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N° 7 - édition spéciale
Cathédrale Saint-Louis des invalides
Edito du chef de corps
«Le sens de l'engagement militaire, l’honneur de servir
au 17e RGP »
vous avez accompli la mission que la France vous avait
confiée. Notre métier de militaire s'exerce et s'exercera
toujours dans la sphère de l'incertitude et du danger,
c’est la réalité de notre engagement opérationnel.
Les derniers évènements dramatiques du mois de juillet
en Afghanistan sont là pour nous rappeler notre engagement singulier de soldat, de sapeur parachutiste, parfois
au péril de notre vie.
En héros
ADC Jean-Marc GUENIAT et ADC Emmanuel TECHER,
vous aimiez l’action, le 17e RGP et votre pays.
Vous resterez à jamais des exemples, dont chacun
d’entre nous se souviendra et puisera la force et l’énergie
au milieu des épreuves de la vie.
***
***
Des volontaires fidèles à leur engagement
ADC Jean-Marc GUENIAT et ADC Emmanuel TECHER,
vous aviez choisi librement le métier de soldat de la République française. Vous connaissiez les exigences et les
risques liés à l’état de sapeur parachutiste. Vous êtes allés
jusqu’au bout de votre engagement.
La section COBRA, la 2e compagnie de combat, la section
de fouille opérationnelle spécialisée, la section de la 1ère
compagnie de combat, tous les sapeurs parachutistes
du 17 en Afghanistan poursuivent leur mission, en appui de leurs frères d’arme du 1er RCP, avec détermination,
courage et honneur.
Mort pour la France
ADC Jean-Marc GUENIAT et ADC Emmanuel TECHER,
ADC Jean-Marc GUENIAT et ADC Emmanuel TECHER,
nous sommes heureux de vous avoir connus, nous sommes extrêmement fiers de vous. Dormez en paix !
Soldat professionnel par excellence et parachutiste hors
pair, l’adjudant-chef GUENIAT avait une foi immuable en
son métier. Particulièrement exigent envers lui-même,
humble, il affirmait par son charisme naturel et son intégrité, toutes les valeurs du commando parachutiste. Expert dans le maniement des armes et des techniques de
combat, il était devenu une référence au sein de la brigade
parachutiste. Sous-officier extraordinaire par sa générosité
et sa disponibilité, c’était un soldat travailleur et consciencieux, ne reculant jamais devant la difficulté ou face à une
situation complexe. Combatif, son potentiel exceptionnel
lui permettait d’aborder avec sérénité tout ce qu’il entreprenait, sans jamais faire défaut à ses chefs. Ces quelques
lignes n’arriveront jamais à résumer les 17 années consacrées, avec passion et abnégation, à l’exécution de son
métier de soldat, de sapeur, de commando parachutiste.
Eloge funèbre du colonel Patrick POITOU
pour l’ Adjudant-chef Jean-Marc GUENIAT
Mort au combat
(Narbonne, jeudi 21 juillet 2011)
Nous sommes tous réunis aujourd’hui, au cimetière Ouest
de Narbonne, pour rendre un dernier hommage à l’un
d’entre nous, disparu beaucoup trop tôt. L’adjudant-chef
Jean-Marc GUENIAT est mort au champ d’honneur le mercredi 13 juillet 2011, tué avec 4 autres soldats alors qu'il
assurait la protection d'une assemblée de village à Joybar,
dans la province de Kapisa en Afghanistan.
La grande famille du 17, ses frères d’armes parachutistes,
ses amis, sont aujourd’hui rassemblés dans une émotion
partagée pour soutenir sa famille et ses proches. Les paroles n’ont évidemment que peu de poids face à l’immense
douleur que représente la perte d’un conjoint, d’un fils,
d’un frère, d’un compagnon d’arme. Je tiens cependant
à vous exprimer, au nom du 17e régiment du génie parachutiste, toute notre tristesse, notre compassion et notre
solidarité en cet instant de profonde émotion.
L'e-cho du 17 - page 2
Mon cher Jean-Marc, tu étais aux yeux des commandos
parachutistes « le grand frère », celui qui avait toujours la
juste parole et la confiance de tous. La maxime « on craint
ce soldat et on aime cet homme » te correspondait à merveille. Tu as mené ce dernier combat comme tous tes entraînements avec la force et cette passion qui te caractérisent.
Tu avais choisi les troupes aéroportées car tu avais le goût
de l’action et du dépassement de soi. Tu en connaissais les
risques et tu les avais acceptés depuis longtemps, depuis
ton premier saut. Aujourd'hui, la 11e brigade parachutiste
pleure bien plus qu'un commando parachutiste du 17, elle
pleure la perte d’un camarade cher à tous, mort au combat
en héros. Tu as rejoint désormais la cohorte prestigieuse
de tes 30 camarades sapeurs parachutistes tombés au
champ d'honneur pour la France depuis 1974, année de
l’installation du 17 à Montauban. Sur le fronton de notre
monument aux morts enraciné au cœur du quartier Doumerc, on peut lire cette citation de l’écrivain Georges Bernanos: « L’honneur est le capital des morts dont les vivants
n'ont que l'usufruit ». Cette phrase est lourde de sens. Être
militaire, c’est appartenir à la Nation, agir pour elle et parfois mourir pour elle.
Merci Jean-Marc pour ton exemple, nous mesurons pleinement aujourd’hui ton engagement au service des armes
de la France. Tous tes frères d’armes, tes amis sous-officiers, les noirs de la compagnie de commandement et de
logistique, s’inclinent respectueusement, avec beaucoup
d’émotion devant ta mémoire.
Adjudant-chef Jean-Marc GUENIAT, repose en paix, que
Saint Michel, le patron des parachutistes, t'accueille sous
ses ailes protectrices. Qu’il veille sur toi, ton épouse Sandra,
ta fille Shanna-Lys, ton fils Swann, tes parents, ta famille et
tes proches.
Parachutiste exemplaire et toujours souriant, l’adjudantchef Emmanuel TECHER avait une foi immuable en son
métier. Extrêmement rigoureux et exigent envers luimême, il était au sein du régiment, un expert des sports de
combat. Fier d’arborer le béret amarante qui caractérise les
parachutistes, il aimait les responsabilités et avait accepté
dès le début de son engagement, de relever tous les défis.
Il a d’ailleurs à l’aube de sa carrière, changé de spécialité
transmission pour rejoindre la grande famille des sapeurs
parachutistes. Cette détermination transmise aux plus
jeunes avec un sens de la pédagogie innée, nous montre à
quel point son engagement était fort. Ces quelques lignes
n’arriveront jamais à résumer les 18 années consacrées,
avec passion et abnégation, à l’exécution de son métier de
soldat, d’instructeur commando, de sapeur parachutiste.
Mon cher Emmanuel, depuis ton arrivée sur le sol Afghan,
tu étais heureux de participer à cette mission avec ta compagnie, celle où tu as gravi un à un tous les échelons. Tu
étais l’adjudant d’unité de la 2e compagnie de combat.
Motivé, toujours sur la brèche, tu nous as quitté brutalement mercredi dernier « avec ta gueule de guerrier » en
accomplissant une dernière fois ton travail de sape, « fusil,
poignard, grenade au côté ».
Eloge funèbre du colonel Patrick POITOU
pour l’ Adjudant-chef Emmanuel TECHER
Mort au combat
(Souzay-Champigny, mercredi 20 juillet 2011)
Nous sommes tous réunis aujourd’hui, en l’église Saint
Maurice, pour rendre un dernier hommage à l’un d’entre
nous, disparu beaucoup trop tôt. L’adjudant-chef Emmanuel TECHER est mort au champ d’honneur le mercredi 13
juillet 2011, tué avec 4 autres soldats alors qu'il assurait
la protection d'une assemblée de village à Joybar, dans la
province de Kapisa en Afghanistan.
La grande famille du 17, ses frères d’armes parachutistes,
ses amis, sont aujourd’hui rassemblés dans une émotion
partagée pour soutenir sa famille et ses proches. Les paroles n’ont évidemment que peu de poids face à l’immense
douleur que représente la perte d’un conjoint, d’un fils,
d’un frère, d’un compagnon d’arme. Je tiens cependant
à vous exprimer, au nom du 17e régiment du génie parachutiste, toute notre tristesse, notre compassion et notre
solidarité en cet instant de profonde émotion.
Tu avais choisi les troupes aéroportées car tu avais le goût
de l’action et du dépassement de soi. Tu en connaissais les
risques et tu les avais acceptés depuis longtemps, depuis
ton premier saut. Aujourd'hui, la 11e brigade parachutiste
pleure bien plus qu'un sapeur du 17, elle pleure la perte
d’un camarade cher à tous, mort au combat en héros.
Tu as rejoint désormais la cohorte prestigieuse de
tes 29 camarades sapeurs parachutistes tombés au
champ d'honneur pour la France depuis 1974, année de
l’installation du 17 à Montauban. Sur le fronton de notre
monument aux morts enraciné au cœur du quartier Doumerc, on peut lire cette citation de l’écrivain Georges Bernanos: « L’honneur est le capital des morts dont les vivants
n'ont que l'usufruit ». Cette phrase est lourde de sens. Être
militaire, c’est appartenir à la Nation, agir pour elle et parfois mourir pour elle.
Merci Emmanuel pour ton exemple, nous mesurons
pleinement aujourd’hui ton engagement au service des
armes de la France. Tous tes frères d’armes, tes amis sousofficiers, les rouges de la 2, s’inclinent respectueusement,
avec beaucoup d’émotion devant ta mémoire.
Adjudant-chef Emmanuel TECHER, repose en paix, que
Saint Michel, le patron des parachutistes, t'accueille sous
ses ailes protectrices. Qu’il veille sur toi, ton épouse Aurélia,
tes parents, ta famille et tes proches.
L'e-cho du 17 - page 3
PRIERE DU PARACHUTISTE
Mon Dieu , Mon Dieu
Donne moi la tourmente,
Donne moi la souffrance,
Donne moi l' ardeur au combat.
Mon Dieu , Mon Dieu
Donne moi la tourmente,
Donne moi la souffrance,
Et puis la gloire au combat,
Et puis la gloire au combat.
Ce dont les autres ne veulent pas,
Ce que l' on te refuse
Donne moi tout cela, oui tout cela,
je ne veux ni repos, ni même la santé,
Tout ça mon Dieu, t' est assez
demandé.
Mais donne moi
Mais donne moi
Mais donne moi la foi,
Donne moi force et courage,
Mais donne moi la foi,
Donne moi force et courage,
Mais donne moi la foi,
Pour que je sois sur de moi.
Donne moi la tourmente,
Donne moi la souffrance,
Donne moi l' ardeur au combat.
Mon Dieu, Mon Dieu
Donne moi la tourmente,
Donne moi la souffrance,
Et puis la gloire au combat,
Et puis la gloire au combat.