Communiqué de presse L`HÉRITAGE DORÉ D`AKBAR Peinture des

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Communiqué de presse L`HÉRITAGE DORÉ D`AKBAR Peinture des
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
8002 Zürich
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Communiqué de presse
L’HÉRITAGE DORÉ D’AKBAR
Peinture des empereurs de l’Inde
9 octobre 2015 – 14 février 2016
Avec sa vaste collection de peinture indienne et ses nombreux projets d’expositions
internationales consacrées à ce thème, le Musée Rietberg joue un rôle de leader mondial en la
matière. Récemment, la collection de peinture moghole datant de la période de domination des
empereurs musulmans en Inde s’est considérablement étoffée grâce à un prêt permanent de
22 œuvres de qualité hors pair. Cette peinture qui conjugue les influences de la Perse, de l’Asie
centrale et de l’Inde est au cœur de la présente exposition. Les miniatures, d’une prodigieuse
richesse de détails, réalisées à l’aide de pigments colorés d’une grande luminosité, comptent
parmi les sommets artistiques de la dynastie moghole et permettent de se faire une idée du luxe
qui régnait à la cour impériale.
C’est en 1519 que Babur, grand-père de l’empereur Akbar, pose pour la première fois les pieds sur le
sol du sous-continent indien. Cette incursion sera à l’origine d’une longue période de domination des
souverains moghols sur de vastes territoires au nord de l’Inde. Suivant l’exemple des grands
conquérants, Tamerlan (Timour le Grand) et Gengis Khan, ils réussiront petit à petit à s’assurer une
hégémonie d’une ampleur sans précédent. La prospérité dont jouit alors le sous-continent indien, doté
d’immenses ressources, leur permettra d’encourager les arts. Outre les gigantesques monuments que
les souverains venus d’Asie centrale édifieront, comme le Taj Mahal à Agra, les artistes employés dans
les ateliers impériaux réaliseront des peintures illustrant des manuscrits et des albums. La collection
que l’on pourra admirer dans cette exposition réunit non seulement des exemples représentatifs réalisés
sous le règne des trois grands empereurs moghols (Akbar, Jahangir, Shah Jahan), mais aussi des
œuvres de l’époque moghole tardive auxquelles les chercheurs ont accordé une attention accrue au
cours des dernières années.
Un soutien impérial à la peinture
Babur, qui régna de 1526 à 1530, fut le premier empereur moghol de l’Inde. Bien qu’il ait été considéré
comme un personnage extrêmement cultivé, il n’existe aucun document attestant qu’il ait encouragé
particulièrement la peinture. Les choses changèrent sous le règne de son fils Humayun (1530–1556),
qui s’adonnait, semble-t-il à la peinture. Lorsqu’il fut chassé de l’Inde par les Pachtounes après son
intronisation, Humayun rendit visite au régent Shah Tamasp, à la cour safavide d’Ispahan, où il put
admirer les plus remarquables témoignages de la peinture persane. Il rentra en Inde avec quelques
peintres dans sa suite, mais mourut un an plus tard.
C’est sous le règne d’Akbar le Grand (1556–1605) que furent posés les fondements stylistiques
et organisationnels de la peinture moghole. Les artistes persans émigrés joueront un rôle moteur durant
la première période; ils recruteront et instruiront des peintres locaux et contrôleront l’exécution des
premiers grands projets d’illustration.
La peinture moghole n’était toutefois pas vraiment dans la continuité de la tradition safavide. En Inde,
on illustrait depuis des siècles des manuscrits bouddhistes et jaïnistes, et les prédécesseurs des
Moghols, les souverains des Sultanats, avaient également joué un rôle de mécènes. Ces traditions
seront intégrées lorsque le style propre à la moghole commencera à prendre forme.
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Ouverture d’esprit des souverains moghols
Outre les grands classiques de la littérature persane, sous Akbar, une grande quantité de nouveaux
textes furent traduits en persan et richement enluminés. Le fait que des recueils de fables, des textes
hindouistes comme le Ramayana, et même une Vie du Christ furent illustrés, peut être interprété comme
le symbole de l’ouverture d’esprit du souverain moghol. La cour impériale investissait toutefois aussi
des sommes considérables dans la copie et l’illustration de textes historiques. L’autobiographie de
Babur et la chronique du souverain Akbar comptent parmi les exemples les plus importants à cet égard.
De nouveaux commanditaires
Bien que l’art du portrait ait connu ses premiers balbutiements au XVIe siècle, ce furent seulement les
successeurs d’Akbar qui contribuèrent à l’épanouissement de ce genre pictural. Outre des portraits
d’apparat des souverains, des princes et des dignitaires de la cour impériale, qui, malgré leur
caractère pompeux, témoignent néanmoins d’un sens aigu de l’observation, des portraits de dirigeants
locaux ou de figures religieuses furent aussi réalisés.
Alors que Jahangir, le successeur d’Akbar, avait déjà réduit le nombre des ateliers impériaux, cette
évolution se renforcera sous Shah Jahan (qui régna de 1627 à 1658). Dans un premier temps, on ne
constate néanmoins aucune baisse de qualité des enluminures. A moyen terme toutefois, en raison de
cette érosion du soutien culturel de la cour impériale, de nombreux peintres furent obligés de chercher
de nouveaux commanditaires. Les gouverneurs des cours de l’Awadh, des hauts fonctionnaires et des
princes du Rajasthan devinrent ainsi les nouveaux mécènes. Grâce au mélange de traditions locales et
des commanditaires qui s’intéressaient à d’autres thèmes, la peinture moghole se développera de
multiples manières. Il ne faut pas oublier en effet que des miniatures étaient régulièrement offertes en
cadeau ou changeaient de propriétaire dans le cadre des mises à sac – et donc, qu’elles servaient de
source d’inspiration aux peintres locaux.
Exposition
L’exposition du Musée Rietberg est structurée en six blocs thématiques:
Biographies impériales – Dès le début, on accordera une grande importance à l’illustration des
biographies des empereurs, telle la première autobiographie du monde islamique, les mémoires de
Babur. Suivront des biographies rédigées sous forme de journal intime, comme celles d’Akbar et de
Shah Jahan. Les peintres illustrèrent les principaux événements relatés dans ces ouvrages historiques.
Sujets d’ici et d’ailleurs – Des textes littéraires et religieux provenant de Perse, d’Inde et d’Europe
furent rédigés et illustrés. C’est ainsi que l’épopée héroïque persane du Shahnama (Livre des Rois) ou
le célèbre et fort amusant Livre des Perroquets tiennent une place importante. L’ouverture d’esprit des
souverains moghols se manifeste déjà très tôt, sous le règne d’Akbar.
La vie à la cour – Cette section regroupe des peintures représentant les audiences, les parties de
chasse, les pique-niques ou des scènes de harem. Outre des princes lisant des poèmes, on y voit aussi
des Européens qui avaient leurs entrées à la cour impériale – il n’y a pas lieu de s’en étonner, compte
tenu de la tolérance religieuse qui y régnait.
Albums reliés – Tandis que les peintures isolées, provenant, pour la plupart, de manuscrits jadis reliés,
étaient la règle lors de la première période du règne d’Akbar, les albums devinrent plus tard une forme
appréciée de présentation des peintures. Les muraqqa‘ (littéralement «assemblage») rassemblaient
des peintures, des calligraphies et des dessins qui étaient montés sur les doubles pages des in-folios.
Ces ouvrages (aussi bien historiques que contemporains) étaient généralement de taille différente, et
c’est la raison pour laquelle ils étaient agrémentés de bordures décoratives auxquelles ont attachait une
grande importance.
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Portraits – Les représentations des dignitaires réalisées à la cour devaient «insuffler une nouvelle vie»
aux défunts ou leur promettaient l’immortalité de leur vivant. Malgré leur caractère officiel, ces portraits
qui saisissent la physionomie de la personne représentée de manière presque photographique sont
d’une grande sensibilité et d’un réalisme convaincant.
Résonance artistique – L’abandon d’un mécénat fortement centralisé
marquera le début d’une période difficile pour les peintres, mais en revanche intéressante pour l’histoire
de l’art. L’héritage d’Akbar trouvera une résonance artistique non seulement sous les nawabs d’Awadh,
mais aussi dans de vastes parties du territoire. Le format de la peinture indienne, mais aussi le contexte
de son avènement et de sa réception étaient favorables aux échanges artistiques. Les peintures et les
albums étaient offerts en dot ou en cadeau, ou bien trouvaient un nouveau propriétaire dans le cadre
des campagnes militaires.
Outre les pièces exposées, l’exposition propose un aperçu de la technique picturale et des matériaux
utilisés. Elle est complétée par une projection présentant les monuments les plus représentatifs de
l’époque moghole.
Site web de l’exposition: www.rietberg.ch/akbar_fr
Exposition parallèle à la villa du Parc Rieter
Une exposition intitulée Autres mondes sera présentée parallèlement dans la villa du Parc Rieter.
Soixante autres peintures indiennes offrent un aperçu des traditions artistiques du Malwa, du Rajasthan
et de la région de Pahari.
Visites guidées et ateliers durant l’exposition
Visites guidées publiques sont gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le samedi, 14h
Visites privées (en français, en allemand et en anglais)
Informations détaillées et réservation en ligne sous www.rietberg.ch/fuehrungen.
Pour les ateliers, voir: www.rietberg.ch/kunstvermittlung
Informations et contact
Informations, textes et photographies à télécharger sous www.rietberg.ch/presse
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
CH-8002 Zürich
Tel. +41 44 415 31 31
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www.rietberg.ch
Heures d’ouverture : Du mar au dim 10 – 17h | mer 10 – 20h
Entrée de l’Exposition: adultes 18 CHF | tarif réduit 14 CHF | Gratuit pour les jeunes jusqu’à 16 ans
Accès : Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4e arrêt à partir de
Paradeplatz). Pas de parking; une place de stationnement réservée aux handicapés.
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