Le tourisme religieux - Islamic Tourism Magazine

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Le tourisme religieux - Islamic Tourism Magazine
ISLAMIC TOURISM PROSPECTS
Le tourisme religieux
plaque tournante du tourisme
inter islamique
L
e Hadj et la Omra, ainsi que les visites aux sites
des prophètes et des tombes des Imams et des
hommes saints, lors des festivités religieuses, ont
été, tout au long de l'histoire, le moteur qui faisait
sortir les peuples musulmans de leur routine
quotidienne et de leurs villes et pays, pour se
décontracter et se divertir. Après l'accomplissement
de la prière ou de la visite voulue, les personnes
retrouvent leur paix spirituelle et profitent des
agréments de la vie dans la limite du respect des
valeurs musulmanes et humaines. Il est
indispensable d'en donner des exemples et des
faits, pour qu'ils soient connus des non musulmans.
Les Musulmans devant les connaître, même s'ils ne
les ont pas pratiqués. Il y a d'abord la Mosquée du
Prophète à La Mecque, visitée lors du Hadj et la
Omra, et la visite de Médine qui abrite la tombe du
grand prophète Mohammed (PSL). Ensuite, la
mosquée Al Aqsa de Jérusalem et les lieux saints des
prophètes, tels que Adam, Jonas, Georgi, Noah,
Hod, Salah, et Di Al Kifl, en Irak, et Abraham en
Jordanie. Puis, il y a les tombeaux des Imams de Ahl
Al Bayt, à Nadjaf, Kerbela, al-Kadhemeyya, Samarae
et Mash'had; ainsi que ceux des imams des
doctrines islamiques, tels que la mosquée et
tombeau de l'imam Abou Hanifa An-Noaman, à AlKadheleyya de Bagdad; les tombeaux des
Compagnons du prophète, et ceux des saints qui
ont porté le message de l'islam aux quatre coins du
monde musulman, de l'Océan Atlantique, à
l'extrême orient asiatique, au sud africain.
Les mosquées et les mausolées des imams, des
Compagnons du prophète et des saints regorgent
d'apports spirituels et rayonnent de foi et de
sacrifices au service de l'Islam.
D'un autre côté, le saint Coran précise que Dieu a
voulu que les maisons et lieux où vécurent les
prophètes et les saints soient édifiés et pérennisés à
travers les siècles, afin qu'ils soient un guide pour la
bonne voie, et un rappel des hommes fidèles et
probes. Ainsi, Il a dit en guise d'hommage aux Gens
de la Caverne (Ahl al Kahf): «Et c'est ainsi que Nous
fîmes qu'ils furent découverts, afin qu'ils [les gens
de la cité] sachent que la promesse d'Allah est vérité
et qu'il n'y ait point de doute au sujet de l'Heure.
Aussi se disputèrent-ils à leur sujet et déclarèrent-ils:
‹Construisez sur eux un édifice. Leur Seigneur les
connaît mieux›. Mais ceux qui l'emportèrent [dans
la discussion] dirent: ‹Elevons sur eux un
sanctuaire›.» ( La Caverne- Ahl Kahf/21).
L'importance des vestiges et patrimoines historiques
nous est dévoilée à travers les récits sur Al Israe Wa
Mia'rage; puisque dans le programme de ce
voyage, le Prophète a visité les lieux saints des
anciens prophètes. Selon ces récits, Il est descendu
dans Al Mia'rage à Médine, à Tor du Sinaï et à
Bethléem, où il a fait sa prière. Gabriel, Lui dit alors:
« Messager de Dieu, sait-tu où Tu as prié? Tu as fait
ta prière à Tiba, où tu feras ton émigration (Hijra), à
Tor du Sinaï où Dieu parla à Moïse et à Bethléem où
naquit Jésus. »
Ainsi, les générations des croyants s'étaient
habituées à donner une importance au respect des
tombeaux et lieux de résidence des prophètes et
des saints, poussé à cela spontanément et
existentiellement, mais aussi par la religion et la
raison, en vue de préserver cette histoire, ses
vestiges et son patrimoine.
Les concepts de tourisme religieux ont commencé
à se développer après la parution du magazine
Tourisme Islamique et son site web. A travers eux
s'est diffusé ce concept nouveau et étrange.
Autour de lui s'élevèrent diverses questions, dans
un premier temps. Ensuite, les expositions, les
activités touristiques et les universités
commencèrent a étudier, à analyser les
significations du tourisme islamique, faisant le
suivi de ses portées humaines, et évaluant chacun
des aspects de ses significations et ses
perspectives, notamment la recherche sur le
tourisme religieux et ses portées historiques, la
vigueur de son activité et son rendement
économiques. Il y avait un consensus des
personnes intéressées, et des spécialistes à ce
sujet, vu son importance et sa priorité et la
multiplicité des ses bénéfices à tous les degrés.
La question qui se pose alors: pourquoi les pays
arabo-musulmans n'ont pas donné la priorité au
tourisme religieux dans leurs plan de
développement touristique, notamment eu égard à
la place désormais accordée à ce secteur? Le
tourisme religieux est l'une des plus importantes
richesses du tourisme dans le monde,
particulièrement pour les pays musulmans riches en
patrimoine diversifié. Richesses et trésors
permanents dépassant le pétrole, et qui ont attiré
des millions de visiteurs musulmans à travers
l'histoire et attireront des centaines de millions de
Musulmans et de non musulmans, à l'avenir. Même
si les modes de vies changent, la foi reste immuable.
L'humanité recherche ses origines à travers les
siècles. Durant les deux derniers siècles,
notamment, les universités et les centres de
recherche ont commencé à faire des recherches
scientifiques, sociales, humaines et religieuses;
fouillant les coins à la recherche du moindre
élément témoignant de la vie de ceux qui avaient
vécu dans cette région et dans telle ou telle
époque historique. Actuellement, il y a davantage
de passion et de volonté pour la recherche; et les
pays sont entrés désormais dans une course pour
consacrer des millions de dollars à la recherche du
moindre patrimoine historique à même de
restituer une partie de leur histoire et afin d'en tirer
profit dans la promotion touristique.
L'Organisation mondiale du tourisme a estimé à
300-350 millions le nombre de touristes visitant des
lieux pour des motifs religieux ou de croyance. Le
1er congrès mondial du tourisme religieux, tenu en
octobre 2006, a évalué ce marché à 18 milliards de
$ annuellement.
Nous constatons des expériences prometteuses
dans notre monde islamique. Ainsi, l'Arabie
Saoudite consacre des centaines de millions de
dollars pour mettre en valeur son patrimoine
historique, tels que le patrimoine et les tombeaux
de Mada'ine Saleh, qui était la capitale du sud de
la civilisation nabatéenne, la ville jumelle de Petra
de Jordanie. Il y a aussi son intérêt pour la région
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historique de Ad-Dar'iyah d'où fut issu l'Etat
saoudien et son alliance historique avec Cheikh
Mohamed Ben Abdel-Wahab, en 1157 H/1744.
Des centaines de millions de dollars vont être
consacrés, en trois étapes, à la restauration de
cette ville construite en pisé. Les responsables ont
également commencé à construire les routes et les
hôtels et à mettre en œuvre les moyens de
transport et les investissements nécessaires pour
l'accueil des touristes.
Il reste encore de nombreux sites et genres de
tourismes dont parlent les responsables. Mais, la
question qui se pose est la suivante: à qui préparet-on ces sites? Et quel est le nombre de touristes
étrangers qu'on prévoit attirer? Quel est le coût de
gestion de ces sites et quel est celui de l'entretien et
de la protection des touristes? Quelles impressions
en donneront-ils dans leurs pays? Quel en serait le
rendement économique et publicitaire? Et le plus
important: quel en serait le rendement intellectuel
et spirituel pour les Musulmans, où qu'ils soient?
Nous voyons des expériences réussies de pays tels
que l'Egypte, la Syrie et la Jordanie, qui ont réussi à
exploiter leur patrimoine et sites historiques
islamiques en les transformant en rêve que tout un
chacun désire voir. Nous en citons entre autres, la
Mosquée de Al Hussein, l'un des principaux sites du
Caire, et près de lui, le tombeau de Assayida Zainab;
ainsi que les tombeaux de Mohamed Ibn Bakr et de
Malek Al Achtar. En Syrie, il y a les tombeaux de
Assayda Zainab, de Assayida Roqaya Bent Al Imam
Al Hussein, du prophète Yahia, dans la Mosquée de
Damas; ainsi que ceux de nombreux compagnons
du prophète (PSL), tel que Ammar Ibn Yasser. En
Jordanie, on trouve les tombeaux de Jaafar Ibn Abi
Taleb Attayar et Abdullah Ben Rawaha et Zaid Ibn
Haretah, que Dieu les enveloppe de sa bénédiction.
Il faut que le tourisme religieux et les autres
tourismes respectueux des valeurs islamiques et
humaines soient la voie. Leur alternative, c'est la
déliquescence répandue telle l'épidémie que nous
voyons dans des pays que nous ne voulons pas
nommer. Parfois, l'épidémie gagne des pays et des
régions qui étaient autrefois immunisés, si la
conscience n'est pas présente, le censeur
inconscient et la religion un rempart. Tel l'annonce
faite par la police d'un Etat du Golf arabe, relative à
la prise d'un réseau de centaines de personnes dans
22 sites comprenant diverses nationalités qui
s'adonnaient à des pratiques transgressant, morale,
religion et valeurs humaines, sous couvert du
tourisme de loisirs. En réalité, il s'agissait d'un
commerce d'êtres humains, de gain illicite et d'un
avilissement de l'homme que Dieu a honoré.
La question est de savoir quel tourisme vise-t-on?
Nous avons une ressource touristique intarissable,
c'est le tourisme religieux émanant de notre foi, et
les autres genres de tourisme non contradictoires
avec notre foi et notre culture, et qui habituellement
coexistent et se développent côte à côte avec le
tourisme religieux, tels que le tourisme de la nature,
le tourisme du patrimoine, lié à la culture du pays,
le tourisme rural, et d'autres genres très nombreux
que l'on peut englober dans un terme général, le
tourisme culturel. N' est-il pas venu le temps de lui
donner, ainsi qu'à nos peuples, l'intérêt et
l'attention qu'il mérite, pour qu'on puisse faire
mention honorable face aux autres nations, et pour
qu'il soit une source de prospérité pour nos pays et
de considération et de respect à notre histoire?
Nous appelons à ce que les destinations et les objets
du tourisme soient consacrés à rendre service aux
pays et aux habitants, avec des visées et des
bénéfices de haut niveau. Il y a l'utilité de la
décontraction et du divertissement. L'être humain
peut être affecté par la déprime, ou un malheur; le
voyage peut-être le meilleur remède. Il y a aussi, le
fait de gagner sa vie, comme c'est le cas du
tourisme commercial; ou d'acquérir la science, le
hadith du prophète dit;"Cherche la science même
en Chine"; ou la connaissance des cultures,
lorsqu'on voyage on découvre les traditions et les
cultures des autres pays.
L'Arabie Saoudite est le pays le mieux placé pour
porter l'étendard du tourisme islamique et en
tracer la voie, en raison du privilège que Dieu lui
a donné avec la Kaaba vers quoi s'orientent tous
les Musulmans de la planète, et sa terre qui
reçut le Message de Mohamed. On y trouve
aussi l'histoire, les tombeaux de l'élite de Ahl Al
Bayt (famille du prophète), de ses Compagnons,
et de ceux qui les ont suivis à travers les
générations. Quels gisements possèdent l'Arabie
Saoudite et le reste des pays musulmans, si on
les restaurait, tel la région de Al Baki', et si on
élaborait des programmes touristiques associant
le tourisme religieux aux autres tourismes désirés
par les visiteurs?
La restauration de Al Baki', pourrait avoir d'autres
bénéfices plus généraux et plus globaux; à savoir
reconstituer l'unité des Musulmans. Ainsi, l'Arabie
Saoudite ne serait pas seulement la terre abritant et
préservant l'histoire des Musulmans avec leurs
diverses confessions et doctrines, refusant tout
appel excommuniant incitant à la tuerie, à la
destruction des mosquées, des mausolées, des lieux
de visites et des tombeaux des saints; et tout ce qui
incite à la discorde. Que l'on tire les leçons de l'Iraq,
où les tueries et les démolitions des mausolées à
Samarae et dans d'autres régions, n'étaient pas des
destructions spécifiques à l'Iraq ou de telle ou telle
confession; mais ce furent des destructions et une
négation des valeurs islamiques et une énorme
perte pour tous.
Je m’adresse à SM le roi Abdullah Ibn Abdelaziz,
ainsi qu’aux théologiens du royaume et à tous les
membres du gouvernement, notamment les
organismes oeuvrant nuit et jour pour mettre en
lumière les attractions touristiques du royaume,
afin qu’ils diffusent la culture du tourisme
islamique, avec toutes ses dimensions, religieuse,
historique et civilisationnelle ; et pour qu’ils
donnent l’exemple de la distinction du tourisme
suivant les valeurs islamiques et humaines. De
même, j’appelle les responsables à créer des
centres de recherches théologiques pour toutes
les confessions afin de contribuer à enlever les
entraves et divergences en terme d’ijtihad (effort
intellectuel) qui se dressent devant les confessions
et peuples musulmans. Nous souhaitons que la
question de la restauration des tombes d’Al Baki’
et la préservation du caractère sacré des tombes
des musulmans, requièrent l’attention et soient
prioritaires. Notre respect de notre histoire et de
l’histoire des protecteurs de notre foi et des Bons
musulmans, obligera le monde à nous respecter,
et inversement. Cela n’est pas en contradiction
avec notre foi, en un Dieu unique, qui a honoré
l’homme en le dotant de la raison et de la foi et a
fait des martyrs des êtres vivants dans leur vie et
leur mort ; Allah a dit : «Ne pense pas que ceux
qui ont été tués dans le sentier d'Allah, soient
morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de
leur Seigneur, bien pourvus» ( La famille ImraneAl Imrane/169). La commémoration de leur
souvenir et la restauration de leurs tombes sont
une bénédiction de Dieu et un rapprochement
envers Lui.
Enfin, je n’aurais pas pu aborder ce sujet, si je
n’avais pas une profonde foi en Dieu, et si je
n’avais pas été honoré par les responsables du
royaume, avec à leur tête, le prince Khaled Ibn
Abdelaziz, Prince de la région de Assir, qui a offert
le Bouclier de Assir au magazine Tourisme
Islamique, en récompense de ses efforts au
service du tourisme de la région de Assir et sa
coopération avec la Commission touristique de la
Chambre de commerce et d’industrie de Abha. Et
si je n’avais pas été invité par la Haute
Commission du tourisme, via l’ambassade
d’Arabie Saoudite de Londres, pour visiter le
royaume dans le cadre d’une délégation
britannique. Visite qui a duré huit jours, durant
lesquels nous avons bénéficié d’un accueil
chaleureux et d’une hospitalité exemplaire. Cela
prouve que le royaume d’Arabie Saoudite a suivi
le magazine ITM et son site web depuis le début
de sa parution, qui a bénéficié du respect et de la
considération pour son message islamique et
humaniste éthique, sachant que le magazine et
son site web n’ont rien à voir avec les courants, les
tempéraments et les ambitions. Leur principal but
est de bénéficier de la bénédiction de Dieu.
Oeuvrons tous pour la diffusion de la culture du
tourisme islamique, avec ses divers genres, et pour
mettre le tourisme religieux au centre de tous les
autres genres de tourisme et leur catalyseur ; et ce
afin que les générations actuelles et les nouvelles
générations puissent connaître les patrimoines et
l’histoire de leurs pays et des autres pays du monde.
Ainsi, se diffuseront les étendards et les chants de la
paix et de l’amour entre musulmans, voire entre
toutes les nations.
Que Dieu nous assiste pour réussir
Tourisme Islamique – Numéro 34 – Mars- Avril / 2008 Pour plus d’informations, visiter notre site www.islamictourism.com