Communiqué de presse L`HÉRITAGE DORÉ D`AKBAR Peinture des
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Communiqué de presse L`HÉRITAGE DORÉ D`AKBAR Peinture des
Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 8002 Zürich Tel. 044 415 31 31 Fax 044 415 31 32 www.rietberg.ch Kontakt [email protected] Direktwahl +41 (0)44 415 31 34 Communiqué de presse L’HÉRITAGE DORÉ D’AKBAR Peinture des empereurs de l’Inde 9 octobre 2015 – 14 février 2016 Avec sa vaste collection de peinture indienne et ses nombreux projets d’expositions internationales consacrées à ce thème, le Musée Rietberg joue un rôle de leader mondial en la matière. Récemment, la collection de peinture moghole datant de la période de domination des empereurs musulmans en Inde s’est considérablement étoffée grâce à un prêt permanent de 22 œuvres de qualité hors pair. Cette peinture qui conjugue les influences de la Perse, de l’Asie centrale et de l’Inde est au cœur de la présente exposition. Les miniatures, d’une prodigieuse richesse de détails, réalisées à l’aide de pigments colorés d’une grande luminosité, comptent parmi les sommets artistiques de la dynastie moghole et permettent de se faire une idée du luxe qui régnait à la cour impériale. C’est en 1519 que Babur, grand-père de l’empereur Akbar, pose pour la première fois les pieds sur le sol du sous-continent indien. Cette incursion sera à l’origine d’une longue période de domination des souverains moghols sur de vastes territoires au nord de l’Inde. Suivant l’exemple des grands conquérants, Tamerlan (Timour le Grand) et Gengis Khan, ils réussiront petit à petit à s’assurer une hégémonie d’une ampleur sans précédent. La prospérité dont jouit alors le sous-continent indien, doté d’immenses ressources, leur permettra d’encourager les arts. Outre les gigantesques monuments que les souverains venus d’Asie centrale édifieront, comme le Taj Mahal à Agra, les artistes employés dans les ateliers impériaux réaliseront des peintures illustrant des manuscrits et des albums. La collection que l’on pourra admirer dans cette exposition réunit non seulement des exemples représentatifs réalisés sous le règne des trois grands empereurs moghols (Akbar, Jahangir, Shah Jahan), mais aussi des œuvres de l’époque moghole tardive auxquelles les chercheurs ont accordé une attention accrue au cours des dernières années. Un soutien impérial à la peinture Babur, qui régna de 1526 à 1530, fut le premier empereur moghol de l’Inde. Bien qu’il ait été considéré comme un personnage extrêmement cultivé, il n’existe aucun document attestant qu’il ait encouragé particulièrement la peinture. Les choses changèrent sous le règne de son fils Humayun (1530–1556), qui s’adonnait, semble-t-il à la peinture. Lorsqu’il fut chassé de l’Inde par les Pachtounes après son intronisation, Humayun rendit visite au régent Shah Tamasp, à la cour safavide d’Ispahan, où il put admirer les plus remarquables témoignages de la peinture persane. Il rentra en Inde avec quelques peintres dans sa suite, mais mourut un an plus tard. C’est sous le règne d’Akbar le Grand (1556–1605) que furent posés les fondements stylistiques et organisationnels de la peinture moghole. Les artistes persans émigrés joueront un rôle moteur durant la première période; ils recruteront et instruiront des peintres locaux et contrôleront l’exécution des premiers grands projets d’illustration. La peinture moghole n’était toutefois pas vraiment dans la continuité de la tradition safavide. En Inde, on illustrait depuis des siècles des manuscrits bouddhistes et jaïnistes, et les prédécesseurs des Moghols, les souverains des Sultanats, avaient également joué un rôle de mécènes. Ces traditions seront intégrées lorsque le style propre à la moghole commencera à prendre forme. Präsidialdepartement Ouverture d’esprit des souverains moghols Outre les grands classiques de la littérature persane, sous Akbar, une grande quantité de nouveaux textes furent traduits en persan et richement enluminés. Le fait que des recueils de fables, des textes hindouistes comme le Ramayana, et même une Vie du Christ furent illustrés, peut être interprété comme le symbole de l’ouverture d’esprit du souverain moghol. La cour impériale investissait toutefois aussi des sommes considérables dans la copie et l’illustration de textes historiques. L’autobiographie de Babur et la chronique du souverain Akbar comptent parmi les exemples les plus importants à cet égard. De nouveaux commanditaires Bien que l’art du portrait ait connu ses premiers balbutiements au XVIe siècle, ce furent seulement les successeurs d’Akbar qui contribuèrent à l’épanouissement de ce genre pictural. Outre des portraits d’apparat des souverains, des princes et des dignitaires de la cour impériale, qui, malgré leur caractère pompeux, témoignent néanmoins d’un sens aigu de l’observation, des portraits de dirigeants locaux ou de figures religieuses furent aussi réalisés. Alors que Jahangir, le successeur d’Akbar, avait déjà réduit le nombre des ateliers impériaux, cette évolution se renforcera sous Shah Jahan (qui régna de 1627 à 1658). Dans un premier temps, on ne constate néanmoins aucune baisse de qualité des enluminures. A moyen terme toutefois, en raison de cette érosion du soutien culturel de la cour impériale, de nombreux peintres furent obligés de chercher de nouveaux commanditaires. Les gouverneurs des cours de l’Awadh, des hauts fonctionnaires et des princes du Rajasthan devinrent ainsi les nouveaux mécènes. Grâce au mélange de traditions locales et des commanditaires qui s’intéressaient à d’autres thèmes, la peinture moghole se développera de multiples manières. Il ne faut pas oublier en effet que des miniatures étaient régulièrement offertes en cadeau ou changeaient de propriétaire dans le cadre des mises à sac – et donc, qu’elles servaient de source d’inspiration aux peintres locaux. Exposition L’exposition du Musée Rietberg est structurée en six blocs thématiques: Biographies impériales – Dès le début, on accordera une grande importance à l’illustration des biographies des empereurs, telle la première autobiographie du monde islamique, les mémoires de Babur. Suivront des biographies rédigées sous forme de journal intime, comme celles d’Akbar et de Shah Jahan. Les peintres illustrèrent les principaux événements relatés dans ces ouvrages historiques. Sujets d’ici et d’ailleurs – Des textes littéraires et religieux provenant de Perse, d’Inde et d’Europe furent rédigés et illustrés. C’est ainsi que l’épopée héroïque persane du Shahnama (Livre des Rois) ou le célèbre et fort amusant Livre des Perroquets tiennent une place importante. L’ouverture d’esprit des souverains moghols se manifeste déjà très tôt, sous le règne d’Akbar. La vie à la cour – Cette section regroupe des peintures représentant les audiences, les parties de chasse, les pique-niques ou des scènes de harem. Outre des princes lisant des poèmes, on y voit aussi des Européens qui avaient leurs entrées à la cour impériale – il n’y a pas lieu de s’en étonner, compte tenu de la tolérance religieuse qui y régnait. Albums reliés – Tandis que les peintures isolées, provenant, pour la plupart, de manuscrits jadis reliés, étaient la règle lors de la première période du règne d’Akbar, les albums devinrent plus tard une forme appréciée de présentation des peintures. Les muraqqa‘ (littéralement «assemblage») rassemblaient des peintures, des calligraphies et des dessins qui étaient montés sur les doubles pages des in-folios. Ces ouvrages (aussi bien historiques que contemporains) étaient généralement de taille différente, et c’est la raison pour laquelle ils étaient agrémentés de bordures décoratives auxquelles ont attachait une grande importance. Präsidialdepartement Portraits – Les représentations des dignitaires réalisées à la cour devaient «insuffler une nouvelle vie» aux défunts ou leur promettaient l’immortalité de leur vivant. Malgré leur caractère officiel, ces portraits qui saisissent la physionomie de la personne représentée de manière presque photographique sont d’une grande sensibilité et d’un réalisme convaincant. Résonance artistique – L’abandon d’un mécénat fortement centralisé marquera le début d’une période difficile pour les peintres, mais en revanche intéressante pour l’histoire de l’art. L’héritage d’Akbar trouvera une résonance artistique non seulement sous les nawabs d’Awadh, mais aussi dans de vastes parties du territoire. Le format de la peinture indienne, mais aussi le contexte de son avènement et de sa réception étaient favorables aux échanges artistiques. Les peintures et les albums étaient offerts en dot ou en cadeau, ou bien trouvaient un nouveau propriétaire dans le cadre des campagnes militaires. Outre les pièces exposées, l’exposition propose un aperçu de la technique picturale et des matériaux utilisés. Elle est complétée par une projection présentant les monuments les plus représentatifs de l’époque moghole. Site web de l’exposition: www.rietberg.ch/akbar_fr Exposition parallèle à la villa du Parc Rieter Une exposition intitulée Autres mondes sera présentée parallèlement dans la villa du Parc Rieter. Soixante autres peintures indiennes offrent un aperçu des traditions artistiques du Malwa, du Rajasthan et de la région de Pahari. Visites guidées et ateliers durant l’exposition Visites guidées publiques sont gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le samedi, 14h Visites privées (en français, en allemand et en anglais) Informations détaillées et réservation en ligne sous www.rietberg.ch/fuehrungen. Pour les ateliers, voir: www.rietberg.ch/kunstvermittlung Informations et contact Informations, textes et photographies à télécharger sous www.rietberg.ch/presse Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 CH-8002 Zürich Tel. +41 44 415 31 31 [email protected] www.rietberg.ch Heures d’ouverture : Du mar au dim 10 – 17h | mer 10 – 20h Entrée de l’Exposition: adultes 18 CHF | tarif réduit 14 CHF | Gratuit pour les jeunes jusqu’à 16 ans Accès : Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4e arrêt à partir de Paradeplatz). Pas de parking; une place de stationnement réservée aux handicapés. Präsidialdepartement