Trop beau pour être vrai

Transcription

Trop beau pour être vrai
Communiqué de presse
28 novembre 2015 - 12e Journée Sans Crédit: “Trop beau pour être vrai!”
Offres gratuites :
Mieux protéger le consommateur
A l'occasion de la 12e édition de la Journée Sans Crédit, 31
organisations1 mettent en garde contre les dangers des offres
« gratuites» et les crédits "0%".
« Trop beau pour être vrai », c’est le thème de la Journée sans crédit
2015. Celle-ci aura lieu le 28 novembre prochain. Cette année, dans le
viseur : les offres mirobolantes et autres cadeaux soi-disant gratuits qui
représentent de puissants déclencheurs de la fièvre acheteuse… Le
public-cible de cette campagne de sensibilisation ? Les 18-25 ans,
vulnérables sur le plan socio-économique et proies faciles pour les
publicitaires.
Les promotions (les soldes, les réductions de prix) et plus encore les offres dites « gratuites »
ont un impact important sur les décisions d’achats du consommateur. Nos émotions guident
nos décisions d’achat. Tous les grands spécialistes du marketing le savent : les messages
publicitaires les plus efficaces sont ceux qui parviennent à nous toucher avant de nous faire
réfléchir, en jouant sur la peur, l’amour, le désir, la culpabilité, la fierté ou encore le
sentiment d’exclusivité. Diverses études démontrent que le pouvoir émotionnel des
promotions (soldes, réductions de prix), et plus encore de la gratuité, est particulièrement
puissant. L’impact émotionnel est tel que le consommateur ne réfléchit pas ou peu face à
une réduction de prix.
Les jeunes plus vulnérables
Pourquoi cibler plus particulièrement les jeunes adultes ? Avoir 18 ans, c’est acquérir la
majorité. Une étape essentielle, juridiquement, car elle ouvre la porte à de nouveaux droits
mais aussi à de nouvelles obligations ! Mais, au quotidien, quels sont les changements ? Une
fois la majorité atteinte, il est possible de passer tous les contrats courants : signer un bail
pour se loger, acheter une voiture, prendre un crédit… Du côté de la banque, le majeur
devient totalement responsable de ses comptes
Le jeune majeur devient donc seul responsable de la gestion de son argent ! Mais il doit en
assumer les conséquences… et notamment payer ses dettes. S’il ne le fait pas, ses parents ne
pourront plus, en principe, être tenus pour responsables. En principe …car bien souvent, les
créanciers exigent des parents qu’ils se portent caution pour leur enfant majeur lorsque
1
Equipes Populaires (coordination) / Centre d’appui des médiateurs de dettes (Région Bruxelles-Capitale) / Groupe Action
Surendettement (GAS) / Groupement d'initiative pour la lutte contre le surendettement de Liège (GILS) / Centre de référence en médiation
de dettes de Namur (Médénam) / Centre de référence du Hainaut (Créno) / Actions sociales du Brabant wallon / Réseau Financité /
Jeunes organisés et combatifs (JOC) / Réseau wallon de lutte contre la pauvreté / Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté / Réseau
belge de lutte contre la pauvreté / Fédération des services sociaux / CSC-ACV./ FGTB- ABVV / Vlaams Centrum Schuldenlast (VCS) / Vlaams
Netwerk Tegen Armoede / Femma / BIZ Noord-West-Vlaanderen / BIZ Centraal-West-Vlaanderen / BIZ Zuid-West-Vlaanderen / BIZ Oost
Vlaanderen / BIZ Halle-Vilvoorde / BIZ Brussel / BIZ Oost-Brabant / BIZ Boom-Mechelen-Lier / BIZ Antwerpen / BIZ Kempen / BIZ Limburg
/ Cebud (Centrum voor Budgetadvies en onderzoek) /Gezinsbond
Communiqué de presse
28 novembre 2015 - 12e Journée Sans Crédit: “Trop beau pour être vrai!”
celui-ci n’a pas suffisamment de revenus stables. Une fois qu’ils atteignent leur majorité, les
jeunes sont de plus en plus tentés par le crédit, que ce soit pour acheter un ordinateur, une
voiture, louer et meubler un appartement ou encore financer leurs études. Dès l’âge de 18
ans, les jeunes ont accès au crédit. Même s’ils sont en situation financière précaire et n’ont
pas de situation professionnelle stable, ils peuvent déjà rapidement se trouver dans une
situation de surendettement liée au crédit à la consommation. Les chiffres de la banque
nationale de Belgique montrent que l’endettement des jeunes adultes augmente et le risque
de surendettement également. Les jeunes ont en effet plus de défauts de paiement en
matière de crédit.
La vulnérabilité des jeunes adultes apparaît également clairement dans le rapport sur l’étude
"jeunes adultes et l'argent», qui vient d'être réalisée par Jan Velghe pour les organisations de
consommateurs. Cette enquête a interrogé 1500 jeunes adultes belges âgés de 18 à 27 ans
au sujet de leurs compétences financières et le comportement financier. Environ la moitié
des jeunes adultes interrogés était encore financièrement dépendante de leurs parents,
l'autre moitié était financièrement indépendante. Quelques conclusions étonnantes
ressortent de cette étude:

13% des jeunes adultes entre 18 et 27 ans et financièrement indépendants signalent des
problèmes financiers: 19,5% des jeunes adultes bruxellois financièrement indépendants,
16% des jeunes adultes wallons financièrement indépendants et 9,8% des jeunes adultes
flamands financièrement indépendants.

Après une diminution des revenus suite à une perte d’emploi, une perte d’allocation ou
maladie, et de dépenses imprévues, les achats irréfléchis sont la cause la plus importante
des problèmes financiers chez les jeunes financièrement indépendants de 18 à 27 ans.

20,4% des jeunes adultes belges financièrement indépendants de 18 à 27 achètent
régulièrement à crédit; 36,7% achètent des produits dont ils n'ont pas vraiment besoin.
Les jeunes adultes bruxellois financièrement indépendants (37,3%) achètent plus
fréquemment à crédit, par rapport aux wallons financièrement indépendants (24,1%) et
flamands (15,1%).

Les jeunes adultes hommes ayant tout au plus un diplôme d'études secondaires et un
salaire courent un risque relativement élevé de problèmes quant à l’achat à crédit. Ce
risque est encore plus important chez les jeunes pères (18-27 ans) et chez les jeunes
adultes sans diplôme secondaire.
Achats… vraiment gratuits ?
L’achat en ligne est en pleine expansion en particulier chez les jeunes, et chaque plateforme
d’achat essaye d’attirer le client une première fois pour le fidéliser. Parmi les moyens
utilisés, les plateformes d’achat proposent parfois la livraison gratuite et/ou le retour gratuit
des marchandises achetées. Mais la gratuité a souvent ses limites !
La vigilance s’impose également lorsqu’il s’agit d’offres conjointes (ex : GSM et abonnement)
mais aussi pour les téléchargements d’applications sur smartphones, les jeux en ligne, les
numéros surfacturés… Les factures de GSM réservent souvent des mauvaises surprises !
Communiqué de presse
28 novembre 2015 - 12e Journée Sans Crédit: “Trop beau pour être vrai!”
Un crédit peut en cacher un autre
De nombreux magasins (électroménager, hifi notamment) utilisent l’attrait du crédit 0%
pour faire craquer un client un peu hésitant. Si le crédit indique un TAEG de 0%, cela signifie
le cré- dit en soi est gratuit. Il ne faudra en effet payer que la somme empruntée (sans frais,
ni intérêts). Mais la plupart du temps, le client ne pourra bénéficier du financement à 0%
que s’il signe une ouverture de crédit. C’est l’objectif recherché par les grandes chaînes de
magasins.
Cette pratique courante des grandes chaînes de magasins présente de nombreux dangers
que les vendeurs passent souvent sous silence. Les futurs achats que le client effectuera
avec la carte du magasin lui coûteront beaucoup plus cher car le TAEG passera alors à 12,
14% voire plus !
Consommer pour exister
Le surendettement des jeunes c’est aussi le reflet de notre société où il faut consommer
pour « exister ». Il ne fait pas de doute que le manque de maturité et les connaissances
limitées des jeunes notamment en matière de crédit (taux d’intérêt, échéances, concept du
paiement minimum, etc.) en font des proies faciles.
Mais le manque de connaissances n’explique pas tout. Notre société encourage, en effet, les
individus à acheter toujours plus. Julie Posca, sociologue québecoise, affirme que «
S’attaquer au problème de l’endettement comme s’il était la conséquence d’un manque
d’éducation équivaut, tout compte fait, à un refus de remettre en question le modèle
culturel dont dépend notre système économique. Car distinguer le surendettement de
l’endettement raisonnable, c’est aussi cautionner le besoin de consommer, peu importe la
finalité de cette consommation et les conditions qui la rendent possible. D’autre part, en
blâmant les jeunes pour leur insouciance, on déresponsabilise l’industrie financière, celle-là
même qui a pourtant tout intérêt à ce que ses clients s’endettent. Ce qui apparaît cette foisci comme une manière de consentir à ce qu’on pourrait qualifier de nouvelle norme de
l’endettement ». Outre l’absence de revenus stables et d’épargne, le risque accru de perte
d’emploi et le manque de connaissances en matière de crédit et de gestion du budget qui ne
permet pas de mesurer correctement les risques, il ne faut certes pas négliger l’attrait du
crédit « facile » et des publicités alléchantes voire mensongères.
Les recommandations de la plateforme “Journée Sans Crédit”
La plateforme “Journée Sans Crédit” demande que le gouvernement prenne les mesures nécessaires :

La lutte contre les offres “gratuites”, les publicités et les techniques de vente mensongères et
trompeuses doit être une priorité dans la protection du consommateur. Le ministre de
l’économie/l’inspection économique du SPF Economie doit entamer une évaluation détaillée des
pratiques commerciales déloyales, trompeuses et agressives qui utilisent les termes séduisants «
gratuit » ou « sans frais » afin de déterminer quels abus et tentations dangereuses en découlent, et
quelles améliorations légales sont indiquées.

L’inspection économique doit accorder une attention particulière aux pratiques commerciales
déloyales, trompeuses et agressives qui utilisent le mot "gratuit" et qui sont diffusées par le biais de
l'Internet, des médias sociaux, des SMS, jeux, etc.
Communiqué de presse
28 novembre 2015 - 12e Journée Sans Crédit: “Trop beau pour être vrai!”

Au vu du pouvoir de séduction des offres gratuites nous plaidons pour que les publicités et pratiques
de vente ne puissent faire mention des termes « gratuit » ou « sans frais » que si l'acquisition de ce
produit/service est entièrement gratuite, c'est-à-dire qu'elle n'implique le paiement d'aucune
rémunération ni d'aucuns frais.

Les dispositions contractuelles dans les bons de commande ou dans les conditions générales
concernant la gratuité d'un produit/service qui manquent de clarté ou portent à confusion doivent
être interprétées dans l'intérêt du consommateur.

Les publicités pour une « ouverture de crédit à 0 % », qui en réalité ne sont gratuites que pour le
premier achat et dans le cadre desquelles le prélèvement du crédit s'avère ensuite payant, doivent
être activement identifiées et sanctionnées fermement.

L’interdiction d’offrir de l’argent gratuit dans les publicités pour des produits/services financiers et
dans des publicités pour jeux de hasard.
Vous retrouverez toutes les recommandations détaillées ici .
Les activités 2015
Cette année, la plateforme Journée Sans Crédit met en garde contre les dangers (financiers)
des offres “gratuites” et les crédits à « 0% ». Durant la semaine du 23 novembre 2015, se
dérouleront en Wallonie et en Flandre de nombreuses actions publiques (dans les écoles,
dans les supermarchés, dans les lieux publics,…). Le vendredi 27 novembre, la plateforme
Journée Sans Crédit et les étudiants de l’Hénallux de la section sociale de Namur
rencontreront les députés au Parlement de wallonie sur le rapport des jeunes à l’argent, et
notamment sur le crédit des jeunes de 18 - 25 ans
L’action principale de notre campagne, qui devait normalement se dérouler le samedi 28
novembre 2015 dans la rue Neuve à Bruxelles, a dû être malheureusement annulée en
raison de la menace terroriste que nous connaissons actuellement.
Vous retrouverez l’aperçu complet de toutes nos activités ici.
Plus d’infos
Monique Van Dieren, Equipes Populaires, 081/73.40.86 - 0478/59.94.20
Anne Defossez, Centre d’appui médiation de dettes, 02/217.88.05 - 0473/69.06.51
Mohamed El Omari, Vlaams Centrum Schuldenlast, 0476/83.61.76
Plus d’informations sur les activités 2015 sur www.journeesanscredit.be

Documents pareils