Plastique : une vaste gamme d`emballages légers
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Plastique : une vaste gamme d`emballages légers
Spécial matériaux 1 Plastique : une vaste gamme d’emballages légers Le plastique est une invention du dix-neuvième siècle, qui connaît sa véritable percée au cours du vingtième. Les emballages en plastique, eux, sont apparus après la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, films, bouteilles et autres raviers en plastique sont incontournables, en raison notamment de leur facilité d’utilisation et de recyclage. En outre, l’industrie déploie de nombreux efforts pour réduire leur impact environnemental, recourant souvent à d’ingénieuses innovations techniques. Du pétrole aux bouteilles et petits pots Emballages - La plupart des emballages en plastique sont uniquement composés de thermoplastes. Il s’agit de plastiques pouvant facilement être fondus puis durcis à nouveau. Cette propriété est mise à profit de diverses manières afin de fabriquer différents types d’emballages. • Le thermoformage est un procédé au cours duquel une plaque (ou une feuille) de plastique est chauffée et pressée dans un moule. Ce procédé est utilisé notamment pour la fabrication des pots de yaourt. ©: Wikipedia - Laurens van Lieshout • Le moulage par extrusion-soufflage est la technique la plus courante pour la fabrication de bouteilles. Le formage se fait en deux phases. Le plastique est d’abord préformé par soufflage afin de créer un ‘tube’ ou une grosse goutte avec un goulot fini. Ensuite, la bouteille est soufflée dans sa forme finale. Cette dernière étape fait généralement partie du processus d’emballage du produit. ©: Wikipedia - Ottmar Brandau • L’extrusion est notamment utilisée pour la fabrication de sacs. Le plastique liquide est poussé vers le haut par une vis, à travers une ouverture ronde. De l’air chaud est insufflé par le milieu de cette ouverture, de sorte qu’une forme de ballon est créée. Le plastique est ensuite refroidi par le haut et enroulé. ©: Valorplast Parution : juin 2010 • E.R. : J. Goossens • Fost Plus asbl • Rue Martin V 40 • BE-1200 Bruxelles. Imprimé sur papier recyclé • Ne pas jeter sur la voie publique. Raffinage - Si les plastiques biosourcés progressent lentement mais sûrement, le pétrole demeure la matière première la plus utilisée pour la fabrication de plastique. Dans les raffineries, le pétrole est distillé en diverses fractions : diesel, essence, kérosène et naphte. Pour fabriquer le plastique, le naphte est craqué chimiquement jusqu’à ce qu’il ne reste plus que de petites molécules (les monomères) sous forme gazeuse ou liquide. Diverses réactions chimiques sont ensuite provoquées à l’aide de catalyseurs afin de créer des polymères. Cette polymérisation se déroule dans des conditions très contrôlées. Elle débouche sur une vaste gamme de plastiques, parmi lesquels le polyéthylène téréphtalate (PET), le polyéthylène à haute densité et à basse densité (HDPE et LDPE), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP) et le polystyrène (PS). Le plastique est livré sous la forme de poudre, de granules ou de produits semi-finis. Spécial matériaux Plastique : une vaste gamme d’emballages légers Du celluloïd au plastique pétrochimique Le précurseur du plastique est le celluloïd, découvert au milieu du dix-neuvième siècle par divers inventeurs et scientifiques. Fabriqué à partir de fibres de textile et de camphre, le celluloïd était notamment utilisé pour remplacer l’ivoire dans la production de boules de billard. Par la suite, le celluloïd a également joué un rôle important en photographie. Pour d’autres applications, toutefois, il a été éclipsé par les plastiques modernes. En 1907, le Belge Leo Baekeland est le premier à développer un plastique entièrement synthétique à base de phénol et de formaldéhyde. Il nomme son invention ‘bakélite’. Celle-ci sera utilisée pour les objets les plus divers des temps modernes : téléphones, radios, stylos à bille, poignées de portes, … Après la Première Guerre Mondiale, le pétrole devient la matière première de base pour la plupart des plastiques, car il est moins cher et plus facile à transformer que le charbon, le bois ou d’autres matières premières. La pétrochimie permet l’essor des plastiques, tant pour les applications ménagères qu’industrielles. Après la Seconde Guerre Mondiale, le plastique conquiert le marché. La production d’emballages en plastique connaît un grand succès. Les innovations technologiques permettent de nouvelles applications en médecine, en logistique, en informatique, dans le domaine des loisirs, etc. Le recyclage des déchets de plastique démarre dans les années nonante, par le biais de la collecte sélective des déchets et des systèmes avancés de tri et de traitement de ceux-ci. Entre-temps, l’industrie poursuit le développement des bioplastiques à base de matières premières renouvelables. Une partie des polymères ainsi produits est identique aux polymères classiques, mais des applications totalement nouvelles, telles que les films compostables, voient aussi le jour. Un large éventail d’applications Le plastique est une dénomination commune pour une large gamme de matériaux. Dès lors, il est logique qu’un grand nombre d’emballages en plastique aient été développés. Les bouteilles sont généralement faites en PET ou HDPE, les sacs et films d’emballages en LDPE, les pots de yaourt en PS, les bouchons de bouteilles en PP et les raviers pour viande en PS. Les emballages plastiques présentent de nombreux avantages : Ils offrent une excellente protection contre la détérioration des aliments. Ils sont légers et faciles à manier lors du transport et à domicile. Ils peuvent prendre toutes les formes et couleurs. Il est même possible de les rendre transparents. Ils sont simples et économiques à produire. Spécial matériaux 2 Plastique : une vaste gamme d’emballages légers De plus en plus efficaces, légers et écologiques Le succès des emballages en plastique est notamment favorisé par des méthodes de production efficaces et rapides. “Le secteur a toujours voulu rendre la production plus rapide, plus efficace et plus économique”, explique An Vossen, de Plarebel. “Dès le début, il a tenté de raccourcir au maximum les cycles de chauffage des thermoplastes et de les rendre les plus économiques possible. Dans le cadre du Protocole de Kyoto, l’efficacité énergétique a été améliorée davantage encore, tant dans la pétrochimie que dans l’industrie de l’emballage.” 2010, ce poids n’est plus que de 29 g. Cela signifie non seulement une moindre utilisation de matériaux, mais aussi de moindres frais de transport et, globalement, une moindre charge pour l’environnement. Parfois, le gain de matériau et de poids s’explique par d’autres facteurs. Dans le cas des bouteilles de détergents et de lessives, la conception est adaptée afin de rendre la surface externe la plus petite possible. Les produits à emballer changent eux aussi. Ainsi, les bouteilles contenant des lessives concentrées sont bien plus petites que leurs précurseurs.” Les emballages sont également devenus de plus en plus légers. “Cette évolution est très claire dans le cas des bouteilles en plastique”, estime An Vossen. “En 1971, l’emballage d’une bouteille typique d’un litre et demi pesait encore 56,6 g. En Entre-temps, les emballages plastiques contiennent de plus en plus de matériaux recyclés. “Ainsi, les bouteilles PET de Spadel et Valvert, par exemple, contiennent entre 25% et 50% de matériaux recyclés”, précise An Vossen. 1971 : 56,6g 1978 : 48,8g 1988 : 47,3g 1990 : 45,6g 1993 : 42,3g 2000 : 37,3g 2010 : 29g Trouver le bon équilibre Il y a toutefois des limites à la diminution du poids et la teneur en matières recyclées. “Techniquement, il est possible de réduire davantage le poids d’une bouteille PET, par exemple, mais cela ne représente pas toujours un gain environnemental”, explique An Vossen.“Si nous rendons la paroi trop fine, nous devons intégrer des barrières supplémentaires, par exemple par le biais de charges spéciales. Ceci peut compliquer considérablement le tri des déchets et le processus de recyclage ultérieur. L’utilisation de matériaux recyclés dans les nouvelles bouteilles en PET ne peut pas non plus croître indéfiniment. À chaque fois qu’une bouteille en PET est recyclée, la qualité du matériau di- minue de sorte qu’il n’est plus possible d’obtenir des bouteilles parfaitement transparentes - ce que le consommateur n’accepte pas. Pour compenser ceci, les producteurs mélangent PET neuf et PET recyclé. Mais le manque de granules recyclés commence à se faire sentir et ne parvient plus à satisfaire à la demande sans cesse croissante. Il s’agit donc de trouver un bon équilibre pour chaque type d’emballage.” Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet dans la prochaine édition du Preventpack consacrée au ‘Design for Recycling’. Parution : juin 2010 • E.R. : J. Goossens • Fost Plus asbl • Rue Martin V 40 • BE-1200 Bruxelles. Imprimé sur papier recyclé • Ne pas jeter sur la voie publique. Depuis sa création en 1971, la bouteille à usage unique de SPA Reine d’1,5l a changé souvent de forme, entraînant à chaque fois une réduction significative de son poids. Spécial matériaux Plastique : une vaste gamme d’emballages légers Que réserve l’avenir ? L’efficacité énergétique restera dans les années à venir une priorité pour le secteur. Une attention croissante sera portée à la consommation d’eau. Le secteur cherche en outre à améliorer la conception des emballages en plastique. Ainsi, il travaille actuellement à la conception technique du goulot des bouteilles en PET. “Ceci est un aspect délicat”, affirme An Vossen. “Plus le goulot est court, plus la quantité de dioxyde de carbone pouvant échapper par ce chemin est grande. Toutefois, un goulot plus court présente un double avantage : il économise du matériau dans la bouteille en PET et nécessite un plus petit bouchon.” Une autre tendance est la combinaison d’un emballage en plastique avec d’autres matériaux. “Par exemple, l’on a développé des pots de yaourt qui comportent une enveloppe en carton et, à l’intérieur de celle-ci, un très fin gobelet en plastique”, précise An Vossen. “Le carton assure la robustesse ; le plastique protège l’aliment ; et ils sont faciles à scinder après usage. Ceci illustre parfaitement l’approche pragmatique qui a pour but de réduire la charge environnementale globale.” Petit à petit, les biopolymères vont également gagner en importance. “Nous n’en sommes qu’au début de cette évolution. La plupart des biopolymères actuels ne sont pas encore suffisamment stables thermiquement. En outre, la fonction de barrière est souvent moins bonne que pour le plastique pétrochimique. Des recherches sont encore requises avant de pouvoir les appliquer à grande échelle”, conclut An Vossen. “Il existe aujourd’hui de fins gobelets en plastique qui s’intègrent dans une enveloppe en carton. Il s’agit d’un exemple typique d’approche pragmatique pour réduire la charge environnementale globale. ” An Vossen, Manager chez Plarebel Plarebel Plarebel est une organisation indépendante qui sert de centre d’expertise à Fost Plus pour la collecte et le recyclage des emballages en plastique. www.fostplus.be