse-fa dièse-sol dièse-do dièse.
C’est le travail sur cette série et ses avatars (rétrograde, miroir, miroir du rétrograde) qui définit
l’architecture des mouvements ; le deuxième, un Adagio, adopte ainsi la forme, lisible dans les
deux sens, du palindrome. La seconde partie est en effet le rétrograde de la première dans son
organisation ternaire. De telles structures ne sont pas rares chez Berg : on en trouve également
dans la cantate Der Wein ainsi qu’à deux reprises dans l’opéra Lulu. Ce Concerto, adoptant
« précisément la forme artistique qui donne l’occasion de se montrer virtuoses et brillants, non
seulement aux solistes, mais encore à l’auteur » (lettre à Schönberg), est le lieu privilégié de
ce genre de recherches formelles. La transcription opérée en 1935 pour piano, violon et
clarinette, si elle redistribue immanquablement les rôles instrumentaux, ne met pas à mal
la conception à l’origine de ce mouvement, aussi construit qu’expressif.
Angèle Leroy
Johannes Brahms (1833-1897)
Quintette pour clarinette et cordes en si mineur op. 115
Allegretto
Adagio
Andantino – Presto non assai, ma con sentimento
Finale. Con moto
Composition : printemps et été 1891.
Création : d’abord privée, le 24 novembre 1891, à la cour ducale de Meiningen, avec Richard Mühlfeld à la clarinette
et les membres de l’orchestre de Meiningen, qui assureront également la première publique à Berlin, en décembre
de la même année.
Durée : environ 35 minutes.
Œuvre de la maturité, chaleureuse et strictement élaborée, le Quintette pour clarinette et
cordes op. 115 fait partie d’un ensemble d’œuvres – avec le Trio op. 114 et les deux Sonates
pour clarinette et piano op. 120 – écrites après la rencontre du compositeur avec le clarinettiste
Richard Mühlfeld. Ce sont les dernières œuvres d’un genre, la musique de chambre, où s’exprime
l’équilibre brahmsien entre une veine expressive tournée vers la confidence pudique ou la rêverie
contemplative et un attachement viscéral à la tradition classique et à la discipline de la musique
pure.
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L’Allegretto à 6/8 représente assez bien cette plénitude d’achèvement, avec son réseau de
motifs thématiques agencés dans une prose souple et tendue vers la continuation. La cantilène
rêveuse du second mouvement, Adagio, tient sa puissance expressive aussi bien de la ligne
étirée de son thème que de la concentration des moyens : les sonorités con sordino du début
notamment donnent un caractère presque dépouillé à l’énoncé et le nimbent d’une enveloppe
très particulière. Le principe de variation continue anime le troisième mouvement qui cerne
progressivement les contours de l’idée thématique au fil d’un déroulement très libre. Le Finale
relève, lui, d’une forme à variations plus rigoureuse. Très critique quant au maniement de la
variation par ses contemporains qui ne font « que surcharger la mélodie et créer rien de nouveau
à partir d’elle », Brahms s’appuie sur une logique de déduction permanente pour décanter, révéler
progressivement l’idée musicale en son principe : attitude symétrique de celle de Schubert,
occupé à « faire durer » l’instant où le « beau » thème se donne immédiatement dans sa plénitude.
Cyril Béros
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Johannes Brahms
Vier ernste Gesänge [Quatre Chants sérieux] op. 121
Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh
Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh;
wie dies stirbt, so stirbt er auch; und haben alle
einerlei Odem; und der Mensch hat nichts mehr denn
das Vieh: denn es ist alles eitel.
En effet, le sort final de l’homme est le même que celui
de la bête, et les uns comme les autres doivent mourir.
L’être humain ne possède aucune supériorité sur la bête
puisque finalement tout est néant.
Es fährt alles an einen Ort; es ist alles von Staub
gemacht und wird wieder zu Staub.
Toute vie se termine de la même façon, tout être
retourne à la terre à partir de laquelle il a été formé.
Wer weiß, ob der Geist des Menschen aufwärts fahre,
und der Odem des Viehes unterwärts unter die Erde
fahre?
Personne ne peut affirmer que le souffle de vie propre
aux humains s’élève vers le haut, tandis que celui des
bêtes doit disparaître dans la terre.
Darum sahe ich, daß nichts bessers ist, denn daß der
Mensch fröhlich sei in seiner Arbeit, denn das ist sein
Teil. Denn wer will ihn dahin bringen,
daß er sehe, was nach ihm geschehen wird?
Alors, je l’ai constaté, il n’y a rien de mieux pour l’être
humain que de jouir du produit de son travail. C’est
la part dont il doit se contenter, car personne ne
l’emmènera après lui.
Prediger Salomo 3 : 19-22
Ecclésiaste 3 : 19-22
Ich wandte mich und sahe an alle
Ich wandte mich und sahe an alle, die Unrecht leiden
unter der Sonne; und siehe da waren Tränen derer
die Unrecht litten, und hatten keinen Tröster; und die
ihnen Unrecht täten waren zu mächtig, daß sie keinen
Tröster haben konnten.
J’ai observé encore toutes les injustices qui existent
sur la terre. Les opprimés crient leur détresse et
personne ne leur vient en aide. Le pouvoir est du côté
des oppresseurs, si bien que personne ne peut leur
venir en aide.
Da lobte ich die Toten, die schon gestorben waren, mehr J’estime que ceux qui sont déjà morts sont plus
als die Lebendigen, die noch das Leben hatten;
heureux que les vivants.
Und der noch nicht ist, ist besser, als alle Beide, und
des Bösen nicht inne wird, das unter der Sonne
geschieht.
Celui qui n’est jamais né est encore plus heureux
puisqu’il ne connaîtra pas les injustices commises sur
la terre.
Prediger Salomo 4 : 1-3
Ecclésiaste 4 : 1-3
8
O Tod, wie bitter bist du
O Tod, wie bitter bist du, wenn an dich gedenket ein
Mensch, der gute Tage und genug hat und ohne Sorge
lebet; und dem es wohl geht in allen Dingen und noch
wohl essen mag!
Ô mort, qu’il est amer de penser à toi quand on est
bien tranquille, entouré de ses biens, quand on est
sans soucis et que tout est facile et que l’on peut
encore apprécier les plaisirs !
O Tod, wie wohl tust du dem Dürftigen, der da
schwach und alt ist, der in allen Sorgen steckt, und
nicht Bessers zu hoffen noch zu erwarten hat!
Ô mort, que ta décision tombe bien pour l’homme
sans ressource et privé de ses forces, pour l’homme
trop âgé, accablé de soucis, pour l’homme révolté, qui
n’a plus de patience !
Jesus Sirach 41 : 1-2
Siracide 41 : 1-2
Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen redete
Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen
redete, und hätte der Liebe nicht, so wär ich ein
tönend Erz, oder eine klingende Schelle.
Je pourrais être capable de parler les langues des
hommes et celles des anges, mais si je n’ai pas d’amour,
mes discours ne sont rien de plus qu’un tambour
bruyant ou qu’une cloche qui résonne.
Und wenn ich weissagen könnte, und wüßte alle
Geheimnisse und alle Erkenntnis; und hätte allen
Glauben, also dass ich Berge versetze; und hätte der
Liebe nicht, so wäre ich nichts.
Je pourrais avoir le don de transmettre des messages
reçus de Dieu, je pourrais posséder toute la connaissance
et comprendre tous les secrets, je pourrais avoir toute la
foi nécessaire pour déplacer des montagnes, mais si je n’ai
pas d’amour je ne suis rien.
Und wenn ich alle meine Habe den Armen gäbe, und
ließe meinen Leib brennen und hätte der Liebe nicht,
so wäre mir’s nicht nütze.
Je pourrais distribuer tous mes biens et même livrer
mon corps pour être brûlé, mais si je n’ai pas d’amour,
cela ne me sert de rien.
Wir sehen jetzt durch einen Spiegel in einem dunkeln
Worte; dann aber von Angesicht zu Angesichte. Jetzt
erkenne ich’s stückweise; dann aber werd ich’s erkennen,
gleich wie ich erkennet bin.
À présent, ce que nous voyons est semblable à
l’image obscure, reflétée par un miroir ; mais alors,
nous verrons face à face. À présent, je ne connais
qu’incomplètement ; mais alors, je connaîtrai
complètement, comme Dieu me connaît.
Nun aber bleibet Glaube, Hoffnung, Liebe, diese drei;
aber die Liebe ist die größeste unter ihnen.
Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi,
l’espérance et l’amour ; mais la plus grande des trois est
l’amour.
St Pauli an die Corinther I, Cap.13 : 1-3,12-13
Corinthiens 13 : 1-3, 12-13
9 avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document
Hugo Wolf
Drei Gedichte von Michelangelo
[Trois Poèmes de Michel-Ange]
Wohl denk’ ich oft an mein vergangenes Leben
Wohl denk ich oft an mein vergangnes Leben,
Wie es vor meiner Liebe für dich war;
Kein Mensch hat damals Acht auf mich gegeben,
Ein jeder Tag verloren für mich war;
Ich dachte wohl, ganz dem Gesang zu leben,
Auch mich zu flüchten aus der Menschen Schar.
Genannt in Lob und Tadel bin ich heute,
Und, daß ich da bin, wissen alle Leute!
Je pense souvent à ma vie passée
À ce qu’elle était avant mon amour pour toi
Personne ne me prêtait attention
Chaque jour était perdu pour moi
Je pensais vivre entièrement pour le chant
Me fuyant moi-même dans la foule des hommes
Aujourd’hui, on fait mon éloge ou ma critique
Et tous savent que j’existe !
Alles endet, was entsteht
Alles endet, was entstehet.
Alles, alles rings vergehet,
Denn die Zeit flieht, und die Sonne
Sieht, daß alles rings vergehet,
Denken, Reden, Schmerz, und Wonne;
Und die wir zu Enkeln hatten
Schwanden wie bei Tag die Schatten,
Wie ein Dunst im Windeshauch.
Menschen waren wir ja auch,
Froh und traurig, so wie ihr,
Und nun sind wir leblos hier,
Sind nur Ende, wie ihr sehet.
Alles ended, was entstehet.
Alles, alles rings vergehet.
Tout ce qui commence finit
Tout, tout meurt alentour
Car le temps s’enfuit et le soleil
Voit que tout meurt alentour
Pensée, parole, douleur, délice
Et nos petits-enfants
Frémissent telle l’ombre durant le jour
Telle la brume dans le souffle du vent
Nous aussi étions hommes
Joyeux ou tristes, comme vous,
Nous sommes désormais ici, sans vie
Nous ne sommes que fin, comme vous le voyez
Tout ce qui commence finit
Tout, tout meurt alentour.
10
Fühlt meine Seele das ersehnte Licht
Fühlt meine Seele das ersehnte Licht
Von Gott, der sie erschuf? Ist es der Strahl
Von andrer Schönheit aus dem Jammertal,
Der in mein Herz Erinnrung weckend bricht?
Ist es ein Klang, ein Traumgesicht,
Das Aug und Herz mir füllt mit einem Mal
In unbegreiflich glüh’nder Qual,
Die mich zu Tränen bringt? Ich weiß es nicht.
Was ich ersehne, fühle, was mich lenkt,
Ist nicht in mir: sag mir, wie ich’s erwerbe?
Mir zeigt es wohl nur eines Andren Huld;
Darein bin ich, seit ich dich sah, versenkt.
Mich treibt ein Ja und Nein, ein Süß und Herbe –
Daran sind, Herrin, deine Augen Schuld.
Mon âme sent-elle la lumière tant désirée
De Dieu, qui l’a créée ? Est-ce la lumière
D’une autre beauté de la vallée des larmes
Qui réveille avec fracas le souvenir dans mon cœur ?
Est-ce un son, un visage rêvé
Qui m’emplit d’un coup d’un œil et d’un cœur
Dans un supplice brûlant et incompréhensible
Qui me fait pleurer ? Je ne le sais
Ce que j’attends, ce que je sens, ce qui me guide
N’est pas en moi : dis-moi, comment l’obtenir ?
Je ne vois que les faveurs d’un autre
Je suis plongé dans ces pensées, depuis que je t’ai vue
Je veux dire oui et non, je veux la douceur et l’âpreté
Maîtresse, c’est la faute de tes yeux.
Walter Heinrich Robert-Tornow, d’après Michel-Ange
11 avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document
DIMANCHE 23 JANVIER – 16H30
Amphithéâtre
Anton Webern
Trio à cordes op. 20
Johannes Brahms
Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 114
entracte
Alban Berg
Quatre Pièces pour clarinette et piano op. 5
Johannes Brahms
Quintette pour piano et cordes op. 34
Elena Bashkirova, piano
Guy Braunstein, violon
Michael Barenboim, violon
Gérard Caussé, alto
Gary Hoffman, violoncelle
Paul Meyer, clarinette
Fin du concert vers 18h20.
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Anton Webern (1883-1945)
Trio à cordes op. 20
Sehr langsam
Sehr getragen und ausdrucksvoll
Composition : 1927.
Création : le 16 janvier 1928 à Vienne par des membres du Wiener Streichquartett (Rudolf Kolish, violon, Eugen Lehner,
alto, Benar Heifetz, violoncelle).
Éditeur : Universal Edition.
Durée : environ 9 minutes.
La formation du trio à cordes tient une place singulière dans le catalogue webernien, inaugurant
l’adoption de la technique dodécaphonique avec le Mouvement de 1925, pour ce qui est des
œuvres numérotées du moins. Recourant à des structures classiques, et plus particulièrement
au rondo et à la forme sonate, le Trio à cordes op. 20 préserve certains repères indispensables
à l’auditeur tout en démontrant l’inéluctabilité de la méthode schönbergienne. Mais il révèle
aussi une appropriation très personnelle de cette méthode et, s’intéressant aux parentés
morphologiques des transformations et transpositions sérielles, associe plusieurs pensées
formelles. L’organisation rigoureuse des douze sons est assortie d’un travail plus thématique,
tandis que la disposition des divers éléments dans l’espace annonce une « sériation » des motifs
eux-mêmes, au-delà de la « sériation » des seules notes. Ainsi, par des moyens apparemment
étrangers à la série mais s’inscrivant progressivement dans sa logique, Webern résout en partie
le paradoxe de l’œuvre sérielle, à savoir reposer sur un excès d’ordre sans que cet ordre puisse être
perçu, jusqu’à donner l’impression que l’œuvre est totalement désordonnée.
François-Gildas Tual
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Johannes Brahms (1833-1897)
Trio pour clarinette, violoncelle et piano en la mineur op. 114
Allegro, alla breve
Adagio
Andantino grazioso
Finale. Allegro
Composition : été 1891.
Création : le 12 décembre 1891 à Berlin, par Richard Mühlfeld à la clarinette, Robert Hausmann au violoncelle
et le compositeur au piano.
Durée : environ 25 minutes.
Comme son jumeau le Quintette pour clarinette et cordes op. 115, le Trio pour clarinette, violoncelle
et piano op. 114 est composé dans l’enthousiasme de la rencontre avec Richard Mühlfeld, membre
de l’Orchestre de Meiningen. Le vieux Brahms se remet alors à la composition en cette année
1891 ; il rendra un nouvel hommage au clarinettiste avec les deux Sonates pour piano et clarinette
op. 120 (son antépénultième numéro d’opus).
Le Trio op. 40 était véritablement pensé pour le cor ; celui-ci naît du son plein de la clarinette,
auquel Brahms adjoint, pour faire face au piano, un violoncelle : un effectif rare, assez hétérogène,
qui ne renvoie ni à Mozart, ni à Schumann (qui préfèrent l’alto dans le Trio « des Quilles » K. 498
pour l’un et dans les Märchenerzählungen op. 132 pour l’autre), mais à Beethoven et à sa première
version du Gassenhauer-Trio op. 11.
Le concis Trio op. 114 a bien souffert du succès de son frère cadet le Quintette op. 115, et l’on
a souvent voulu voir le premier comme une étude préalable au second, plus équilibré dans
ses sonorités, plus développé dans ses proportions. Mais malgré son abord moins « parfait »,
le Trio ne mérite en rien l’ombre relative dans laquelle il a pu se trouver plongé. Une irrégulière
forme sonate fermement ancrée dans des tonalités mineures, dont le germe se trouve dans les
premières notes de violoncelle (extraordinaire jeu entre micro et macrostructure comme seul
Brahms sait le faire), ouvre l’œuvre dans une atmosphère feutrée et ô combien romantique.
Suivent un court Adagio en ré majeur qui semble un duo d’amour entre clarinette et violoncelle,
soutenus par le piano, et un scherzo tout de légèreté noté, une fois n’est pas coutume, andantino
(ce qui est aussi le cas du Quintette avec clarinette) : les oppositions de tempos semblent se
gommer dans une ambivalence très « fin de siècle ». L’incertitude rythmique entre le binaire
et le ternaire nourrit, quant à elle, un finale à nouveau résolument mineur.
Angèle Leroy
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Alban Berg (1885-1935)
Quatre Pièces pour clarinette et piano op. 5
Mäßig
Sehr langsam
Sehr rasch
Langsam
Composition : 1913.
Création : le 17 octobre 1919.
Durée : environ 9 minutes.
Avec les Altenberg-Lieder op. 4, ces quatre courtes pièces pour clarinette et piano sont chez
Berg ce qui évoque le plus l’esthétique de la brièveté proposée par Schönberg dans des œuvres
telles que l’Opus 19 pour piano, une esthétique qui rencontrera plus de succès chez Webern
l’aphoristique que chez Berg le romantique. La deuxième pièce de l’Opus 5 de Berg, avec
ses tierces répétées au piano, évoque d’ailleurs très fortement la deuxième (Langsam) des
Six Petites Pièces op. 19 de Schönberg. Pourtant, il n’est pas impossible que cet Opus 5 ait encouru
des critiques sévères de la part du chef de file des Viennois lors d’une entrevue au mois de juin
1913, où il poussa Berg à délaisser les petites formes au profit de compositions de plus grande
envergure – entrevue qui fragilisa considérablement Berg pour les mois à venir.
Tout à fait atonaux, ces quatre « moments » ont souvent été assimilés aux quatre mouvements
d’une symphonie, les deux pièces extrêmes étant les plus développées, le Sehr langsam jouant
le rôle du mouvement lent et le Sehr rasch celui du scherzo (léger, piqué, avec un épisode central
moins rapide, dans l’esthétique du trio). Très finement écrits, avec le panel étendu de nuances cher
aux musiciens de l’École de Vienne, usant de modes de jeu variés pour la clarinette (notamment
les vibrations du Flatterzunge et le détimbrage de l’Echoton), ils font preuve d’une rigueur
compositionnelle que l’on a traditionnellement plus tendance à attribuer à Schönberg ou Webern.
Angèle Leroy
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Johannes Brahms (1833-1897)
Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34
Allegro non troppo
Andante, un poco adagio
Scherzo. Allegro
Finale. Poco sostenuto – Allegro non troppo
Composition : 1861-1864.
Dédicace : au duc Georges II de Saxe-Meiningen.
Création : le 24 mars 1868 à Paris, salle Erard avec Louise Japha (piano).
Durée : environ 42 minutes.
Œuvre protéiforme, ce Quintette fut d’abord rédigé pour cordes seules dès 1861. En septembre
1862, Brahms le signale sous cette forme (avec deux violoncelles) à l’attention du compositeur
Albert Dietrich, puis il consulte ses deux experts, Joseph Joachim et Clara (Schumann) qui lui
écrit : « Je ne sais comment te dire la grande joie que ton Quintette à cordes m’a donnée », tandis
que le violoniste se montre plus réservé : « C’est d’une écriture complexe et je crains que, sans
une interprétation vigoureuse, ce quintette ne sonne pas avec clarté ». Une séance privée en 1863
confirme son jugement. Brahms transcrit alors l’œuvre pour deux pianos et en donne la première
audition à Vienne le 17 avril 1864, avec Carl Tausig : accueil sans enthousiasme. L’année suivante,
exécution à Baden, devant la princesse Anna de Hesse, dédicataire de l’œuvre. C’est alors que
l’intuition de Clara lui fait deviner le point faible : « C’est une œuvre si pleine d’idées qu’elle demande
tout l’orchestre. Je t’en prie, revois-la encore ». Son ami et critique Hermann Levi lui suggère
l’équilibre piano/quatuor à cordes. Le compositeur suit ce dernier avis et achève cette ultime
« réorchestration » durant l’été 1864. La création eut lieu le 24 mars 1868, à Paris, salle Érard, avec
Louise Japha au piano. Hermann Levi écrit alors au compositeur : « Le Quintette est beau audelà de ce que l’on peut dire… Il ne contient pas une note qui puisse faire soupçonner qu’il s’agit d’un
arrangement… D’une œuvre monotone pour deux pianos, vous avez fait une chose d’une grande
beauté, un chef-d’œuvre de la musique de chambre ».
La forme de l’Allegro non troppo est d’ordonnance classique, presque régulière. La beauté
mélodique du premier thème, grave et solennel, la légèreté du second en ut dièse, la variété
des développements successifs, captivent immédiatement, l’attention étant entretenue par
l’à-propos des modulations. La richesse d’invention est exceptionnelle.
L’Andante, un poco adagio est une rêverie souplement rythmée, empreinte de poésie et peut-être
une des inspirations les plus heureuses de Brahms. Deux motifs la parcourent : l’un en la bémol,
l’autre en mi majeur, rendant la construction aussi claire que celle de l’Allegro liminaire. L’originalité
tient à leur beauté expressive, à la « plastique » même de la trame polyphonique jouant sur la
dynamique et les timbres conjoints puis opposés clavier/cordes.
16
Le début du Scherzo s’articule en trois parties : la première use de rythmes syncopés, la deuxième
change brusquement de métrique, passant de 6/8 à 2/4, la troisième est une fanfare festive.
Leur développement est fait de présentations variées, d’adjonctions de dessins nouveaux,
d’étonnantes modulations renouvelant et renforçant un propos qui prend alors toute sa
puissance, haletante, presque dramatique ; même la jubilation finale est marquée d’une certaine
âpreté, la coda semblant, dans son accord ultime, entretenir une dualité par l’ambivalence de
sa tonalité (tonique d’ut majeur ou dominante de fa ?). Le trio impose brusquement une ligne
mélodique au calme bienfaisant par la simplicité de son rythme et sa brièveté, avant
la réexposition du scherzo.
Le finale est introduit par un poco sostenuto qui s’enchaîne à l’allegro non troppo dont le thème de
marche, solidement rythmé, est suivi d’une deuxième idée traitée d’abord avec lyrisme en notes
égales, puis animée par des triolets dans le ton de dominante (ut mineur). Cet imposant finale
semble n’apporter aucune idée nouvelle du fait de sa forme en variations alors que sa logique de
développement, intégrant une tentative réussie de synthèse entre un plan de sonate, le rondo et
la variation, conduit, dans son ultime stade de « continuité » (durchkomponiert), à l’atonalité.
Pierre-Émile Barbier
17
Elena Bashkirova
C’est ainsi qu’elle s’est associée à
et de Copenhague, les Berliner
Elena Bashkirova est née à Moscou
Gidon Kremer, avec qui elle a donné
Philharmoniker… – dans des salles
dans une famille de musiciens.
des concerts dans tous les grands
telles que le Barbican Centre de
Elle a étudié au Conservatoire
festivals internationaux et effectué
Londres, l’Alte Oper de Francfort, le
Tchaïkovski dans la classe de
de nombreux enregistrements.
Carnegie Hall de New York,
son père, le célèbre pianiste et
Par ailleurs, elle a accompagné des
le Concertgebouw d’Amsterdam
pédagogue Dimitri Bashkirov.
chanteurs tels Dorothea Röschmann,
et la Tonhalle de Zurich. En tant
Elena Bashkirova est régulièrement
Stella Doufexis, Robert Holl, Roman
que soliste et chambriste, il a, entre
invitée par des formations comme
Trekel, Dietrich Henschel, Thomas
autres, collaboré avec Zubin Mehta,
l’Orchestre Philharmonique de
Quasthoff ou Anna Netrebko.
Maurizio Pollini, Isaac Stern, Yefim
Munich, l’Orchestre du Konzerthaus
En 1998, Elena Bashkirova a fondé
Bronfman, Sir Simon Rattle et Daniel
de Berlin, l’Orchestre du
le Festival de Musique de Chambre
Barenboim. Depuis 2000, il occupe
Gürzenich de Cologne, l’Orchestre
de Jérusalem. En sa qualité de
la place de premier violon solo des
Symphonique de Bamberg, les
directrice artistique, elle organise des
Berliner Philharmoniker. En 2003, Guy
orchestres symphoniques de la
concerts de musique de chambre
Braunstein est nommé professeur
NDR de Hambourg et de la WDR
qui accueillent chaque année, en
à l’Université des Arts de Berlin.
de Cologne, le Hallé Orchestra,
septembre, de grands artistes de la
l’Orchestre Symphonique de Vienne,
scène internationale. Après plus de
Michael Barenboim
l’Orchestre de Paris, l’Orchestre
dix années d’existence, le festival s’est
Né en 1985 à Paris, Michael Barenboim
National d’Espagne, l’Orchestre
imposé comme un moment clé de la
commence le violon à l’âge de 7 ans,
Philharmonique d’Israël ou les
vie culturelle d’Israël. Le Festival de
à Berlin, dans les classes d’Abraham
orchestres symphoniques de Chicago, Musique de Chambre de Jérusalem
Jaffe et d’Axel Wilczok. Il participe très
Dallas, Washington et Houston.
tôt au Programme d’Itzhak Perlman
est également régulièrement invité
Elle effectue également régulièrement à se produire à Berlin, Düsseldorf,
à East Hampton. Depuis 2000, il est
des tournées en Asie, où elle a joué
Paris, Londres, Vienne, Lisbonne,
membre du West-Eastern Divan dont
avec l’Orchestre Philharmonique de
Budapest, New York, Chicago et
il devient premier violon solo en
Chine et l’Orchestre Symphonique
Buenos Aires, ainsi que dans le
2003. Il participe régulièrement à des
National de Taipeh. Elle a collaboré
cadre de festivals d’été comme
concerts de musique de chambre – où
avec de nombreux chefs d’orchestre,
ceux de Lucerne, de la Rheingau,
il a notamment interprété La Truite de
notamment Sergiu Celibidache,
de Bad Kissingen, de Menton, de
Schubert, l’Octuor de Mendelssohn et
Pierre Boulez, Zubin Mehta, Christoph Stresa, du Schleswig-Holstein et du
La Nuit transfigurée de Schönberg – et
Eschenbach, Christoph von Dohnányi, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. collabore avec le Festival de Jérusalem
Andris Nelsons, Rafael Frühbeck de
depuis 2004. Il joue régulièrement
Burgos, Semyon Bychkov, James
Guy Braunstein
avec, entre autres, Guy Braunstein,
Conlon, Lawrence Foster, Claus Peter
Né en Israël, Guy Braunstein
Frans Helmerson, Nobuko Imai,
Flor, David Robertson et Michael
commence le violon à l’âge de
Daniel Barenboim, Karl-Heinz Steffens,
Gielen. En plus du répertoire classique 7 ans. Il étudie notamment avec
Nikolai Znaider. Il est premier violon
et romantique, Elena Bashkirova
Chaim Taub, Glenn Dicterow et
et membre fondateur du Quatuor
se consacre aux œuvres du XXe
Pinchas Zuckerman. Ces dernières
Erlenbusch, qui a joué en Allemagne
siècle – elle a participé à diverses
années, il joue avec les plus grands
et en Israël. En tant soliste, il se
créations mondiales. Depuis le
orchestres internationaux –
produit notamment à Berlin,
début de sa carrière, elle pratique la
l’Orchestre Philharmonique d’Israël,
Lisbonne et Caracas, et a joué
musique de chambre avec passion.
les orchestres des radios de Francfort
l’intégralité des sonates et partitas
18
de Bach pour violon seul en Europe
comme soliste et comme chef.
festivals – Ravinia, Marlboro, Aspen,
et au Moyen-Orient. Après deux ans
Sa discographie compte plus de
Bath, Évian, Helsinki, Verbier, Mostly
d’études de philosophie à Paris
35 disques, dont le Quintette
Mozart, Schleswig-Holstein, Stresa…
(La Sorbonne), il poursuit sa formation « La Truite » de Schubert pour Virgin
Il se produit régulièrement avec des
avec Axel Wilczok à Rostock.
Classics, un récital d’œuvres de
quatuors à cordes – Emerson, Tokyo,
Hindemith et Levinas pour Aeon,
Borromeo, Brentano ou Ysaÿe. Il est
Gérard Caussé
un disque consacré aux œuvres de
également un invité régulier de la
Gérard Caussé est salué dans le
Bloch avec l’Orchestre de la Suisse
Société de Musique de Chambre
monde entier comme l’un des
Romande et, enfin, un récital dédié
du Lincoln Center. Gary Hoffman
grands virtuoses de son instrument
au répertoire russe chez Deutsche
a créé de nombreux concertos
et, après William Primrose, l’un de
Grammophon. Gérard Caussé joue un (Laurent Petitgirard, Joel Hoffman,
ceux qui ont su faire de l’alto un
alto Gasparo da Salo de 1560.
instrument soliste à part entière.
Renaud Gagneux, Gil Shohat,
Graciane Finzi, Dominique Lemaître,
Un nombre impressionnant
Gary Hoffman
la création française du Concerto
d’enregistrements plébiscités par
Gary Hoffman a été le premier
d’Elliott Carter…). Il joue et donne
la presse – en solo, avec orchestre
nord-américain à remporter le
des masterclasses au Festival de
ou en musique de chambre – en
Concours Rostropovitch, en 1986.
Ravinia, à Bloomington, à Kobé, au
témoigne. Gérard Caussé joue
C’est à cette occasion qu’il s’est fait
Festival de Violoncelle de Manchester,
et enregistre régulièrement avec
connaître au niveau international.
à l’Académie de Violoncelle de
Emmanuel Krivine, Charles Dutoit,
Il se produit désormais en tant que
Kronberg, au Mozarteum de
Kent Nagano, Gidon Kremer, Maria
soliste avec les plus grands orchestres Salzbourg, au Festival de Prades,
João Pires, Augustin Dumay, François- symphoniques – Chicago, Londres,
à Santa Fe… Parmi ses engagements
René Duchable, Paul Meyer, Renaud
Varsovie, Budapest, Montréal,
récents ou à venir, mentionnons de
et Gautier Capuçon. Il obtient la
Toronto, San Francisco, Cleveland,
nombreux concerts avec orchestre,
reconnaissance internationale au
Philadelphie, Baltimore – ainsi qu’avec des récitals à Saint-Nazaire,
milieu des années 70 en tant que
l’English Chamber Orchestra, les
à Laon, à Paris, au Concertgebouw
membre fondateur et alto solo de
orchestres de chambre de Moscou
d’Amsterdam, à Dijon, au Festival de
l’Ensemble intercontemporain. Tout
et Los Angeles, l’Orchestre National
Carthagène (concerto et musique
en se consacrant au développement
de France, l’Orchestre National
de chambre), au Festival de Prades,
du répertoire de l’alto, avec plus d’une d’Île-de-France, l’Orchestre de la
au Festival Enesco de Bucarest, au
dizaine de concertos écrits pour lui
Suisse Romande ou l’Orchestre
Verbier Festival… Né à Vancouver, au
(il a récemment créé les concertos
Philharmonique des Pays-Bas, entre
Canada, en 1956, Gary Hoffman se
pour alto de Philippe Hersant et
autres. Il collabore ainsi régulièrement consacre également à l’enseignement
Katsuhiro Oguri), Gérard Caussé joue
avec des chefs d’orchestre comme
– il a été le plus jeune nommé dans
en soliste avec de grands orchestres
André Previn, Charles Dutoit, Mstislav
l’histoire de l’École de Musique
nationaux et internationaux dans
Rostropovitch, Pinchas Zuckerman,
de l’Université d’Indiana, où il a
un répertoire très large allant du
Andrew Davis, Herbert Blomstedt,
enseigné pendant 8 ans. Il donne
baroque jusqu’à Bruch, Berlioz,
Kent Nagano, Jesús López Cobos
régulièrement des masterclasses à
Bartók, Stravinski, Britten, Walton et
et James Levine… Gary Hoffman
travers le monde. Gary Hoffman vit
Martinu, en passant par Mozart. De
donne des récitals et des concerts de
à Paris. Il enregistre pour BMG (RCA),
2002 à 2004, il est directeur artistique
musique de chambre dans les salles
Sony, EMI et Le Chant du Monde. Il
de l’Orchestre de Chambre National
les plus prestigieuses à travers le
joue un violoncelle de Nicolò Amati,
de Toulouse, avec lequel il se produit
monde, ainsi que dans de nombreux
le « ex-Leonard Rose » (1662).
19
Paul Meyer
direction de chefs tels que Luciano
Rampal. Paul Meyer a gravé un large
Considéré comme l’un des plus
Berio, Dennis Russell Davies, Michael
répertoire et sa discographie a reçu
clarinettistes actuels les plus
Gielen, Hans Graf, Günther Herbig,
de nombreuses distinctions.
importants, Paul Meyer mène
Marek Janowski, Emmanuel Krivine,
parallèlement une carrière de chef
Jerzy Maksymiuk, Yehudi Menuhin,
Roman Trekel
d’orchestre. Formé à la direction par
Kent Nagano, Esa-Pekka Salonen,
Né à Pirna, près de Dresde, le baryton
John Carewe, qui fut aussi le maître
Heinrich Schiff, Ulf Schirmer, Michael
Roman Trekel débute sa formation
de Sir Simon Rattle, Paul Meyer a mis
Schonwandt et David Zinman. En plus musicale à l’âge de 7 ans au violon,
au service de la direction d’orchestre
du répertoire classique et romantique, à la flute à bec et au hautbois. De
son exceptionnelle expérience de
Paul Meyer se consacre à la création
1980 à 1986, il étudie le chant à
soliste et de chambriste. En 2007,
contemporaine, participant aux
la Hochschule für Musik de Berlin
il est nommé par Myung-Whun
créations de nombreuses œuvres
avec Heinz Reeh – il y sera nommé
Chung chef associé à l’Orchestre
– le concerto de Penderecki au
professeur de chant en 1989. Il
Philharmonique de Séoul. En
Festival de Bad Kissingen, Alternatim
étudie également à titre privé avec
2004, Paul Meyer avait emmené
de Luciano Berio, qui lui est dédié
Dietrich Fischer-Dieskau. En 1986, il
le Scottish Chamber Orchestra en
et qu’il présente à Berlin, Paris,
obtient son diplôme avec mention.
tournée au Royaume-Uni et en
Rome, Tokyo, au Pays-de-Galles, au
Il se distingue lors de plusieurs
Allemagne. Il a par ailleurs dirigé
Festival de Salzbourg et au Carnegie
concours internationaux, remportant
des formations comme l’Orchestre
Hall, le Concerto pour clarinette de
notamment le premier prix du
Philharmonique de Radio France,
Michael Jarrell (création parisienne
Concours Walter Gruner de Londres.
l’Orchestre Philharmonique de Tokyo,
avec l’Orchestre de Paris et Sylvain
De 1986 à 1988, il est membre
l’Orchestre National de Bordeaux-
Cambreling), le Quintette avec
du studio d’opéra de la Deutsche
Aquitaine, l’Ensemble Orchestral de
piano de Penderecki avec Mstislav
Staatsoper de Berlin. En 1988, il
Paris, le Sinfonia Varsovia, l’English
Rostropovitch, Yuri Bashmet, Dmitri
intègre la troupe de cet opéra,
Chamber Orchestra, l’Orchestre
Alexeev et Julian Rachlin (création
se faisant tout particulièrement
Philharmonique de Copenhague,
mondiale au Konzerthaus de Vienne).
remarquer dans le rôle-titre d’une
l’Orchestre Symphonique de Taipei,
Passionné de musique de chambre,
nouvelle production de Pelléas et
l’Orchestre Philharmonique de Chine,
Paul Meyer collabore avec d’éminents
Mélisande de Debussy, mise en scène
l’Orchestre de la Kammerakademie de artistes et amis dont François-René
par Ruth Berghaus et dirigée par
Potsdam (au Festival de la Rheingau
Duchâble, Éric Le Sage, Myung-Whun
Michael Gielen. Son répertoire
en Allemagne et au Concertgebouw
Chung, Michel Dalberto, Jean-Yves
comprend également des rôles
d’Amsterdam)… Il a eu l’occasion de
Thibaudet, Maria João Pires, Renaud
comme Harlekin (Ariadne auf Naxos),
se produire en tant que soliste aux
et Gautier Capuçon, Yuri Bashmet,
Guglielmo (Così fan tutte), Figaro (Le
côtés d’orchestres comme l’Orchestre
Gérard Caussé, Gidon Kremer, Yo-Yo
Barbier de Séville), Olivier (Capriccio),
du Concertgebouw d’Amsterdam,
Ma, Mstislav Rostropovitch, Vladimir
Goldschmied Leonhard (Die Brautwahl
l’Orchestre Philharmonique de la
Spivakov, Tabea Zimmermann,
de Busoni), le Comte Almaviva (Les
BBC, l’Orchestre Symphonique de
Heinrich Schiff, Barbara Hendricks,
Noces de Figaro) ou Papageno (Le
Berlin, l’Orchestre Philharmonique
Natalie Dessay, Emmanuel Pahud
Flûte enchantée). Il est engagé par
de Dresde, l’Orchestre de la NDR de
et les quatuors à cordes Carmina,
de nombreuses maisons d’opéra à
Hanovre, l’Orchestre Philharmonique
Cleveland, Hagen, Melos, Emerson,
travers le monde, invité notamment
de Monte-Carlo, l’Orchestre National
Takács, Vogler, Ébène, Modigliani et
par le Festival de Bayreuth chaque
de France, l’Orchestre de Paris ou le
Ysaÿe. Il a également eu l’honneur de
année depuis 1996. Roman Trekel est
Mahler Chamber Orchestra, sous la
jouer avec Isaac Stern et Jean-Pierre
également très actif au concert, se
20
produisant aux côtés de formations
comme les Berliner Philharmoniker,
le Deutsches Symphonie Orchester
Berlin, le Sinfonieorchester des MDR,
les Münchner Philharmoniker, le
Chicago Symphony Orchestra, le
Cleveland Orchestra ou l’Orchestre
Philharmonique d’Israël. Ses différents
engagements sont l’occasion de
collaborer avec des chefs d’orchestre
comme Claudio Abbado, Eliahu
Inbal, Daniel Barenboim, Sir Georg
Solti, Michael Gielen, René Jacobs,
Fabio Luisi, Marek Janowski, Zubin
Mehta, Ingo Metzmacher, Helmut
Rilling, Lothar Zagrosek, Kent Nagano,
Pierre Boulez, Antonio Pappano,
Christian Thielemann, Franz WelserMöst, ainsi qu’avec des metteurs en
scène comme Philippe Arlaud, Ruth
Berghaus, Erhard Fischer, Jonathan
Miller, Nicolas Brieger, Fred Berndt,
Harry Kupfer, Keith Warner, Patrice
Chéreau, Doris Dörrie, August
Everding, Nikolaus Lehnhoff ou
Alexander Schulin. Roman Trekel a
réalisé de nombreux enregistrements,
parmi lesquels Orpheus de Telemann
(Prix de la Critique de Disque
Allemande 1998) et les Scènes et
arias pour baryton de Siegfried
Wagner (Prix de la Critique de Disque
Allemande 2001).
Le concert du samedi 22 janvier
est enregistré par France Musique.
21
Et aussi…
> CONCERTS
> SALLE PLEYEL
> MÉDIATHÈQUE
MERCREDI 23 MARS, 20H
SAMEDI 5 FÉVRIER, 20H
En écho à ce concert, nous vous
proposons…
Frédéric Chopin
Vingt-quatre Préludes op. 28
Franz Schubert
Sonate en si bémol majeur
Béla Bartók
Concerto pour piano n° 1
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Symphonie n° 5
Menahem Pressler, piano
Staatskapelle Berlin
Daniel Barenboim, direction
Yefim Bronfman, piano
SAMEDI 12 MARS, 20H
Franz Liszt
Deux Légendes, pour piano
Les Préludes
Deux Légendes, pour orchestre
Totentanz
Anima Eterna Brugge
Jos van Immerseel, direction
Pascal Amoyel, piano Erard 1886
DIMANCHE 6 FÉVRIER, 20H
Béla Bartók
Concerto pour piano n° 2
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Symphonie n° 6
Staatskapelle Berlin
Daniel Barenboim, direction
Yefim Bronfman, piano
> Sur le site Internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
… d’écouter un extrait dans
les « Concerts » :
Vier Märchenerzählungen pour
clarinette, alto et piano de Robert
Schumann par Elena Bashkirova
(piano) et les Solistes du Festival
de Jérusalem, enregistré à la Cité de
la musique en 2007 • Quintette pour
clarinette de Johannes Brahms par
Paul Meyer (clarinette) et le Quatuor
Amati, enregistré à la Cité de la
musique en 2005 • Trio à cordes op. 20
de Anton Webern par les solistes
de l’Ensemble intercontemporain,
enregistré à la Cité de la musique
en 2004
JEUDI 31 MARS, 20H
Sergueï Rachmaninov
Trio élégiaque n° 1
Felix Mendelssohn
Trio n° 1
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Trio op. 50
Lang Lang, piano
Roland Daugareil, violon
Emmanuel Gaugué, violoncelle
> INTÉGRALE DES SYMPHONIES DE
BEETHOVEN
DU 14 AU 17 AVRIL
Dans le cadre du cycle de concerts
« Beethoven le visionnaire »,
La Chambre Philharmonique et
Emmanuel Krivine propose une
intégrale des symphonies
du compositeur.
> CITÉSCOPIE
SAMEDI 18 JUIN
Le Lied de Schumann
Avec Brigitte François-Sappey,
Claire Badiou et Hélène Pierrakos,
musicologues
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité
à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
> À la médiathèque
… de lire :
La tombée du jour : Schumann de
Michel Schneider • Les lieder de Wolf
de Mosco Carner • L’École de Vienne de
Dominique Jameux
… de regarder :
Liederkreis op. 39 de Robert
Schumann par Régine Crespin (chant)
• Lotte Lehmann, masterclasses sur
des lieder de Brahms et Schumann
Imprimeur FOT | Imprimeur FRANCE REPRO | Licences no 1041550- 1041546 - 1041547
Carte blanche à Lang Lang
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrices : Véronique Brindeau, Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Delphine Anquetil, Camille Girard