Samedi 22 et dimanche 23 janvier Festival de Jérusalem F e stiv a l
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Samedi 22 et dimanche 23 janvier Festival de Jérusalem Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Festival de Jérusalem | Samedi 22 et dimanche 23 janvier Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Le Festival de Musique de chambre de Jérusalem a été créé en septembre 1998. L’histoire de Jérusalem, la spiritualité qui émane de cette ville et son statut de berceau de la culture en ont fait un choix évident pour accueillir des artistes venant du monde entier. Depuis ses débuts, le festival a suscité l’enthousiasme tant en Israël qu’à l’étranger. Le dévouement des musiciens a contribué a créer un véritable climat de complicité artistique, chacun d’entre eux se produisant a titre gracieux – ce qui permet au festival de proposer des billets à prix réduit et d’accueillir un public vaste et varié. Chaque année, nous choisissons un thème qui sert de fil conducteur à une série de dix ou douze concerts. La première édition du festival était encore expérimentale : elle a permis d’entendre différents programmes dont chacun représentait un pays différent. Cependant, à mesure que nous prenions conscience de la sophistication et de la curiosité de notre public, la programmation s’est faite plus osée. Nous avons ainsi travaillé autour des thèmes suivants : les fins de siècles (1999), les moments charnières de l’histoire de la musique (2000), « Transcriptions et transformations » (2001), « Familles et amis » (2002), « Vienne » (2003), l’Europe de l’Est (2004), la musique de chambre de Franz Schubert et les relations entre les mots et la musique (2005), la musique de chambre de Mozart, Schumann et Chostakovitch (2006), « Dernières œuvres de grands compositeurs » (2007), « L’Esprit national » (2008) – un DVD a été réalisé autour de cette édition – et « Outsiders » (2009). En 2010, le programme se concentre sur Brahms et les années 1900. Chaque année, le festival commande une œuvre dont la création a lieu à Jérusalem. Certaines de ces partitions sont devenues des pièces centrales de notre répertoire en tournée. Originaires de différents pays et issus de différents horizons culturels et religieux, nous nous retrouvons chaque année à Jérusalem pour entretenir la tradition des interprétations enivrantes et des retrouvailles chaleureuses avec notre public. Les quatre dernières saisons ont donné lieu à des concerts et des résidences à Berlin (Konzerthaus), Paris (Cité de la musique), Lisbonne (Fondation Gulbenkian) et Vienne (Musikverein), ainsi qu’à des concerts dans des festivals renommés comme le Festival du Schleswig-Holstein, le Festival Beethoven de Bonn et le Festival de Lucerne. Les musiciens se sont également produits en Amérique du Sud, aux États-Unis et lors de deux tournées à travers l’Europe. Cette saison, le Festival de Musique de Chambre, de nouveau en résidence à la Cité de la musique, se produira également pour la première fois à la Philharmonie de Luxembourg. Le succès du festival et la fidélité que lui témoignent les artistes reposent en grande partie sur la qualité de notre public, sur sa curiosité, son enthousiasme, son amour et sa connaissance de la musique. Nous sommes heureux de pouvoir vous proposer un aperçu de notre festival de Musique de chambre. Nous espérons vous faire partager la joie que nous éprouvons à jouer à Jérusalem. Elena Bashkirova Directrice artistique du Festival de Musique de Chambre de Jérusalem 2 SAMEDI 22 JANVIER – 20H Salle des concerts Anton Webern Langsamer Satz pour quatuor à cordes Johannes Brahms Trio pour piano et cordes n° 3 Johannes Brahms Vier ernste Gesänge op. 121 N° 1. Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh N° 2. Ich wandte mich und sahe an alle N° 3. O Tod, wie bitter bist du N° 4. Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen redete entracte Alban Berg Adagio du Concerto de chambre, pour violon, clarinette et piano Hugo Wolf Drei Gedichte von Michelangelo N° 1. Wohl denk’ ich oft an mein vergangenes Leben N° 2. Alles endet, was entsteht N° 3. Fühlt meine Seele das ersehnte Licht Johannes Brahms Quintette avec clarinette op. 115 Elena Bashkirova, piano Guy Braunstein, violon Michael Barenboim, violon Gérard Caussé, alto Gary Hoffman, violoncelle Paul Meyer, clarinette Roman Trekel, baryton Enregistré par France Musique, ce concert sera diffusé le mardi 15 février 2011 à 9h. Fin du concert vers 22h15. 3 Anton Webern (1883-1945) Langsamer Satz pour quatuor à cordes Composition : 1905. Création : le 27 mai 1962 à Seattle. Durée : environ 8 minutes. Le Webern du Langsamer Satz [Mouvement lent] n’a rien encore de l’élève talonnant, si ce n’est devançant, son maître sur la route du dodécaphonisme. L’idiome en serait plutôt mahlérien ; et si l’on peut tout de même penser à Schönberg, c’est au Schönberg de La Nuit transfigurée, composée en 1899, elle aussi pour petit ensemble de cordes. La description faite par Webern de la composition de cette œuvre évoque d’ailleurs Richard Dehmel, le poète de cette Verklärte Nacht : « Marcher pour toujours ainsi parmi les fleurs, avec ma bien-aimée auprès de moi, se sentir si puissamment ne faire qu’un avec l’Univers, sans inquiétude aucune, aussi libre que l’alouette dans le ciel – oh, quelle splendeur… lorsque la nuit tomba (après la pluie) le ciel versa des larmes amères, mais je marchais avec elle le long d’une route. Un manteau nous abritait. Notre amour s’éleva à des hauteurs infinies et emplit tout l’Univers. Deux âmes étaient ravies. » Le compositeur a alors une vingtaine d’années seulement ; il vient de commencer ses études auprès de Schönberg. Usant encore d’un langage relativement traditionnel (axe tonal d’ut mineur, forme sonate), ce Langsamer Satz, l’une des œuvres les plus longues du compositeur, donne déjà la preuve du profond lyrisme et du sens de l’équilibre weberniens. Johannes Brahms (1833-1897) Trio pour piano et cordes n° 3 en ut mineur op. 101 Allegro energico Presto non assai Andante gracioso Allegro molto Composition : été 1886. Création : décembre 1886, à Budapest, par Jenö Hubay au violon, David Popper au violoncelle et le compositeur au piano. Publication : avril 1887, à Berlin, chez Simrock. Durée : environ 20 minutes. Le Trio pour piano et cordes op. 101 naît sous des cieux fertiles, alors que Brahms passe la saison chaude au bord du lac de Thun, en Suisse. Trois étés successifs, entre 1886 et 1888, verront le musicien composer avec enthousiasme, amassant une riche moisson d’œuvres majeures ; le premier séjour est ainsi rythmé par la composition de plusieurs recueils de lieder ainsi que 4 de la Sonate pour piano et violoncelle op. 99, de la Sonate pour violon et piano op. 100 et du Trio avec piano op. 101, qui clôt le triptyque en signant la réunion des trois instruments. La grâce de l’Opus 100 semble céder la place dans l’Opus 101 à une atmosphère plus passionnée, plus septentrionale, qui rappelle certaines pages de piano (les Ballades op. 10 de jeunesse et les moins anciens Klavierstücke op. 76) ou la Symphonie n° 3, composée quelque trois ans auparavant. Le Trio op. 101, chef-d’œuvre de la production brahmsienne pour cet effectif, poursuit l’évolution entamée dans les précédentes œuvres de chambre vers toujours plus de concision et donne la preuve d’une tendance à l’épure que perpétueront notamment les Klavierstücke op. 116 à 119 composés au début des années quatre-vingt-dix. Une vingtaine de minutes – c’est plus de deux fois moins que le Trio op. 8, encore non révisé à l’époque – qui vont droit à l’essentiel, canalisant en peu de notes une énergie créatrice au faîte de son inspiration. L’Allegro energico liminaire n’est pas sans violence : fier et presque sévère, il fait grand usage des accords pleins chers au pianisme brahmsien, des rythmes pointés et des tessitures compactes (comme pour le deuxième thème, présenté à l’octave par violon et violoncelle) dans une forme sonate qui ne se préoccupe en rien de parallélismes factices, mais en tout d’équilibre. Le mot d’ordre du Presto non assai suivant est bien légèreté : point de scherzo ici (nous sommes d’ailleurs dans un mètre binaire), mais bien plutôt un intermezzo. De même, le mouvement lent est tout en subtilité, tant dans son écriture instrumentale, qui joue en un tendre dialogue de l’opposition entre le piano et les cordes, que dans son écriture rythmique, qui alterne les mesures à trois temps et à deux temps, en binaire comme en ternaire. Un élan puissant emporte le finale d’un climat à l’autre, du plus affirmatif au plus mystérieux, d’une texture à l’autre (particulièrement au piano, tour à tour d’une grande densité ou d’une légèreté elfique) et d’un motif à l’autre jusqu’à une coda d’amples proportions qui sonne comme un magistral résumé. Alban Berg (1885-1935) Adagio pour violon, clarinette et piano Transcription du deuxième mouvement du Kammerkonzert [Concerto de chambre] pour violon, clarinette et treize instruments à vent Composition du Kammerkonzert : 1923-1925. Transcription de l’Adagio pour piano, violon et clarinette : 1935. Édition : Universal Edition, Vienne. Durée : environ 12 minutes. Le Kammerkonzert [Concerto de chambre] de Berg est un hommage rendu au maître Arnold Schönberg pour ses cinquante ans ; l’œuvre adopte ainsi pour la première fois chez Berg la technique dodécaphonique (qui pose en principe l’égalité parfaite des douze notes de la gamme chromatique) mise au point par Schönberg peu de temps auparavant. Le choix de la série (c’està-dire la succession des douze sons) originelle se fait d’ailleurs en référence à Schönberg, selon 5 l’idée de correspondance – que Bach utilisait déjà – entre les lettres de l’alphabet et celles qui représentent les notes dans le système germanique : Arnold Schönberg donne ainsi la suite la-ré-mi bémol-do-si-si bémol-mi-sol. Celle-ci est précédée des quatre notes chromatiques restantes : mi dièse-fa dièse-sol dièse-do dièse. C’est le travail sur cette série et ses avatars (rétrograde, miroir, miroir du rétrograde) qui définit l’architecture des mouvements ; le deuxième, un Adagio, adopte ainsi la forme, lisible dans les deux sens, du palindrome. La seconde partie est en effet le rétrograde de la première dans son organisation ternaire. De telles structures ne sont pas rares chez Berg : on en trouve également dans la cantate Der Wein ainsi qu’à deux reprises dans l’opéra Lulu. Ce Concerto, adoptant « précisément la forme artistique qui donne l’occasion de se montrer virtuoses et brillants, non seulement aux solistes, mais encore à l’auteur » (lettre à Schönberg), est le lieu privilégié de ce genre de recherches formelles. La transcription opérée en 1935 pour piano, violon et clarinette, si elle redistribue immanquablement les rôles instrumentaux, ne met pas à mal la conception à l’origine de ce mouvement, aussi construit qu’expressif. Angèle Leroy Johannes Brahms (1833-1897) Quintette pour clarinette et cordes en si mineur op. 115 Allegretto Adagio Andantino – Presto non assai, ma con sentimento Finale. Con moto Composition : printemps et été 1891. Création : d’abord privée, le 24 novembre 1891, à la cour ducale de Meiningen, avec Richard Mühlfeld à la clarinette et les membres de l’orchestre de Meiningen, qui assureront également la première publique à Berlin, en décembre de la même année. Durée : environ 35 minutes. Œuvre de la maturité, chaleureuse et strictement élaborée, le Quintette pour clarinette et cordes op. 115 fait partie d’un ensemble d’œuvres – avec le Trio op. 114 et les deux Sonates pour clarinette et piano op. 120 – écrites après la rencontre du compositeur avec le clarinettiste Richard Mühlfeld. Ce sont les dernières œuvres d’un genre, la musique de chambre, où s’exprime l’équilibre brahmsien entre une veine expressive tournée vers la confidence pudique ou la rêverie contemplative et un attachement viscéral à la tradition classique et à la discipline de la musique pure. 6 L’Allegretto à 6/8 représente assez bien cette plénitude d’achèvement, avec son réseau de motifs thématiques agencés dans une prose souple et tendue vers la continuation. La cantilène rêveuse du second mouvement, Adagio, tient sa puissance expressive aussi bien de la ligne étirée de son thème que de la concentration des moyens : les sonorités con sordino du début notamment donnent un caractère presque dépouillé à l’énoncé et le nimbent d’une enveloppe très particulière. Le principe de variation continue anime le troisième mouvement qui cerne progressivement les contours de l’idée thématique au fil d’un déroulement très libre. Le Finale relève, lui, d’une forme à variations plus rigoureuse. Très critique quant au maniement de la variation par ses contemporains qui ne font « que surcharger la mélodie et créer rien de nouveau à partir d’elle », Brahms s’appuie sur une logique de déduction permanente pour décanter, révéler progressivement l’idée musicale en son principe : attitude symétrique de celle de Schubert, occupé à « faire durer » l’instant où le « beau » thème se donne immédiatement dans sa plénitude. Cyril Béros 7 Johannes Brahms Vier ernste Gesänge [Quatre Chants sérieux] op. 121 Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh; wie dies stirbt, so stirbt er auch; und haben alle einerlei Odem; und der Mensch hat nichts mehr denn das Vieh: denn es ist alles eitel. En effet, le sort final de l’homme est le même que celui de la bête, et les uns comme les autres doivent mourir. L’être humain ne possède aucune supériorité sur la bête puisque finalement tout est néant. Es fährt alles an einen Ort; es ist alles von Staub gemacht und wird wieder zu Staub. Toute vie se termine de la même façon, tout être retourne à la terre à partir de laquelle il a été formé. Wer weiß, ob der Geist des Menschen aufwärts fahre, und der Odem des Viehes unterwärts unter die Erde fahre? Personne ne peut affirmer que le souffle de vie propre aux humains s’élève vers le haut, tandis que celui des bêtes doit disparaître dans la terre. Darum sahe ich, daß nichts bessers ist, denn daß der Mensch fröhlich sei in seiner Arbeit, denn das ist sein Teil. Denn wer will ihn dahin bringen, daß er sehe, was nach ihm geschehen wird? Alors, je l’ai constaté, il n’y a rien de mieux pour l’être humain que de jouir du produit de son travail. C’est la part dont il doit se contenter, car personne ne l’emmènera après lui. Prediger Salomo 3 : 19-22 Ecclésiaste 3 : 19-22 Ich wandte mich und sahe an alle Ich wandte mich und sahe an alle, die Unrecht leiden unter der Sonne; und siehe da waren Tränen derer die Unrecht litten, und hatten keinen Tröster; und die ihnen Unrecht täten waren zu mächtig, daß sie keinen Tröster haben konnten. J’ai observé encore toutes les injustices qui existent sur la terre. Les opprimés crient leur détresse et personne ne leur vient en aide. Le pouvoir est du côté des oppresseurs, si bien que personne ne peut leur venir en aide. Da lobte ich die Toten, die schon gestorben waren, mehr J’estime que ceux qui sont déjà morts sont plus als die Lebendigen, die noch das Leben hatten; heureux que les vivants. Und der noch nicht ist, ist besser, als alle Beide, und des Bösen nicht inne wird, das unter der Sonne geschieht. Celui qui n’est jamais né est encore plus heureux puisqu’il ne connaîtra pas les injustices commises sur la terre. Prediger Salomo 4 : 1-3 Ecclésiaste 4 : 1-3 8 O Tod, wie bitter bist du O Tod, wie bitter bist du, wenn an dich gedenket ein Mensch, der gute Tage und genug hat und ohne Sorge lebet; und dem es wohl geht in allen Dingen und noch wohl essen mag! Ô mort, qu’il est amer de penser à toi quand on est bien tranquille, entouré de ses biens, quand on est sans soucis et que tout est facile et que l’on peut encore apprécier les plaisirs ! O Tod, wie wohl tust du dem Dürftigen, der da schwach und alt ist, der in allen Sorgen steckt, und nicht Bessers zu hoffen noch zu erwarten hat! Ô mort, que ta décision tombe bien pour l’homme sans ressource et privé de ses forces, pour l’homme trop âgé, accablé de soucis, pour l’homme révolté, qui n’a plus de patience ! Jesus Sirach 41 : 1-2 Siracide 41 : 1-2 Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen redete Wenn ich mit Menschen- und mit Engelszungen redete, und hätte der Liebe nicht, so wär ich ein tönend Erz, oder eine klingende Schelle. Je pourrais être capable de parler les langues des hommes et celles des anges, mais si je n’ai pas d’amour, mes discours ne sont rien de plus qu’un tambour bruyant ou qu’une cloche qui résonne. Und wenn ich weissagen könnte, und wüßte alle Geheimnisse und alle Erkenntnis; und hätte allen Glauben, also dass ich Berge versetze; und hätte der Liebe nicht, so wäre ich nichts. Je pourrais avoir le don de transmettre des messages reçus de Dieu, je pourrais posséder toute la connaissance et comprendre tous les secrets, je pourrais avoir toute la foi nécessaire pour déplacer des montagnes, mais si je n’ai pas d’amour je ne suis rien. Und wenn ich alle meine Habe den Armen gäbe, und ließe meinen Leib brennen und hätte der Liebe nicht, so wäre mir’s nicht nütze. Je pourrais distribuer tous mes biens et même livrer mon corps pour être brûlé, mais si je n’ai pas d’amour, cela ne me sert de rien. Wir sehen jetzt durch einen Spiegel in einem dunkeln Worte; dann aber von Angesicht zu Angesichte. Jetzt erkenne ich’s stückweise; dann aber werd ich’s erkennen, gleich wie ich erkennet bin. À présent, ce que nous voyons est semblable à l’image obscure, reflétée par un miroir ; mais alors, nous verrons face à face. À présent, je ne connais qu’incomplètement ; mais alors, je connaîtrai complètement, comme Dieu me connaît. Nun aber bleibet Glaube, Hoffnung, Liebe, diese drei; aber die Liebe ist die größeste unter ihnen. Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour ; mais la plus grande des trois est l’amour. St Pauli an die Corinther I, Cap.13 : 1-3,12-13 Corinthiens 13 : 1-3, 12-13 9 avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document Hugo Wolf Drei Gedichte von Michelangelo [Trois Poèmes de Michel-Ange] Wohl denk’ ich oft an mein vergangenes Leben Wohl denk ich oft an mein vergangnes Leben, Wie es vor meiner Liebe für dich war; Kein Mensch hat damals Acht auf mich gegeben, Ein jeder Tag verloren für mich war; Ich dachte wohl, ganz dem Gesang zu leben, Auch mich zu flüchten aus der Menschen Schar. Genannt in Lob und Tadel bin ich heute, Und, daß ich da bin, wissen alle Leute! Je pense souvent à ma vie passée À ce qu’elle était avant mon amour pour toi Personne ne me prêtait attention Chaque jour était perdu pour moi Je pensais vivre entièrement pour le chant Me fuyant moi-même dans la foule des hommes Aujourd’hui, on fait mon éloge ou ma critique Et tous savent que j’existe ! Alles endet, was entsteht Alles endet, was entstehet. Alles, alles rings vergehet, Denn die Zeit flieht, und die Sonne Sieht, daß alles rings vergehet, Denken, Reden, Schmerz, und Wonne; Und die wir zu Enkeln hatten Schwanden wie bei Tag die Schatten, Wie ein Dunst im Windeshauch. Menschen waren wir ja auch, Froh und traurig, so wie ihr, Und nun sind wir leblos hier, Sind nur Ende, wie ihr sehet. Alles ended, was entstehet. Alles, alles rings vergehet. Tout ce qui commence finit Tout, tout meurt alentour Car le temps s’enfuit et le soleil Voit que tout meurt alentour Pensée, parole, douleur, délice Et nos petits-enfants Frémissent telle l’ombre durant le jour Telle la brume dans le souffle du vent Nous aussi étions hommes Joyeux ou tristes, comme vous, Nous sommes désormais ici, sans vie Nous ne sommes que fin, comme vous le voyez Tout ce qui commence finit Tout, tout meurt alentour. 10 Fühlt meine Seele das ersehnte Licht Fühlt meine Seele das ersehnte Licht Von Gott, der sie erschuf? Ist es der Strahl Von andrer Schönheit aus dem Jammertal, Der in mein Herz Erinnrung weckend bricht? Ist es ein Klang, ein Traumgesicht, Das Aug und Herz mir füllt mit einem Mal In unbegreiflich glüh’nder Qual, Die mich zu Tränen bringt? Ich weiß es nicht. Was ich ersehne, fühle, was mich lenkt, Ist nicht in mir: sag mir, wie ich’s erwerbe? Mir zeigt es wohl nur eines Andren Huld; Darein bin ich, seit ich dich sah, versenkt. Mich treibt ein Ja und Nein, ein Süß und Herbe – Daran sind, Herrin, deine Augen Schuld. Mon âme sent-elle la lumière tant désirée De Dieu, qui l’a créée ? Est-ce la lumière D’une autre beauté de la vallée des larmes Qui réveille avec fracas le souvenir dans mon cœur ? Est-ce un son, un visage rêvé Qui m’emplit d’un coup d’un œil et d’un cœur Dans un supplice brûlant et incompréhensible Qui me fait pleurer ? Je ne le sais Ce que j’attends, ce que je sens, ce qui me guide N’est pas en moi : dis-moi, comment l’obtenir ? Je ne vois que les faveurs d’un autre Je suis plongé dans ces pensées, depuis que je t’ai vue Je veux dire oui et non, je veux la douceur et l’âpreté Maîtresse, c’est la faute de tes yeux. Walter Heinrich Robert-Tornow, d’après Michel-Ange 11 avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document DIMANCHE 23 JANVIER – 16H30 Amphithéâtre Anton Webern Trio à cordes op. 20 Johannes Brahms Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 114 entracte Alban Berg Quatre Pièces pour clarinette et piano op. 5 Johannes Brahms Quintette pour piano et cordes op. 34 Elena Bashkirova, piano Guy Braunstein, violon Michael Barenboim, violon Gérard Caussé, alto Gary Hoffman, violoncelle Paul Meyer, clarinette Fin du concert vers 18h20. 12 Anton Webern (1883-1945) Trio à cordes op. 20 Sehr langsam Sehr getragen und ausdrucksvoll Composition : 1927. Création : le 16 janvier 1928 à Vienne par des membres du Wiener Streichquartett (Rudolf Kolish, violon, Eugen Lehner, alto, Benar Heifetz, violoncelle). Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 9 minutes. La formation du trio à cordes tient une place singulière dans le catalogue webernien, inaugurant l’adoption de la technique dodécaphonique avec le Mouvement de 1925, pour ce qui est des œuvres numérotées du moins. Recourant à des structures classiques, et plus particulièrement au rondo et à la forme sonate, le Trio à cordes op. 20 préserve certains repères indispensables à l’auditeur tout en démontrant l’inéluctabilité de la méthode schönbergienne. Mais il révèle aussi une appropriation très personnelle de cette méthode et, s’intéressant aux parentés morphologiques des transformations et transpositions sérielles, associe plusieurs pensées formelles. L’organisation rigoureuse des douze sons est assortie d’un travail plus thématique, tandis que la disposition des divers éléments dans l’espace annonce une « sériation » des motifs eux-mêmes, au-delà de la « sériation » des seules notes. Ainsi, par des moyens apparemment étrangers à la série mais s’inscrivant progressivement dans sa logique, Webern résout en partie le paradoxe de l’œuvre sérielle, à savoir reposer sur un excès d’ordre sans que cet ordre puisse être perçu, jusqu’à donner l’impression que l’œuvre est totalement désordonnée. François-Gildas Tual 13 Johannes Brahms (1833-1897) Trio pour clarinette, violoncelle et piano en la mineur op. 114 Allegro, alla breve Adagio Andantino grazioso Finale. Allegro Composition : été 1891. Création : le 12 décembre 1891 à Berlin, par Richard Mühlfeld à la clarinette, Robert Hausmann au violoncelle et le compositeur au piano. Durée : environ 25 minutes. Comme son jumeau le Quintette pour clarinette et cordes op. 115, le Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 114 est composé dans l’enthousiasme de la rencontre avec Richard Mühlfeld, membre de l’Orchestre de Meiningen. Le vieux Brahms se remet alors à la composition en cette année 1891 ; il rendra un nouvel hommage au clarinettiste avec les deux Sonates pour piano et clarinette op. 120 (son antépénultième numéro d’opus). Le Trio op. 40 était véritablement pensé pour le cor ; celui-ci naît du son plein de la clarinette, auquel Brahms adjoint, pour faire face au piano, un violoncelle : un effectif rare, assez hétérogène, qui ne renvoie ni à Mozart, ni à Schumann (qui préfèrent l’alto dans le Trio « des Quilles » K. 498 pour l’un et dans les Märchenerzählungen op. 132 pour l’autre), mais à Beethoven et à sa première version du Gassenhauer-Trio op. 11. Le concis Trio op. 114 a bien souffert du succès de son frère cadet le Quintette op. 115, et l’on a souvent voulu voir le premier comme une étude préalable au second, plus équilibré dans ses sonorités, plus développé dans ses proportions. Mais malgré son abord moins « parfait », le Trio ne mérite en rien l’ombre relative dans laquelle il a pu se trouver plongé. Une irrégulière forme sonate fermement ancrée dans des tonalités mineures, dont le germe se trouve dans les premières notes de violoncelle (extraordinaire jeu entre micro et macrostructure comme seul Brahms sait le faire), ouvre l’œuvre dans une atmosphère feutrée et ô combien romantique. Suivent un court Adagio en ré majeur qui semble un duo d’amour entre clarinette et violoncelle, soutenus par le piano, et un scherzo tout de légèreté noté, une fois n’est pas coutume, andantino (ce qui est aussi le cas du Quintette avec clarinette) : les oppositions de tempos semblent se gommer dans une ambivalence très « fin de siècle ». L’incertitude rythmique entre le binaire et le ternaire nourrit, quant à elle, un finale à nouveau résolument mineur. Angèle Leroy 14 Alban Berg (1885-1935) Quatre Pièces pour clarinette et piano op. 5 Mäßig Sehr langsam Sehr rasch Langsam Composition : 1913. Création : le 17 octobre 1919. Durée : environ 9 minutes. Avec les Altenberg-Lieder op. 4, ces quatre courtes pièces pour clarinette et piano sont chez Berg ce qui évoque le plus l’esthétique de la brièveté proposée par Schönberg dans des œuvres telles que l’Opus 19 pour piano, une esthétique qui rencontrera plus de succès chez Webern l’aphoristique que chez Berg le romantique. La deuxième pièce de l’Opus 5 de Berg, avec ses tierces répétées au piano, évoque d’ailleurs très fortement la deuxième (Langsam) des Six Petites Pièces op. 19 de Schönberg. Pourtant, il n’est pas impossible que cet Opus 5 ait encouru des critiques sévères de la part du chef de file des Viennois lors d’une entrevue au mois de juin 1913, où il poussa Berg à délaisser les petites formes au profit de compositions de plus grande envergure – entrevue qui fragilisa considérablement Berg pour les mois à venir. Tout à fait atonaux, ces quatre « moments » ont souvent été assimilés aux quatre mouvements d’une symphonie, les deux pièces extrêmes étant les plus développées, le Sehr langsam jouant le rôle du mouvement lent et le Sehr rasch celui du scherzo (léger, piqué, avec un épisode central moins rapide, dans l’esthétique du trio). Très finement écrits, avec le panel étendu de nuances cher aux musiciens de l’École de Vienne, usant de modes de jeu variés pour la clarinette (notamment les vibrations du Flatterzunge et le détimbrage de l’Echoton), ils font preuve d’une rigueur compositionnelle que l’on a traditionnellement plus tendance à attribuer à Schönberg ou Webern. Angèle Leroy 15 Johannes Brahms (1833-1897) Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34 Allegro non troppo Andante, un poco adagio Scherzo. Allegro Finale. Poco sostenuto – Allegro non troppo Composition : 1861-1864. Dédicace : au duc Georges II de Saxe-Meiningen. Création : le 24 mars 1868 à Paris, salle Erard avec Louise Japha (piano). Durée : environ 42 minutes. Œuvre protéiforme, ce Quintette fut d’abord rédigé pour cordes seules dès 1861. En septembre 1862, Brahms le signale sous cette forme (avec deux violoncelles) à l’attention du compositeur Albert Dietrich, puis il consulte ses deux experts, Joseph Joachim et Clara (Schumann) qui lui écrit : « Je ne sais comment te dire la grande joie que ton Quintette à cordes m’a donnée », tandis que le violoniste se montre plus réservé : « C’est d’une écriture complexe et je crains que, sans une interprétation vigoureuse, ce quintette ne sonne pas avec clarté ». Une séance privée en 1863 confirme son jugement. Brahms transcrit alors l’œuvre pour deux pianos et en donne la première audition à Vienne le 17 avril 1864, avec Carl Tausig : accueil sans enthousiasme. L’année suivante, exécution à Baden, devant la princesse Anna de Hesse, dédicataire de l’œuvre. C’est alors que l’intuition de Clara lui fait deviner le point faible : « C’est une œuvre si pleine d’idées qu’elle demande tout l’orchestre. Je t’en prie, revois-la encore ». Son ami et critique Hermann Levi lui suggère l’équilibre piano/quatuor à cordes. Le compositeur suit ce dernier avis et achève cette ultime « réorchestration » durant l’été 1864. La création eut lieu le 24 mars 1868, à Paris, salle Érard, avec Louise Japha au piano. Hermann Levi écrit alors au compositeur : « Le Quintette est beau audelà de ce que l’on peut dire… Il ne contient pas une note qui puisse faire soupçonner qu’il s’agit d’un arrangement… D’une œuvre monotone pour deux pianos, vous avez fait une chose d’une grande beauté, un chef-d’œuvre de la musique de chambre ». La forme de l’Allegro non troppo est d’ordonnance classique, presque régulière. La beauté mélodique du premier thème, grave et solennel, la légèreté du second en ut dièse, la variété des développements successifs, captivent immédiatement, l’attention étant entretenue par l’à-propos des modulations. La richesse d’invention est exceptionnelle. L’Andante, un poco adagio est une rêverie souplement rythmée, empreinte de poésie et peut-être une des inspirations les plus heureuses de Brahms. Deux motifs la parcourent : l’un en la bémol, l’autre en mi majeur, rendant la construction aussi claire que celle de l’Allegro liminaire. L’originalité tient à leur beauté expressive, à la « plastique » même de la trame polyphonique jouant sur la dynamique et les timbres conjoints puis opposés clavier/cordes. 16 Le début du Scherzo s’articule en trois parties : la première use de rythmes syncopés, la deuxième change brusquement de métrique, passant de 6/8 à 2/4, la troisième est une fanfare festive. Leur développement est fait de présentations variées, d’adjonctions de dessins nouveaux, d’étonnantes modulations renouvelant et renforçant un propos qui prend alors toute sa puissance, haletante, presque dramatique ; même la jubilation finale est marquée d’une certaine âpreté, la coda semblant, dans son accord ultime, entretenir une dualité par l’ambivalence de sa tonalité (tonique d’ut majeur ou dominante de fa ?). Le trio impose brusquement une ligne mélodique au calme bienfaisant par la simplicité de son rythme et sa brièveté, avant la réexposition du scherzo. Le finale est introduit par un poco sostenuto qui s’enchaîne à l’allegro non troppo dont le thème de marche, solidement rythmé, est suivi d’une deuxième idée traitée d’abord avec lyrisme en notes égales, puis animée par des triolets dans le ton de dominante (ut mineur). Cet imposant finale semble n’apporter aucune idée nouvelle du fait de sa forme en variations alors que sa logique de développement, intégrant une tentative réussie de synthèse entre un plan de sonate, le rondo et la variation, conduit, dans son ultime stade de « continuité » (durchkomponiert), à l’atonalité. Pierre-Émile Barbier 17 Elena Bashkirova C’est ainsi qu’elle s’est associée à et de Copenhague, les Berliner Elena Bashkirova est née à Moscou Gidon Kremer, avec qui elle a donné Philharmoniker… – dans des salles dans une famille de musiciens. des concerts dans tous les grands telles que le Barbican Centre de Elle a étudié au Conservatoire festivals internationaux et effectué Londres, l’Alte Oper de Francfort, le Tchaïkovski dans la classe de de nombreux enregistrements. Carnegie Hall de New York, son père, le célèbre pianiste et Par ailleurs, elle a accompagné des le Concertgebouw d’Amsterdam pédagogue Dimitri Bashkirov. chanteurs tels Dorothea Röschmann, et la Tonhalle de Zurich. En tant Elena Bashkirova est régulièrement Stella Doufexis, Robert Holl, Roman que soliste et chambriste, il a, entre invitée par des formations comme Trekel, Dietrich Henschel, Thomas autres, collaboré avec Zubin Mehta, l’Orchestre Philharmonique de Quasthoff ou Anna Netrebko. Maurizio Pollini, Isaac Stern, Yefim Munich, l’Orchestre du Konzerthaus En 1998, Elena Bashkirova a fondé Bronfman, Sir Simon Rattle et Daniel de Berlin, l’Orchestre du le Festival de Musique de Chambre Barenboim. Depuis 2000, il occupe Gürzenich de Cologne, l’Orchestre de Jérusalem. En sa qualité de la place de premier violon solo des Symphonique de Bamberg, les directrice artistique, elle organise des Berliner Philharmoniker. En 2003, Guy orchestres symphoniques de la concerts de musique de chambre Braunstein est nommé professeur NDR de Hambourg et de la WDR qui accueillent chaque année, en à l’Université des Arts de Berlin. de Cologne, le Hallé Orchestra, septembre, de grands artistes de la l’Orchestre Symphonique de Vienne, scène internationale. Après plus de Michael Barenboim l’Orchestre de Paris, l’Orchestre dix années d’existence, le festival s’est Né en 1985 à Paris, Michael Barenboim National d’Espagne, l’Orchestre imposé comme un moment clé de la commence le violon à l’âge de 7 ans, Philharmonique d’Israël ou les vie culturelle d’Israël. Le Festival de à Berlin, dans les classes d’Abraham orchestres symphoniques de Chicago, Musique de Chambre de Jérusalem Jaffe et d’Axel Wilczok. Il participe très Dallas, Washington et Houston. tôt au Programme d’Itzhak Perlman est également régulièrement invité Elle effectue également régulièrement à se produire à Berlin, Düsseldorf, à East Hampton. Depuis 2000, il est des tournées en Asie, où elle a joué Paris, Londres, Vienne, Lisbonne, membre du West-Eastern Divan dont avec l’Orchestre Philharmonique de Budapest, New York, Chicago et il devient premier violon solo en Chine et l’Orchestre Symphonique Buenos Aires, ainsi que dans le 2003. Il participe régulièrement à des National de Taipeh. Elle a collaboré cadre de festivals d’été comme concerts de musique de chambre – où avec de nombreux chefs d’orchestre, ceux de Lucerne, de la Rheingau, il a notamment interprété La Truite de notamment Sergiu Celibidache, de Bad Kissingen, de Menton, de Schubert, l’Octuor de Mendelssohn et Pierre Boulez, Zubin Mehta, Christoph Stresa, du Schleswig-Holstein et du La Nuit transfigurée de Schönberg – et Eschenbach, Christoph von Dohnányi, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. collabore avec le Festival de Jérusalem Andris Nelsons, Rafael Frühbeck de depuis 2004. Il joue régulièrement Burgos, Semyon Bychkov, James Guy Braunstein avec, entre autres, Guy Braunstein, Conlon, Lawrence Foster, Claus Peter Né en Israël, Guy Braunstein Frans Helmerson, Nobuko Imai, Flor, David Robertson et Michael commence le violon à l’âge de Daniel Barenboim, Karl-Heinz Steffens, Gielen. En plus du répertoire classique 7 ans. Il étudie notamment avec Nikolai Znaider. Il est premier violon et romantique, Elena Bashkirova Chaim Taub, Glenn Dicterow et et membre fondateur du Quatuor se consacre aux œuvres du XXe Pinchas Zuckerman. Ces dernières Erlenbusch, qui a joué en Allemagne siècle – elle a participé à diverses années, il joue avec les plus grands et en Israël. En tant soliste, il se créations mondiales. Depuis le orchestres internationaux – produit notamment à Berlin, début de sa carrière, elle pratique la l’Orchestre Philharmonique d’Israël, Lisbonne et Caracas, et a joué musique de chambre avec passion. les orchestres des radios de Francfort l’intégralité des sonates et partitas 18 de Bach pour violon seul en Europe comme soliste et comme chef. festivals – Ravinia, Marlboro, Aspen, et au Moyen-Orient. Après deux ans Sa discographie compte plus de Bath, Évian, Helsinki, Verbier, Mostly d’études de philosophie à Paris 35 disques, dont le Quintette Mozart, Schleswig-Holstein, Stresa… (La Sorbonne), il poursuit sa formation « La Truite » de Schubert pour Virgin Il se produit régulièrement avec des avec Axel Wilczok à Rostock. Classics, un récital d’œuvres de quatuors à cordes – Emerson, Tokyo, Hindemith et Levinas pour Aeon, Borromeo, Brentano ou Ysaÿe. Il est Gérard Caussé un disque consacré aux œuvres de également un invité régulier de la Gérard Caussé est salué dans le Bloch avec l’Orchestre de la Suisse Société de Musique de Chambre monde entier comme l’un des Romande et, enfin, un récital dédié du Lincoln Center. Gary Hoffman grands virtuoses de son instrument au répertoire russe chez Deutsche a créé de nombreux concertos et, après William Primrose, l’un de Grammophon. Gérard Caussé joue un (Laurent Petitgirard, Joel Hoffman, ceux qui ont su faire de l’alto un alto Gasparo da Salo de 1560. instrument soliste à part entière. Renaud Gagneux, Gil Shohat, Graciane Finzi, Dominique Lemaître, Un nombre impressionnant Gary Hoffman la création française du Concerto d’enregistrements plébiscités par Gary Hoffman a été le premier d’Elliott Carter…). Il joue et donne la presse – en solo, avec orchestre nord-américain à remporter le des masterclasses au Festival de ou en musique de chambre – en Concours Rostropovitch, en 1986. Ravinia, à Bloomington, à Kobé, au témoigne. Gérard Caussé joue C’est à cette occasion qu’il s’est fait Festival de Violoncelle de Manchester, et enregistre régulièrement avec connaître au niveau international. à l’Académie de Violoncelle de Emmanuel Krivine, Charles Dutoit, Il se produit désormais en tant que Kronberg, au Mozarteum de Kent Nagano, Gidon Kremer, Maria soliste avec les plus grands orchestres Salzbourg, au Festival de Prades, João Pires, Augustin Dumay, François- symphoniques – Chicago, Londres, à Santa Fe… Parmi ses engagements René Duchable, Paul Meyer, Renaud Varsovie, Budapest, Montréal, récents ou à venir, mentionnons de et Gautier Capuçon. Il obtient la Toronto, San Francisco, Cleveland, nombreux concerts avec orchestre, reconnaissance internationale au Philadelphie, Baltimore – ainsi qu’avec des récitals à Saint-Nazaire, milieu des années 70 en tant que l’English Chamber Orchestra, les à Laon, à Paris, au Concertgebouw membre fondateur et alto solo de orchestres de chambre de Moscou d’Amsterdam, à Dijon, au Festival de l’Ensemble intercontemporain. Tout et Los Angeles, l’Orchestre National Carthagène (concerto et musique en se consacrant au développement de France, l’Orchestre National de chambre), au Festival de Prades, du répertoire de l’alto, avec plus d’une d’Île-de-France, l’Orchestre de la au Festival Enesco de Bucarest, au dizaine de concertos écrits pour lui Suisse Romande ou l’Orchestre Verbier Festival… Né à Vancouver, au (il a récemment créé les concertos Philharmonique des Pays-Bas, entre Canada, en 1956, Gary Hoffman se pour alto de Philippe Hersant et autres. Il collabore ainsi régulièrement consacre également à l’enseignement Katsuhiro Oguri), Gérard Caussé joue avec des chefs d’orchestre comme – il a été le plus jeune nommé dans en soliste avec de grands orchestres André Previn, Charles Dutoit, Mstislav l’histoire de l’École de Musique nationaux et internationaux dans Rostropovitch, Pinchas Zuckerman, de l’Université d’Indiana, où il a un répertoire très large allant du Andrew Davis, Herbert Blomstedt, enseigné pendant 8 ans. Il donne baroque jusqu’à Bruch, Berlioz, Kent Nagano, Jesús López Cobos régulièrement des masterclasses à Bartók, Stravinski, Britten, Walton et et James Levine… Gary Hoffman travers le monde. Gary Hoffman vit Martinu, en passant par Mozart. De donne des récitals et des concerts de à Paris. Il enregistre pour BMG (RCA), 2002 à 2004, il est directeur artistique musique de chambre dans les salles Sony, EMI et Le Chant du Monde. Il de l’Orchestre de Chambre National les plus prestigieuses à travers le joue un violoncelle de Nicolò Amati, de Toulouse, avec lequel il se produit monde, ainsi que dans de nombreux le « ex-Leonard Rose » (1662). 19 Paul Meyer direction de chefs tels que Luciano Rampal. Paul Meyer a gravé un large Considéré comme l’un des plus Berio, Dennis Russell Davies, Michael répertoire et sa discographie a reçu clarinettistes actuels les plus Gielen, Hans Graf, Günther Herbig, de nombreuses distinctions. importants, Paul Meyer mène Marek Janowski, Emmanuel Krivine, parallèlement une carrière de chef Jerzy Maksymiuk, Yehudi Menuhin, Roman Trekel d’orchestre. Formé à la direction par Kent Nagano, Esa-Pekka Salonen, Né à Pirna, près de Dresde, le baryton John Carewe, qui fut aussi le maître Heinrich Schiff, Ulf Schirmer, Michael Roman Trekel débute sa formation de Sir Simon Rattle, Paul Meyer a mis Schonwandt et David Zinman. En plus musicale à l’âge de 7 ans au violon, au service de la direction d’orchestre du répertoire classique et romantique, à la flute à bec et au hautbois. De son exceptionnelle expérience de Paul Meyer se consacre à la création 1980 à 1986, il étudie le chant à soliste et de chambriste. En 2007, contemporaine, participant aux la Hochschule für Musik de Berlin il est nommé par Myung-Whun créations de nombreuses œuvres avec Heinz Reeh – il y sera nommé Chung chef associé à l’Orchestre – le concerto de Penderecki au professeur de chant en 1989. Il Philharmonique de Séoul. En Festival de Bad Kissingen, Alternatim étudie également à titre privé avec 2004, Paul Meyer avait emmené de Luciano Berio, qui lui est dédié Dietrich Fischer-Dieskau. En 1986, il le Scottish Chamber Orchestra en et qu’il présente à Berlin, Paris, obtient son diplôme avec mention. tournée au Royaume-Uni et en Rome, Tokyo, au Pays-de-Galles, au Il se distingue lors de plusieurs Allemagne. Il a par ailleurs dirigé Festival de Salzbourg et au Carnegie concours internationaux, remportant des formations comme l’Orchestre Hall, le Concerto pour clarinette de notamment le premier prix du Philharmonique de Radio France, Michael Jarrell (création parisienne Concours Walter Gruner de Londres. l’Orchestre Philharmonique de Tokyo, avec l’Orchestre de Paris et Sylvain De 1986 à 1988, il est membre l’Orchestre National de Bordeaux- Cambreling), le Quintette avec du studio d’opéra de la Deutsche Aquitaine, l’Ensemble Orchestral de piano de Penderecki avec Mstislav Staatsoper de Berlin. En 1988, il Paris, le Sinfonia Varsovia, l’English Rostropovitch, Yuri Bashmet, Dmitri intègre la troupe de cet opéra, Chamber Orchestra, l’Orchestre Alexeev et Julian Rachlin (création se faisant tout particulièrement Philharmonique de Copenhague, mondiale au Konzerthaus de Vienne). remarquer dans le rôle-titre d’une l’Orchestre Symphonique de Taipei, Passionné de musique de chambre, nouvelle production de Pelléas et l’Orchestre Philharmonique de Chine, Paul Meyer collabore avec d’éminents Mélisande de Debussy, mise en scène l’Orchestre de la Kammerakademie de artistes et amis dont François-René par Ruth Berghaus et dirigée par Potsdam (au Festival de la Rheingau Duchâble, Éric Le Sage, Myung-Whun Michael Gielen. Son répertoire en Allemagne et au Concertgebouw Chung, Michel Dalberto, Jean-Yves comprend également des rôles d’Amsterdam)… Il a eu l’occasion de Thibaudet, Maria João Pires, Renaud comme Harlekin (Ariadne auf Naxos), se produire en tant que soliste aux et Gautier Capuçon, Yuri Bashmet, Guglielmo (Così fan tutte), Figaro (Le côtés d’orchestres comme l’Orchestre Gérard Caussé, Gidon Kremer, Yo-Yo Barbier de Séville), Olivier (Capriccio), du Concertgebouw d’Amsterdam, Ma, Mstislav Rostropovitch, Vladimir Goldschmied Leonhard (Die Brautwahl l’Orchestre Philharmonique de la Spivakov, Tabea Zimmermann, de Busoni), le Comte Almaviva (Les BBC, l’Orchestre Symphonique de Heinrich Schiff, Barbara Hendricks, Noces de Figaro) ou Papageno (Le Berlin, l’Orchestre Philharmonique Natalie Dessay, Emmanuel Pahud Flûte enchantée). Il est engagé par de Dresde, l’Orchestre de la NDR de et les quatuors à cordes Carmina, de nombreuses maisons d’opéra à Hanovre, l’Orchestre Philharmonique Cleveland, Hagen, Melos, Emerson, travers le monde, invité notamment de Monte-Carlo, l’Orchestre National Takács, Vogler, Ébène, Modigliani et par le Festival de Bayreuth chaque de France, l’Orchestre de Paris ou le Ysaÿe. Il a également eu l’honneur de année depuis 1996. Roman Trekel est Mahler Chamber Orchestra, sous la jouer avec Isaac Stern et Jean-Pierre également très actif au concert, se 20 produisant aux côtés de formations comme les Berliner Philharmoniker, le Deutsches Symphonie Orchester Berlin, le Sinfonieorchester des MDR, les Münchner Philharmoniker, le Chicago Symphony Orchestra, le Cleveland Orchestra ou l’Orchestre Philharmonique d’Israël. Ses différents engagements sont l’occasion de collaborer avec des chefs d’orchestre comme Claudio Abbado, Eliahu Inbal, Daniel Barenboim, Sir Georg Solti, Michael Gielen, René Jacobs, Fabio Luisi, Marek Janowski, Zubin Mehta, Ingo Metzmacher, Helmut Rilling, Lothar Zagrosek, Kent Nagano, Pierre Boulez, Antonio Pappano, Christian Thielemann, Franz WelserMöst, ainsi qu’avec des metteurs en scène comme Philippe Arlaud, Ruth Berghaus, Erhard Fischer, Jonathan Miller, Nicolas Brieger, Fred Berndt, Harry Kupfer, Keith Warner, Patrice Chéreau, Doris Dörrie, August Everding, Nikolaus Lehnhoff ou Alexander Schulin. Roman Trekel a réalisé de nombreux enregistrements, parmi lesquels Orpheus de Telemann (Prix de la Critique de Disque Allemande 1998) et les Scènes et arias pour baryton de Siegfried Wagner (Prix de la Critique de Disque Allemande 2001). Le concert du samedi 22 janvier est enregistré par France Musique. 21 Et aussi… > CONCERTS > SALLE PLEYEL > MÉDIATHÈQUE MERCREDI 23 MARS, 20H SAMEDI 5 FÉVRIER, 20H En écho à ce concert, nous vous proposons… Frédéric Chopin Vingt-quatre Préludes op. 28 Franz Schubert Sonate en si bémol majeur Béla Bartók Concerto pour piano n° 1 Piotr Ilitch Tchaïkovski Symphonie n° 5 Menahem Pressler, piano Staatskapelle Berlin Daniel Barenboim, direction Yefim Bronfman, piano SAMEDI 12 MARS, 20H Franz Liszt Deux Légendes, pour piano Les Préludes Deux Légendes, pour orchestre Totentanz Anima Eterna Brugge Jos van Immerseel, direction Pascal Amoyel, piano Erard 1886 DIMANCHE 6 FÉVRIER, 20H Béla Bartók Concerto pour piano n° 2 Piotr Ilitch Tchaïkovski Symphonie n° 6 Staatskapelle Berlin Daniel Barenboim, direction Yefim Bronfman, piano > Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr … d’écouter un extrait dans les « Concerts » : Vier Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano de Robert Schumann par Elena Bashkirova (piano) et les Solistes du Festival de Jérusalem, enregistré à la Cité de la musique en 2007 • Quintette pour clarinette de Johannes Brahms par Paul Meyer (clarinette) et le Quatuor Amati, enregistré à la Cité de la musique en 2005 • Trio à cordes op. 20 de Anton Webern par les solistes de l’Ensemble intercontemporain, enregistré à la Cité de la musique en 2004 JEUDI 31 MARS, 20H Sergueï Rachmaninov Trio élégiaque n° 1 Felix Mendelssohn Trio n° 1 Piotr Ilitch Tchaïkovski Trio op. 50 Lang Lang, piano Roland Daugareil, violon Emmanuel Gaugué, violoncelle > INTÉGRALE DES SYMPHONIES DE BEETHOVEN DU 14 AU 17 AVRIL Dans le cadre du cycle de concerts « Beethoven le visionnaire », La Chambre Philharmonique et Emmanuel Krivine propose une intégrale des symphonies du compositeur. > CITÉSCOPIE SAMEDI 18 JUIN Le Lied de Schumann Avec Brigitte François-Sappey, Claire Badiou et Hélène Pierrakos, musicologues (Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.) > À la médiathèque … de lire : La tombée du jour : Schumann de Michel Schneider • Les lieder de Wolf de Mosco Carner • L’École de Vienne de Dominique Jameux … de regarder : Liederkreis op. 39 de Robert Schumann par Régine Crespin (chant) • Lotte Lehmann, masterclasses sur des lieder de Brahms et Schumann Imprimeur FOT | Imprimeur FRANCE REPRO | Licences no 1041550- 1041546 - 1041547 Carte blanche à Lang Lang Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrices : Véronique Brindeau, Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Delphine Anquetil, Camille Girard