En savoir plus sur l`Esthétique Dite « Médicalisée
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En savoir plus sur l`Esthétique Dite « Médicalisée
mensuel N°6 juin/juil 2014 France 4,80 € - Suisse 7 CHF Sothys, l’essence du maquillage. + 70 NOUVEAUTÉS VOTRE COM c’est Google ! ARCHI INTERIEURE PHOTOS : JEAN-FRANÇOIS VERGANTI · JEAN-BAPTISTE GUITON · 02/14 · SOTHYS PARIS, SIÈGE SOCIAL ET INSTITUT DE BEAUTÉ, 128 RUE DU FAUBOURG SAINT HONORÉ, F 75008 PARIS - SIREN 451 170 807 RCS PARIS . VISUELS NON CONTRACTUELS. votre image de marque VIVE LA DÉTOX ! TÉMOIGNAGE je suis devenue Spa Manager POUR OU CONTRE les centrales de réservation www.sothys.com ... ET NOS PROTOCOLES ET TUTOS AP Maquillage 159x213 MAG PRO 2014 FR SP.indd 1 NOUVELLE FORMULE 27/05/14 11:57 medi beauté Le point sur l’esthetique dite « médicalisée » Tout d’abord, de quoi s’agit il ? Il nous faut en effet d’abord tenter une définition de cette « esthétique » dite « médicalisée ». Cela pourrait être : « Soins à visée esthétique pratiqués par une esthéticienne dans un institut à l’aide de techniques ou des matériels « issus » de la médecine esthétique ou habituellement utilisés par les médecins ». En aucun cas il ne peut s’agir de soins pratiqués dans un cabinet médical par une esthéticienne car, dans ce cas, elle devient « assistante » et perd sa responsabilité directe. - Cette pratique a t-elle une réalité ? La réponse est clairement oui et depuis quelques années déjà . Elle concerne surtout l’usage contesté des ondes électromagnétiques ou sonores à visée : d’épilation, d’amincissement (avec ou sans cellulite) et de prise en charge des lésions cutanées (cicatrices, etc.). Tout d’abord, de quoi s’agit il ? C’est ce point que nous allons tenter d’éclaircir. Voici déjà un rapide historique des diplômes et de la législation : + En 1964, il y a création du CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelles) avec précisions de l’enseignement et de la pratique par l’arrêté du 22 avril 2008. Alors qu’il n’existait pas encore de diplômes spécialisés, le législateur avait, en 1962, précisé les conditions d’épilation dans les instituts qui ne peuvent utiliser « que la pince ou la cire ! ». Le champ d’activité de ce diplôme est bien précisé : esthétique et cosmétique du visage, épilation à la pince, UV, maquillage, manucurie et pédicurie, accueil, conseils et vente… Il est parfois mentionné : « appareils, instruments… », sans autres précisions mais entrant dans le chapitre : Soins ou préparation de la « peau », exclusivement pour le visage. + En 1983, nait le BP (Brevet Professionnel) avec une réglementation dès 1985, différenciant le « massage à visée esthétique et de confort » du « massage thérapeutique », réservé aux kinésithérapeutes. Ces points seront constamment confirmés par la législation en 2000 puis par la loi du 4 mars 2002. Le mot même de « massage » sera banni et deviendra définitivement « modelage » en 2010. + En 2003, c’est la mise au point du BAC PRO (Baccalauréat Professionnel), rallongé à 3 ans en 2009, en même temps que se crée le BTS (Brevet de Technicien Supérieure) « esthétique cosmétique ». Tous ces diplômes seront modifiés en 2012 pour rentrer dans le cadre des diplômes « esthétiques/cosmétique-parfumerie » 78 Certificat d’Aptitudes Professionnelles CAP Uniquement soins du visage, manucurie et beauté des pieds Brevet Professionnel BP Soins corps Par alternance Par le docteur François Alamigeon Brevet de Technicien Supérieur BTS SBmag|juin/juil 2014 Baccalquréat Professionnel BAC PRO Soins corps + enseignement général Par apprentissage et formation continue Brevet de Maitrîse Niveau IV BM Si les restrictions pour le CAP sont clairement définies, qu’en est-il pour les brevets professionnels et BTS ? Tant pour les référentiels que pour les limites de connaissance, les programmes d’enseignement étant d’un niveau graduellement plus élevé, les possibilités de soins se sont élargies. Par exemple, la prise en charge « corps » est inscrite avec une précision sur : « matériels et appareils utilisés en esthétique ». Il s’agit d’être capable de : « différencier les différents modes d’action : mécaniques, physicochimiques, par rayonnements, ondes accoustiques etc.. » et les « paramètres de réglages pour la sécurité ». Pour les BTS, les cours de physiques couvrent 21h et concernent tous les domaines d’énergies cités plus haut. Il est donc très clairs que tous les appareils produisants des énergies peuvent être utilisés en institut ! C’est une évolution importante par rapport au CAP. Peut-on vraiment parler de « médicalisation » ? Comme pour de nombreuses professions paramédicales (infirmières etc.), le niveau et la durée de l’enseignement ne cesse d’augmenter, mais est-ce pour autant qu’il y a médicalisation du métier d’esthéticienne ? La réponse est à nuancer car ce n’est pas tant l’usage d’appareil « médicaux » utilisant des énergies potentiellement dangereuses qui est en question mais leur FINALITE, leur REVENDICATION, bref à quel type de soins sont-ils destinés ? Dans les limites de connaissance, il est clairement précisé que le but est : « NETTOYANT / ASEPTISANT / HYDRATANT / TONIFIANT / APAISANT / STIMULANT ». Ces termes qui figurent peu dans le vocabulaire médical, excluent toute notion d’anomalie grave et a fortiori de pathologie . La « guerre interne médicale » qui eu lieu en 2010/2011 - et qui s’est soldée par un décret annulé en conseil d’état - a eu le mérite de préciser les compétences de chacun, mais aussi de clarifier la pensée des pouvoirs publics. Des précisions ont été apportées plus tard par les projets de décret de mars 2012 (non publié), puis d’avril 2012, décret paru au J.O. le 1er avril 2012 « relatif aux actes… à visée esthétique présentant des risques de faibles à sérieux … ». Même non publiés, annulés ou inopérants, ces décrets ont fixé des « limites » présentes dans l’esprit des administrations (HAS, DGCRF etc…) et, n’en doutons pas, constitueront une base de réflexion pour le juge si nécessaire, en attendant une législation très précise par actes comme cela existe en Italie et en Belgique, par exemple. L’article D. 1151-1 du décret du 1er avril précisait : « Sont médicaux (comme l’ont été à leur époque pour les kinés les massages thérapeutiques), l’usage des rayonnements électromagnétiques ou des ultrasons. Donc, cela concerne les appareils de radiofréquence, à ultrasons de cavitation, les dispositifs lumineux...) à visée d’amincisssement, de traitements de toutes lésions cutanées (cicatrices, taches, etc.), de traitements des rides, des alopécies et calvities, de comblement, détatouage… sachant que le premier projet englobait l’épilation. Paradoxe… Ceci permet d’imaginer que, si par exemple, une esthéticienne utilise la radiofréquence pour tonifier la peau, elle en a le droit. Si elle l’utilise pour traiter la cellulite, elle est dans l’exercice illégal de la médecine ! De même, s’il s’agit avec les LEDS de « purifier » la peau, c’est autorisé. S’il s’agit de traiter l’acné, c’est interdit. Chacun peut voir la difficulté qu’il y a à légiférer, tant la pratique peut facilement contourner la loi, ceci d’autant plus facilement que l’opérateur juin/juil 2014|SBmag avis médical est conforté par une évolution technologique constante, utilisant des appareils de plus en plus performants et sécurisés. Quelle solution ? C’est donc bien, me semble-t-il, surtout le diagnostic qui est en cause ! Il s’agit donc pour chaque praticien d’esthétique de connaitre les limites de ses compétences et de ses possibilités légales en fonction des demandes de la clientèle, ce qui lui impose d’être très précis dans les termes employés au cours de la phase « diagnostic ». Au-delà, dans un monde idéal, l’esthétique « médicalisée » pourrait être un véritable partenariat entre l’institut et les médecins spécialistes de l’esthétique ou de la peau, tant il est vrai que la demande est exponentielle et qu’à divers degrés de la chaine, nous avons tous besoin les uns des autres. L’exemple de l’épilation Pour beaucoup de médecins, le poil normal des zones standards chez les gens en bonne santé « appartient » bien à l’esthéticienne. Comme me disait un confrère « je n’ai pas fait 12 ans d’études pour enlever des poils ! » et ceci même avec un mode ablatif définitif (comme avec l’IPL), si les caractéristiques du matériel sont bien définies comme c’est le cas dans d’autres pays. A l’inverse, il existe une épilation toujours médicale en cas de pathologies, d’anomalies graves, de localisations très atypiques, d’âges anormaux (chez les enfants), etc. Il en va de l’épilation comme du reste des soins esthétiques, chacun doit y trouver sa place, respecter sa compétence et passer la main quand c’est nécessaire. Savoir différencier les cas, ne pas tout accaparer, permet au minimum de respecter l’esprit de règles envisagées ou décidées par le législateur, ce qui n’en doutons pas, constitue un atout pour une pratique sereine de « l’esthétique médicalisée » et un avenir en croissance ! ••• 79