“IL N`Y A BESOIN QUE D`UNE SEULE CHOSE”

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“IL N`Y A BESOIN QUE D`UNE SEULE CHOSE”
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“IL N’Y A BESOIN QUE D’UNE
SEULE CHOSE ”
I
Il y a eu ceux qui se sont inquiétés de l’exhumation. Ils ne se persuadaient pas à l’idée d’entrer
dans la crypte et de trouver une
situation différente de celle à laquelle ils étaient habitués depuis
40 ans, de ne plus voir le bloc de
granit bleu du Labrador sur lequel ont posé la main, entre autres, la bienheureuse Mère Thérèse de Calcutta et le Serviteur
de Dieu le Pape Jean-Paul II. Et
c’était peine perdue d’avance
que d’expliquer aux «nostalgiques» qu’il en est ainsi pour
tous les saints.
Il y a eu ceux qui se sont inquiétés de l’ostension. À quelqu’un,
avec une connaissance non approfondie de la spiritualité de
Padre Pio, cela semblait une violation de l’humilité avec laquelle
le saint Confrère a vécu toute son
existence. Et il n’était pas suffisant de révéler que, s’il est vrai
que Padre Pio a toujours cherché
à ne pas se mettre en évidence et
à cacher les dons surnaturels reçus du Seigneur, il n’hésitait pas
à confirmer ses expériences mystiques et même à montrer ses
stigmates, pour lesquels il
éprouvait de la «honte», même à
des gens avec qui il n’avait peu
ou pas de familiarité, quand la
scrutation des cœurs lui indiquait que l’impact aurait secoué
la conscience ou réveillé la foi.
Quelqu’un a exprimé son opinion tout bas. Quelqu’un d’autre
a caché sa perplexité sous la disponibilité à accepter, en respectueuse et filiale obédience, ce que
par Francesco D. Colacelli
l’Église avait décidé. Il y a eu
aussi quelqu’un qui a préféré
manifester son désaccord devant les réflecteurs et les caméras, pour chercher à obtenir un
peu de notoriété ou pour reverdir une popularité un peu fanée.
Huit millions et demi de personnes ont partagé les décisions
des Frères, de l’Archevêque et
du Saint-Siège, profitant de ces
17 mois d’ostension pour vivre
l’émotion de la rencontre sensible avec saint Pio de Pietrelcina,
en espérant en tirer un bénéfice
pour sa propre spiritualité ou
pour une simple curiosité, qui
parfois devient un moyen pour
l’action de la Grâce sanctifiante.
Maintenant aussi, après que l’on
a fermé l’urne dans un sarcophage et que l’on a caché le corps
de Padre Pio aux regards des fidèles et pèlerins, il y a eu
quelques voix de désaccord.
Désormais, ce visage dormant,
qui reproduisait parfaitement les
traits du Saint aussitôt après sa
mort, était devenu familier à
beaucoup. Il était devenu un
point de repère pour tant de
prières, tant de larmes, tant d’espoirs, le corps mortel de cet
homme qui, sa vie durant, a
évangélisé, même à travers son
corps, devenu l’image spéculaire
de la mort et résurrection du
Christ. La nouvelle situation
aussi, en moins d’une année et
demie, a été en mesure de faire
naître une familiarité, une nostalgie, et donc, une question, toujours la même, répétée et enten-
due des milliers de fois: Pourquoi le refermer? C’est notre Ministre Provincial qui a pensé à
donner la réponse, justement
pendant la première phase de la
longue et émouvante cérémonie
de clôture.
Enfin, il y a ceux qui s’inquiètent
déjà, avec une surprenante
avance sur le temps, de la future
et pas encore annoncée translation de la crypte actuelle à celle
de l’église consacrée à Saint Pio
de Pietrelcina, bénite le 21 juin
dernier par le Saint-Père au
terme de sa visite pastorale à San
Giovanni Rotondo.
Toute cette participation, émotive et passionnelle, démontre
que Padre Pio n’est pas seulement reconnu par ses dévots
comme un saint, comme un
puissant intercesseur, mais il est
considéré comme un ami,
comme s’il faisait partie de la famille. Mais, même dans ce cas, il
ne faut pas s’arrêter au superficiel. Comme il serait beau si l’attention, qui s’est concentrée sur
les modalités de sépulture de Padre Pio, était au moins égalée,
dans les moyens d’information
et surtout dans les cœurs, par
l’attention à la spiritualité et aux
enseignements du Saint; par
exemple en rappelant ce
qu’avait dit Jésus en se référant
aux sœurs de Lazare: «Marthe,
Marthe, tu t’inquiètes et tu
t’agites pour bien des choses,
mais une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part:
elle ne lui sera pas enlevée».
VO CE D I PA D R E P I O . C O M