Métier d`expert-comptable : image, perceptions, attentes

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Métier d`expert-comptable : image, perceptions, attentes
V I E D E L’O R D R E
Métier d’expert-comptable :
image, perceptions, attentes
Cette deuxième partie fait écho à l’article publié dans le Sic de janvier 2014 et présente trois
des sept publics ciblés lors de l’enquête menée au cours de l’été 2013 pour le 68e Congrès.
Les étudiants hors filière
de l’expertise comptable
Ce segment ne représente que 4 %
des répondants à l’enquête, néanmoins il reste particulièrement
intéressant car il est porteur d’une
image externe du métier et de l’activité d’expertise comptable, image
“gratuite” du fait que ces répondants ne sont pas engagés dans
la filière. Ils n’ont, en effet, pas de
lien avec les cabinets ou les institutions et n’en attendent rien !
A plus de 80 %, ces étudiants sont
en début de cursus, de bac +1
à bac +3 en marketing, ventes,
administration des entreprises,
RH, finances, gestion, informatique ; 16 % sont en étude de
master et au-delà.
Au classement des qualités nécessaires pour réussir dans le métier
d’­expert-­comptable, les étudiants
hors filière citent en priorité la
rigueur puis le sens des chiffres
et, parmi les moins importantes,
le sens du risque ainsi que le sens
de la relation.
Ces répondants sont attirés par
l’analyse financière, le conseil
en développement commercial,
le conseil en RH, en droit social,
fiscal, juridique, marketing ou
développement international. S’ils
envisageaient d’entrer dans un
cabinet d’expertise comptable, ce
serait, dans l’ordre, pour le niveau
de rémunération, la possibilité de
progresser et la sécurité de l’emploi. Parmi les critères qu’ils qualifient de rebutants, on trouve les
horaires, le mode de management,
la qualité de vie et le contenu du
métier.
A la question sur le qualifiant qui
correspond le mieux ou le moins
bien au métier d’expert-­comptable,
on trouve pour le mieux : métier
rémunérateur et utile pour les
entreprises ; a contrario, c’est un
Les étudiants de la filière de l’expertise comptable
1. Rigueur
12. Sens du conseil
11. Discernement
30,0 %
9. Qualité d’analyse
La plus importante
La moins importante
2. Capacité de travail
3. Qualité relationnelle
4. Sens des chiffres
6. Sens des procédures
7. Qualité d’écoute
La plus importante
La moins importante
26 Sic 326 Février 2014
6. Sens des procédures
7. Qualité d’écoute
5. Qualité d’organisation
8. Sens du risque
4. Sens des chiffres
5. Qualité d’organisation
8. Sens du risque
10,0 %
0,0 %
0,0 %
9. Qualité d’analyse
20,0 %
10. Sens du contrôle
3. Qualité relationnelle
10,0 %
10. Sens du contrôle
40,0 %
11. Discernement
30,0 %
20,0 %
1. Rigueur
50,0 %
2. Capacité de travail
40,0 %
Les étudiants hors filière de l’expertise comptable
12. Sens du conseil
50,0 %
métier qui manque d’attractivité
et qui ne favorise pas la qualité de
vie au travail.
En conclusion, c’est un métier
exigeant, ardu, pas attractif et
pas fait pour eux ! Néanmoins,
ces étudiants hors filière ont été
jusqu’au bout du questionnaire
et si l’on prend en compte les
activités qui les attirent, nous
ne sommes pas très éloignés des
missions du cabinet. D’où l’importance de bien communiquer sur le
métier.
Les étudiants de la filière
de l’expertise comptable
Plus de 1 745 étudiants de la
filière ont répondu efficacement à
l’enquête, représentant à eux seuls
52 % des répondants. Ce segment
est primordial car il représente
potentiellement les professionnels
de l’expertise comptable dans un
horizon de moins de dix ans.
En termes de profils, les étudiants
de la filière sont en majorité en
université (45,6 %), en lycées
(36,2 %), en école de commerce/
gestion (12,4 %) ou dans un
autre type de préparation (Cnam,
écoles privées, alternance, 5,9 %).
Notons que 72 % d’entre eux
disent avoir déjà fait un ou plusieurs stages au sein d’une structure d’expertise comptable ou
d’audit. Ils ont donc majoritairement une première perception
des cabinets, des missions et du
fonctionnement de la profession.
Une majorité (52,9 %) se projette,
dans un premier temps, dans une
carrière en cabinet, en tant qu’associé (32,9 %), ou au sein de son
propre cabinet (29,2 %). Ils sont
32,9 % à vouloir également développer une carrière dans les fonctions finances, gestion/contrôle
de gestion d’une entreprise. Leurs
motivations sont sensiblement
les mêmes que celles des juniors/
collaborateurs en cabinet (autre
public cible).
Au classement des qualités pour
réussir dans le métier d’expertcomptable, ils citent comme
indispensables la r­igueur (plus
de 82 %), la faculté d’analyse
(62,7 %) et celle d’organisation
(55,5 %) ainsi que le sens du
conseil (55 %) et la capacité de
Ils sont 83 % à posséder le DSCG
et sont surtout passés par la
filière classique (lycées et masters CCA). Les 15 % restants
viennent d’écoles de commerce/
gestion, d’autres masters ou se
disent candidats libres. Ils sont
principalement en 1re année de
stage (42 %), et à égalité en 2e
et 3e année (26 % pour les deux
années), les derniers 6 % sont en
suspension de stage ou, très marginalement, en prolongation de
stage. Il est intéressant de noter
que pour l’essentiel des répondants, la durée de recherche d’un
stage s’est située entre zéro et
quatre mois et pour plus de 70 %
d’entre eux, cette durée a été de
moins d’un mois. Pour ceux que
cela concerne, ils témoignent
d’une grande difficulté à passer de
l’entreprise au cabinet.
travail (52 %). Comme pour les
étudiants hors filière, la qualité
la plus importante est la rigueur
et la moins importante, le sens du
risque.
Les étudiants de la filière
retiennent plusieurs facteurs
d’attractivité liés au métier : les
possibilités de progression et de
prises de responsabilité (89 %), le
contenu du métier (84,6 %), et en
troisième position, la rémunération (83,7 %). Pour eux, l’aspect le
plus rebutant du métier reste les
horaires de travail.
Quand ils apprécient le métier
d’­
expert-comptable, les principales qualités citées sont : métier
très important pour les entreprises (95,3 %), métier de conseil
(93,6 %), métier intéressant
(87,3 %), puis métier rémunérateur (81,2 %), d’avenir (80,5 %) et
de procédures (79 %).
En conclusion, pour ce segment,
les avis oscillent entre très positifs
– métier enrichissant et noble –­,
nuancés – peu de temps pour la
vie privée –, ou très critiques dès
lors qu’il s’agit de gestion des ressources humaines et de communication. Enfin, tous ont plébiscité l’enquête comme une marque
d’ouverture de la profession et souhaitent en connaître les résultats.
Les experts-comptables
stagiaires
Ils sont 647 à avoir répondu
intégralement au questionnaire,
représentant ainsi 20 % des
répondants. Ce segment est évidemment très proche de l’activité
et du métier d’expert-comptable
et, pour les cabinets, il représente la force vive de demain. Les
experts-comptables stagiaires ont
une perception du métier et de
la profession bien ancrée dans la
réalité et la pratique, mais ils ont
également conscience que le bout
du tunnel est encore loin !
Enquête réalisée
par le groupe Titane ITC
WS pour le compte
du Conseil supérieur
de l’ordre
des experts-comptables
Leurs projets d’avenir oscillent
entre l’association dans un cabinet d’expertise comptable (là où
ils exercent ou dans un autre) ou
une création de cabinet ex nihilo.
Les grands cabinets d’audit les
attirent pour 9 % d’entre eux et
un même pourcentage souhaiterait aller dans une autre activité
de conseil. 20 % visent une carrière en entreprise (finances, gestion/contrôle de gestion). Un passage à l’étranger est également
souvent évoqué.
Au classement des qualités pour
Les experts-comptables stagiaires
1. Rigueur
12. Sens du conseil
50,0 %
2. Capacité de travail
40,0 %
11. Discernement
30,0 %
3. Qualité relationnelle
20,0 %
10,0 %
10. Sens du contrôle
0,0 %
9. Qualité d’analyse
4. Sens des chiffres
réussir dans le métier d’expertcomptable, ils citent comme indispensables la rigueur (plus de 77 %
des avis), la qualité relationnelle/
sens de la relation (68 %) et le sens
du conseil (63,5 %). Au palmarès
des qualités utiles, on retrouve le
sens du contrôle, et le sens des
chiffres à égalité avec le sens des
procédures. La seule qualité jugée
peu voire pas utile est le sens du
risque.
Parmi les facteurs les plus attractifs, les experts-comptables stagiaires citent : les possibilités de
progression (94 %), l’ouverture
sur une grande variété de clients
(89,5 %), puis à égalité (88,9 %), le
contenu du métier et la dimension
conseil, et enfin, la dimension relationnelle (86 %). On retrouve les
éléments potentiellement rebutants cités par d’autres, à savoir :
la qualité de vie ”difficile” (famille,
ouverture sur la diversité, égalité
homme/femme) et les horaires de
travail.
C’est avant tout un métier de
conseil (pour 95,9 % d’entre eux),
un métier intéressant (94,9 %),
très important pour les entreprises
(91,5 %), et un métier de contacts
(89,7 %). L’expertise comptable
n’est pas jugée moins intéressante
que l’audit.
A plus de 82 %, les experts-­
comptables stagiaires voient le
stage comme une expérience enrichissante et non comme une obligation. En ce qui concerne l’appui
apporté par la profession au cours
du stage, ils placent en numéro
un leur maître de stage, ensuite le
Conseil régional de l’ordre, puis, ex
aequo, l’Anecs et le contrôleur de
stage qui suscite des perceptions
contrastées. p
5. Qualité d’organisation
6. Sens des procédures
8. Sens du risque
7. Qualité d’écoute
La plus importante
La moins importante
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février 2014 Sic 326 27

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