Du sport pour tous et dans l`égalité
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Du sport pour tous et dans l`égalité
20 BW MARDI 8 MAI 2007 VERS L'AVENIR Vivre à Louvain-la-Neuve Votre nouveau rendez-vous chaque mardi Humeur Ange Dragon aimerait rejouer à Bercy Nom de scène : Ange Dragon. Profession : percussionniste. Un peu oublié après avoir joué avec Papa Wemba, il veut revenir au premier plan. HRISTIAN MUKENDI, alias Ange Dragon, son nom de scène. Peu connu chez nous, il fait pourtant partie des grands percussionnistes de son pays, le Congo (RDC). Sa notoriété dépasse même ses frontières : il fait partie des références africaines en la matière. Il a d’ailleurs été désigné meilleur percussionniste de son pays à deux reprises. Ce qui n’a pas échappé à Papa Wemba, l’un des artistes africains les plus connus, qui dé- C cida de faire confiance à AngeDragon et son groupe Percussion-Molokai, pour ses premières parties en 2001 et 2002. « On a eu la chance de faire pas mal de grandes scènes, surtout en France, avec le Zénith, Bercy, l’Olympia », se souvient le Congolais. C’était la belle époque. Depuis, les choses ont changé : Ange Dragon a quelque peu disparu du circuit, mais c’est pour mieux revenir, assure-t-il. Il a dû reconstruire complètement son groupe et repartir à zéro, depuis Louvain-la-Neuve, où il vit depuis trois ans. « Il m’a fallu cinq ans pour former une nouvelle équipe et la former. Mais aujourd’hui, nous sommes prêts, avec plusieurs spectacles. On doit sortir un single à la fin de l’année. On n’attend plus qu’un producteur qui nous fera confiance. » l’heure actuelle, c’est comme ça : un Africain qui se met derrière un djembé est proclamé percussionniste. Ce n’est pas aussi simple et c’est surtout vexant pour les professionnels, qui ont reçu une formation longue et très exigeante. » Cette exigence se ressent dans ses cours et dans la formation qu’il inculque à ses élèves ou ses musiciens. Exigence et polyvalence : au-delà des percussions, Ange Dragon enseigne aussi les danses africaines, au centre sportif de Blocry notamment, et le chant. Et la palette d’instruments abordés est large : balafon, lokole, maracas, doum doum, mbonda… car « il n’y pas que le djembé en Afrique ! » Ange Dragon ne désespère pas, il est sûr de son fait et de son talent. Un jour, il espère revenir à Bercy : pas en première partie d’un autre artiste, mais en tête d’affiche. Il y croit dur comme fer. Son autre projet consiste à diffuser son savoir. Il donne déjà des cours au centre Placet à Louvain-la-Neuve, mais aussi à Grez-Doiceau et à Charleroi. Et il veut voir plus loin. « J’aimerais faire connaître notre culture à travers le monde. J’ai la chance d’avoir été formé à jouer et à enseigner au sein du groupe Tuta Ngoma, l’un des meilleurs du Congo. Cette formation était primordiale. Car contrairement à l’idée reçue, il ne suffit pas d’être Noir pour être percussionniste ou savoir danser et chanter. Malheureusement, à i 0496/768013 Benoît ROBAYE JOURNÉE MULTIDÉFIS ● Au centre sportif de Blocry Du sport pour tous et dans l’égalité Multidéfis, journée sportive des personnes handicapées. L’occasion de gommer leurs différences et de mettre en avant leurs capacités. Tous égaux devant le sport Le principe d’une telle journée ? Le sport pour tous. Les activités peuvent être exercées librement ou sous forme de défis. « On s’est vite rendu compte, les autres années, qu’il y avait des inégalités de par les différences de handicaps. Alors, nous pondérons les résultats en fonction de l’évolution de chacun. C’est de cette manière qu’un plus faible peut battre un plus fort », explique Annick Colin, bénévole. Au programme de la journée : des sports connus (tir à l’arc, tennis de table…) et moins connus (kinball, cyclodanse). Chaque participant, affublé d’un dossard affichant son nom, a déambulé d’atelier en atelier tout au long de la journée. Cette année, deux sports faisaient défaut pour des raisons pratiques : la natation et la pétanque, deux activités généralement très appréciées. ES AUTOCARS arrivent par dizaine, les organisateurs courent dans tous les sens et les premières inscriptions sont enregistrées. C’est dans une ambiance d’effervescence qu’a débuté, dimanche, la journée multidéfis au centre sportif de Blocry à Louvain-laNeuve. « Nous sommes motivés, on va gagner ! » lancent deux jeunes gens euphoriques. La journée, organisée chaque année par la Fédération de Multisports Adapté (Féma), L Le programme comprenait des sports connus (tir à l'arc, tennis de table...) et moins connus (kinball, cyclodanse). BW 848103 - 04 permet aux personnes atteintes d’un handicap de faire du sport. « Nous étions plus de 300, plus nombreux donc que les autres années. Il y avait 200 personnes handicapées, mentales ou physiques, et de tous les degrés. Il y avait également une cinquantaine de personnes atteintes de maladies cardiovasculaires (ACV). Enfin, le reste était constitué d’accompagnants, essentiellement bénévo- les. Une fois la machine lancée, tout s’est passé pour le mieux », résume Sylvie Petit, dont c’est la première année en tant qu’organisatrice. Les déplacements sont difficiles à réaliser car beaucoup de participants sont en chaise roulante. Pour cela, le centre sportif de Louvain-la-Neuve constitue le lieu idéal : l’infrastructure est adaptée aux personnes à mobilité réduite, avec des ascenseurs, par exemple. Expression corporelle Néanmoins, la cyclodanse a largement comblé ce vide. Si l’an passé, le cours n’a pas rencontré le succès espéré, cela n’a pas été le cas cette année. Deborah, de Liège : « Nous sommes ici exprès pour ce cours. » Le professeur José Melgar explique : « On apprend à mieux connaître son corps, chose difficile pour les personnes handicapées. Elles s’expriment corporellement et vont à la rencontre de l’autre. » La journée s’est achevée par un petit spectacle et la remise des prix. Tous les participants ont reçu un diplôme et un t-shirt aux couleurs de l’évènement. Un clin d’œil à Essor, une des entités de la Féma, qui soufflait ses trente bougies cette année. NOTRE AVIS CHRISTIAN MUKENDI ● Portrait Merde, c’est le blocus ! Aie, aie, aie, ça commence sérieusement à sentir le roussi, là. Quoi déjà ? Eh ouais, c’est le blocus. On est parti pour un mois de festivités non stop. Au programme : manger des syllabus encore et encore, au petitdéj', le midi, le soir, jusqu’à satiété. Même la nuit pour les plus courageux, les plus fous, ou les boulimiques. Fini l’insouciance quasi quotidienne quand les seules responsabilités (quasi quotidiennes) qui m’incombaient étaient d’arriver à l’heure aux cercles et aux cours. Place au blocus donc. Ce foutu blocus qui va m’empoisonner la vie tous les jours, du matin au soir, pendant un mois, voire plus. Rien que d’en parler, je sens l’ulcère arriver. C’est presque injuste et surtout c’est trop tôt, beaucoup trop tôt : on vient à peine de terminer les examens de janvier non ? Ceux-là même qui m’ont fait découvrir les remèdes homéopathiques contre la tachycardie ? Oui, bon d’accord, c’était il y a quatre mois. Et alors ? Ce n’est pas une raison suffisante pour que je me l’inflige à nouveau. Surtout qu’après, c’est reparti pour la deuxième session. Y en a marre, vraiment. Je préfère encore arrêter d’y penser tant que je peux encore me le permettre. Pendant quelques jours seulement… B. R. Cynthia BONSIGNORE Céline, 20 ans, une battante Céline Leconte vit en chaise roulante depuis sa naissance. Cela n’empêche pas cette battante de participer à des spectacles de cyclodanse. ◆ La cyclodanse, c’est une passion pour toi ? ◆ Oui, j’adore. Le sport en général aussi. C’est une manière de montrer que je suis comme tout le monde. J’en oublie mon handicap. Cette journée casse les stéréotypes des gens qui pensent que nous ne savons pas faire grandchose. ◆ Pourquoi penses-tu que les gens ont de tels préjugés ? ◆ À part les Jeux olympiques, on ne parle jamais de nous. Et ce dimanche, il y a eu peu de gens de l’extérieur. Ils ne sont pas assez informés. Pourtant, ce n'est pas parce que nous sommes handicapés que l'on doit nous cacher. À NE SURTOUT PAS RATER Si le soleil a fait place à la pluie, on ne se laisse pas aller pour autant à la déprime. De nombreuses activités réchaufferont les cœurs cette semaine. ● Et ce mardi soir, le temps d’un concert, ce sont les rythmes brésiliens qui feront monter la température. Le musée de Louvain-La-Neuve accueille le swing de Renato Martins et de Boris Gaquere. Au programme, outre leur propre répertoire, on retrouvera les compositeurs brésiliens tels Paulo Bellinati ou Marco Pereira. À 20 h 15, au musée de LLN. Entrée : 15 €. (010/47 48 41) ● Samedi, c’est en rythme que l’on se réchauffe. La ferme du Biéreau nous invite à un stage pas comme les autres : une initiation aux danses suédoises. Avec Svart Kaffe (Suède), Simistral (Belgique) et Moïraï. De 14 h à 18 h 30, on apprend l’ABC et le soir à l’occasion du bal, la danse folk n’aura plus de secrets pour nous. (010/40 12 84) ● Samedi aussi, notre vieil ami Amédée partagera sa cheminée avec nous. En effet, François Pirette est de retour et passe par l’Aula Magna. Il viendra présenter son nouvel spectacle Un jour je serai optimiste ». (010/49 78 00) Le couple, un enchaînement consenti L Thierry Moreau et Patrick De Neuter. ment. Le droit lui-même est violent car il répond œil pour œil, dent pour dent, par des amendes ou des peines d’emprisonnement. ◆ Est-il possible de répondre différemment à des actes violents ? ◆ La répression doit exister, clairement. Mais pas seule. Si l’on n’applique qu’elle, la violence peut se transfor- mer sous une forme non condamnable ou peut exploser, ce qui n’est pas la solution. Il faudrait que la punition soit accompagnée d’une aide, d’un travail civil, d’une conscientisation. ◆ Cela permettrait de diminuer la violence au sein des couples… ◆ On ne peut pas complètement abolir cette agressivité car elle fait partie de chacun de nous. Nous sommes tous concernés. Le mot couple a pour origine étymologique catena qui signifie chaîne. Cela démontre que le couple vit dans un enchaînement consenti. Par contre, on peut transformer cette agressivité pour qu’elle soit positive. Tout en instaurant des limites. Il faudrait que la violence prenne un côté érotique, pour raviver la passion du couple sans le détruire. Mais à nouveau, comment définir ces bornes ? C’est alambiqué. ◆ Cette agressivité est donc inévitable ? ◆ Oui, mais elle n’est pas pour autant insurmontable. Il faut effectuer un travail de reconnaissance sur soi de ces zones d’ombres. L’origine de la violence peut découler du passé : par exemple, l’agressivité vient souvent avec l’arrivée d’un enfant au sein du couple. Le mari a peur de perdre sa place car il a en tête la mère archaïque qui tient son rôle à cœur et qui abandonne son compagnon. Ou encore, elle peut provenir d’un reflet de la société : il arrive que la femme n’accepte pas que son mari devienne homme au foyer, de peur qu’il ne lui vole son rôle. L’agressivité est extrêmement complexe, il faut le reconnaître pour pouvoir l’aborder différemment. (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 C. B. vers 7 h 15, 11w63794701-01 ’AGRESSIVITÉ et les violences au sein du couple faisaient l’objet d’un colloque ce week-end à Louvain-la-Neuve. Il en ressort la difficulté de définir l’agressivité, tant ses formes sont multiples. D’où la nécessité de faire appel aux spécialistes. Patrick De Neuter, professeur en psychopathologie (UCL), et Thierry Moreau, professeur en droit (UCL), parlent de leur expérience professionnelle. ◆ Du point de vue juridique, comment peut-on définir la violence au sein du couple ? ◆ Dans les textes de loi, toute forme de violence est condamnable. Dans la pratique, c’est plus compliqué : il faut pouvoir la prouver. Et il est plutôt difficile de le faire quand l’agressivité ne laisse pas de trace, comme avec les injures et le harcèle-