que les courants et le vent énervent encore la mer

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que les courants et le vent énervent encore la mer
que les courants et le vent énervent encore
la mer. Nous nous faisons à nouveau bien
branler. L’étrave joue au sous-marin, en fait
il nous faudra atteindre les Birvideaux pour
trouver des eaux plus clémentes et reposer
nos carcasses bien cassées. Nous arrivons
à Port Tudy en début de soirée. L’équipe
du port se démène pour nous trouver une
place. Finalement, nous nous amarrons à
un ponton derrière la jetée. Très bien, nous
apprécions le calme. En arpentant les quais,
nous avons le plaisir de faire la connaissance
de William Duviard dit le Rouquin Marteau,
figure emblématique de Groix, charpentier
artiste qui participe au projet de restauration
du Biche, dernier dundee groisillon. Après
avoir réglé quelques détails d’intendance,
achat de pâté gangster et de lard des thoniers
pour le bord, nous terminons forcément très
tard chez l’incontournable … Ty Beudeff.
Nouvelle journée. Réveil un peu pâteux,
paupières lourdes, mais enthousiasme
dans les yeux. Une belle journée est enfin
annoncée. Nous décidons de faire le tour de
l’île. Nous quittons le port pour contourner
Groix par l’ouest. Il fait effectivement très
beau et tout l’équipage en profite pour se
reposer et réparer ses multiples contusions
tout en dégustant nos victuailles insulaires.
Nous laissons la pointe de Pen-Men sur
bâbord et nous virons vers l’est pour longer
la côte au vent. Les falaises avec le Trou de
l’Enfer sont superbes, nous apercevons au
fond de son anse le village de Locmaria. À la
pointe des Chats, sur les conseils de Rouquin
Marteau, nous nous engageons dans un
passage où même un kayakiste expérimenté
n’aventurerait pas son frêle esquif. Nous
sommes dans les cailloux, à vingt mètres
de la côte. En voyant notre immense voile
au milieu de leurs toiles de tente, tous les
touristes résidant dans un terrain de camping
au bord de l’eau se sont sauvés comme
une volée de moineaux. Ça fait peur en
pleine sieste !!! Cette fantaisie accomplie,
nous continuons notre périple. Des repères
connus défilent, le sémaphore, les Grands
Sables, port Mélite… Mais le temps passe,
et nous prenons la direction de la rade de
Lorient, pour rejoindre Port-Louis. Depuis
bien longtemps, nous n’avions pas navigué
dans de telles conditions et la traversée
s’achève paisiblement. Sur tribord avant,
nous apercevons la citadelle, c’est à ses pieds
que nous allons nous amarrer. La météo se
dégradant à nouveau, nous y resterons trois
jours. Cette escale forcée, qui compromet
notre projet de rallier Guernesey va, grâce à
Bruno, le chef de port et à son groupe, devenir
un des très bons souvenirs de l’été. Nous
vous le disions plus haut, partout, nous avons
reçu un accueil chaleureux, mais Port-Louis
mérite largement sa place sur notre podium.
Je crois qu’ils peuvent même concourir
pour la médaille d’or. Que d’égards durant
notre séjour. Pas un jour sans une visite de
courtoisie. Il y a toujours un membre de
l’équipe pour s’inquiéter de nos besoins ou de
nos souhaits. Le bureau du port est l’endroit
privilégié pour discuter du programme de
nos journées. Les conseils culturels, visite
du musée de la citadelle ou de la cité de la
voile à Lorient, ou gastronomiques nous sont
offerts en toute simplicité. Certains soirs très
pluvieux, alors que la morosité nous gagne,
pour nous distraire, Bruno n’hésite pas à venir
à bord avec son ordinateur pour nous montrer
des images d’Ecosse ou de Martinique tout
en parlant des spécialités locales. C’est dit,
nous reviendrons. Le 26 juillet, nous rallions
Port Manech, ce sera le point le plus au
nord de notre périple. C’est alors que nous
sommes au mouillage que, pour des raisons
personnelles, Brigitte doit nous quitter. Faute
de service de rade, nous sommes obligés de
héler un bateau qui rentre. Les pêcheurs ne
font aucune difficulté pour embarquer notre
passagère et, c’est bien calée entre les caisses
de crabes et de sardines, qu’elle rejoint PontAven.
Puisque nous devons être le 29 juillet à
Noirmoutier, nous quittons la Bretagne après
avoir fait escale à Belle-Île et au Croisic
pour rallier l’Herbaudière. C’est là que nous
participons à la remise à l’eau et au baptême
du baliseur Martroger. Le programme de
cette fin de mois est chargé car nous devons
être présent le lendemain 30 à Pornic pour
les Voiles de Légendes. Cette manifestation
nous a offert la possibilité de réaliser une
belle manœuvre, en effet, nous avons fait
entrer le Saint-Michel 2 dans le port toutes
voiles dessus pour effectuer un virement
dans le fond du vieux bassins. Beaucoup de
spectateurs ont été surpris par ces grandes
voiles au milieu de la ville. D’autres ont
sursauté quand la bôme leur a frisé les
moustaches tant l’espace est minimum pour
un tel passage. Nous profitons de l’occasion,
qui nous est donnée dans ces pages pour
remercier Monsieur Patrick Durand qui a
pris de très belles photos de cette scène. Si
vous souhaitez voir ou acheter des clichés,
vous pouvez le contacter aux Coques en Bois
à Pornic.
JPB

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