Et le vainqueur est
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Et le vainqueur est
Et le vainqueur est... Le soleil n’avait pas voulu attendre jusqu’à l’élection du nouveau pape. Il est presque 19 heures, la place Saint Pierre de Rome est déjà bondée, dans l’attente que le Conclave se clôt. Soudain, une clameur soulève la foule : une fumée blanche s’élève d’une cheminée de la chapelle Sixtine, blanchissant un ciel noir. S’ensuit alors le résonnement d’un concert de cloche, confirmant l’élection du successeur de Saint Pierre. Ce soir-là, tous les chemins semblaient mener à la place Saint Pierre de Rome. Malgré la pluie, une foule d’une diversité sans précédents s’est amassée près du balcon de la Basilique Saint Pierre. mains ou bien quatre coins célèbre place Parapluie au poing, chapelets coulants dans les drapeaux colorés en pogne, ces fidèles venus des du monde ont illuminés comme un seul homme la romaine. Musiciens, gardes suisses complètent ce tableau digne de Michel Ange, tandis que les chaînes d’informations du monde entier s’amassent pour relayer la « bonne nouvelle » à ces 1,2 milliards de catholiques éparpillés sur le globe. Un nom Une heure plus tard, les rideaux du Vatican s’écartent pour laisser place au cardinal français Jean-Louis Taura, pour annoncer très solennellement le célèbre« Habemus Papam » « Nous avons un nouveau pape ». Le nom que tout le monde attendait est donné, l’archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio, 76 ans, est nommé évêque de Rome et prendra désormais le prénom de François 1er. Cris de joies et « viva il papa », d’une foule en émoi : c’est le premier pape noneuropéen de l’Histoire. Le discours d’un roi Quelques minutes d’attentes, le pape apparaît à la fenêtre, déjà vêtu de sa soutane blanche. Si en apparence le pape François semble rigide et austère, il va, par quelques mots, conquérir les cœurs. Comme le veut l’usage, le nouveau pape discouru en italien, commençant par saluer la foule d’un simple «Bueno Sera » puis d’annoncer la couleur en demandant de prier pour son e prédécesseur, l’évêque émérite Ratzinger. Le 266 pape de l’Histoire appela la foule à suivre « un chemin de fraternité » et « d’amour ». Continuant de surprendre, celui qui devait clôturer la cérémonie par la célèbre bénédiction urbis et orbis (à la Ville et à l’Univers), demanda humblement aux fidèles de « prier Dieu pour qu’il accorde sa bénédiction à son évêque. » Dès le début de son pontificat, le pape François se montre comme le plus petit parmi les petits, le serviteur des serviteurs. Cet épisode n’est pas sans rappeler la fameuse scène du lavement des pieds de Jésus Christ qui prit la condition de serviteur en lavant les pieds de Simon-Pierre (le premier pape de l’Histoire) Ce nouveau pontife n’est donc pas hautain, détaché des fidèles, mais toujours présent en eux, comme un homme humble et simple. Le pape François a parlé en toute simplicité avec son cœur, ne dévoilant pas les futurs projets du Vatican dans la rénovation de l’Eglise. Après la fameuse bénédiction urbis et orbis, adressée au monde entier, le 266e pape de l’Histoire clôtura son discours par un « Bonne nuit et dormez bien », à la hauteur d’une simplicité extraordinaire et tellement majestueuse. Par Jérôme Wysocki. [email protected]