Il est essentiel d`expliquer les frais de gestion

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Il est essentiel d`expliquer les frais de gestion
POINT DE VUE
Il est essentiel d’expliquer
les frais de gestion
Le ratio de frais de gestion n’a plus de secret pour vous depuis votre cours sur les valeurs mobilières,
mais les chances que votre client soit conscient de l’incidence à long terme des frais de gestion sur son
portefeuille sont faibles.Cela ne veut pas dire qu’il faut balayer la question sous le paillasson!
es conseillers savent depuis toujours que le ratio des frais de
gestion (RFG) d’un fonds commun de placement correspond aux
frais et aux dépenses acquittés par
celui-ci, qu’il est exprimé en pourcentage de l’actif du fonds et que ces
frais sont prélevés sur l’actif du fonds
avant la publication des taux de rendement de ce fonds.
On ne pourrait en dire autant de
plusieurs de leurs clients...
Un grand nombre d’épargnants
ne connaissent toujours pas ce que
sont les coûts rattachés à l’exploitation d’un fonds commun de placement. Plus précisément, ils ne savent
pas ce qu’on entend par «frais de gestion» et la façon dont ces frais s’appliquent à un fonds commun de placement. Pourtant, les frais de gestion
exigés par une société de fonds
constituent l’un des éléments importants à considérer pour le choix d’un
fonds. Et les sociétés de fonds de placement sont tenues de divulguer aux
épargnants tous les frais qui se rattachent à un fonds donné. Mais, dans la
masse d’informations qu’elles communiquent, certains chiffres sont
plus importants que d’autres, et c’est
au conseiller que revient la responsabilité d’expliquer (annuellement?) les
tenants et aboutissants de ces frais.
Évidemment, comme pour toute
entreprise commerciale, l’activité des
sociétés de FCP entraîne nécessairement des frais, incluant des frais de
gestion et des frais d’exploitation.
Avec le temps, ces frais peuvent avoir
L
une implication non négligeable sur
le rendement d’un placement. Il va
sans dire qu’un fonds ayant un RFG
assez élevé devra aussi obtenir un
rendement plus élevé sur le marché
qu’un fonds semblable, mais dont le
RFG est moins élevé.
Sachant que tous les FCP prélèvent de tels frais, qui sont imputés au
fonds continuellement, sans égard au
rendement de celui-ci, le conseiller
qui informera d’entrée de jeu son
client de l’effet de ces frais rendra un
meilleur service à son client que celui
qui le négligera.
Même s’il est possible pour l’investisseur de vérifier si le RFG d’un
fonds est supérieur ou inférieur à
celui d’autres fonds ayant des styles
et des objectifs de placement semblables, il est loin d’être acquis qu’il a
tous les éléments nécessaires pour
bien comprendre ces chiffres.
De plus, l’élément central de la
publicité de plusieurs sociétés de
fonds communs a été et est toujours
le rendement, ce qui n’est rien pour
aider l’investisseur à s’y retrouver. En
effet, combien de ces publicités indiquent s’il s’agit de rendements bruts
ou nets? Le conseiller a donc un rôle
primordial à jouer en matière d’éducation des investisseurs. D’ailleurs, de
nombreux conseillers ont décidé
d’exploiter ce créneau à fond, convaincus que leurs clients en bénéficieront
à long terme.
C’est du reste avec l’avènement
des fonds négociés en Bourse que le
paysage des RFG a été chamboulé.
AVRIL 2002
7
Pourquoi? Les FNB demandent des
frais de gestion lilliputiens comparativement aux fonds communs traditionnels, et de plus en plus d’investisseurs et de conseillers tiennent
désormais compte de cette réalité.
C’est à nos voisins du Sud que l’on
doit cette tendance. Nos compatriotes du reste du pays ont également suivi le mouvement. Plusieurs
articles dans la presse grand public et
spécialisée ont traité abondamment
de l’incidence des RFG sur le portefeuille d’un investisseur. Résultat : un
nombre considérable de clients sont
aujourd’hui sensibilisés à cet important facteur de rendement.
Il semble toutefois que les investisseurs québécois soient moins bien
informés sur la question que leurs
compatriotes anglophones. En effet,
depuis les deux dernières années seulement, 11 articles ont été publiés au
pays en français, et six fois plus en
anglais. Du côté des sites Internet
financiers, ceux qui traitent des RFG
ne sont pas légion non plus. Mais les
choses changent. Par exemple, le site
Web de Barclays Global Investors
(www.iunits.com) affiche depuis
environ deux mois une calculatrice
de RFG; les résultats avantagent bien
sûr les FNB, mais, plus important
encore, ils pourraient profondément
déplaire à certains de vos clients qui
vous auront devancé.
YVES BONNEAU
Rédacteur en chef
[email protected]

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