Une trentaine d`emplois menacés en Valais

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Une trentaine d`emplois menacés en Valais
MARDI 10 DÉCEMBRE 2013 LE NOUVELLISTE
BRAMOIS
LE NOUVELLISTE
Place aux jeux
de plein air
Une pétition demandant
une place de jeu adaptée aux
besoins actuels sera déposée
cette semaine. PAGE 13
VALAIS
MONTHEY | MARTIGNY | SION | SIERRE
5
jcz - jh
AFFAIRE GIROUD VINS
MEUBLES A Monthey et Conthey, l’enseigne Fly commence à liquider ses stocks.
Il y aura une suite politique,
mais une petite seulement.
L’affaire Giroud vins, du nom
de l’entreprise sédunoise soupçonnée d’avoir pris des libertés
avec le fisc, sera évoquée au
Grand Conseil cette semaine.
Mais sans fracas.
Un million au budget
Dans le cadre du débat sur le
budget, le groupe PLR, par Régine Pralong, a demandé de
«comptabiliser une recette extraordinaire, pour reprise d’impôt et
amende, suite à l’enquête fiscale fédérale contre un contribuable valaisan». Le montant proposé: un
million. Le citoyen en question:
Dominique Giroud. La Commission des finances a refusé cet
amendement.
Hormis cet élément, l’affaire
semble se calmer. Du moins sur
le plan politique. «On va laisser
travailler la justice. S’il doit se récuser, le conseiller d’Etat Maurice
Tornay le fera», déclare par
exemple le président du PLR et
député Xavier Mottet.
Son homologue socialiste, le
député Gaël Bourgeois, annonce que son camp n’a «pas l’intention d’intervenir à ce stade. On
tomberait dans la politique politicienne, ce qui n’est pas notre intention». L’UDC n’a pas non plus
l’intention d’intervenir au Grand
Conseil, indique le coprésident et député-suppléant Jérôme Desmeules.
Du côté du PDC, le vice-président Serge Métrailler commente: «Il y a deux aspects dans
cette histoire. Pour ce qui concerne
l’affaire de la cave Giroud, il faut
laisser la procédure se poursuivre.
J’ai pleinement confiance dans les
institutions. L’autre aspect est politique. On cherche à atteindre une
personnalité en gonflant son implication. Maurice Tornay est serein,
nous le sommes aussi, et nous lui
faisons pleinement confiance. Le
document qu’il a pu produire montre qu’il n’y a pas d’enquête. Pour
moi, cela s’arrête là.»
Une trentaine d’emplois
menacés en Valais
JEAN-YVES GABBUD
ÉLECTRICITÉ
Une motion urgente pour payer moins cher
Les groupes PDC du Bas et du Centre du Grand Conseil déposent
ce matin une motion urgente demandant la création d’une société
unique de gestion des réseaux électriques. Dans un communiqué,
le PDC explique qu’une base légale est nécessaire «pour réaliser une
société unique de gestion des réseaux suprarégionaux de distribution
et éviter ainsi une forte augmentation de la facture des consommateurs».
Selon les démocrates-chrétiens, sans société unique en Valais,
«le réseau national pourrait facturer ses frais séparément à toutes
les entités valaisannes».
L’annonce par le PDC du dépôt de cette motion a fait bondir le député
Grégory Logean (UDC). Il estime qu’il s’agit «d’une récupération politique»,
d’une idée émanant de la Commission économie et énergie du
Parlement, dont il est le rapporteur. Ce que réfute David Théoduloz,
chef du groupe PDC du Centre, qui estime que la motion issue
de ses rangs va plus loin que l’idée de ladite commission. JYG
BUDGET DE L’ÉTAT DU VALAIS
L’UDC veut réduire à un franc
le budget du Secrétariat à l’égalité
Parmi les propositions de modification du budget de l’Etat se trouve
celle de l’UDC qui demande non pas de supprimer le Secrétariat à
l’égalité et à la famille, mais de réduire son budget à 1 franc. L’idée
a été refusée par la Commission des finances. Elle reviendra devant
le Grand Conseil cette semaine. JYG
TOURISME
L’idée d’une taxe sur
les résidences secondaires est relancée
Le PDC du Centre va proposer d’inclure dans la loi cantonale sur le
tourisme une taxe sur les résidences secondaires, taxe dont le but est
l’incitation à la mise en location de ce type de logements. Le débat sur
cette loi débute ce matin au Grand Conseil. JYG
POLICE SECRÈTE
L’UDC va combattre la loi soutenue
par Oskar Freysinger
Le chef du Département de la sécurité Oskar Freysinger propose de
modifier la loi sur la police cantonale pour rendre légales les investigations
policières préventives. Elle vise à permettre à la police de surveiller sur
internet une personne soupçonnée, par exemple, de vouloir commettre
un acte de pédophilie.
Le groupe UDC, par Grégory Logean, va combattre cette modification
législative. «Dans son message, le Conseil d’Etat n’évoque que la
pédophilie et les affaires de drogue, mais en réalité la loi permet à la
police de surveiller tous les citoyens menacés de vouloir commettre
un crime ou un délit. Cela peut même être un délit fiscal. Cela va
beaucoup trop loin. Tous les citoyens deviennent des suspects.»
On notera que les deux représentants de l’UDC n’ont pas siégé lors des
travaux de la commission qui s’est penchée sur cette question. JYG
A Conthey (notre photo) et Monthey, les employés doivent liquider le stock des magasins pour février. Triste prélude? BITTEL
GILLES BERREAU
«Nous avons reçu l’ordre de liquider tout notre stock d’ici à février.
Après, nous ne savons pas ce que
nous allons devenir», témoigne
un des quatorze employés du
magasin de meubles Fly de
Monthey. Même son de cloche
dans l’autre succursale valaisanne qui occupe quinze personnes à Conthey. La fermeture
menace. Une mauvaise nouvelle
qui pourrait concerner les 19
magasins Fly de Suisse et qui est
directement liée à la reprise de
leurs activités par Conforama.
En effet, on apprenait la semaine passée que les enseignes
françaises de mobilier Conforama et Mobilier européen
(magasins Fly, Atlas, Crozatier)
étaient entrées en négociations
en vue de regrouper leurs activités d’approvisionnement et de
logistique. Une annonce laconique, rendue obligatoire par la cotation en bourse des partenaires,
mais qui ne dit pas un mot sur les
possibles et douloureuses conséquences qui se profilent à l’horizon pour les employés de Fly
Suisse.
MAGASINS SUISSES SACRIFIÉS?
Pas facile à l’heure actuelle de se faire une place au soleil dans le monde
de l’ameublement, notamment face au suédois Ikea. D’où l’idée de Conforama de monter en puissance en s’alliant avec le groupe Mobilier Européen.
Ce partenariat, première étape d’un possible rachat de Fly France par
Conforama, concerne pour l’instant uniquement le rachat de Fly Suisse (19
magasins) et d’une dizaine de magasins Fly français. Soit une trentaine de
commerces qui pourrait bien fermer. De quoi permettre à la nouvelle alliance de repartir de plus belle avec les autres – et nombreux - commerces existant en France. vre pour leur permettre de bénéficier de notre expertise et de notre
savoir-faire, tout en leur laissant
développer leurs propres identités
créatives.»
Seulement voilà, en Suisse ce
partenariat ne se fera probablement pas sans mal. Directeur de
Fly Suisse (19 magasins, 350 employés), Nicolas Probst se borne
à confirmer des négociations
sont en cours entre Conforama
et Mobilier européen (voir cidessus). Mais que dans l’attente
d’un accord officiel, aucune information supplémentaire n’est
donnée.
Employés secoués
Il n’empêche. En Valais, les
deux enseignes Fly de Conthey
et Monthey risquent fort de faire
double emploi face aux magasins de Conforama de Rennaz et
Conthey. Surtout si les produits
vendus deviennent les mêmes,
suite au regroupement de l’approvisionnement.
A Monthey, une vendeuse a
confirmé au «Nouvelliste» le
vent mauvais qui souffle sur l’enseigne en Suisse. «Nous avons
appris que nous devions tout liquider pour février. Et qu’après que le
magasin fermerait. Nous ne savons
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«De grandes
ambitions»
Thierry Guibert, PDG de Conforama, se voulait rassurant il y a
quelques jours en affirmant que
ce partenariat «devrait permettre
à nos deux groupes de continuer
leur développement et de créer, notamment en France et en Suisse,
un leadership durable sur les marchés du meuble et de la décoration.
Nous avons de grandes ambitions
pour nos marques respectives et,
dès lors que nos négociations aboutiront, nous mettrons tout en œu-
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pas ce que nous allons devenir,
mais nous ne nous faisons pas d’illusions. Apprendre cela juste avant
les fêtes de fin d’année, quel beau
cadeau! C’est vraiment dommage
car nous formions une belle équipe
ici à Monthey. Et les magasins Fly
offrent une belle palette de produits de qualité, que l’on ne trouve
pas ailleurs.»
Pour un autre employé du magasin chablaisien, «la déception
est grande. C’est dur, nous sommes
déçus et tristes.» A Conthey, une
employée choisit l’ironie: «C’est
génial d’apprendre ça à quelques
jours de Noël. Imaginez l’ambiance de fête à la maison!»
Ce sont les frères Maus (Manor, Jumbo, Athleticum, eboutic.ch), qui avaient permis l’arrivée des Meubles Fly en Suisse en
achetant la franchise du vendeur
de meubles français Fly France.
Une licence que Maus a choisi
de rendre au début 2012 à Fly
France, après quatorze ans d’exploitation. A l’époque, Fly Suisse
réalisait 118 millions de francs
de chiffre d’affaires, soit seulement 2% du chiffre d’affaires du
groupe Maus.