synthèse méta 21
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L’alternance en Bourgogne L’alternance, un système original L’alternance est un système de formation articulant des séquences théoriques en centre de formation et des séquences de mise en situation pratique ou de formation en entreprise. Elle suppose un passage en entreprise d’une certaine durée, articulé à un programme cohérent de formation. Elle réalise à la fois la transmission du savoir tout en insérant professionnellement les formés. Trois grands types de formation en alternance sont traditionnellement distingués : - l’alternance dans le cadre d’une formation scolaire, qui a une visée éducative ; - l’apprentissage, qui vise l’acquisition d’une certification ; - le contrat de professionnalisation, qui vise l’insertion professionnelle des jeunes ou des demandeurs d’emploi de 26 ans et plus confrontés à des difficultés particulières d’entrée dans la vie active. Une des orientations du Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (PRDF) signé en Bourgogne en 2004 est de tenter de «conjuguer la demande économique et la demande sociale». L’alternance porte sur ces 2 aspects : elle permet d’élaborer la compétence de la personne, et en cela, répond à l’objectif économique tout en résolvant un problème social, celui du chômage. Le droit individuel à la formation (DIF) et les périodes de professionnalisation mis en oeuvre par la loi 4 mai 2004 constituent aussi des formes d’alternance entre emploi et formation qu’il conviendra de prendre en compte et d’étudier lorsque des données chiffrées seront disponibles. Environ 11 500 personnes sont en formation en contrat d’apprentissage et 2 000 en contrat de professionnalisation en Bourgogne, en 2005 Evolution des effectifs en alternance en Bourgogne Nombre de formés en Bourgogne en : 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Contrat de qualification Contrat d'adaptation Contrat d'orientation Contrat de professionnalisation Total formations en alternance 2 301 1 704 183 4 188 2 364 1 425 84 3 873 2 229 1 145 92 3 466 2 169 1 100 91 18 3 378 95 19 2 1 968 2 084 2 123 2 123 Source : DRTEFP - au 31 décembre de 2001 à 2005 et au 31 octobre 2006 A titre d’information, en France plus de 96 000 contrats de professionnalisation ont été conclus entre novembre 2004 et décembre 2005. Source : « Le contrat de professionnalisation en 2005 » - DARES Nombre de formés en Bourgogne en : Contrat d'apprentissage 2001 2002 2003 2004 2005 2006 11 158 11 077 10 928 11 198 11 563 - Source : Conseil régional de Bourgogne - au 31 décembre de 2001 à 2005 On dénombre environ 361 700 apprentis en 2005 en France métropolitaine. Source : « Références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche » Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche - 2006 Indice (base 100 / année 2001) 110 Nom bre de formés en Contrat d'apprentissage 100 90 Nom bre de form és en CA, CO, CQ et CPro 80 70 60 50 40 2001 CQ : CA : CO : CPro 2002 2003 Contrat de Qualification Contrat d’Adaptation Contrat d’Orientation : Contrat de Professionnalisation 2004 2005 2006 Apparition du CPro Sources : DRTEFP et Conseil régional de Bourgogne - au 31 décembre de 2001 à 2005 et au 31 octobre 2006 Le contrat de professionnalisation : une formule attractive ? Le contrat de professionnalisation est une création nouvelle des partenaires sociaux. Issu de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 20 septembre 2003 et de la loi du 4 mai 2004, ce contrat est censé simplifier, en une formule unique, les trois contrats d’insertion d’alternance préexistants : le contrat de qualification, le contrat d’adaptation et le contrat d’orientation. Or, les modalités d’accès varient d’une branche professionnelle à l’autre. Cela constitue-t-il un frein au développement de ce contrat ? Ce contrat prévoit une durée de formation de 15 % à 25 % de la durée totale du contrat, ce qui limite la préparation à des formations diplômantes même si des dérogations sont envisageables. Est-ce un frein possible au développement de ce contrat ? En effet, en 2004, alors que les 3 mesures touchaient à leur fin, elles totalisaient encore 3 360 entrées. Le contrat de professionnalisation totalise à peine 2 000 entrées en 2005. L’année 2006 ne sera pas encore celle de l’essor quantitatif de cette mesure même si, à fin octobre 2006, on dénombre déjà 2 123 contrats. Où vont les quelques 3 400 jeunes qui signaient précédemment un contrat de qualification ou un contrat d’adaptation ? S’agit-il d’une difficulté du contrat de professionnalisation à s’imposer dans le paysage de la formation professionnelle ou simplement d’une période normale de transition entre l’ancien et le nouveau système ? Des partenariats avec le monde de l’entreprise à développer Le lien avec le monde de l’entreprise peut être très riche à condition que l’on se donne les moyens de créer un partenariat fort entre le système de formation et l’entreprise. Or, le système de formation français n’a pas de partenariat permanent avec les entreprises, ce qui ne facilite pas la mise en œuvre des contrats en alternance. Si des liens étroits entre les opérateurs de formation et les grandes entreprises existent toutefois, ces liens sont à tisser plus fortement avec les petites entreprises majoritaires en France et en Bourgogne (près de 82% des entreprises bourguignonnes ont moins de 10 salariés). Les 2/3 des diplômes en contrat d’apprentissage sont de niveau V Les grandes orientations Lors de l’adoption du Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (PRDF), le Conseil régional de Bourgogne s’est engagé à un développement qualitatif de l’apprentissage, destiné à : - conforter le plan de professionnalisation et les actions de recherche/innovation dans les CFA, - simplifier et revaloriser les aides au transport, à l’hébergement et la restauration des apprentis, - revaloriser les dotations aux classes de préapprentissage (CPA) et d’initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA), - mettre en place l’aide au premier équipement professionnel des apprentis, - rénover et rendre plus attractif le dispositif d’aide aux employeurs d’apprentis. Cet engagement a été renforcé par la Convention d’Objectifs et de Moyens (COM) « apprentissage » conclue avec l’Etat en juillet 2005. Signée le 11 juillet 2005, cette convention vise notamment à permettre à 1 500 jeunes, prioritairement ceux déjà sortis du système scolaire, de bénéficier des places conventionnées actuellement disponibles et de développer la qualité de la formation dispensée aux apprentis. La durée de validité de la convention est de 5 ans, en cohérence avec la période de renouvellement des conventions des CFA (2005 - 2009). Des modalités d’actualisation annuelle ainsi qu’un comité de suivi et des indicateurs sont prévus par la convention. Evolution du nombre d’apprentis par niveau Hausse des niveaux de formation…. Indice (base 100 / année 1996) 240 220 200 180 160 140 120 100 80 Niveau V Niveau IV Niveau III Niveaux II et I 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 On constate un développement de l’apprentissage pour les formations de niveau IV et plus. En effet, les effectifs de formés en apprentissage à ces niveaux ont plus que doublé entre 1996 et 2005. Durant la même période, les effectifs de formés au niveau V sont restés quasiment stables même s’ils restent largement majoritaires (plus des 2/3 des effectifs). Est-ce un souhait de l’enseignement supérieur de s’ouvrir aux formations par apprentissage afin d’attirer un nouveau public ou bien un souhait des branches professionnelles de mieux qualifier leur personnel ? Source : Conseil régional de Bourgogne de 1996 à 2005 - au 31 décembre Répartition des apprentis - par niveau Niveau III 8% …mais prédominance des niveaux inférieurs au Bac... Niveau II et I 2% Y a-t-il suffisamment de spécialités de formation à des niveaux supérieurs offertes en apprentissage en Bourgogne ? Faut-il faciliter un égal accès aux formations supérieures en apprentissage sur l’ensemble du territoire bourguignon ? Niveau IV 22% Niveau V 68% Source : Conseil régional de Bourgogne - au 31 décembre 2005 - par type de CFA Divers 11% Agriculture 13% Sections d'app. 1% Bâtiments 24% Interprofessionnel 43% Industrie 8% Source : Conseil régional de Bourgogne - au 31 décembre 2005 ... avec une forte représentativité des CFA du bâtiment et du secteur interprofessionnel Le bâtiment représente, à lui seul, 24 % des apprentis. L’interprofessionnel reste très important. Il regroupe les CFA préparant aux métiers de l’alimentation, de l’hôtellerierestauration, des services, de la mécanique automobile, de la vente et des arts. Les taux de rupture des contrats d’apprentissage en 2004-2005 16,6% 17,2% 11,3% 11,2% 11,9% 9,9% 9,1% - par diplôme PR O n ip iv lô ea m u es IV de D ip n lô i v m ea es u III de ni ve au II/ I Au t re s D di pl ôm es de BA C BP C M C BE P AP 3,0% 16,9% 11,8% En Bourgogne, les taux de rupture des contrats d’apprentissage sont largement inférieurs à ceux constatés en France. 15,3% 11,6% 10,3% - par type de CFA Le taux de rupture des contrats d’apprentissage en 2004-2005 est de 15 % en Bourgogne contre environ 25 % en France et diminue lorsque le niveau du diplôme préparé augmente pp . d' a ns Se ct io Ag r ic ul tu re s D ive r e du st ri In In t er p ro fe Bâ t ss io n im ne l en t 6,9% Source : Conseil régional de Bourgogne 2004/2005 Le contrat de professionnalisation semble mieux convenir à certains métiers qu’à d’autres Comparaison de la répartition des contrats de professionnalisation et de l’emploi par secteur d’activité en Bourgogne 68,6% 61,5% L’alternance semble être une réponse possible aux difficultés de certains publics. Est-elle pour autant un système adapté à la préparation de toutes les professionnalisations ? Le secteur de la construction utilise largement les contrats de professionnalisation pour qualifier la main-d’oeuvre. Cette mesure semble donc convenir au développement de ces métiers. 18,1% 19,4% 18,2% 5,5% 6,5% Agriculture Construction 2,2% Répartition des CPRO Industrie Cette mesure qu’est le contrat de professionnalisation ne semble pas apporter, dans l’immédiat, une solution aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification mais nous manquons encore du recul nécessaire pour quantifier cette appréciation. Tertiaire Emploi par secteur d'activité Sources : DARES au 31/12/2005 et INSEE / Estimations d'emploi au 31/12/2004 Eclairage national Situation des personnes avant leur entrée en contrat de professionnalisation Situation avant contrat Fin de scolarité Contrat aidé, stage FP, dont : Contrats de formation en alternance (apprentissage, adaptation, orientation et professionnalisation) Salarié Demandeur d'emploi Inactivité Contrat de professionnalisation Contrat de qualification Entrées des Ensemble des Ensemble des entrées jeunes en % entrées en % en 2004 en % (moins de 26 ans) 31 27,5 40 17 16 17,5 14 13 14,5 19,5 28,5 4 20 33 3,5 18 19,5 5 Source : DGEFP - octobre 2006 Les jeunes qui accèdent au dispositif à la fin de leur scolarité représentent 31 % des entrées, soit – 12,5 points par rapport à l’ancien contrat de qualification. Cette part n’est inférieure que de 3 points par rapport à celle qui prévalait pour l’ensemble des anciens contrats : contrats de qualification (jeunes et adultes), d’adaptation et d’orientation. Les personnes qui étaient déjà salariées et les anciens demandeurs d’emploi représentent plus de la moitié des entrées, soit + 8 points par rapport aux anciens contrats. Les adultes de plus de 25 ans représentent environ 15 % des entrées. Ils ne représentaient que 7 % des embauches en contrats de qualification jeunes et adultes. Toutefois, malgré les exonérations de cotisations sociales auxquelles elles donnent droit, les embauches de personnes âgées de plus de 44 ans ne constituent qu’une faible minorité de recrutements (1,3 %). La convention Unédic du 18 janvier 2006 confirme et renforce cet élargissement vers le public adulte en prévoyant des incitations financières pour les contrats de professionnalisation des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’allocation de retour à l’emploi. Pour en savoir plus sur l’alternance : ROMANI Claudine, Alternance(s), synthèse de vingt ans de développement en France et à l’étranger, Marseille, Céreq, 2004, 49 p. BERTRAND Olivier, DURAND-DROUHIN Marianne, ROMANI Claudine, Constats, problèmes et perspectives d’un débat international, in Les Formations en alternance : quel avenir ?, Paris, OCDE-Céreq, pp. 41-91 CLENET Jean, Représentations, formation en alternance. Etre formé et/ou se former ?, Paris, L’Harmattan, 1998, 256 p. CLENET Jean, GERARD Christian, Partenariat et alternance en éducation : des pratiques à construire, Paris, L’Harmattan, 1994, 184 p. COMBES Marie-Christine, L’alternance : enjeux et débats, Paris, La Documentation française, 1996, 171 p. CENTRE INFFO, Alternance et tutorat : analyses, pratiques et outils, 2002, 63 p. GEOFFROY Marie-Thérèse, L’apprentissage en France, Paris, Comité de coordination des programmes régionaux d’apprentissage et de formation professionnelle continue, 1996, 47 p. Production Edition T C2R Bourgogne Centre régional de ressources pour le travail, l’emploi et la formation en Bourgogne Immeuble le Grama 15 Place Grangier 21000 DIJON Tél 03 80 54 14 14 Fax 03 80 54 14 15 E-mail [email protected] Site http://www.c2r-bourgogne.org Etude réalisée par : Jeanne-Clémence Andrey, Renaud Bonnot, Anne-Sophie Collinet, Valérie Miseray et Valérie Naigeon Responsable de publication : Guy Sapin Le C2R est au service des acteurs et partenaires régionaux de l’emploi et de la formation professionnelle Il intervient en tant qu’outil : T T T T d’aide à la décision de diffusion de l’information d’animation des réseaux d’acteurs de prospective et d’innovation - Janvier 2007 -