2. ECRIRE : la METHODOLOGIE de la DISSERTATION

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2. ECRIRE : la METHODOLOGIE de la DISSERTATION
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2. ECRIRE : la METHODOLOGIE de la DISSERTATION
« Un, deux, trois... et le quatrième ? »
Platon, Timée
« Méthodo-logie » signifie Discours de la Méthode. Elle est donc l’affaire éminente de la Philosophie, et ses formes devront
jaillir tout naturellement de l’arbre de sa sublime beauté.
3.1 L'Arbre des Mouvements
Notre Dissertation aura globalement une structure en trois Mouvements – Introduction, Développement, Conclusion – car
TOUT, absolument TOUT ce qui est achevé et porteur de vie fait trois pas – comme Platon le dit – pour à la fois commencer et
finir, tout en demeurant bien ouvert à l’avenir.
Notamment, ce sens de complétude immanent au Trois en tant que tel, rayonne de toute trajectoire circulaire qui est par sa
nature constituée d’un début, un développement et une fin, qui à son « tour » revient sur son propre début.
C’est pourquoi Dieu en personne est Trois personnes, la lumière de Sa prunelle circulaire nous scrute depuis un triangle, et
qu’afin de se faire reconnaître Il a « tracé un cercle à la surface l’abîme » [Prov.8,27] en créant ainsi, à côté de la lumière qui
frappa Thalès, le Troisième Postulat d’Euclide, d’où émane le premier Triangle Equilatéral, comme désormais nous le savons
beaucoup trop bien...
Bref, la Trajectoire Circulaire a entre autre cela de parfait :
(1) que ça boucle – comme nous l’enseigne Galilée en T( ) – ... et notre dissertation devra toujours boucler : le
premier et le dernier pas de son mouvement global, ainsi que de chacun de nous mouvements achevés (et une dissertation est
bien essentiellement une suite harmonieuse de mouvements achevés) devront toujours coïncider: natura nihil frustra facit... et
un mouvement qui ne boucle pas est très frustrant car vain.
(2) que le mobile bouge toujours autour du même point – le lieu [topos] de son mouvement reste donc toujours le même
– ... et nous ne devrons jamais quitter le cœur pulsant de notre topo, qui tournera toujours et encore autour du même sujet,
comme une planète autour de son soleil. Le Hors Sujet est à peu près le pire qui puisse se passer: une planète sortie de son
orbe pour se perdre dans les espaces sidéraux.
Cela ne signifie pas, de toute évidence, que nous répétons toujours la même chose, mais que n’arrêtant jamais de tournoyer
comme un derviche tourneur ou une danseuse de l’Opéra, nous développons au fur et à mesure notre discours, en montant
progressivement, boucle après boucle, vers la conclusion finale: NOTRE "thèse".
Nous venons donc de décrire l’hélicoïde d’une spirale.
Et bien, notre dissertation est précisément cela : la spirale d’un seul et même discours qui, comme un arbre, puissamment
(grâce à l’ « 1, 2, 3 !... » de la dynamique de reformulation) enfonce ses racines dans la terre féconde du théme et de l’enjeu,
s’élance et se développe autour de son propre tronc (le plan) pour rayonner finalement dans la multiplicité de ses branches (la
suite des paragraphes, dont chacun développe une thèse) en aboutissant ainsi à la feuillure (notre thèse à nous)... aux fruits
annoncés et aux graines promises (conclusion) pour la prochaine saison de récolte.
3.2 Le Rythme des Temps, et le Chant de la Dialectique
Chacun de ces trois Mouvements est à son tour intérieurement rythmé par une suite complète de « temps » d’où retentira le
Chant de la Dialectique (thèse, antithèse, synthèse), comme Platon l’appelle en Rép.VII 531d.
Ce n’est d'autre part pas pour rien que toute totalité temporelle est appelée « période » (= chemin [hodos] circulaire [péri :
autour de] : car lorsque un "temps" vient de se conclure, et bien nous le savons pertinemment, car nous nous rappelons, par là
même, l’instant de son début. La dissertation, nous l’avons dit, ça boucle. Voilà donc la synopsis.
(1) INTRODUCTION en 5 temps
(2) DEVELOPPEMENT : une suite de minimum deux unités argumentatives (les paragraphes) dont chacune est à son tour
structurée en 5 temps [1-2-3(abc)-4-5]
(3) CONCLUSION en 3 temps
Ces trois Mouvements seront graphiquement séparés par un espace, tandis que les « temps » qui rythment chaque Mouvement
seront jalonnés par des alinéas (point à la ligne, première ligne rentrée). Nous ne numérotons ni les Mouvements ni les alinéas,
tandis que si nous choisissons une allure « progressive » qui se développe sur plus de deux mouvements (deux c’est le schéma
dialectique simple) nous numérotons chaque paragraphe avec un grand 1, grand 2 etc.