La parole aux investisseurs - Soreval

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La parole aux investisseurs - Soreval
La parole aux investisseurs
" Start-up numérique : comment donner envie d'investir dans votre entreprise?
SOREVAL vous donne les clés en interviewant l'investisseur ISAI"
Mounia Rkha, Seed Club Manager chez ISAI, a connu Soreval Corporate Finance lorsqu’elle occupait le
poste de Venture Analyst chez Ventech. Elle s’est par la suite lancée pendant deux ans dans
l’entrepreneuriat avant de revenir vers le métier d’investisseur chez Schibsted Growth, et désormais
chez ISAI (le fond d’investissement des entrepreneurs d’internet), où elle a pris la tête du « Seed Club ».
Elle revient aux côtés de Guillaume Anselin, Directeur associé de Soreval Corporate Finance, sur cette
fonction et délivre quelques conseils pour réussir sa levée de fonds.
GA : Le fond d’investissement ISAI est connu sur du capital risque et du capital développement. Peux-tu
nous présenter la stratégie du « Seed Club » que tu gères aujourd’hui ?
MR : Nous venons de lever un nouveau fonds de Venture en juin 2015 dont le focus principal est la série A.
Il est doté de 70M€. Nous y réservons aussi un pool afin d’investir en amorçage dans le cadre du « Seed
Club ». L’idée du « Seed Club » et de co-investir avec des Business Angels, souscripteurs du fonds ISAI, pour
la majorité entrepreneurs du web. Ce « Seed Club » permettra à ISAI de proposer une solution de
financement à un certain nombre de sociétés encore trop jeunes pour recevoir un investissement de type
« capital-risque » et leur offrira plus tôt un accès à l’écosystème ISAI. Nous comptons réaliser 5 à 6 coinvestissements de ce type par an. De plus, nous permettons donc à nos souscripteurs de regarder ces
deals avec nous et de décider ensemble de faire l’opération. Deux opérations ont déjà été effectuées avec
le Seed Club : Logmatic (900K€ en Mai 2015) et Live Mentor (900K€ en Juillet 2015).
GA : Tu as rencontré des centaines, voire des milliers d’entreprises au long de ta carrière. Combien de
projets reçois-tu aujourd’hui ? Quelle est la proportion de société que tu rencontres et quels sont tes
objectifs d’investissements?
MR : Rien que sur la partie Seed, nous avons reçu près de 500 dossiers depuis le mois de mai. J’essaie d’en
rencontrer un maximum, au moins 1/3 car c’est le nerf de la guerre. Selon moi, il faut voir les
entrepreneurs parler de leur business pour réellement saisir l’opportunité. L’objectif est de rester sélectif
même sur l’amorçage et de réaliser entre 4 à 8 deals par an.
GA : Ton expérience d’entrepreneur a-t-elle changé ta perception de l’entreprise et de l’entrepreneur ?
Est-ce qu’elle te sert aujourd’hui pour savoir plus précisément ce que tu cherches auprès d’un
entrepreneur et de son équipe ?
MR : Oui complètement ! Le fait d’avoir eu un Venture Capitalist au capital aussi ; c’est très intéressant de
se retrouver de l’autre côté de la relation. Ça m’aide à mieux discerner le potentiel d’une équipe. En effet,
au lieu de me focaliser seulement sur les compétences, j’accorde maintenant de l’attention à la capacité de
progression des entrepreneurs. Par conséquent, je recherche avant tout des équipes de fondateurs animés
par leur projet et qui arrivent à mixer conviction, forte personnalité et capacité d’écoute et de remise en
question.
GA : Il est souvent reproché aux investisseurs, de ne pas se mettre dans la peau des entrepreneurs ou de
n’apporter « que de l’argent »… Avec ton expérience en tant qu’entrepreneur et investisseur, qu’en
penses-tu ? Vois-tu une vraie différence depuis que tu as eu cette expérience d’entrepreneur?
MR : Il faudrait poser la question aux entrepreneurs que je rencontre. Ce qui est sûr, c’est que j’ai aussi
rejoint ISAI pour cet ADN fortement entrepreneurial qui selon moi permet d’avoir un nouvel angle sur les
problématiques des équipes que nous accompagnons. Sur le « Seed Club » notamment, nous proposons
systématiquement à l’un de nos souscripteurs entrepreneurs de jouer un rôle de leader, c’est-à-dire être
board member mais pas seulement ; il s’agit d’accorder vraiment du temps pour accompagner la startup.
Cela apporte beaucoup de valeur d’après moi.
GA : Quels sont tes critères d’investissement ? Et quels sont les traits de caractères que tu cherches et
ceux que tu appréhendes auprès d’une équipe ?
MR : l’essentiel de notre stratégie se concentre sur les modèles qu’on comprend bien, c’est-à-dire où le
web est la plateforme d’intermédiation, par exemple les marketplaces et le SaaS. On reste opportuniste et
on est ravis d’être surpris par les porteurs de projets.
GA : Quels sont les modèles et les thématiques qui t’intéressent aujourd’hui, et ceux qui au contraire
sont déjà dépassés selon toi ?
MR : Ce qui remet en cause l’organisation traditionnelle du travail et de la génération de revenus
m’intrigue beaucoup. C’est d’ailleurs un challenge sociétal passionnant. Pour moi ce n’est pas qu’une
mode, mais une tendance de fond. Le freelancing progresse ; aux Etats-Unis par exemple les prévisions
tablent sur 40% de la population active en 2020. La société Hopwork qui est dans notre portefeuille est
assez visionnaire à ce niveau. Mais ça va plus loin que le freelancing ; Les gens vont de plus en plus
diversifier leurs sources de revenus ; ils pratiqueront plusieurs activités et changeront de carrière et de
secteur plusieurs fois au cours de leur vie. En termes de formation, les plus curieux et proactifs auront une
longueur d’avance. Schématiquement, les gens travaillent en freelance, louent leur appartement sur
AirBnB, donnent des cours de math et prennent des cours d’italien sur LiveMentor, conduisent sur Uber ou
font le coursier via Stuart …
GA : Parmi toutes les entreprises que tu as rencontrées, laquelle regrettes-tu d’avoir laissé passer ?
MR : Doctolib lors de mon précédent job. On aurait dû être plus réactifs.
GA : Dans un investissement en Seed, tu peux accompagner des entrepreneurs inexpérimentés, qui n’ont
jamais eu l’occasion de côtoyer un investisseur. Quel serait ton conseil ou l’avertissement que tu
donnerais à cet entrepreneur avant de venir te voir ?
MR : Ce n’est pas un problème, j’ai l’habitude de travailler avec eux sur ces points. Je leur conseille aussi
d’appeler d’autres entrepreneurs qui viennent de lever des fonds avec les Venture Capitalists qui les
intéressent.
GA : On dit souvent qu’il y a un trou dans la raquette au niveau des investisseurs en France. En effet, le
capital développement et les fonds LBO sont très présents, en revanche il y a encore trop peu de
business angels et de fonds Seed comme celui que tu gères pour porter des jeunes projets… qu’en
penses-tu ?
MR : Je pense qu’il y a quand même pas mal d’argent en seed. L’enjeu de taille est d’avoir du
« smart money », ce qui est d’autant plus crucial au début de l’aventure.
GA : Si tu devais créer une société aujourd’hui, tu la créerais en France ? Quelles questions te poseraistu?
MR : Oui, la France a beaucoup d’atouts pour créer sa boîte. Pour ne pas contredire ce que j’ai dit plus
haut, j’irais dans un secteur totalement différent de celui dans lequel je suis afin d’apprendre de nouvelles
choses.
A propos de Soreval Corporate Finance
Soreval Corporate Finance accompagne les dirigeants de PME dans leurs opérations de haut de bilan, levées de fonds,
acquisitions/cessions et opérations de marché. L’équipe de Soreval Corporate Finance cumule plus de 30 opérations en capital
représentant un montant global de plus de 90M€, dans les secteurs de la technologie, l’internet, la distribution spécialisée, les
services informatiques, la cosmétique, l’industrie, les services financiers, le tourisme… L’équipe de Soreval Corporate Finance
s’appuie également sur l’expertise du groupe Sogedev et garantit un service « sur mesure ». Pour plus d’informations :
www.soreval-finance.com
Contacts presse
SOREVAL CORPORATE FINANCE
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