Manon La Traviata - cercle lyrique de metz

Transcription

Manon La Traviata - cercle lyrique de metz
présente en partenariat avec
le Cercle Lyrique de Metz
Saison
2011-2012
En direct de
The Metropolitan Opera
Manon
Opéra en 5 actes
Musique de Jules Massenet
Livret de H. Meilhac et P. Gille,
d’après le roman de L’Abbé Prévost,
l’Histoire du chevalier Des Grieux
et de Manon Lescaut
DIRECTION MUSICALE
Fabio Luisi
MISE EN SCENE
L’argument :
C’est sur la route du couvent que la jolie Manon rencontre
Des Grieux qui tombe aussitôt amoureux d’elle. Ils partent
vivre à Paris mais Manon aime le luxe et se laisse enlever par
un vieux bellâtre qui la couvre de diamants. Mais nostalgique
de Des Grieux, Manon le reconquiert et l’entraîne à jouer
contre le vieux beau. Mais ce dernier se venge en faisant
arrêter Manon comme prostituée. Malgré les efforts de Des
Grieux, elle en mourra sur la route qui la conduit au bagne.
Laurent Pelly
En savoir plus :
Manon (jeune fille coquette) // Anna Netrebko (Soprano)
Le Chevalier Des Grieux (jeune noble) // Piotr Beczala (Tenor)
Lescaut (cousin de Manon) // Paulo Szot (Baryton)
Le Comte Des Grieux (le père du chevalier) // David Pittsinger (Basse)
Massenet, en 1884, est un musicien reconnu. Professeur au Conservatoire de Paris, depuis 1878, il forme la plupart des musiciens de la
génération suivante, dont Debussy. Amateur de littérature du XVIIIe siècle, il choisit le célèbre roman de l’Abbé Prévost comme sujet
d’opéra. D’autres adaptations, théâtrales ou musicales existent déjà, dont on retiendra, sur un argument de Scribe et titrés Manon Lescaut,
un ballet de Fromental Halévy, auteur de La Juive, en 1830 et, en 1856, un opéra-comique de François-Esprit Auber, dont seul a survécu le
virtuose « Éclat de rire » de Manon.
De toutes les adaptations des Aventures du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, celle des librettistes, choisis par Massenet, Henri
Meilhac, longtemps collaborateur d’Offenbach et Philippe Gille, est la plus fidèle à l’esprit du XVIIIe siècle, faute de l’être à la lettre du
roman. Dans ce dernier, centré sur la passion amoureuse de des Grieux, Manon n’est perçue qu’à travers les sentiments qu’elle inspire
à son amant et reste énigmatique. Ici, le personnage prend corps et Massenet, le « musicien de la femme », comme on l’a qualifié avec
condescendance, cisèle pour son héroïne les plus belles pages pour soprano lyrique de l’opéra français. De l’insouciante jeune fille, avide
de connaître les plaisirs du monde et de l’amour (Je suis encore toute étourdie) à la femme brisée et repentante du dénouement (Ah !
Des Grieux !), en passant par la femme vénale enivrée de sa propre beauté (Suis-je gentille ainsi ?), le musicien traduit toutes les facettes
de la séduction féminine, avec sensibilité et sensualité.Versatile, mais foncièrement la même, -Tu vois, je suis encore coquette, confie-t-elle
au chevalier au moment de mourir-, elle confère une certaine légèreté à son histoire d’amour avec Des Grieux, victime consentante de
l’inconstante, et pourtant tendre, Manon. Leur aventure ne sombre jamais dans la noirceur de la passion qui déchire Carmen et Don José.
Les traits de caractère de Des Grieux sont édulcorés par rapport à ceux du héros du roman, car il ne tombe jamais dans le crime. Rêvant
d’une passion exclusive (À Paris, nous irons tous les deux), il hésite entre la chair et le ciel (Ah ! Fuyez douces images…), mais cède à tous
les caprices de Manon. On oublie son caractère velléitaire, car il s’exprime avec des accents lyriques poignants. Lescaut, devenu cousin de
l’héroïne, pour atténuer le côté sordide du frère proxénète de sa sœur, imaginé par Prévost, apporte la touche comique d’un joyeux drille,
propre à l’opéra-comique.
La musique de Massenet recrée, avec élégance et esprit, le climat de l’Ancien régime en pastichant gavottes et menuets, mais séduit surtout par son grand sens mélodique et la clarté de son écriture. On notera l’usage du mélodrame (texte parlé accompagné par l’orchestre)
dans les moments de grande tension, quand, Des Grieux, ébloui à la vue de Manon, lui adresse la parole pour la première fois ou quand
celle-ci, au Havre, évoque leur bonheur perdu. Le succès de cet opéra incitera le jeune Puccini à se mesurer à son aîné en écrivant son
premier véritable succès, Manon Lescaut (1893).
Anna Netrebko possède les atouts physiques et vocaux pour incarner l’ensorcelante Manon, et la voix de Piotr Beczala, déjà entendu dans
Lucia di Lammermoor, a le charme romantique du héros.
Quelques grandes Manon au disque :Victoria de Los Angeles, Beverly Sills, deux intégrales chez EMI et DGG. Au Liceu de Barcelone, Natalie Dessay forme avec Rolando Villazón, un couple passionné (DVD Virgin Classics).
Danielle Pister,
Vice-présidente du Cercle lyrique de Metz, www.associationlyriquemetz.com
Votre prochain Rendez-vous :
samedi 14 avril 2012 à 18h55
La Traviata
Rediffusion jeudi 19 avril à 19h