Franck Deville, créateur de macarons à La Fouillouse, veut entrer en

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Franck Deville, créateur de macarons à La Fouillouse, veut entrer en
LA LOIRE ET SA REGION
Actualité
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Franck Deville, créateur de macarons
à La Fouillouse, veut entrer en bourse
Économie.
L’entreprise artisanale feuillantine est
en plein développement et souhaite lever 2 millions d’euros
de capitaux. D’ici un mois l’action sera en vente. Au­delà
d’une opération financière, cette entrée à la bourse de Paris
est aussi une opération de communication.
«N
ous venons
d’expédier
notre premiè­
re commande en Chine cette
semaine. » Anne Deville,
l’épouse de Franck Deville,
créateur de macarons installé
à La Fouillouse, se réjouit de
ce nouveau marché. L’entre­
prise réalise plus de 50 % de
son chiffre d’affaires à
l’export. « Tous les mois nous
livrons aussi plus d’une tonne
de macarons à la Russie ; pour
l’instant nous n’avons pas été
touchés par l’embargo. »
Si son mari veille à toute la
production, à l’innovation, à
la qualité des produits, Anne
travaille, elle, sur les ventes :
« Nous exportons également
vers le Royaume­Uni, la Belgi­
que, l’Allemagne, le Luxem­
bourg, la Suisse, l’It alie,
l’Espagne, l’Arabie Saoudite. »
Les clients de la société Franck
Deville sont des profession­
« Une belle
opération
de com’»
« Franck Deville sera le premier
créateur de macarons à entrer à la
Bourse de Paris » lance haut et fort
Louis Thannberger qui souhaite
« emmener la nouvelle génération
de chefs d’entreprise vers le
marché. La Bourse est un accélérateur de croissance » affirme cet
expert séduit par le parcours de
Franck Deville, son ambition, son
savoir-faire. Il nous a confié avoir
déjà des investisseurs pour une
entrée qui pourrait se faire d’ici un
mois.
« L’idée est de lever des capitaux
frais destinés au financement de la
croissance de l’entreprise ». Le
financier qui souhaite faire une
offre publique de vente est confiant : « L’action va se consommer
comme le macaron. Le business
plan va être présenté à Euronext
on souhaite lever 2 millions
d’argent frais pour commencer.
Cette entrée en bourse est une
belle opération de communication
pour Franck Deville, elle va donner
de la visibilité à la marque mais
aussi la fortifier, et affirmer sa
crédibilité à l’étranger où le macaron est devenu la pâtisserie emblématique de la France ».
LOI
nels de l’hôtellerie et de la res­
tauration haut de gamme, des
épiceries fines, des chocolate­
ries. « Certains grands profes­
sionnels reconnus s’appro­
prient nos macarons, confie le
créateur Franck Deville, mais
pour moi ce n’est pas un pro­
blème, c’est même une fierté.
Ils apprécient à tel point la
qualité de nos pâtisseries
qu ’ils jugent ne pas faire
mieux ; de toute façon on ne
peut pas tricher avec un pro­
fessionnel. »
Un positionnement intelligent
C’est cette exigence, cette
rigueur au niveau du produit,
du choix des matières premiè­
res, qui a positionné la
marque Franck Deville.
« Nous sommes avant tout
une entreprise artisanale et
nous le resterons, même si
d’ici la fin de l’année nous
allons changer d’outil de tra­
vail, doubler la surface de
l’unité de production ainsi que
le nombre de nos salariés qui
est actuellement de 13 per­
sonnes. »
Un tel développement n’est
pas un hasard. Pierre Blanc,
expert­comptable de la socié­
Photo Yves Salvat
té , p r é c i s e qu e l e c h i f f r e
d’affaires qui était de 1,2 mil­
lion d’euros en 2013 passera à
2,5 en 2014 et devrait doubler
voire tripler dans les prochai­
nes années. « Le positionne­
ment de cette société est intel­
ligent, c’est un professionnel
qui s’adresse à des profession­
nels. Franck Deville est crédi­
ble auprès des acheteurs, ce
n’est pas un industriel mais un
artisan ». Car si certaines
étapes de la fabrication ont
été mécanisées, le savoir­faire
de l’homme intervient à plu­
sieurs reprises, le contrôle
qualité est permanent.
Pour accompagner ce déve­
loppement, Pierre Blanc a pré­
senté Franck Deville à Louis
Thannberger. Cet ancien ban­
Une vraie success story
Franck Deville (en photo avec son épouse Anne), ancien chef du
Clos Fleuri de Saint-Priest-en-Jarez, s’est lancé dans les macarons
en 2007. Trois ans plus tard, il fournit les macarons pour les
réceptions de la coupe du Monde de football en Afrique du Sud.
En 2010 ses produits sont référencés aux galeries Lafayette en
Allemagne ; en 2011 il est présent en Italie puis en 2013 en
Suisse. Installé depuis deux ans à La Fouillouse, il va entreprendre
un nouveau déménagement mais souhaite rester sur l’agglomération stéphanoise.
quier s’est fait un nom dans la
finance ; il a accompagné
l’entrée en bourse de quelque
400 entreprises dont les pisci­
nes Desjoyaux, mais aussi
Adecco, Seb, Artprice, pour ne
citer que quelques références.
Le développement est en
marche. Début septembre la
société ouvrira sa première
boutique en licence avec la
marque Franck Deville ; début
octobre elle va jouer la carte
du e­commerce auprès des
particuliers ; elle travaille sur
une gamme de macarons bio,
une autre sans gluten et elle
va lancer une collection de
mini­choux sucrés et salés.
Chez Deville, les projets ne
manquent pas. 
Martine Goubatian
Le marché libre : les avantages
de la Bourse sans les inconvénients
Bourse.
Difficile d’y voir clair lorsqu’un dirigeant souhaite
introduire sa société sur les marchés financiers. Plusieurs
marchés existent avec des réglementations différentes,
qui correspondent aux volontés des entrepreneurs.
Pour les PME, le marché libre offre l’accès le plus simple.
N
YSE Euronext est aujour­
d’hui le premier groupe
mondial de places bour­
sières. Il regroupe les bourses
de Bruxelles, Paris, Lisbonne et
Amsterdam avec les marchés
dérivés anglais (LIFFE) et le
marché américain du New
York Stock Exchange (NYSE).
L’entreprise gère entre autres
les marchés comme le CAC 40
(marché des entreprises aux
échanges les plus abondants),
Alternext (marché des petites
et moyennes entreprises),
Enternext (marché des entre­
prises des tailles intermédiai­
res) ou encore le marché libre.
L’introduction sur le
marché libre : la procédure
la plus simple
« Le marché libre (où sera
cotée l’entreprise Franck Devil­
le N.D.L.R.) permet d’appren­
dre et de comprendre le fonc­
tionnement de la bourse, sans
les contraintes initiales d’un
marc hé comme Alter next
(pression liée à la publication
semestrielle du bénéfice net
par exemple) », explique Louis
Thannberger. De plus, dans le
cas de Franck Deville, la levée
de fonds de l’entreprise
n’atteint pas 2,5 millions
d’euros, donc celle­ci n’a pas
besoin de recourir à un visa de
l’Autorité des Marchés Finan­
ciers (AMF), ce qui simplifie la
procédure.
L’introduction en bourse, sur le
marché libre, ne requiert donc
que la volonté de l’entrepre­
neur. L’entreprise doit instruire
son dossier et présenter son
business plan à Euronext. Si la
bourse donne son feu vert,
l’entreprise peut alors mettre
en vente un pourcentage de ses
parts, sous forme d’actions. Le
pourcentage se calcule en fonc­
tion de la valeur de l’entreprise,
pour lever les fonds voulus.
Dans l’exemple de Franck
Deville, l’entreprise souhaite
lever 2 millions d’euros de
fonds, or la société est évaluée
à 10 millions d’euros. 20 % des
parts de l’entreprise seront
donc mises en vente. « L’entre­
prise gagne aussi en notoriété.
Elle peut communiquer quasi
instantanément sur sa cotation
au Nyse Euronext », conclut
Louis Thannberger. 
DIMANCHE 31 AOÛT 2014 - LE PROGRES
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