Sur les pas des pèlerins de St Jacques de Compostelle :
Transcription
Sur les pas des pèlerins de St Jacques de Compostelle :
Mai 2012 Sur les pas des pèlerins de St Jacques de Compostelle : 1 - historique : 1.1 - Saint Jacques le Majeur est fils de Zébédée, frère de l’apôtre Jean ≠ Jacques le mineur, cousin du Christ. Après la mort du Christ, il aurait été désigné pour évangéliser le nord de l’Espagne. A son retour à Jérusalem, ayant obtenu de nombreuses conversions, il est décapité sur ordre d’Hérode Agrippa en l’an 44 après JC.Dans la nuit, 2 de ses disciples transportent son corps sur une barque et les eaux de la Méditerranée les entraînent en Galice, près du port d’Iria où est ensevelie sa dépouille. Vers 810 un ermite, Pélage, est attiré par une lueur mystérieuse dans le ciel vers un champ où les fouilles découvrent 3 tombes : celles de st Jacques et de ses 2 disciples. Ce champ sera appelé « le champ de l’Etoile » = Campus Stellae = Compostelle. En 844 l’armée chrétienne combat les Maures ; elle va être vaincue par eux ... Pendant la nuit son chef, Ramiro 1er, voit st Jacques lui apparaître en songe ; il lui promet la victoire. Le lendemain son armée gagne la bataille et st Jacques devient le Matamore (matar = tuer ; moros = les Maures) => sa représentation fréquente sur un cheval blanc, dominant les Maures jetés au sol. 1.2 - En 950, l’évêque de Puy en Velay Saint Jacques au Puy-en-Velay fait le pèlerinage à Compostelle. Au XI ème s, le pèlerinage connaît une croissance extraordinaire. Des milliers de pèlerins partent pour la Galice. Des hôpitaux sont bâtis sur le parcours. Déclin du pèlerinage du XV ième au XX ième. Ce pèlerinage connaît une nouvelle vie depuis une soixantaine d’années. 1.3 - Il existe 4 parcours : - depuis Paris, par, Chartres, Tours, Bordeaux ... .- depuis Puy en Velay ... - depuis Vezelay ... - depuis Arles ... Les chemins de Saint Jacques en France et en Espagne 1.4- Les attributs du pèlerin : la coquille, le bourdon, la besace et la gourde (bénis) 2 - Rue Saint Denis : - au n°135 : ici se trouvait la porte Saint Denis, dite porte des peintres (1), par où entraient les pèlerins. (1) - au n°133 : Copies de statues (2)qui appartenaient à l’hôpital de St Jacques aux pèlerins, créé au XIV ième. Il hébergeait les jacquets dans un dortoir de 50 personnes. Il comprenait une église, un cloître et un cimetière. (2) - au n°92 : L’Eglise St Leu-St Gilles, La seule qui subsiste des 8 qui jalonnaient la rue St Denis au moyen-âge. A gauche du portail, un vitrail (sous le Christ) représente St Jacques (3)avec son bourdon et son épée. Crypte de l’Eglise du St Sépulcre, comprenant des reliques de Ste Hélène et un Christ gisant du XVIème (3) - au n°43 : Ici se trouvaient l’église et le cimetière des Innocents(4), le plus grand cimetière de Paris pendant 8 siècles (jusqu’en 1785). Seule subsiste la fontaine (5), de style renaissance, sculptée par Jean GOUJON. (4) (5) 3 - Rue de la ferronnerie : Au n° 11 une dalle au sol indique l’endroit où Henri IV a été assassiné le 14 mai 1610. A l’époque la rue était très étroite (4m). 4 - Rue Quincampoix : Maisons du XVII et XVIII ième. C’est dans cette rue que s’installa en 1719 la banque de LAW. 3 - Rue Nicolas FLAMEL : De là : très belle vue sur la tour St Jacques, qui était incorporée à l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. fondée au XIIe siècle. Elle était érigée au cœur du quartier de la Grande Boucherie, qui lui donna son nom en 1259 pour la différencier de l'Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas sur la rive gauche. Elle possédait plusieurs reliques de saint Jacques le Majeur et était un lieu de pèlerinage. Elle fut agrandie au XIVe siècle et au XVIe siècle. En 1509 débuta la construction d'un nouveau clocher dans le style gothique dit flamboyant, qui s’acheva en 1522. Vendue comme bien national en 1797, elle fut démontée et il fut fait commerce de ses pierres. Seul le clocher fut épargné. Hier En 1836, la ville de Paris fit l’acquisition du clocher subsistant, isolé et abandonné, qui devint, au XIXe siècle, la tour Saint-Jacques, ornement d’un des premiers jardins publics parisiens.En 2007, la ville de Paris en concertation avec la Conservation régionale des Monuments historiques a entrepris une restauration complète de la Tour.En haut de la tour : statue de St Jacques (h = 3,5m) . Point de départ des pèlerins : à l’angle de l’Av. Victoria, coquille St Jacques sur le pilier de la porte du jardin . Aujourd'hui 4 - Place du Châtelet : Ici s’élevait, jusqu’en 1808, le grand Châtelet, forteresse devenue une des grandes prisons de Paris. 5 - Eglise St Gervais-St Protais : Un vitrail de la nef figure St Jacques combattant les Maures en 844 (3ième vitrail à droite de l’entrée). Au dessus de la porte de sortie, un vitrail du XVIème représente le Christ et les pèlerins d’Emmaüs. L’un d’entre eux porte la coquille. 6 - Notre-Dame de Paris : A droite du portail central, statue de St Jacques le majeur. Sa besace est marquée d’une coquille 7 - St Julien le pauvre : Comprenait au Moyen-Âge un hospice pour les pèlerins. Rue Galande, la plus vieille enseigne de Paris représente St Julien et sa femme dans une barque. Au milieu, le Christ. 8- le musée de Cluny : Élevé à la fin du XVième par Jacques d’Amboise. Les abbés de Cluny prirent une part très active à l’essor du pèlerinage. D’où le nombre impressionnant de coquilles sur les murs du bâtiment. La serrure du portail comporte le plus petit St Jacques de Paris (3). 9- Rue St Jacques : Au n° 172 , se trouvait la porte St Jacques. Au delà s’étendait le faubourg St Jacques (4). 10- Eglise St Jacques-du-Haut-Pas (1): Un hôpital a été fondé ici en 1180 à l’intention des pèlerins par un ordre religieux de Toscane, les frères Hospitaliers de St Jacques d’Altopascio (=le Haut Pas). Ce nom fut conservé pour l’église construite au XVIIième s. Elle est dédiée à St Jacques le mineur. (1) A droite du chœur une statue (2) du XVème montre St Jacques coiffé du chapeau de pèlerin garni de coquilles. (2) Un bas relief en bois (3) montre St Jacques adorant la vierge qui lui est apparue. (3) Le miracle du pendu-dépendu . Il s'agissait de mettre en garde les pèlerins de St Jacques-de-Compostelle contre les mauvais agissements d'aubergistes peu scrupuleux. Les versions : Version de Toulouse D'après le pape Calixte II, un Allemand allant avec son fils à Saint-Jacques vers l'an 1090 s'arrêta pour se loger à Toulouse chez un hôte qui l'enivra et cacha une coupe d'argent dans sa malle. Quand ils furent repartis le lendemain, l'hôte les poursuivit comme des voleurs et les accusa d'avoir volé la coupe. On ouvrit la malle et trouva l'objet. On les traîna sans délai chez le juge. Il y eut un jugement qui prononçait que tout leur avoir fût adjugé à l'hôte, et que l'un d'eux serait pendu. Mais comme le père voulait mourir à la place du fils et le fils à la place du père, le fils fut pendu et le père continua, tout chagrin, sa route vers Saint-Jacques. Or, vingt-six jours après, il revint et s'arrêta près du corps de son fils. Il poussa des cris de lamentation quand son fils, attaché à la potence, se mit à le consoler en disant : « Très doux père, ne pleure pas, car je n'ai jamais été aussi bien. Jusqu'à ce jour, saint Jacques m'a sustenté et il me restaure d'une douceur céleste ». En entendant cela, le père courut à la ville, le peuple vint, détacha le fils du pèlerin qui était sain et sauf, et pendit l'hôte. Version de Santo Domingo de la Calzada En 1130, Hugonel, jeune pèlerin germanique en route avec ses parents vers Saint-Jacques-de-Compostelle, passa la nuit dans une auberge de Santo Domingo de la Calzada. Une jeune servante lui fit des avances, qu’il repoussa. Éconduite, elle cacha dans son bagage de la vaisselle d'argent. Au moment du départ, elle l’accusa du vol du plat. Il fut condamné et pendu pour ce vol qu’il n’avait pas commis. Les parents éplorés continuèrent leur pèlerinage et prièrent saint Jacques. À leur retour de Compostelle, ils l'entendirent leur dire du haut du gibet qu'il vivait, car saint Jacques le protégeait. Émerveillés, ils s'adressèrent à l’alcalde, (de l’arabe al cadi : le juge) qui était en train de déguster un coq et une poule rôtis, leur répondit avec ironie : « Si votre fils est vivant, cette poule et ce coq se mettront à chanter dans mon assiette. » Ce qu’il advint, le coq chanta et la poule caqueta. L’alcalde bouleversé fit dépendre le jeune homme et pendre à sa place la fautive.