FICHE PÉDAGOGIQUE

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FICHE PÉDAGOGIQUE
FICHE PÉDAGOGIQUE
Le Quai à Honfleur – Johan Barthold Jongkind
Auteurs : Maryline Vincent, Isabelle Ganon, Philippe Chandor
Analyse de l’œuvre
Titre : Le Quai à Honfleur
Artiste : Johan Barthold Jongkind (1819-1891)
Date : 1866
Dimensions : H. 33,7 cm ; L. 46,6 cm
Technique : Huile sur toile
Lieu de conservation : Musée Malraux, Le Havre
© Collection Senn, musée Malraux, Le Havre/Florian
Kleinefenn
Lieu de création : Honfleur
CRDP de Basse-Normandie
Johan Barthold Jongkind a appris la tradition de la peinture
de paysages en Hollande. Il peint la campagne, les
villages de son pays natal et surtout les lieux où l’eau est
présente et les changements atmosphériques fréquents :
les ports, les canaux… des lieux qui traduisent son attrait
pour l’aspect fugitif du paysage. Johan Barthold Jongkind
s’installe à Paris en 1846 et séjourne à diverses reprises
sur la côte normande, au Havre, à Honfleur, à Trouville où
il rencontre Boudin et le jeune Monet dont il deviendra le
mentor : « Il fut mon vrai maître et c’est à lui que je dois
l’éducation définitive de mon œil ».
Une exposition en 1850-1851 avec la présentation de Vue
du port d’Honfleur lui apporte la notoriété : sa peinture
est jugée particulière et le terme « les impressions »
de Jongkind est alors employé à propos des œuvres
présentées. Ce mot d’« impression » fut donc utilisé
bien avant la première manifestation publique des
impressionnistes en avril 1874 et la présentation du
fameux tableau Impression soleil levant.
Johan Barthold Jongkind abandonne les teintes plates,
il éclaircit fortement sa palette, morcelant les couleurs
et introduisant des touches lumineuses traduisant la
décomposition analytique de la lumière dont il se sert
pour rendre les effets changeants (reflets, ciels…). Sa
manière de travailler sur le terrain est novatrice : il dessine
de rapides croquis et des aquarelles où les touches de
couleur permettent de saisir les impressions fugitives, qu’il
annote éventuellement de précisions écrites. En atelier, il
exécute, d’après ses croquis aquarellés, des toiles plus
construites.
En 1865, Jongkind passe l’été à Honfleur, il est à cette
époque à l’apogée de son art. Il y peint un certain nombre
de paysages dont Le Port au chemin de fer conservé
au Kunsthaus de Zurich et Le Quai à Honfleur conservé
au musée Malraux du Havre. Ces deux tableaux de
dimensions identiques (33 x 47 cm) sont très proches
et donneront lieu à deux autres versions également très
similaires mais de plus grandes dimensions (environ 50 x
80 cm). Un tiers de l’espace est occupé par le quai dont
la représentation en perspective, renforcée par les rails
du chemin de fer, apporte de la profondeur. Un ciel très
travaillé occupe les deux tiers restant : sur un fond bleu
intense se détachent les masses blanches et grises des
nuages auréolées de mauve, couleur de transition qu’on
retrouve sur le sol du quai, à la surface de l’eau suggérant
les jeux d’ombre. Les navires, la ville au fond et les
hommes au travail sont esquissés dans des tons sombres
dont l’unité renforce la composition.
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Pistes pédagogiques
Niveau : Cycle 3
Disciplines : Arts visuels – Français – Musique
Thématiques : Le paysage, les activités portuaires
Arts visuels
On proposera aux élèves la reproduction du Quai à Honfleur ainsi que la reproduction du Port au chemin de fer qu’on
trouvera à l’adresse suivante : http://www.the-athenaeum.org/art/full.php?ID=9998
Faire trouver aux élèves les éléments qui manifestent les signes d’une activité industrielle (quais de déchargement,
machines, treuils et poulies, rails de voies ferrées et présence d’ouvriers).
Faire rechercher les points communs et les différences entre ces deux œuvres ; attirer l’attention des élèves sur
le cadrage un peu plus resserré à droite dans l’œuvre conservée au musée Malraux et le traitement différent des
gréements et du ciel.
On proposera aux élèves la Vue du port au chemin de fer à Honfleur une gravure datant de 1866 dont on trouvera une
reproduction à l’adresse suivante : http://www.artcomplex.org/print.html
Faire rechercher le plus de différences possibles entre cette gravure et le tableau du musée Malraux.
Activité plastique
Mettre en couleur aux pastels gras le ciel sur une photocopie de la gravure (travail de la touche).
Autres activités plastiques
Se déplacer dans l’école, choisir un point de vue et dessiner le lieu observé (ex. : dessiner la grille de l’école de face,
de l’intérieur de l’école, de l’extérieur…). Faire retrouver le point de vue choisi par les autres élèves pour chacun des
dessins. Choisir et analyser une image avec un paysage (magazine, œuvre d’art…). Définir l’emplacement de celui qui
a pris la photo ou qui a cadré en utilisant le vocabulaire spécifique (plongée, contre-plongée, plan large…).
Au cours d’une promenade, rendre compte sous forme de croquis de plusieurs points de vue d’un même lieu.
Musique
Proposer des pistes autour d’Erik Satie, natif d’Honfleur.
1) Faire chercher le véritable nom d’Erik Satie, les lieux et dates de sa naissance et de sa mort.
2) Proposer aux élèves, de comparer à l’écoute, des œuvres écrites pour piano et orchestrées par d’autres compositeurs :
– 1888, Trois Gymnopédies, piano (n° 1 et 3, orchestrées par Debussy en 1896). La gymnopédie 1 devient la 3 chez
Debussy et inversement ;
– 1890-1897, Trois Gnossiennes, piano (n° 3, orchestrée par Poulenc en 1939).
3) Faire rechercher le peintre célèbre du xxe siècle qui a peint les rideaux de scène de deux ballets, composés par Erik
Satie : Qui est ce peintre et quels sont ces ballets ?
4) Le piano, instrument de prédilection d’Erik Satie. Travailler sur l’évolution du piano à travers les siècles.
5) Analyse, écoute de Monsieur Satie, l’homme qui avait un petit piano dans la tête de Carl Norac (Paris, Didier
Jeunesse, coll. « Un livre, un CD », 2006).
Français
Pour s’imprégner de l’ambiance portuaire, on proposera aux élèves la lecture de l’album Le Petit Navigateur illustré
d’Elzbetia (Paris, L’École des loisirs, coll. « Pastel », 2002).
Expression écrite : écrire à partir du tableau
Faire imaginer que l’œuvre s’anime et donne lieu à un film.
Faire raconter tout ce qu’on ne voit pas sur l’œuvre de Jongkind.
Donner vie à un personnage présent sur la scène, faire raconter son quotidien réel (lien avec le programme
d’histoire) ou imaginaire.
CRDP de Basse-Normandie
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